Introduction

En phase avec ce qui se passe partout dans le monde occidental, le réseau Internet s'est rapidement implanté au Québec.  Dès 1995, on constate l'enthousiame, le «savoir-apprendre» et le savoir-faire des Québécois et des Québécoises qui s'approprient le médium et ses outils.  Cette appropriation mène rapidement à une production alors inégalée en volume et en qualité de contenus Web en tous genres, disproportionnée par rapport à notre poids démographique.  Les sections 1 et 2 portent sur l'avènement d'Internet au Québec et sur l'évolution de la production de contenus adaptés au Web.

Une fois l'étape initiale franchie, l'industrie naissante de la production de contenus est marquée par des faiblesses structurelles importantes sur le plan du financement.  Comme c'est le cas dans d'autres marchés, on passe alors à l'étape de la professionalisation chez les producteurs; la publicité et, phénomène plus rare, la commandite, arrivent en soutien à la production de contenus.  De nouveaux modèles publicitaires propres au médium s'imposent, malgré des failles importantes et en dépit de la timidité des annonceurs.

Tout est à inventer pour la publicité en ligne. Mais les modèles doivent-ils être calqués sur ceux des médias traditionnels, ou encore faut-il innover avec des formules propres au médium?  Les sections 3 et 4 traitent des rouages de la publicité vue comme moteur de développement de l'industrie des contenus, et de la situation propre au Québec.  Dans la section 5, un nouveau modèle à péage, encore marginal dans les grands marchés et absent au Québec, est examiné.

En raison de l'étroitesse du marché francophone et, par voie de conséquence, québécois, l'État a un rôle à jouer pour soutenir la production de contenus d'information, pédagogiques, de divertissement, de contenus culturels et de veille technologique et autres.  Bref de contenus qui soient un miroir de notre société, et le reflet de notre contribution à la nouvelle société du savoir et de la communication.

À cet égard, quatre modèles possibles sont évoqués dans la section 6 : publicité gouvernementale; imposition d'une contribution basée sur l'accès; fonds de soutien à la production de contenus; création d'une «chaîne Web» d'État.  Chacun de ces modèles pourrait éventuellement faire l'objet d'un examen en profondeur, tant sur le plan des structures à mettre en place que sur celui de l'ampleur des retombées pour les éditeurs, producteurs et diffuseurs.  Il est à souligner que ces suggestions n'engagent pas l'administration publique québécoise.

La présence québécoise en matière de contenus et services sur le réseau des réseaux est un enjeu majeur.  Elle doit d'abord servir de miroir de notre propre société, puis être le reflet de notre contribution à la Francophonie et à la nouvelle société mondiale du savoir, de la connaissance et de la communication.  Ce dernier élément n'est pas négligeable et s'appliquera à tous les secteurs de notre société (économie, administration publique, culture, technologie et autres).

Cette présence ne pourra cependant être assurée que par une concertation entre les secteurs privé et public de manière à créer un milieu propice à la production de contenus.  Au centre de cet exercice, il faut privilégier l'action des créateurs, producteurs, éditeurs et diffuseurs de contenus originaux sans lesquels le réseau deviendrait rapidement une coquille vide.

La qualité de notre contribution à une nouvelle société planétaire sera fonction de notre potentiel à y rendre nos valeurs propres tant sur le plan de l'information, de l'analyse et de la réflexion sur les immenses tâches collectives à entreprendre.


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Mise en ligne : 31 mars 1998