RechercheAbonnementArchivesCourrier

Page d'accueil

Les Chroniques de Cybérie
11 mai 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

11 mai 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Les parents craignent Internet, la presse mise en cause
Dossier pub : les chiffres divergent...
... et les statistiques mentent
Les pirates, facteurs de risque pour la navigation
Procès d’un chien de guerre
En bref...
Lectures rapides
Beau détour

 Les parents craignent Internet, la presse mise en cause
C’est la conclusion d’une étude menée pour le Annenberg Public Policy Center par la société Roper Starch auprès de 1 102 parents de jeunes âgés entre 8 et 17 ans ayant accès à un ordinateur (connexion Internet ou non) à la maison.  Trois grandes catégories de parents, selon l’étude, les «soucieux» (39 %), les «désenchantés» (22 %) et les «enthousiastes» (39 %).

Les résultats montrent que 78 % des parents interviewés craignent «beaucoup» ou «dans une certaine mesure» que leurs enfants ne dévoilent des renseignements personnels, ou aient accès à des contenus «pour adultes», en utilisant Internet.  On estime à 32 % la proportion des parents qui ont installé un quelconque dispositif de filtrage des contenus.  Par contre, 59 % des parents répondants disent que les enfants qui n’ont pas accès à Internet sont au désavantage par rapport aux enfants de «foyers branchés», 75 % croient qu’Internet est un précieux espace de découverte, et 72 % reconnaissent l’apport du branchement au réseau pour les travaux scolaires.

Statistique intéressante sur les enfants de foyers non branchés : dans 43 % des cas (même proportion pour les enfants de foyers branchés), ils ont accès à Internet à l’extérieur du foyer (école, chez des amis, bibliothèques).  Parmi les craintes des parents dans les foyers non branchés, le brouillage des valeurs qu’ils tentent de transmettre à leurs enfants, la rupture des relations personnelles directes, le sentiment d’incompétence face aux technologies.

Autre tendance qu’on ne manque pas de remarquer au fil des pages de données et des recoupements qu’on peut en faire, les aspect négatifs d’Internet sont davantage cités par les parents non branchés que par ceux qui le sont.  De plus, tout semble reposer sur la question de confiance des parents envers leurs enfants.  Joseph Turow, un des auteurs du rapport, souligne une dichotomie : les parents font généralement confiance à leurs enfants en ce qui a trait à Internet, mais se méfient d’Internet pour ce qui a trait à leurs enfants.

Reconnaissant l’influence importante des médias traditionnels sur l’idée que le public se fait d’Internet, une seconde partie du rapport publié par le Centre Annenberg analyse le contenu de 668 articles de douze grands journaux américains publiés entre octobre 1997 et octobre 1998 et traitant (ou maltraitant) Internet.  À partir d’une grille-type établie par le Centre Annenberg, l’analyse de contenu a été réalisée par des étudiants en journalisme de l’Université de Pennsylvanie.

Les crimes sexuels perpétrés contre les enfants étaient évoqués dans le quart des articles.  Les deux tiers des textes parlaient de problèmes graves découlant de l’utilisation d’Internet (crimes de nature sexuelle, pornographie, invasion de vie privée).  Lorsque les articles comportaient des entrevues, les personnes interviewées (principalement des responsables publics ou représentants des forces de l’ordre) parlaient surtout des effets négatifs d’Internet.  Les éducateurs avaient une perspective beaucoup plus positive, mais étaient très rarement cités par les journaux.

En raison de l’accent, dirons-nous disproportionné, qui est mis sur les activités illégales, les journalistes se tournent souvent vers des solutions législatives ou d’application de la loi qu’ils proposent à leur lectorat.  En outre, les journalistes imputent plus souvent qu’autrement aux parents la responsabilité de la protection et de l’éducation de leurs enfants face aux activités en ligne.  La presse suggère aux parents des solutions immédiates (surveillance, contrôle, logiciels filtres) et néglige totalement les autres ressources disponibles (enseignants, bibliothécaires, groupes communautaires).  L’étude met aussi en cause le «remplissage» d’espace colonne dans les journaux.  On boucle une édition et il y a un trou de trente lignes? Bof, on prend une dépêche qui parle d’Internet (et de préférence de sexe aussi), peu importe le contexte, ça vend bien et ça remplit.

Des solutions? Les auteurs de l’étude estiment que le public serait mieux servi par une couverture médiatique plus équilibrée.  Par exemple, la mise en perspective de l’incidence des crimes d’un certain type lié et non lié à Internet, et le traitement des autres questions d’intérêt national et mondial liées au réseau (équité des sexes, commercialisation, questions raciales et de classes).

