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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 19 mars 2002

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine en Cybérie...

  Turbulences à l'ICANN
La réunion que tenait la semaine dernière l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) à Accra (Ghana) ne s'est pas déroulée sans quelques désaccords sur le rôle et les pouvoirs de l'organisme de gouvernance des noms de domaines. 

La lecture du rapport préliminaire montre que l'on s'est occupé de certains problèmes d'intendance.  Concernant le .ORG, on a résolu de procéder d'ici 30 jours à un appel d'offres auprès d'organismes ou entreprises qui souhaiteraient assurer la gestion de ce domaine (voir notre chronique du 12 mars).  Pour ce qui est du .PRO (proposé en octobre 2000), l'ICANN amorcera des négociations avec la société RegistryPro qui avait parrainé cette proposition.  Ce nom de domaine serait réservé aux professionnels agréés et se déclinerait en domaines de deuxième niveau, par exemple en .med.pro (médecins), .law.pro (avocats), .cpa.pro (comptables).

Mais ce qui aura retenu l'attention des observateurs est la remise en question de l'élection de délégués régionaux (Afrique, Asie/Pacifique, Europe, Amérique latine et Caraïbes, et Amérique du Nord) au conseil de direction de l'ICANN, au suffrage universel, par les utilisateurs d'Internet (voir notre chronique du 8 août 2000).  Dans le compte rendu des décisions de la réunion d'Accra, pas moins de 18 «Attendu que...» pour conclure : «Le Conseil n'est pas persuadé qu'une élection à l'échelle mondiale est la seule et la meilleure manière d'assurer une représentation significative du public, ou une participation informée des utilisateurs d'Internet dans les processus de l'ICANN.» On remercie les délégués élus pour leur travail dévoué, mais on demande au comité sur la restructuration d'examiner de nouvelles avenues visant à garantir une participation extérieure aux travaux de l'ICANN. 

En février dernier, le président de l'ICANN, Stuart Lynn, publiait un très long texte sur la nécessité de refonte de l'organisme ayant statut de société.  Il proposait une participation plus étroite des gouvernements, ainsi que l'abolition de l'élection de délégués régionaux, et il recommandait que des pouvoir accrus lui soient accordés.  Lynn a déjà exprimé son aversion au processus démocratique de l'ICANN l'estimant fautif au départ, d'une intention noble mais irréalisable dans les faits.

Pour sa part, l'ex-présidente de l'ICANN, l'auteure et entrepreneure Esther Dyson, tient au processus démocratique qu'elle a contribué à instaurer.  Elle a déclaré au service de nouvelles Wired être disposée à contribuer 10 000 $ pour que l'ICANN embauche un ou une responsable de la recherche et de la promotion du principe de représentation universelle.  Madame Dyson espère que d'autres particuliers contribueront aussi à assurer la mise sur pied de ce service.  Selon elle, le conseil de l'ICANN n'a pas complètement tourné le dos au processus d'élection, il n'a que demandé aux responsables de faire leurs preuves.

Autres échos de la réunion d'Accra, mais cette fois à Washington, et par la voix de cinq membres de la Chambre des représentants (dont le très coloré William «Billy» Tauzin, républicain, Louisiane).  Si l'ICANN est un organisme relativement autonome, le ministère du Commerce des États-Unis a conservé un droit de regard sur les décisions importantes de l'organisme en vertu des ententes prises lorsque le gouvernement s'est départi de ses responsabilités de gouvernance des noms de domaines. 

Les représentants ont écrit au secrétaire au Commerce des États-Unis, Donald Evans, pour lui souligner qu'ils voyaient d'un bon oeil l'adoption de réformes en profondeur à l'ICANN, mais s'objectaient, entre autres, aux propositions de Stuart Lynn sur l'abolition de l'élection de délégués par le grand public : «Nous croyons que de telles propositions rendront l'ICANN moins démocratique, transparente et imputable qu'elle ne l'est.» Il est même question que le comité de la Chambre sur le Commerce tienne des audiences sur le rôle que l'on voudrait voir joué par l'ICANN.  Cette dernière tiendra sa prochaine assemblée générale du 22 au 26 octobre à Shangaï.

