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Le 2 mai 1997. © Les Éditions Cybérie |
Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes! Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices. Cette semaine... LA CHOSE POLITIQUE LES FEMMES PLUS DANGEREUSES QUE LE KKK? Les tenants du contrôle des contenus sur Internet encouragent l'utilisation des logiciels de filtrage de contenus que l'on installe sur son ordinateur et qui jouent en contrepoint, avec le fureteur, la mélodie de la censure. Mais voilà de quoi déchanter. Le site Web Censorware Search Engine (Ndlr. site non disponible) a intégré les bases de données de sites censurés par cinq des principaux logiciels de filtrage (CYBERsitter, NetNanny, SurfWatch, The Internet Filter et CyberPatrol) et permet de vérifier si une adresse Web sera éventuellement prises dans les mailles du filtre. Évidemment, le cas classique d'étroitesse est le site du National Organization for Women (NOW), organisme national américain de défense des droits des femmes, censuré par CYBERsitter. On peut s'amuser, comme nous l'avons fait, à vérifier d'autres adresses, question de voir l'efficacité présumée des logiciels sensés protéger la pureté d'esprit des jeunes utilisateurs et utilisatrices de l'Internet. Au cours des années 70 et 80, la School of the Americas (SOA), établissement de la Défense américaine, servait à former des cadres et des agents des forces de sécurité des pays latino-américains et, on en a fait la preuve, d'agents qui se retrouvaient éventuellement à la solde de la CIA. Les manuels de formation de cette école très particulière ont été rendus publics à la suite des demandes présentées par des groupes de défense des droits de la personne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Pour prouver au monde entier ce qui se passait vraiment à la SOA, l'organisme Derechos diffuse, depuis son site, la version intégrale de certains de ces manuels dans lesquels on trouve, entre bien d'autres informations particulières, des recettes servant à concocter des engins explosifs artisanaux à partir de matériaux ordinaires. En outre, le site propose de nombreux témoignages de personnes ayant été torturées par les diplômés de la SOA; je vous fais grâce des détails. Sur la stricte base des contenus, le site de Derechos n'est filtré par aucun des logiciels filtres. Autre exemple, nous vous parlions, il y a quelques semaines, de l'organisation extrémiste Ku Klux Klan qui a son site officiel sur le Web. On sait tous ce que le KKK représente : suprématie blanche, lynchage, cagoules blanches, croix incendiées, etc. Étrangement, là encore, aucun des cinq logiciels ne filtre le contenu du site Web du KKK. Serait-ce que le KKK n'accepte par les féministes dans ses rangs? CYBERMÉTRIE La question de la censure préoccupe ici aussi la clientèle des réseaux. Une assez forte proportion de répondants (28,3 %) se sont prononcés en faveur de la censure de certains types de contenu sur le réseau. Il convient ici de souligner l'écart selon le sexe; ce pourcentage est beaucoup plus élevé chez les femmes que chez les hommes, soit 43,4 % comparativement à 23,1 %. Nous avons d'ailleurs été invité à commenter la question de la censure sur les pages des résultats de l'enquête. Plus généralement, on constate une diversification du profil socio-démographique de la clientèle, une présence accrue des femmes et des jeunes, et un intérêt grandissant chez les aînés. Le Web et le courrier électronique constituent de loin les services les plus utilisés par les répondants. Tous les autres services de communication du réseau, tels que le FTP, Telnet et Gopher, connaissent une baisse accrue de popularité, à l'exception du service de conversation Chat/IRC. Ce dernier est particulièrement utilisé par les jeunes répondants qui sont, avec les participants âgés de 65 ans ou plus, ceux qui consacrent le plus d'heures au réseau chaque semaine, pour se divertir. L'échantillon porte sur plus de 7 500 personnes, comparativement à 5 570 pour la deuxième enquête, tenue au mois de septembre, et à 3 454 pour la première, menée en mars 1996. Les enquêtes du RISQ sont non probabilistes, c'est-à-dire qu'elles reposent sur une participation volontaire des internautes. Les résultats s'appliquent donc uniquement à l'ensemble des répondants, et non pas à l'ensemble des internautes québécois. Pour sa part, le gouvernement canadien a publié les résultats de son sondage sur l'utilisation des sites Internet de l'administration fédérale (SIAF). Environ 26 % des répondants consultent les SIAF quelques fois par semaine, et près de 20 % les consultent au moins une fois par jour. Les principaux motifs les plus souvent invoqués pour accéder aux SIAF sont la quête de renseignements spécifiques (53,3 %), la recherche et l'éducation (26,3 %), le divertissement ou la curiosité (10,1 %) et les affaires (7,3 %). Quant à la qualité du français, 38,6 % la trouvent excellente ou bonne, tandis qu'environ 8 % indiquent qu'elle est moyenne ou piètre et, assez curieusement, près de 54 % n'ont pas d'opinion à ce sujet. Autres