On pourrait aussi citer le manque de connaissance des journalistes sur ce qu’est Internet, source de problème comme le souligne Libération dans un article, «Qui a peur du grand méchant Web?», reflet des préoccupations dans les salles de rédaction des grands journaux américains.  On y parle entre autres du Los Angeles Times qui depuis 1994 a dépensé plusieurs dizaines de millions de dollars sur son site Web, «... mais ses 1 200 journalistes n'ont pas directement accès à l'Internet! “De notre bureau au siège du journal, on doit traverser les couloirs jusqu'à la bibliothèque et faire la queue devant les deux terminaux mis en place pour la rédaction : c'est ridicule”, confie un journaliste.  Un manque de familiarité avec le Web peut expliquer en partie pourquoi tant d'organes de presse restent hostiles à l'Internet, sautant sur chaque occasion pour dénoncer la confusion, les rumeurs et le sensationnalisme dans le cyberespace.»

Le rapport du Annenberg Public Policy Center est disponible en version anglaise intégrale, format PDF, sur le site Web du Centre.

Haut de la page

 Dossier pub : les chiffres divergent...
Les recettes publicitaires sur Internet auraient doublé en 1998.  C’est ce qu’annonce le Internet Advertising Bureau (IAB) dans un communiqué récent, précisant que ces revenus avaient atteint 1,92 milliard de dollars, une hausse de 112 % par rapport à 1997.  Compilés par PricewaterhouseCoopers, les chiffres font état de la répartition suivante, par catégories de produits annoncés : produits grand public (29 %); produits informatiques (20 %); services financiers (19 %); télécommunications (8 %), et nouveaux médias (7 %).  Le paiement en espèces pour la diffusion publicitaire domine (93 % des transactions) alors que l’échange et les forfaits représentent 7 % de la valeur totale des marchés.  Les bandeaux publicitaires génèrent 56 % des recettes, la commandite 30 % (tendance en hausse d’après eMarketer et Advertising Age), les fenêtres interstitielles 5 %, le courrier électronique 1 %, et les autres formules 8 %.  Le calcul des tarifs au coût par mille impressions (CPM) jumelé à une prime au rendement (taux de clic) représente 54 % des marchés conclus, le CPM seul 40 % et le taux au rendement 6 %.

Selon le chapitre français du Internet Advertising Bureau (IAB France), la barre des 100 millions de francs de revenus publicitaires est atteinte en Hexagone et même largement dépassée en 1998, ce qui représente une augmentation de 400 % par rapport à 1997.

On apprend par ailleurs de l’Association américaine des annonceurs nationaux (ANA) que moins de ses membres ont engagé des dépenses publicitaires sur Internet l’an dernier, et que ceux qui l’ont fait ont dépensé moins.  Dans un rapport déposé à la conférence d:tech.SanFrancisco la semaine dernière, l’ANA estime que si la plupart de ses membres ont bonifié leurs sites Web, seulement 61 % ont opté pour des campagnes de pub en ligne (68 % l’année précédente) et ont dépensé en moyenne 649 000 $ (714 000 $ l’année précédente).

L’ANA estime que 70 % des dépenses publicitaires sont engagées par l’entremise d’agences de publicité traditionnelles ou de nouveaux médias, et que 30 % le sont directement par des annonceurs.  Les critères de sélection des sites sur lesquels on annonce sont, par ordre d’importance, le profil démographique de la clientèle d’un site, son contenu, le coût par mille impressions (CPM) et la possibilité de mesurer le nombre d’impressions. 

Toujours selon l’ANA, les principaux obstacles à la croissance des dépenses publicitaires sur Internet sont le manque de preuve tangible de rendement sur investissement (cité par 68 % de ses membres), le manque d’outils fiables de mesure (58 %), et les tarifs au CPM trop élevés (pour 48 % des membres, une hausse de 21 points comparativement à l’an dernier).  Les répondants disent payer en moyenne un CPM de 25 $.

Cette méfiance des annonceurs envers le médium tient peut-être d’une des constatations de la firme Jupiter Communications qui évalue à 22 % seulement la proportion d’acheteurs médias qui font une utilisation optimale des données sur l’achalandage des sites et la navigation.  Jupiter suggère d’aller au delà du taux de click, mauvais indicateur de conversion en transaction d’une interaction publicitaire, et d’observer le taux de conversion, le coût par client, et la valeur ajoutée de cette nouvelle clientèle.

D’autre part, sur le plan de l’offre, la firme de recherche AdKnowledge note une hausse de 27 % du nombre de sites cherchant des annonceurs au cours du premier trimestre de 1999.  Le CPM a légèrement fléchi (-0,5 %) au cours de la même période, comparativement à une baisse de 6 % au cours de l’année 1998. 

