Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

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Cette semaine...

L'AIR DE LA CAMPAGNE
Premier tour dimanche des élections législatives en France.  À lire, le dossier spécial très complet du Monde Diplomatique sous le titre «Où va la France?».  Élections aussi au Canada, poursuite de la couverture spéciale sur le site Décision 1997 où nous publions en exclusivité les commentaires de Laurent Laplante, les analyses de Pierre-Alain Cotnoir, ainsi que des textes sur la Campagne vue du Web.  En outre, une section des plus complète sur les enjeux de la campagne.  Peut-être pas scientifique comme sondage, mais la consultation des statistiques de fréquentation des diverses sections portant sur les enjeux nous révèle que l'intérêt de notre lectorat se porte d'abord sur la question du dossier constitutionnel.  Puis viennent l'emploi, l'économie et la santé.

L'AIR DE LA FRANCOPHONIE
La Conférence des ministres francophones chargés des inforoutes tenue du 19 au 21 mai aura débouché sur la Déclaration de Montréal énonçant que le «développement des inforoutes en Francophonie reste d'une urgente nécessité.  Ce développement doit désormais s'exprimer au travers de l'ensemble suivant d'action cohérentes, précises, concrètes et complémentaires, notamment par la création d'un fonds francophone pour le développement des inforoutes, dans le cadre du fonds multilatéral unique et géré par les mêmes instances, tout en faisant l'objet d'un chapitre budgétaire individualisé.»

Mais concrètement, on voit mal comment cette réunion aura servi à dynamiser l'implantation des inforoutes là où il serait urgent d'intervenir, c'est-à-dire dans la Francophonie du Sud, celle de l'Afrique et de l'Asie.  On abondera dans le sens de ceux qui croient que débloquer un maigre dix millions de dollars pour aider les pays en voie de branchement, c'est bien peu.  C'est que, selon le président de l'Agence de la Francophonie, Jean-Louis Roy, la Francophonie ne croit pas avoir à investir dans des grands projets de rénovation d'infrastructures de télécommunications.  Pas plus qu'elle ne doive s'immiscer dans les politiques nationales, pour forcer les monopoles d'État à modifier leur tarification et favoriser ainsi l'accès aux inforoutes.

La Francophonie prend donc de plus en plus, dans le dossier des inforoutes, des allures de grand club social où on parle davantage qu'on agit, en se félicitant des initiatives des autres.

Ce constat se fait alors que les chiffres que l'on tenait pour acquis sur la présence francophone sur l'Internet (deuxième langue d'usage, 5 % des contenus) sont ravisés à la baisse par une étude de l'équipe de Babel (une initiative conjointe d'Alis Technologies et de l'Internet Society) sur la place réelle des langues sur l'Internet.  Palmarès réaliste, mais qui dégonfle l'importance de la place du français sur le réseau  L'anglais domine toujours avec 82,3 % du contenu sur le Web, suivi de l'allemand avec 4 %, du japonais avec 1,6 % et du français avec 1,5 %.

Il se fait quand même des choses, et certains pays d'Afrique sont lancés dans une voie qui, si elle n'a pas l'éclat de réalisations tonitruantes, mène vers un pragmatisme efficace.  Dossier Sénégal dans le Cahier Multimédia du journal Le Monde, où on peut lire qu'en quelques mois, 1 400 sites ont été créés dans le pays et que le cybercafé Métissacana de Dakar accueille une clientèle nombreuse et intéressée à maîtriser l'utilisation des nouvelles technologies.

Sur le plan local, aucune des déclarations de la Conférence n'auront une incidence sur la production des contenus ici.  Si mesures il y a, elles sont déjà inscrites dans les programmes et projets des ministères de divers paliers.  En outre, la tenue de la Conférence au Québec n'aura eu que peu de retombées sur le marché des sites Web locaux ou nationaux, l'ensemble de l'enveloppe publicitaire ayant été confiée aux médias imprimés.  Même situation pour le Marché international des inforoutes et du multimédia qui se tient à Montréal du 21 au 23 mai, où les éditeurs et exploitants de sites Web ont été invités à publiciser gratuitement l'événement.  Rappelons que les deux événements sont largement subventionnés par les gouvernements canadien et québécois qui se disent néanmoins désireux de se comporter en acteurs modèles et partenaires actifs.

CHAÎNES TÉLÉVISION SUR LE WEB : NOUVELLES VENUES
Les chaînes de télévision de nombreux pays ont investi le Web depuis un certain temps et, à la mesure de leurs moyens, offrent une gamme de services de divertissement et d'information.  Côté information on note l'arrivée de la chaîne américaine ABC News et du service d'information de la télévision de Radio-Canada.  Dans le cas d'ABC News, il s'agit carrément de concurrencer la chaîne CNN et le fruit de l'alliance Microsoft et NBC, la chaîne MSNBC.  Ces deux services Web occupent en effet le haut du pavé parmi les chaînes américaines, et les services y sont très complets.  Dans le cas de Radio-Canada, disons qu'on s'en tire pas mal avec les ressources limitées par les coupures répétées que l'on connaît.  Ainsi, il faudra attendre pour une véritable section «Dossiers», et on ne dispose pas d'outil de recherche car il n'y a pas de section d'archives.  En revanche, si vous inscrivez une dépêche dans vos signets, vous pourrez y retourner, du moins pendant six jours (d'après notre petite expérience car cette fonctionnalité n'est pas annoncée).  Si vous procédez ainsi, un conseil : modifiez les propriétés de ce signet pour lui attribuer un nom, tous les fichiers portent le même titre «Radio-Canada Nouvelles: Le bulletin».