données, selon une enquête menée par la maison américaine de sondage Harris pour le compte de Business Week, la clientèle des réseaux serait en mutation. Adieu surfeurs, bienvenue cybernautes, citoyens du cyberespace et des communautés virtuelles. Finie l'ère des nomades du réseau qui errent sans but véritable d'un site à un autre. Cinquante-sept pour cent des répondants disent avoir contracté des habitudes et retournent sur une liste limitée de sites. Parmi les 89 % de répondants qui font usage du courrier électronique, plus d'un tiers ont le sentiment d'appartenir à une communauté virtuelle. Ces communautés virtuelles s'articulent présentement autour de forums d'échanges sur canaux IRC, ou de forums modérés sur des sites Web. Dans bien des cas, l'attrait est de nature professionnelle (42 %), communautaire ou sociale (35 %), ou relève d'un passe-temps partagé avec d'autres (18 %). DOSSIER PUBLICITÉ Autre développement dans le secteur du Web commercial et publicitaire, les trois grands de l'automobile américains (Ford, Chrysler, GM) songeraient à annoncer davantage sur le Web. C'est ce qu'on apprenait cette semaine du Detroit News. L'ensemble des dépenses publicitaires des trois manufacturiers s'élève à 3,5 milliards par année, mais une infime partie seulement est affectée au Web. En fait, au cours de l'année 1996, aucun des trois ne figurait sur la liste des 25 plus importants annonceurs sur le Web; le seul manufacturier automobile qui s'y trouvait était Toyota qui se classait au quatorzième rang avec des dépenses de 2,2 millions de dollars. Et pour ce qui est des bandeaux publicitaires qu'on voit partout sur le Web et sur lesquels, parfois, on clique, sont-ils efficaces? Tout est dans le choix de l'endroit où ils figurent sur une page, si on en croit une récente étude effectuée par les étudiants en cybermarketing de l'Université du Michigan, sous la direction du professeur Sunil Gupta, et publiée sur le site fétiche de bien des webmestres, WebReference. Les agences et les annonceurs (car ils exigent parfois de décider de l'emplacement d'un bandeau sur une page) ont souvent insisté pour qu'ils occupent le haut de l'écran. Eh bien, selon cette étude, les soi-disant spécialistes se sont gourés depuis le début. Un bandeau placé en bas, à droite de l'écran, obtient un «taux de click» de 228 % supérieur aux bandeaux placés en haut des pages. Un bandeau placé au tiers du haut de la page-écran obtient 77 % plus de résultats que le bandeau de haut de page. Les chercheurs n'ont pu conclure avec certitude de l'avantage de placer deux bandeaux pour un même annonceur sur une même page. POUSSEZ, POUSSEZ Nous avons eu le plaisir, cette semaine, de recevoir par courrier électronique des propositions de traduction en rapport avec le concept de webcasting et de push technology, que voici :
Selon Corinne Kempa, terminologue à l'OLF, «pousser et tirer sont utilisés sur le modèle des verbes copier ou coller dans les expression bien connues : faire du copier-coller, un copier-coller, etc. Les traductions de push et pull me semblent très parlantes puisque, dans le cas du pousser (push), on pousse l'information vers l'utilisateur et dans le cas du tirer (pull), l'utilisateur tire l'information vers lui.» C'est Ernest Renan qui disait, dans L'origine du langage, que «ce qui paraît l'oeuvre de tous aura été en réalité l'oeuvre d'un petit nombre en qui se personnifiait l'esprit de tous.» Si vous souhaitez faire partie de ce petit nombre de personnes qui oeuvrent à l'élaboration de la terminologie technique de l'époque où nous vivons et y aller de vos suggestions ou commentaires, les coordonnées de l'OLF et de ses terminologues figurent à l'adresse Web pré-citée. BIBLIOTHÈQUES BRANCHÉES Des mesures comme celles-ci, et le branchement des écoles et des bibliothèques un peu partout en province, que l'on voudrait voir adoptées à vitesse grand V, remettent en question le rôle traditionnel des bibliothécaires. Ces spécialistes de l'information se retrouvent souvent aux premières lignes pour venir en aide aux novices des réseaux qui feront leurs premiers pas sur les inforoutes dans le cadre de bibliothèques publiques, scolaires ou privées. Consciente de ce nouveau rôle, c'est sous le thème «L'économie du savoir : à la recherche d'un équilibre» que la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (CBPQ) tiendra son 28e congrès annuel du 22 au 24 mai à Sainte-Foy. Comme l'annonce le thème, il sera beaucoup question d'Internet à ce congrès, notamment de l'édition électronique, de la gestion et du développement de sites Web, de l'appropriation des inforoutes par les francophones, et de propriété intellectuelle. Le programme complet est disponible sur le site de la Corporation. PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE TRÂN TRIÊU QUÂN : SUIVI CLAUDE LÉVEILLÉ EN DIRECT BEAU DÉTOUR 12/18 Il y a 18 mois, dans la Chronique du 1er décembre 1995, pour ceux et celles qui pensent aux vacances, les îles de Saint-Pierre et Miquelon... la plage, la mer... |
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