Et pendant ce temps, au Québec, le ministère de la Culture et des Communications offre un réveil-matin à l’industrie de la publicité en subventionnant à hauteur de 50 000 $ le Forum des inforoutes et du multimédia (FIM) pour susciter, chez les annonceurs, une utilisation accrue d'Internet comme véhicule publicitaire.  Lecture originale de la situation par la ministre, «En constituant le Bureau de la publicité sur Internet au Québec, le milieu démontre qu'il travaille activement au développement de contenus originaux et francophones sur des sites Internet.»

Haut de la page

 ... et les statistiques mentent
Nous vous parlions en mars dernier d’un groupe de concertation des acteurs de la pub en ligne, FAST, qui s’est donné pour mission d’établir des règles de base pour tout ce qui concerne l’analyse des rendements publicitaires sur Internet.

Si certains dossiers avancent, Interactive Week Online rapportait hier qu’on en est encore à la case départ dans la mesure exacte de l’achalandage des sites Web.  IWO cite Jim Nail, analyste de la publicité en ligne chez Forrester Research, «Pour ce qui est de pouvoir disposer de données fiables, on est au point zéro.» Pour Doug McFarland, v.-p. et directeur général de Media Metrix, «C’est comme entreprendre une randonnée de quinze kilomètres, et nous n’avons jusqu’à présent que fait deux ou trois pas.»

Au centre du problème, les écarts sensibles entre les fichiers journal des serveurs (qui enregistrent chaque requête de page) et les multiples méthodes utilisées par les services de mesure d’achalandage (RelevantKnowledge, Nielsen et autres).  Le manque de terminologie uniforme vient aussi compliquer la situation, on ne s’entendrait même pas sur la définition de ce que constitue une requête de page.  Ceux qui attendaient une solution simple et normalisée des travaux du groupe FAST devront donc attendre encore quelque mois.

Haut de la page

 Les pirates, facteurs de risque pour la navigation
On n’insiste pas ici sur une évidence, mais c’est le jargon techno qui rejoint la terminologie maritime.  Le ministre canadien des Pêches et des Océans, David Anderson, a émis un avertissement à l’intention de tous les navigateurs maritimes concernant des copies piratées de données de navigation officielles intégrées à des logiciels d’aide à la navigation.

La société Nautical Data International commercialise les produits digital ocean et est détentrice exclusive d’une licence l’autorisant à distribuer des données de navigation officielles à l’intention des navigateurs, pour le compte du Service hydrographique du Canada .  Mais voilà que la Gendarmerie royale du Canada a entrepris une enquête relativement à la reproduction et à la distribution non autorisées de disques compacts contenant des versions numériques des données intégrées aux logiciels de navigation, et aurait procédé à au moins une arrestation.

Selon A.D. O’Connor, directeur général du SHC, il n’y a aucun moyen de valider la qualité de copies illégales des cartes du SHC, ce qui pourrait entraîner de sérieuses erreur de navigation et mettre à risque des vies, des biens matériels et le milieu marin.  En outre, les copies piratées exposent les utilisateurs à la transmission de virus électroniques, qui risquent d’altérer non seulement le produit même, mais aussi l’ordinateur sur lequel il est chargé.

Haut de la page

 Procès d’un chien de guerre
C’est Machiavel, dans Le Prince, qui écrivait «Les capitaines mercenaires, ou sont d’excellents hommes de guerre, ou non; s’ils le sont, tu ne peux te fier à eux car toujours ils aspireront à leur propre grandeur, ou en t’opprimant toi qui es leur patron, ou en en opprimant d’autres contre ton intention; mais si le capitaine n’est pas habile homme, il te mène à ta perte, pour l’ordinaire.»

Les mercenaires.  Ils maintiennent des régimes, en renversent d’autres, n’ayant pour loyauté que ceux qui les paient.  Depuis des siècles présents sur tous les théâtres de conflits, ils y sont toujours.  Même en ex-Yougoslavie où selon certaines informations, il s’en retrouverait tant au service des forces serbes qu’à celui de l’Armée de libération du Kosovo, l’UCK.

Les mercenaires.  Des pigistes de la guerre, des contractuels.  D’ailleurs, l’expression anglaise pour désigner pigistes et contractuels, «freelance» (littéralement, un lancier libre), est attribuable à Sir Walter Scott qui le premier utilisa dans son roman Invanhoe (publié en 1820) l’expression pour désigner des hommes libres qui vendaient leur talent et leur savoir-faire à n’importe quel maître, que la cause soit bonne ou non.  Une soixantaine d’années plus tard, avec l’avènement des premiers grands journaux, on en vint à appeler les journalistes pigistes des «free lance», des mercenaires médias.

