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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 12 février 2002

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  L'industrie de la porno dévoilée...
Fidèle à ses promesses, l'émission Frontline (PBS) a brossé un portrait très complet de l'industrie de la pornographie aux États-Unis avec son émission «American Porn».  Et fidèle à son habitude, Frontline a produit un site Web documentaire exemplaire sur le sujet (y compris l'émission en six segments vidéo, formats RealPlayer et QuickTime). 

De la très «soft» Danni Ashe dont le site Web enregistre des revenus de huit millions de dollars par année, à la très «hard» Lizzy Borden qui prétend que ses vidéos controversés ne font que refléter une réalité sociale, en passant par le cardinal William Keeler qui demande à l'administration Bush de sévir contre les pornographes, et l'analyste financier Dennis McAlpine qui observe depuis 20 ans cette industrie, la gamme des opinions est très large. 

Quelques chiffres : l'industrie de la pornographie aux États-Unis représente entre 4 et 10 milliards de dollars par année; on estime la marge de profit moyenne des entreprises à 30 %; certains producteurs de vidéo rapportent que leurs sites Web génèrent entre 25 et 30 % de leurs profits; il s'est publié en 2000 plus de 11 000 films pornographiques aux États-Unis; les régions du Nord-est et de la côte Ouest seraient les plus grandes consommatrices. 

Bon nombre de critiques de la pornographie blâment l'administration Clinton pour son laxisme face à cette industrie, et plusieurs producteurs craignent des mesures plus musclées de l'administration Bush.  Paul Cambria, avocat spécialisé, a élaboré une liste de thèmes que les producteurs devraient éviter pour se prémunir des foudres de l'Attorney General John Ascroft, et au nombre de ces interdits que devraient s'imposer les producteurs on cite les relations sexuelles entre hommes noirs et femmes blanches.  Rien de moins.

Il ressort de ce documentaire un portrait contradictoire de la situation.  D'une part, les États-Unis sont balayés par une vague de conservatisme social et politique dont on cherche les précédents depuis l'entrée à la Maison blanche de l'administration Bush II.  D'autre part, l'industrie de la pornographie enregistre des ventes record.  Comme l'explique un des participants à l'émission, la pornographie diffère peu des autres marchés, c'est une question d'offre et de demande.  Or, questions non résolues : qui achète et pourquoi.

Outre les simples consommateurs, l'émission a mis en lumière certains faits déjà connus sur les revenus que certaines grandes sociétés transnationales tirent de la pornographie.  Par exemple, pour les chaînes hôtelières Marriott, Westin et Hilton, l'accès aux films pornos payants dans les chambres représente entre 5 et 10 % de leurs revenus, plus que les mini-bars.  Ces vidéos sont diffusés par satellite par des sociétés telles que AT&T et DirecTV (propriété de General Motors).

Soulignons qu'en raison du vocabulaire assez cru de certains intervenants, et de nombreuses scènes explicites, PBS a préparé deux versions de l'émission, laissant aux stations affiliées le choix entre une version intégrale et une version où sont masqués électroniquement images et commentaires de nature à choquer un certain public, et que c'est la version «intégrale» qui est accessible sur son site Web.

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  ...  et les étranges dispositions du projet de loi C-15
Le projet de loi canadien C-15, adopté par la Chambre des communes, et en attente de sa ratification par le Sénat, comporte des dispositions visant à punir plus sévèrement les infractions liées à la pornographie juvénile.  Cependant, ces mêmes dispositions réduiraient la marge de manoeuvre de groupes qui pourchassent les producteurs et diffuseurs de pornographie juvénile.

Le projet de loi dispose des suivantes : 

«L'article 163.1 de la même loi est modifié par adjonction, après le paragraphe (4), de ce qui suit : 
(4.1) Quiconque accède à de la pornographie juvénile est coupable : 
a) soit d'un acte criminel passible d'un emprisonnement maximal de cinq ans;
b) soit d'une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire.
(4.2) Pour l'application du paragraphe (4.1), accède à de la pornographie juvénile quiconque, sciemment, agit de manière à en regarder ou fait en sorte que lui en soit transmise.»

Or, cette disposition du «quiconque» inclut ceux et celles qui se sont donné pour mandat de traquer les diffuseurs de pornographie juvénile, soit par la recherche de canaux de diffusion (sites Web, FTP, forums d'échange) ou par la réception de plaintes du public.