Par ailleurs, le délégué élu de l'Amérique du Nord, Karl Auerbach, vient jeter un autre pavé dans la mare et intente une poursuite contre l'ICANN dans le but d'avoir un «accès raisonnable» aux dossiers financiers de la société.  Auerbach, qui bénéficie de l'appui de la Electronic Frontier Foundation dans sa démarche, affirme que depuis qu'il a été élu au conseil de direction, on lui a toujours refusé quelque information que ce soit sur les finances de la société, et ce contrairement aux dispositions des lois californiennes en vertu desquelles l'ICANN est constituée en société sans but lucratif.

Soulignons que c'est la firme de vérification KPMG qui établit les rapports financiers de l'ICANN.  On apprenait hier que KPMG est en pourparlers avec la société Arthur Andersen pour la reprise des activités internationales de cette dernière.

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  Microsoft devant les tribunaux : suite
C'est hier, 18 mars, qu'ont repris les audiences dans l'affaire des États co-plaignants visant à déterminer des sanctions plus sévères contre Microsoft pour pratiques monopolistiques.  On sait que le ministère de la Justice (DoJ) a négocié une entente avec Microsoft, et que le fin détail reste encore à déterminer, mais neuf États ont rejeté les modalités de cette entente (notre chronique du 14 novembre 2001) et c'est cette cause qui est maintenant entendue par la juge Colleen Kollar-Kotelly.

Peu de nouveau sur le fond.  Microsoft affirme que des pénalités plus sévères détruiraient la société Microsoft, déstabiliseraient la stabilité de son système d'exploitation Windows, la forceraient à le retirer du marché, et porterait atteinte à l'«écosystème de l'ordinateur personnel» qui est vital pour les consommateurs et l'économie.  Les États veulent que Microsoft ouvre le code source du fureteur Internet Explorer et que ce dernier ne fasse plus partie intégrante de Windows.

On en a pour six à huit semaines d'audiences, et on s'attend à ce que les deux premiers dirigeants de Microsoft, Bill Gates et Steve Ballmer, soient appelés à comparaître.

Si élément nouveau il y a, il est arrivé dans le Washington Post dimanche dernier.  James Barksdale, ex-dirigeant de Netscape, et Scott McNealy, dirigeant de Sun Microsystems (deux sociétés qui se disent flouées par les pratiques monopolistiques de Microsoft) s'inquiétaient l'automne dernier de rumeurs d'une entente négociée entre le DoJ et Microsoft, car aucun représentant des co-plaignants n'était partie à ces négociations.

Barksdale a alors demandé à Floyd Kvamme, vice-président du conseil consultatif du président en matière de science et technologie, s'il était possible de signifier à l'Attorney General John Ashcroft l'intérêt d'une rencontre.  Kvamme confia la tâche à Kevin Compton, son associé dans une société d'investissement de capital de risque.  Compton a écrit à John Ashcroft le 25 octobre, mais Kvamme, Barksdale et McNealy n'eurent de nouvelles de lui que le 21 novembre.  Dans un courriel, Compton écrivit : «Je suis désolé de n'avoir pu empêcher ceci, mais Ashcroft voulait se concentrer sur d'autres choses.»

L'administration allègue des retards dans le courrier à la suite des alertes au bacillus anthraxis pour expliquer les délais de communication.  Pour sa part, Barksdale témoignera sous peu devant la juge Kollar-Kotelly et pourrait divulguer davantage de renseignements sur cette affaire.

Les opposants de Microsoft ont souvent allégué l'intervention de lobbyistes aux plus hauts niveaux de l'administration, et l'implication de l'Attorney General John Ashcroft dans la négociation d'une entente n'est pas de nature à les faire taire.

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  Le Réseau Voltaire et son «Effroyable imposture»
C'est sous le titre «L'Effroyable imposture» (Éditions Carnot) que Thierry Meyssan du Réseau Voltaire, association à but non lucratif de personnes et organismes engagées dans la défense des libertés, publie sa thèse selon laquelle aucun avion ne s'est écrasé sur l'édifice du Pentagone le 11 septembre 2001.