La semaine dernière s’est ouvert à Paris le procès d’un mercenaire, un vrai, certainement le plus célèbre des dernières décennies, celui que ses hommes appelle «le vieux», Bob Denard.  Il est accusé, de même qu’un de ses lieutenants, d’avoir assassiné en 1989 Abderemane Abdallah Ahmed, alors président de la République islamique des Comores.  C’est une histoire compliquée que celle de ce petit archipel qui en vient à proclamer unilatéralement, le 6 juillet 1975, son indépendance de la France coloniale avec à sa tête Ahmed Abdallah. 

Moins d’un mois après, un coup d’État porte au pouvoir le prince Jaffar, mais l’organisateur réel est Ali Soilih dont les forces de soutien sont encadrées par six mercenaires dont Bob Denard.  En 1978, un commando de cinquante mercenaires européens sous les ordres de Bob Denard capture Ali Soilih, disperse son «armée populaire», prend le contrôle du pays, et prépare le retour d’Ahmed Abdallah (21 mai).  Le vent avait tourné.  En octobre, un référendum constitutionnel entérine la création de la République fédérale et islamique des Comores et, le 23 octobre, Ahmed Abdallah, candidat unique, est élu président avec plus de 99 % des suffrages.  Denard s’installe aux Comores, y établit des sociétés commerciales diverses, et mène aussi quelques opérations à l’étranger (Tchad, Vanuatu).

En 1989, dans la nuit du 26 au 27 novembre, le président de la République comorienne, Ahmed Abdallah est assassiné.  L’État comorien s’est récemment porté partie civile et accuse Denard et Dominique Malacrino, un de ses hommes, d’avoir assassiné Ahmed Abdallah.  Les accusés invoquent une situation de panique et de confusion alors qu’Abdallah croyait son palais attaqué.  Une balle perdue est si vite retrouvée.

On prévoit que le procès pourrait durer encore deux semaines.  Le quotidien Libération offre au jour le jour un des meilleurs compte rendus du procès.  Mais de nombreuses questions se posent, dont celle de connaître l’implication réelle de gouvernements en appui aux actions de Denard (appuis de la SDECE [Ndlr.  ex-DGSE], de la CIA, et poste d’écoute de la République Sud-africaine), et les révélations que ce dernier pourrait être tenté de faire si le procès, qui repose principalement sur des preuves circonstancielles, tournait à son désavantage.

Bob Denard a recours à Internet, «une tribune à l'échelon de la planète, pour un homme de l'ombre».  Denard y explique que «Devenu soldat de l’ombre, usant tour à tour d’identités d’emprunt agréées par les Services secrets de mon pays, j’ai combattu en Katanga, au Yémen, au Congo, en Angola, au Kurdistan et au Tchad.  J’ai servi partout où les chefs d’État du bloc de l’Ouest et leurs alliés ne pouvaient ouvertement engager leurs forces pour contrer les avancées de l’Est.»

Denard y propose aussi son plus récent livre, «Bob Denard : Corsaire de la République», bientôt disponible par commande en ligne.  On lit sur la page descriptive, «À l'heure où Bob Denard doit se présenter devant les tribunaux français, il nous livre un récit sans dissimulation, où l'on découvre un homme qui a cru en la force de l'engagement, de la fidélité et de l'honneur.»

Procès à suivre.

Haut de la page

 En bref...
Medialibre.Org, une adresse à retenir.  Samedi dernier se tenait à Paris le premier «Forum des médias libres» qui a vu naître une structure de coordination permanente d’un groupe de médias alternatifs, dont certains diffusent sur Internet.  La déclaration issue de cette réunion rejoint à maints égards des principes chèrement défendus sur le réseau récemment, dont l’immunité des hébergeurs et intervenants techniques, la responsabilisation des auteurs et éditeurs, et le refus d'une autorité de tutelle de l'Internet qui conduirait à coup sûr à une censure administrative des contenus.  D’ailleurs, altern.org, un des hébergeurs au centre du débat Défaite de l’Internet, et dont on attend la réouverture imminente, est un des cosignataires de la déclaration.  Si nous disons que Medialibre.Org est une adresse à retenir, c’est que pour le moment seule la déclaration de principes y figure, mais que les responsables du Forum entendent dans les jours qui viennent aménager cet espace pour en faire un site Web de coordination, de défense et de promotion des médias libres. 