Le service de nouvelles Wired propose deux points de vue sur ces dispositions controversées.  Pour David Ellis, directeur d'un groupe de veille de la pornographie juvénile, le projet de loi est un dur coup porté aux efforts de citoyens bénévoles qui tentent de débusquer les diffuseurs de pornographie juvénile et d'éliminer ce genre de contenus.  Pour l'agent Bob Matthews, directeur de la brigade anti-pornographie juvénile de la police provinciale de l'Ontario, les services policiers jugent nuisibles ces actions citoyennes; certains des diffuseurs présumés déclarent que le contenu trouvé sur leurs disques durs constituaient des éléments d'enquêtes personnelles qu'ils s'apprêtaient à livrer à la police.

Et le différend a monté d'un cran récemment, lorsqu'une des responsables du groupe BytesCanada a offert à l'agent Matthews de lui faire parvenir une série de liens hypertexte pointant vers des sites de diffusion de pornographie juvénile.  L'agent Matthews a menacé de l'arrêter : «Si vous êtes en possession de pornographie juvénile et que nous la trouvons dans votre ordinateur, je me fous de qui vous êtes, nous allons vous arrêter.»

Le projet de loi confère plus de pouvoirs aux forces policières dans leurs enquêtes relatives à la pornographie juvénile, et va plus loin que bien des lois d'autres États en criminalisant l'accès simple à ce genre de contenus.  À moins de préciser les dispositions controversées, ou encore d'encadrer les activités des groupes de veille, des groupes comme BytesCanada devront continuer à s'adresser à des homologues des États-Unis comme OnlineGuardians qui assure un suivi des plaintes auprès des autorités compétentes.

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  Moteurs + liens + signets = achalandage, et autres googlismes
Selon l'indicateur NetBooster/Weborama de janvier 2002, 21,5 % de la consultation des sites Web français serait attribuable à la consultation des moteurs de recherche, 25,7 % aux liens et bannières, et 52,8 % aux signets mis en mémoire par l'utilisateur ou aux adresses saisies directement.  Toutefois, la part de l'achalandage que l'on doit aux moteurs de recherche augmente au fil des mois de façon importante : elle n'était que de 17,80 % en septembre 2001.  Grand gagnant de cette montée en puissance des moteurs : Google qui accaparerait 40 % de l'aiguillage de l'achalandage venant des moteurs selon NetBooster/Weborama.  Question de sexes, l'utilisation des moteurs de recherche diffère.  Les femmes consultent surtout La Toile du Québec (67,42 %), Club Internet (45,31 %) et Voilà/Wanadoo (43,13 %), et les hommes Google (63,83 %), AltaVista (62,74 %) et Nomade (61,48 %). 

Encore du nouveau chez Google, cette fois destiné aux entreprises et organismes, le Google en boîte.  Le GB-1001 est une machine roulant sous Linux et pouvant indexer jusqu'à 150 000 documents.  Les entreprises n'ont qu'à relier cette machine sur leur réseau et ainsi l'ensemble des documents indexés seront accessibles par mots clés aux utilisateurs de leur réseau.  Un second modèle, le GB-8008 (en fait, huit unités GB-1001 en cascade), permet d'indexer des millions de documents.  Décrits comme des instruments de productivité, le prix du GB-1001 est fixé à 20 000 $, et celui du GB-8008 à 200 000 $.

Google s'est encore illustré, cette fois dans la remise des prix du meilleur moteur de recherche par la publication Search Engine Watch.  Il a remporté les honneurs dans les catégories meilleur moteur de recherche, meilleur moteur de recherche d'images, meilleure conception graphique, meilleure convivialité avec les webmestres (installation sur un site Web), et meilleure fonctionnalité pour l'ajout à la barre d'outils.  Le prix du meilleur méta-moteur est allé à Vivisimo, et celui du meilleur moteur de recherche d'actualités à Yahoo!

Enfin, la «guerre» est-elle terminée? Disons que le public utilise de moins en moins les moteurs de recherche pour se renseigner sur divers sujets connexes.  Depuis quelques semaines, le palmarès des mots clés les plus utilisés chez Google ne comprend aucun mot ou expression se rapportant à la lutte au terrorisme.  Chez Lycos, «World Trade Center» est en 35e place, «Osama Bien Laden» en 43e.  Chez Yahoo!, rien dans la section «Buzz Index» des 20 mots ou expressions les plus utilisés.  On doit avoir tout compris, déjà, tout appris.