Depuis octobre, les amateurs de théories de complot s'en donnent à coeur joie, photos officielles à l'appui (exemple sur Asile.Org), sur le fait qu'on ne distingue pas de débris de l'avion qui a percuté l'édifice du ministère de la Défense des États-Unis.  Jusque là, on pouvait sourire, tout comme on sourit aux autres fantaisies et légendes urbaines qui hantent le Net.

Mais Meyssan persiste et signe (un livre) pour que chacun, selon l'entrevue qu'il a accordée au Nouvel Observateur, «puisse constater de visu la falsification des faits de l'attentat contre le Pentagone [...] puisse se rendre compte que la version officielle du Département de la Défense, expliquée avec beaucoup de détails le 15 septembre lors d'une conférence de presse et qui affirme que l'avion a rebondi sur la pelouse avant d'être absorbé entièrement par le bâtiment et d'être consumé, n'est pas possible.»

Tempête médiatique avant même la sortie du livre.  Libération parle de la «Folle rumeur du 11 septembre» et de «Dérapage au Réseau Voltaire».  Le Nouvel Observateur (en plus de l'entrevue précitée) écrit que Meyssan «soupçonne un groupe militariste au sein de l'US Air Force d'avoir provoqué une explosion dans le bâtiment dans une tentative de manipulation pour justifier le renforcement des moyens militaires américains.» France5 y va d'un dossier très étoffé sur les autres perspectives vues du Net, et Antenne2 d'une entrevue à l'émission «Tout le monde en parle» animée par Thierry Ardisson.  Et ce n'est certainement pas terminé.

Et sur le pur Web aussi, ça bouge.  Hoaxbuster, qui s'est donné pour mission de déconstruire les légendes urbaines et canulars du Web, reste sans réponse : «Dans une démocratie, toute question est bonne à poser.  Hoaxbuster.com a donc également fait part de ses interrogations aux responsables des sites Réseau Voltaire et L'Asile Utopique.  Nous attendons leurs commentaires que nous ne manquerons pas de publier.» En anglais, le site de même facture Snopes.Com répond point par point aux sept questions posées sur Asile.Org.  Sur Whatreallyhappened.Com, on qualifie de désinformation délibérée la théorie de Meyssan.

Plusieurs correspondants nous ont demandé notre avis sur l'affaire, et ce depuis le tout début, en octobre dernier.  Il serait inutile de reprendre ici l'ensemble des motifs pour lesquels nous n'endossons nullement cette thèse.

Cependant, on peut supposer les effets qu'aura cette histoire sur les sites Web indépendants d'information : une perte de crédibilité associée à jamais à l'affaire Pentagone/Réseau Voltaire. 

L'analyse de Whatreallyhappened.Com mérite d'être retenue : le gouvernement des États-Unis est à marée basse avec sa propre cote de crédibilité, il s'agit alors d'alimenter habilement une rumeur pour faire chuter celle des critiques et opposants.  D'ailleurs, cette technique qui consiste à «empoisonner le puits» a déjà été utilisée maintes fois.

La question qui reste à poser est pourquoi Meyssan a-t-il donné dans le panneau et compromis l'intégrité du Réseau Voltaire dont les enquêtes précédentes étaient un modèle de sérieux et d'objectivité?

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  L'ordi au travail...
Selon un sondage (résultats en anglais seulement) publié sur le site JobQuality.ca (Réseau de la main-d'œuvre des Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques), l'ordinateur a profondément modifié le milieu de travail au Canada. 

En dix ans, la proportion de salariés utilisant un ordinateur au travail a doublé : 46 % des répondantes, et 42 % des répondants, disent en faire une utilisation quotidienne.  Toutefois, la ventilation des résultats démontre que cette utilisation est liée à des facteurs de scolarité et de revenus : 69 % des répondants faisant état d'une utilisation quotidienne ont un diplôme universitaire et touchent au moins 60 000 $ par année.  C'est le secteur des produits et services financiers où on constate la plus forte proportion d'utilisation fréquente des ordinateurs (79 %), suivi de l'administration publique (73 %), de l'éducation et de l'information (51 %), de la fabrication (42 %) et des services sociaux et de santé (37 %).