L’association Jliste.Net, liste de diffusion qui fonctionne depuis deux ans et s’articule autour de débats sur le journalisme à l’heure de l’Internet, organise une conférence-débat sur le thème «Journalisme et Courrier électronique : expériences vécues, perspectives et enjeux», le 25 mai à 19h à Paris.  On a jusqu’à présent confirmé la participation de Annie Kahn (Le Monde), Alain Simeray (LMB Actu), Gilles Klein (magazine Elle), Hervé Cassagne (fondateur de Jliste.Net), et David Sharp (journaliste et webmestre à l'Agence France-Presse).  Les questions abordées : Comment les journalistes, et tout ceux qui s'occupent de près ou de loin des médias, utilisent-ils le courrier électronique dans leur travail de tous les jours? Quelles sont les implications de ce nouveau moyen de communication pour le journalisme, et les médias dans leur ensemble? A quoi peut servir une liste de diffusion? Nombre de places limité, inscription obligatoire.

Nouvelle vague à déferler sur bon nombre de plages de marché, les services d’accès Internet gratuits viennent de faire leur apparition en France.  Trois objectifs de revenus : publicité sur leur bretelle d’accès à l’inforoute (incontournable pour leur clientèle); à terme, le commerce électronique à la AOL; puis peut-être le versement d’une commission sur les frais de communication téléphonique locale qu’ils génèrent.  Benoît Grange du Journal du Net a fait pour vous le comparatif entre les six fournisseurs d’accès gratuits en France.  À lire attentivement, ainsi que les textes connexes proposés par le JDN, pour s’y retrouver dans la formule accès gratuit.

itisphoto, le guide Internet des photographes et de la photographie est en quête d’une nouvelle bannière et organise un concours s’adressant aux graphistes, infographistes, dessinateurs ou tout simplement passionnés d'arts graphiques.  Les propositions seront publiées sur le site d’itisphoto, le choix sera fait en fonction des préférences exprimées par ceux et celles qui visitent le site, et sera entériné par un comité de sélection.  Toutes les bannières présentées seront disponibles sur le site pour une année, avec lien dynamique vers le site ou la page personnelle de l’auteur.  À gagner, entre autres, un hébergement de 20 Mo sur la machine d'itisphoto.  Date limite : 15 juillet 1999.

Haut de la page

 Lectures rapides
Cette semaine essentiellement consacrées au superbe supplément que nous offre en ligne le journal Le Monde, intitulé «Le Siècle», qui traite, on l’aura deviné, du siècle qui s’achève.  Un dossier magistral sur certains des temps forts des dix dernières décennies.

Lu, au fil des reprises de dépêches historiques, ces quelques lignes datant d’août 1914 : «La situation dégénère rapidement dans les Balkans.  Les Autrichiens bombardent Belgrade et les incidents sur le Danube se multiplient.  Selon les observateurs, la guerre sera courte [...] Le pire n'est pas encore sûr, mais les hommes d'État les plus avisés sentent bien qu'un engrenage inexorable, dont le nationalisme serbe n'est que le prétexte, est en marche, que l'Europe et avec elle le monde entier risquent de s'embraser.» 1914...

En 1964, Le Monde pose trois questions à Marshall McLuhan, dont une sur la coexistence entre anciens et nouveaux médias.  Réponse, «Un nouveau médium ne s'ajoute jamais aux médias antérieurs et ne les laisse jamais intacts.  Il les bouscule sans cesse et leur trouve de nouvelles formes et de nouveaux emplois.»

Rare publication d’un texte de John Le Carré dans un journal francophone, on vous invite donc à lire «À l’espion inconnu».  Du pur Le Carré, «Nous lui avons fait nos adieux récemment, mais je n'ai pas le droit de vous dire quand.  Je ne peux pas non plus vous dire si nous l'avons incinéré ou enterré, si c'était en ville ou à la campagne, s'il se prénommait Tom, Dick ou Harry, ni si la cérémonie religieuse était catholique ou non.  Je l'appellerai Harry.  Il est même possible que ce que je vous raconte soit pure fiction, ou encore l'histoire d'un de mes anciens collègues du monde secret qui me laisse parler à sa place par peur de perdre sa pension de retraite.»

Le Siècle du Monde, pas vraiment une lecture rapide, prenez tout votre temps pour en profiter.

Haut de la page

 Beau détour
Cette semaine, vers la Galerie Adhoc, de la société Adhoc Informatique, qui nous propose de manière élégante, originale et dégagée les oeuvres de neuf photographes. 

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


Page d'accueilRechercheAbonnementArchivesCourrier
© Les Éditions Cybérie inc. | Revue de presse | Publicité

URL : http://www.cyberie.qc.ca/chronik/990511.html