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  Éducation : retour sur le plagiat, et nouveau rôle des bibliothécaires
Deux reportages de la chaîne CNN ont retenu notre attention dernièrement, l'un sur un cas de plagiat de travaux scolaires impliquant Internet (thème que nous avons déjà abordé en février puis en septembre 2001), l'autre sur une nouvelle description du poste de bibliothécaire avec l'entrée en force du réseau dans les bibliothèques.

La chaîne CNN nous apprend qu'une enseignante au niveau secondaire de l'agglomération rurale de Piper (Kansas), Christine Pelton, a remis sa démission à la suite d'une décision controversée du conseil scolaire local.  Après avoir reçu de ses étudiants de travaux en biologie, et avoir constaté ce qu'elle estimait être des cas de plagiat (copier/coller intégral de travaux trouvés sur Internet), elle a décidé de recaler 28 de ses étudiants et étudiantes, soit environ 20 % des élèves qui suivent ses cours.  Madame Pelton avait d'ailleurs déjà sévi contre cette forme de plagiat par le passé.

Le principal de son école et le surintendant scolaire ont appuyé la décision de Madame Pelton, mais à la suite des plaintes adressées par des parents au conseil scolaire, ce dernier lui a ordonné d'alléger ses sanctions à l'endroit des plagieurs.  Le travail de recherche en biologie, qui devait compter pour 50 % de la note globale, ne comptait plus que pour 30 %, faisant en sorte que les plagieurs pouvaient toujours obtenir une note de passage.  Le lendemain de la décision du conseil scolaire, rendue publique en décembre dernier, Madame Pelton remettait sa démission.  «Les étudiants ne m'écoutaient plus, ils savaient qu'à la moindre discordance, ils n'avaient qu'à se plaindre au conseil scolaire» a-t-elle déclaré à CNN.

Le Kansas City Star rapporte dans son édition du 7 février que l'association des enseignants de Piper (90 membres) a adressé une lettre au conseil scolaire lui signifiant que la décision rendue dans le cas des élèves plagieurs de Madame Pelton véhiculait un bien mauvais message.  D'une part, la décision donne l'impression aux élèves qu'ils ne sont plus tenus de se conformer aux règles et aux directives des professeurs.  D'autre part, le conseil scolaire a pris sa décision à huis clos, et n'a fourni aucune explication sur ses motifs.

L'association reproche également au conseil d'autres décisions qui remettent en cause l'autorité des enseignants et qui minent leur moral au point que bon nombre seraient disposés à aller exercer leur profession dans d'autres districts scolaires.  Réaction d'appui des parents envers les profs : ils se sont présentés en grand nombre dans les écoles pour remettre aux enseignants des biscuits et des gâteaux maison.  Reflet de l'Amérique profonde.

Sur une note plus positive, le second reportage de CNN nous présentait Elena Rodriguez, bibliothécaire à l'école Gunston de Arlington (Virginie).  La plaque sur son bureau ne porte pas son nom ni son titre officiel de bibliothécaire, mais l'inscription «Moteur de recherche» (Search Engine), ce qui reflète bien la place qu'occupe maintenant Internet dans les bibliothèques.

La profession de bibliothécaire est en mutation dans les établissements scolaires aux États-Unis, et le titre de «spécialistes médias» est de plus en plus souvent attribué à ces professionnels de la documentation.  Si l'aspect livresque représente toujours la plus grande partie de leur travail, une partie non négligeable comporte maintenant la prestation de conseils sur l'utilisation d'Internet à des fins documentaires et de recherche.

Mais la profession traverse une crise selon certains observateurs.  Le vieillissement de l'effectif fait en sorte que la moitié de ceux et celles qui occupent actuellement un poste prendront leur retraite d'ici dix ans, et que le taux actuel de diplomation en bibliothéconomie est trop faible pour assurer la relève.  De plus, les connaissances en «documentique» des bibliothécaires professionnels en font des ressources convoitées par le secteur privé, lui aussi aux prises avec la surcharge informationnelle provoquée par Internet.

On songerait donc dans plusieurs universités à offrir des cours du soir ou à temps partiel pour répondre à la demande de bibliothécaires professionnels.

Le San Francisco Chronicle s'est lui aussi intéressé à la mutation des bibliothèques en milieu scolaire à l'ère numérique.  De lieux austères et empreints de la culture papier, bon nombre de bibliothèques évoluent vers un modèle de centres d'activités d'apprentissage où le numérique occupe une place de plus en plus importante. 

