6.1  Publicité gouvernementale

Selon la revue Info Presse, les crédits affectés à la publicité en 1997 par le gouvernement québécois étaient de l'ordre de 27 millions de dollars (comparativement à 28 millions de dollars pour Bell, l'annonceur le plus présent sur le Web).  Certaines indications, coupures budgétaires obligent, portent à croire que l'enveloppe budgétaire pour le prochain exercice sera d'environ 15 millions de dollars.  L'idée a circulé, dans certains milieux, qu'il conviendrait que le gouvernement s'engage par voie de directive à attribuer aux cybermédias un pourcentage fixe de ses dépenses publicitaires, comme il le fait pour les médias communautaires à hauteur de 4 %, bien que certains ministères et organismes échappent à cet engagement parfois critiqué, du moins dans son application.

La question, d'ailleurs, était évoquée devant la Commission de la Culture en février 1997 alors que Madame Marie Malavoy, députée de Sherbrooke, soulignait que «le gouvernement a du mal à tenir son engagement de pourcentage de placements publicitaires [...] dans des petits organismes comme ceux-là, c'est un problème important parce qu'ils ont absolument besoin de compter sur des rentrées d'argent fixes et avec des délais, aussi, raisonnables.  Il y a un écart, semble-t-il, assez important entre le moment où un placement est décidé et puis où l'entrée d'argent se fait.  Or, comme ils n'ont pas les reins solides, ça leur cause des problèmes.» La Ministre de la Culture et des Communications avait alors précisé que «ce programme dépend du ministère des Relations avec les citoyens [...], ce n'est pas un programme vraiment, c'est une espèce d'engagement que le gouvernement a pris [...] c'est le ministère des Relations avec les citoyens qui en a la responsabilité.»

Il convient aussi de noter que si l'absence du gouvernement dans la publicité sur Internet est à regretter, les gouvernements canadiens, américains, français et belges sont également absents, à de rares exceptions près, de leurs sites Web «nationaux».

Certes, 4 % des dépenses publicitaires du gouvernement québécois (niveau de 1997) signifierait une injection de 1,08 million de dollars dans le marché du Web québécois, ce qui n'est pas négligeable. L'impact direct sur le marché du contenu, cependant, ne serait que de 500 000 $ en raison du système de commission des agences et intermédiaires (régies) publicitaires que nous évoquons ailleurs dans le présent document.

Plusieurs questions se posent.  Est-il souhaitable, à ce stade-ci du développement du médium, et bien qu'à court terme on comprenne l'intérêt de ceux qui proposent cette manière de fonctionner, de fixer un pourcentage déterminé d'affectation de dépenses publicitaires gouvernementales? Qui sait si dans deux ans ou cinq ans, le simple bon sens ne dictera pas l'affectation de 10 % ou 15 % des budgets publicitaires et de communication avec les citoyens et citoyennes sur le Web et ses composantes.

Le médium, comme véhicule publicitaire, convient-il à tous les ministères ou, par simple souci d'efficacité, ne pourrait-on pas concevoir, pour certains ministères, des campagnes ponctuelles taillées sur mesure en fonction des caractéristiques propres au médium, sa clientèle et aussi sa dynamique? En raison de sa portée mondiale, on comprendrait que Tourisme Québec investisse sur les sites Web québécois dont le pourcentage de la clientèle hors Québec (lire ici internationale) est, dans la plupart des cas, d'au moins 30 %. 

Puisque le gouvernement québécois, par l'entremise de ses ministères et organismes, dispose de plus d'une centaine de sites Web, il aurait intérêt à les faire connaître du public ce qui en augmenterait la fréquentation. 

Par contre, en raison du faible taux de branchement de notre population, et des efforts énormes qu'il reste à faire pour déployer l'accès dans les lieux publics et établissements d'enseignement, serait-il judicieux pour bon nombre de ministères et organismes «de service» de choisir le Web comme instrument de visibilité?


Table des matières | Section précédente | Section suivante
URL : http://www.cyberie.qc.ca/etude/61.html
Mise en ligne : 31 mars 1998