Pour 59 % des répondants (écart minime entre les sexes), l'utilisation de l'ordinateur a «moyennement» ou «beaucoup» changé leur manière de travailler, et pour 11 % l'acquisition des connaissances nécessaires à l'utilisation de l'ordinateur a été un facteur de stress (20 % pour les professionnels, 16 % pour les employés de bureau).  L'utilisation fréquente de l'ordinateur serait également en corrélation avec la charge de travail, si bien que 72 % des répondants qui disent être submergés au bureau rapportent du travail à la maison.

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  Et la fracture numérique au travail
Aux États-Unis, Nielsen//NetRatings constate un autre aspect de la fracture numérique entre hommes et femmes, cette fois dans l'utilisation d'Internet au bureau.  On sait que depuis environ deux ans, le ratio hommes/femmes est équilibré en ce qui a trait à l'accès et à l'utilisation d'Internet à domicile.  Or, en milieu de travail, cette fracture numérique n'est pas comblée, le ratio serait de 40/60.

En outre, les hommes qui ont accès à Internet au travail l'utiliseraient plus que les femmes qui y ont également accès.  Ces dernières amorceraient 11 % moins de séances de consultation du Web, y consacreraient 18 % moins de temps, et consulteraient 13 % moins de pages Web.

Dawn McCaffrey Brozek, analyste principale chez Nielsen//NetRatings, attribue ces écarts à des facteurs socio-culturels : «les femmes sont encore confinées à des emplois de bureau et à des tâches administratives, alors que les hommes sont en plus grand nombre dans les postes professionnels ou de gestion.»

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  Moteurs : toujours Google...
Il semble que pas une semaine ne s'écoule sans que le moteur de recherche Google n'offre de nouvelles fonctionnalités, à la grande satisfaction des utilisateurs, précisons-le.

D'abord, une pré-sélection sur le sujet Microsoft, adaptation des astuces de recherche pouvant apparier des mots-clés au mot «microsoft».  Pas la trouvaille du siècle, mais on économise du temps.  On remarquera également le logo de Google sur un fond de pré vert qui ressemble à s'y méprendre à l'infographie utilisée par Microsoft pour la promotion du système Windows XP.  Signalons que ces recherches portent sur des sites traitant de Microsoft, et non seulement les sites de la société.

Plus costaud, l'interface Google News (en version beta) qui permet de scruter les grands thèmes de l'actualité, et qui est réactualisée plusieurs fois par jour.  Les manchettes sont classées en six catégories : international, États-Unis, affaires, divertissement, technologie, sport.  La recherche lancée depuis cette interface ne rapportera que des résultats tirés des grands médias (sites personnels, corporatifs ou institutionnels exclus), un filtrage efficace.

Le site spécialisé dans les moteurs de recherche Abondance.Com nous rapportait la semaine dernière une information pour le moins cocasse.  BT Looksmart, fournisseur d'annuaires et de solutions de recherche pour les portails et FAI européens, publie chaque mois la liste des mots-clés les plus souvent utilisés sur ses services en France.  Pour février 2002, constante universelle, c'est le mot «sexe» qui arrive au premier rang.  Le mot «météo» s'est classé bon deuxième, on comprend cette préoccupation.  L'élément inattendu, c'est la troisième place qu'occupe le mot «Google» au palmarès des mots-clés les plus souvent utilisés dans une recherche.  Pourquoi chercher Google sur un autre moteur de recherche, alors qu'on peut y accéder directement? Même interrogation sur la cinquième place occupée par «Yahoo», et la septième par «Lycos».  Incompréhensibles détours.

Toujours sur Abondance.Com, le sondage de la semaine dernière portait sur les caractéristiques de Google les plus appréciées par les utilisateurs.  Pour 44 % des répondants, c'est la pertinence des résultats, la rapidité est citée par 26 % des répondants, alors que 23 % évoquaient l'absence de bandeaux publicitaires.

Enfin, Google a ses accros, ses «fans» indéfectibles, mais aussi ses critiques comme le soulignait hier la lettre d'information SearchDay qui rapporte un débat d'idées (et de statistiques) entre deux auteurs/journalistes sur les vices et vertus des moteurs de recherche.  Dans le coin gauche, Cory Doctorow qui ne jure que par Google.  Dans le coin droit, Richard Seltzer, qui souligne des faiblesses de Google et vante l'efficacité d'AltaVista pour certaines fonctions évoluées.  Un beau débat.