On souligne cependant certaines limites.  Tout d'abord, le numérique a la mémoire courte.  La plupart des publications académiques en ligne offrent des archives qui ne couvrent qu'une dizaine d'années, ce qui a pour effet d'éclipser des recherches antérieures.  Le coût des ressources documentaires numériques fait aussi problème : on cite le cas du Oxford English Dictionary dont la version papier, en 20 volumes, coûte environ 1 000 $, et dont la version numérique (possibilité de recherche avec mots clés, actualisations périodiques de néologismes) coûte 10 000 $.  Une enquête auprès d'une centaine de bibliothèques universitaires révèle que le budget d'acquisition de ressources numériques est passé de 14 millions de dollars en 1992/1993 à 100 millions en 1999/2000.  Plus globalement, le prix des ressources documentaires pour les bibliothèques a augmenté de 145 % en dix ans alors que l'affectation de crédits est demeurée stable.

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  Gouvernement en direct : rapport d'étape
Le budget fédéral canadien de 2000 prévoyait l'affectation de crédits de l'ordre de 160 millions de dollars canadiens (115 millions d'euros) pour la conception et le lancement du projet Gouvernement en direct (GED).  Selon les objectifs de l'initiative, d'ici 2005 les Canadiens et Canadiennes pourront demander et recevoir tous les services fédéraux de première importance en faisant en direct des transactions protégées et interactives au moment qui leur convient.

Les services gouvernementaux publiaient récemment un rapport d'étape du projet GED dans lequel on apprenait, entre autres, que «d'ici à la fin de 2002, tous les sites Web du gouvernement devront utiliser des outils et des formats communs de navigation sur Internet et se conformer aux exigences de la “Normalisation des sites Internet.”» Ces exigences, émises par la Direction du Dirigeant principal de l'information, visent à permettre aux citoyens ou aux entreprises de reconnaître, de consulter et d'utiliser plus facilement les sites Web et les services gouvernementaux.

Les exigences comportent des normes en matière de respect des langues officielles, d'utilisation du courriel, de mesures à prendre pour éviter le cybersquattage et l'appropriation de noms de domaines qui pourraient porter à confusion.  Pour ce qui est du plan technique, le GED a fait une priorité du respect des normes du consortium W3C : «La Norme 1.1 exige que tous les sites Web se conforment aux critères d'accessibilité des priorités 1 et 2 élaborés par le World Wide Web Consortium (W3C) et tels qu'ils sont soulignés dans le document Directives d'accessibilité aux contenus Web (Version 1.0) du W3C.» Mais le «Guide d'auto-évaluation de la conformité à la Normalisation des sites Internet» réussira-t-il à s'imposer? On l'espère.

Il vise une plus grande accessibilité aux contenus Web, et ce sans égard aux plate-formes utilisées.  Par exemple, concernant les «objets programmatiques» (scripts, applets, logiciels auxiliaires) qui sont supposés fournir des dispositifs de contenu ou de navigation, les concepteurs de sites Web gouvernementaux seront tenus de fournir la fonctionnalité redondante par le biais de code HTML simple ou d'un équivalent.  Concernant le clignotement, on lit dans le Guide : «Lorsqu'une page comprend un contenu clignotant, prévoir un mécanisme permettant à l'utilisateur d'immobiliser les clignotements.» En outre, on recommande : «l'utilisation d'une barre de menus commune et d'une barre de menus institutionnelle sur tous les sites des institutions du GC pour assurer une navigation cohérente sur les sites des institutions du GC et entre les sites des institutions du GC.» Précisons que ces normes visent les sites Web des ministères et organismes du gouvernement canadien, et non ceux de ses sociétés d'État (par exemple, la Société Radio-Canada).

Reste à voir si les diffuseurs d'information sur Web, autres que le gouvernement, emboîteront enfin le pas vers une plus grande normalisation de présentation des contenus sur le Web.

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  Internet et 11 septembre, c'est le courriel qui vient tout changer
Une étude du UCLA Center for Communication Policy (CCP) sur l'utilisation d'Internet dans la période qui a suivi les événements du 11 septembre reprend les grandes lignes d'études précédentes.  Toutefois, l'utilisation du courriel constatée par les auteurs de l'étude révèle l'émergence de ce médium comme véhicule des sentiments de compassion en situation de crise.

Plus de 57 % des utilisateurs étasuniens du courriel ont expédié ou reçu des messages de soutien affectif et de demandes de renseignements sur leurs parents ou leurs proches.  Dans 22,9 % des cas, ces messages provenaient de correspondants à l'extérieur des États-Unis.