JOURNALISTES TECHNO : PALMARÈS DE CEUX QUI COMPTENT
Le périodique Marketing Computers (qui n'est pas présent sur le Web) a dévoilé sa liste des journalistes techno américains les plus influents, apprenait-on cette semaine du service nouvelles de Wired.  Fait étonnant, ce palmarès de 25 noms ne compte qu'un seul représentant de la presse en ligne (exclusivement sur le Web), Jai Singh, chef de rédaction du site News.com, qui arrive en sixième position.

Les autres noms de journalistes et publications cités appartiennent à la vieille garde de la presse imprimée qui est néanmoins présente sur le Web sous diverses formes.  Selon cette compilation, le journaliste techno le plus influent serait Walter Mossberg du Wall Street Journal, suivi du chroniqueur Stewart Alsop de Fortune, du rédacteur en chef de PC Week Eric Lundquist, du rédacteur en chef de PC  Magazine Michael Miller, et du journaliste du New York Times John Markoff.

Le palmarès des publications les plus influentes est lui aussi dominé par le Wall Street Journal, suivi de PC Magazine, PC Week, Information Week et du New York Times.  News.com, seule publication entièrement électronique citée se classe au huitième rang.  Curieusement, le magazine phare de la cyberculture Wired en version imprimée n'arrive qu'au neuvième rang.

Première réaction (très personnelle), cette nomenklatura de l'influence journalistique n'est certainement pas celle de Monsieur et de Madame Tout-le-Monde, mais bien celle des gros investisseurs qui dominent l'industrie.  De plus, les publications à réflexion sont notamment absentes de la tête du peloton, comme l'indique la neuvième place accordée à Wired.

Commentaires de Jeff Brien, éditeur de Marketing Computers : l'influence vient de l'ancienne garde; ces journalistes font partie du réel de leurs lectorats; ils ont gagné leur confiance et c'est ça, l'influence.  Sur ce tout dernier point, accordons-lui créance.

LECTURES RAPIDES
«Le trop ennemi du bien».  C'est le titre d'un article de notre collègue journaliste Benoît Munger du quotidien Le Devoir qui se penche sur l'abondance d'information et de sources maintenant disponibles avec l'arrivée des réseaux et des nouvelles technologies.  On peut y lire : «Que nous soyons plus informés ne fait pas de doute.  Sommes-nous pour autant mieux informés? La quantité primant sur la qualité, on peut en douter dans la mesure où cette formidable quantité d'information que nous recevons nous est livrée le plus souvent hors contexte, sans aucune perspective.»

Dans sa livraison du 21 mai, un article intitulé «Laurent qui?» sur le nouveau site Web Mémento.  On aura compris qu'il s'agit de Laurent Désiré Kabila, nouveau chef de la République démocratique du Congo.  Question à laquelle on ne répond pas, c'est comment ou pourquoi les grandes puissances ont officiellement reconnu la nouvelle république en moins de 48 heures.  Il y avait là belle matière à parallèle entre certaines déclarations récentes entendues ici concernant la possible reconnaissance d'un Québec indépendant.  Mémento donne l'impression d'un produit qui se cherche encore, se décrivant curieusement comme un «quotidien qui met en lumière les informations inédites diffusées sur les sites Web».  Inédites diffusées sur le Web? Peut-être une question de perspective qui nous échappe.

Perspective, en voici une.  Bienvenue sur le Web à un autre journaliste, Nelson Dumais, chroniqueur indépendant lu dans bon nombre de publications imprimées.  C'est un site où Dumais reprend en ligne ses articles classés en différentes catégories, mais où on peut aussi effectuer des recherches par mots clés avec un moteur interne.  Présentation simple, facilité de navigation, on a évité la surcharge graphique au grand profit d'un chargement rapide, en plus de donner l'option unie ou multifenêtrée.  La réalisation du site est signée CyberExpress en collaboration avec Point-Net Communication.  À l'heure où la procrastination hante un groupe de journalistes pigistes désireux de s'affirmer sur le Web, Dumais n'hésite pas à profiter de son indépendance.

Publication de l'édition 1997 du livre «Internet : Comment trouver tout ce que vous voulez» de Louis-Gilles Lalonde et André Vuillet aux Éditions Logiques.  Seulement 26 % des répondants à la plus récente enquête du RISQ se disent d'accord avec l'énoncé que sur le Web «il est facile de trouver une information précise».  L'édition 1997, comme la précédente dont nous vous parlions en novembre dernier, est une des ressources essentielles pour maîtriser et utiliser plus efficacement les moteurs de recherche.  L'édition 1997 contient des mises à jour substantielles sur ces outils de pointe qui évoluent constamment, et bénéficie aussi d'un site d'accompagnement très complet pour vous guider dans vos recherches. Toujours fortement suggéré.

BEAU DÉTOUR
Daguerreotypes at Harvard présente quelques spécimens de sa vaste collection de plus de 3 500 daguerréotypes, ces images obtenues par un procédé complexe inventé par Nicéphore Niepce et perfectionné par Jacques Daguerre, qui consiste à développer une plaque de métal couverte d'iodure d'argent en l'exposant à des vapeurs de mercure.  Résultat : des images exquises d'une grande netteté.

12/18
Il y a 12 mois, dans la Chronique du 24 mai 1996, il a été question de la fermeture du Web Review qu'on a vu renaître plus tard.  On nous propose cette semaine, un article sur Brewster Kahle, le concepteur du WAIS (Wide Area Information Service), qui travaille aujourd'hui à constituer des archives de l'Internet au complet... la bibliothèque d'Alexa.

Il y a 18 mois, dans la Chronique du 22 décembre 1995, c'était l'annonce du rapport de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde.  Le rapport de 1997, maintenant en ligne, porte sur les enfants au travail.

Bonne semaine à tous et à toutes,

jpc@cyberie.qc.ca