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  Daniel Pearl : suivi
Mardi, 12 mars, on annonce officiellement la création d'un fonds de soutien à la conjointe de Daniel Pearl, et d'une fondation vouée à la compréhension transculturelle et à la lutte aux actes de violence.

Aussi le 12 mars, le principal suspect dans l'enlèvement de Daniel Pearl, Ahmed Omar Saeed Sheikh, et le co-accusé Sheikh Mohammed Adeel, comparaissent devant un magistrat à Karachi (Pakistan).  Les procureurs du ministère public ne disposent pas de preuves suffisantes, et demandent au juge un délai additionnel de dix jours, ce qui leur est accordé.  L'avocat de Saeed Sheikh accuse la police d'avoir fabriqué des preuves et demande au juge d'inculper formellement son client ou de le relâcher.  Alors qu'il était escorté sous bonne garde hors de la salle d'audience, Saeed Sheikh a dit que s'il devait être victime d'un complot pour l'éliminer, les conséquences seraient lourdes pour les États-Unis (Associated Press).  La prochaine comparution est prévue pour le 22 mars.

Jeudi, 14 mars, l'Attorney General des États-Unis John Ashcroft annonçait qu'un grand jury de l'État du New Jersey avait inculpé formellement le principal suspect dans l'affaire Daniel Pearl, Ahmed Omar Saeed Sheikh, de complot d'enlèvement et d'enlèvement du journaliste, en plus de l'enlèvement en Inde en 1994 d'un citoyen des États-Unis, Bela J. Nuss.  Curieusement, l'acte d'accusation (format PDF) précise que Saeed Sheikh a écrit sous le pseudonyme «kidnapperguy» des courriel au Wall Street Journal, ce qui est contredit par la reproduction intégrale du courriel de demande de rançon (voir Pakistan News Service).  M. Ashcroft a déclaré que même si Saeed Sheikh était acquitté par un tribunal pakistanais, il ferait face à une demande d'extradition de la part des États-Unis.  Interrogé à savoir s'il n'y aurait alors pas lieu, pour l'accusé, de plaider la double incrimination (Ndlr. «double jeopardy», impossibilité de juger une personne deux fois pour le même crime), John Ashcroft s'est dit disposé à contester ce principe de droit.

Toujours ce jeudi, 14 mars, un jeune pakistanais se présente aux bureaux du journal «Khabrain» à Lahore et déclare être le meurtrier de Daniel Pearl.  Muhammad Adnan Khan, près du groupe militant cacheméri «Jaish Muhammad», dit avoir tué Pearl à coup de hache sur un bateau et avoir jeté le corps à la mer (voir Middle East Wire).  Quelques heures plus tard, selon l'agence Reuters, Khan se rétracte.  Accablé par des problèmes personnels, il dit avoir songé au suicide, mais tant qu'à mourir, il voulait par sa confession sauver la vie de Saeed Sheikh.

Vendredi, 15 mars, le journal pakistanais Dawn rapporte que les questions relatives à l'extradition de Saeed Sheikh sera traitée au plus haut niveau dès le retour au pays du président pakistanais Pervez Musharraf (en visite officielle au Japon).

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  Beaux détours : Ciriello, McCurry
La semaine dernière, le photographe Raffaele Ciriello était tué dans la ville de Ramallah alors qu'il était en affectation pour le journal italien Corriere della Sera (voir article de Libération).  Ciriello était un vétéran des points chauds, ayant effectué des reportages au Kosovo, en Bosnie, au Sierra Leone et en Afghanistan.  Le site Web de Ciriello (ciriello.com) ne répond plus, mais on trouve sur un autre site de belles photos de l'Afghanistan avant les présents chambardements.

Puis, l'histoire d'une photo.  Ou plutôt du sujet d'une photo de Steve McCurry du National Geographic.  En 1985, McCurry avait photographié une jeune Afghane et la photo fut sélectionnée pour la couverture du National Geographic.  Dix-sept ans plus tard, McCurry a retrouvé celle qu'il avait photographié.  Un reportage exceptionnel du National Geographic. Libération : Un reporter italien tombe sous les balles

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

Collaboration à la recherche : Mychelle Tremblay

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