Selon Jeffrey Cole, directeur du CCP et fondateur du projet de recherche sur Internet, le 11 septembre était la première crise nationale d'envergure depuis l'arrivée de l'Internet «grand public» et a permis de constater que le courriel a profondément transformé les schèmes de communication : «Des dizaines de millions de personnes aux États-Unis ont partagé des sentiments de compassion après les attaques et, dans la plupart des cas, ces communications n'auraient pas été initiées par téléphone ou par lettre.  Il ne s'agissait pas simplement d'échange d'information, c'était bien souvent un type de courriel de compassion [Ndlr.  “I care mail” in texto].  Les correspondants ont engagé de nouvelles relations et en ont ravivé d'anciennes en cette période de crise.»

Comment les répondants ont-ils appris la nouvelle? La télévision, d'abord, pour 56,3 % d'entre eux, par une personne de leur connaissance, en personne ou par téléphone (24,9 %), par la radio (15,5 %).  Seulement 0,8 % des répondants auraient appris la nouvelle par Internet.

Dans les heures qui ont suivi, 79,2 % des répondants se sont tournés vers la télévision pour se renseigner, 9,1 % vers la radio, 3,5 % les journaux, 3,1 % vers des sites Web et 2,9 % vers des personnes de leur entourage.  Pour la plupart, les téléphiles «zappaient» allègrement : 20,2 % changeaient constamment de chaîne, 47,6 % changeaient à l'occasion, et 32,2 % restaient à la même chaîne.  Près des trois quarts des répondants (73,6 %) affirment regarder davantage la télévision depuis le 11 septembre, 31,2 % lisent davantage les journaux et 23,2 % consultent davantage le Web.

Cependant, dans la semaine qui a suivi le 11 septembre, 42,4 % des répondants ont consulté le Web pour se renseigner plus à fond sur les événements.  On cite parmi les facteurs incitatifs la facilité d'accès (29,2 %), l'actualisation de l'information (27,5 %), la nature plus approfondie de l'information (18,1 %), et une perspective différente de celle des médias traditionnels (8,8 %), un degré de crédibilité supérieur des sites Web par rapport aux médias traditionnels (6 %).

D'après les chercheurs de l'UCLA, le 11 septembre n'aura pas eu pour effet d'inciter les non branchés à adopter Internet : 93,2 % des répondants non branchés ont déclaré ne pas être davantage attirés par Internet après les attentats.

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  L'affaire Daniel Pearl en quelques liens
Le 23 janvier dernier, le chef du bureau d'Asie du Sud du Wall Street Journal (WSJ), Daniel Pearl, était enlevé.  Il était à Karachi (Pakistan) depuis quelques semaines d'où il écrivait ses reportages sur la situation que l'on connaît.  En tentant d'obtenir une entrevue avec un chef islamiste, Mubarak Ali Shah Gilani, il aurait été kidnappé.  Ses ravisseurs ont présenté diverses demandes de rançon et menacé de tuer le journaliste si les autorités ne se pliaient pas à leurs demandes.  Au moment d'écrire ces lignes, on est toujours sans nouvelle de Daniel Pearl, malgré l'arrestation de personnes qu'on dit proches des ravisseurs.  Recension des dépêches chez Yahoo! France.

Pearl, 38 ans, natif de Princeton (New Jersey) est à l'emploi du WSJ depuis douze ans.  Peu après son enlèvement, une certaine presse aux États-Unis l'a dépeint comme un journaliste de peu de profondeur écrivant des articles parfois amusants, parfois ternes.  Le journaliste blogueur Ken Layne a tôt fait de remettre les pendules à l'heure en publiant une liste d'articles écrits depuis quelques années par Pearl.  Bilan de Layne : Pearl a été piégé, ciblé, à cause de sa connaissance profonde des «États voyous» du Moyen-Orient et de l'Asie centrale.

Un des principaux suspects dans l'enlèvement de Pearl est Ahmad Omar Saeed Sheikh, dont on apprend en dernière heure l'arrestation au Pakistan.  Arrêté par la police indienne en 1994, Saeed a été libéré en 1999 en échange d'otages capturés par un commando terroriste qui s'était emparé d'un avion de la Indian Airlines.  Perspective intéressante sur Saeed, le périodique Harper's publie de larges extraits du journal personnel qu'il tenait pendant sa détention.

La South Asian Journalists Association (SAJA) consacre une partie de son site Web à l'enlèvement de Daniel Pearl.  Un dossier complet et un suivi étroit des dernières dépêches. Une affaire à suivre au cours des prochains jours.

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Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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