RechercheAbonnementArchivesCourrier

Page d'accueil

Les Chroniques de Cybérie
16 février 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

30 mars 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Serbie/Kosovo
Virus : Papa suit Melissa de près
Les conséquences du flou juridique
McLuhan absent du palmarès de Time
Peppergate et journalisme : un texte qui marquera
Lectures rapides
En bref...
Beau détour

 Serbie/Kosovo
Que dire de plus.  Encore une fois, les Balkans sont ravagés par un conflit dont on ne voit pas l’issue.  On annonce le renforcement des effectifs américains au sein de l’OTAN, le premier ministre russe Yevgeny Primakov est à Belgrade pour des pourparlers avec Slobodan Milosevic, on rapporte un exode massif des populations civiles du Kosovo.

Vendredi dernier, nous faisions parvenir à nos abonnés une édition spéciale sur le conflit des Balkans, depuis disponible sur le Web.  On y trouvera bon nombre de sources d’information et de documentation sur la crise.  Soulignons entre autres l’excellent Freedom Forum Online qui analyse les événements du point de vue de la liberté de la presse, le Courrier des Balkans qui offre une sélection étoffée de textes en français, le dossier des Actualités de Yahoo! France, et enfin l’organisme de défense des droits humains, Human Rights Watch, car c’est là la nouvelle dimension du conflit.

Pourquoi l’OTAN est-elle intervenue pour défendre le Kosovo, alors que les occasions ne manquent pas ailleurs? C’est la question épineuse que pose Jan Cienski dans le National Post, et on se demande si on tient à avoir la réponse.  C’est une question de «proximité culturelle» déduit Cienski.  Kosovo, 2 000 morts et 250 000 réfugiés en un an.  Sierra Leone, depuis huit ans, près d’un demi million de morts.  Seulement la semaine dernière, la nouvelle de la découverte d’un charnier contenant 6 500 corps au Sierra Leone était relégué aux pages intérieures des grands quotidiens.  Et oublions le Rwanda, le Soudan, l’Angola, le Kurdistan et autres points chauds d’Asie et d’Afrique.  Cienski cite Galen Carpenter, analyste au Cato Institute pour qui la raison est bien simple : au Kosovo, les victimes sont européennes.  «Ce n’est pas tant une question de racisme mais bien de vouloir croire que les Européens sont au-dessus de ce genre de choses» dit Carpenter.

À suivre dans vos médias préférés.

Haut de la page

 Virus : Papa suit Melissa de près
La découverte d’un nouveau virus informatique du nom de «Melissa» a créé tout un émoi vendredi dernier, au point où la société Microsoft, constatant l’infection de ses systèmes, a bloqué le courrier électronique de sortie de ses 60 000 employés.  Une vingtaine d’autres entreprises ont pris des mesures semblables pour tenter d’endiguer la propagation du virus.

Selon Network Associates, citée par Cnet l’infection du type Melissa serait attribuable à une personne dont le pseudonyme est «Sky Roket» et qui aurait amorcé sa diffusion vendredi, à 4h15 (heure du Pacifique) sur le forum d’échange (newsgroup) alt.sex.  Network Associates est une société de distribution de produits antiviraux.

Puis, tard en journée lundi, on rapportait la découverte d’une variante de Melissa, «Papa», qui aurait le même mode de propagation, soit des fichiers joints du logiciel Excel cette fois, transmis par courrier électronique.

Encore trop tôt pour estimer de manière réaliste les dégâts, mais ces deux histoires d’infection de systèmes par voie de courrier électronique sèment l’inquiétude.  Pour ce qui est de Melissa, le centre de coordination du CERT de l’Institut de génie logiciel de l’Université Carnegie Mellon a rapidement publié un avertissement assorti d’une description technique complète.  Le service ZDNet a mis en ligne une section spéciale d’information sur son site qui reprend, entre autres, l’alerte lancée par le FBI, la police fédérale américaine.

Melissa se transmet par voie d’un message de courrier électronique contenant quelque 80 adresses de sites Web XXX, message auquel est joint un fichier de 40Ko en format Word nommé list.doc contenant une macro.  Si ce fichier joint est ouvert par la personne qui le reçoit (la lecture simple du message n’entraîne aucune conséquence), le virus cherche l’application Outlook.  Il repère ensuite les 50 premières adresses de courrier électronique inscrites dans le répertoire d’adresses de Outlook, ou de tout autre logiciel de courrier électronique installé sur un système.  Il envoie alors un message sur ces 50 adresses, reprenant le contenu texte du message d’arrivée, et joignant évidemment le fichier Word infecté.  Et la boucle est bouclée.

Melissa n’endommage pas de manière permanente les systèmes sur lesquels il s’installe, mais constitue un irritant majeur pour les personnes infectées, il va sans dire.  Il comporte cependant un deuxième volet.  Lorsque l’heure du jour correspond à la date (exemple : 3h26 et 26 mars), il affiche à l’écran un petit message : «Twenty-two points, plus triple-word-score, plus 50 points for using all my letters.  Game's over.  I'm outta here», allusion à une partie de Scrabble jouée et gagnée par le personnage de bandes animées Bart Simpson en utilisant le mot KWYJIBO, qui serait aussi la signature de l’auteur du virus.

Papa, en revanche, utilise les fonctions des logiciels Excel 97 et Excel 2000, mais cette fois ce sont 60 adresses de courrier électronique du répertoire de l’utilisateur qui sont visées pour la retransmission programmée.  Le fichier joint se nomme PATH.XLS, et doit évidemment être détruit si vous le recevez.

Pour les gestionnaires de réseaux, ces infections peuvent représenter la multiplication exponentielle du volume global de courrier électronique échangé, ce qui pourrait occasionner des surcharges sur certains serveurs.

Plus tôt cette année, on décelait la propagation de Happy99, petit programme inoffensif mais irritant qui, lui aussi, se reproduisait tout seul.

Il convient donc de revenir sur certaines consignes essentielles.  D’abord, se munir d’un bon logiciel de détection et d’éradication de virus et autres parasites.  Il en existe plusieurs sur le marché, tous relativement efficaces.  Cherchez un produit qui offre des mises à jour fréquentes de manière à vous prémunir contre les nouvelles sources d’infection.

Si vous ne disposez pas d’un logiciel de protection, ne jamais ouvrir un fichier joint, même si l’expéditeur vous est connu.  Comme on le voit avec Melissa, Papa et Happy99, la transmission peut parfois se faire à l’insu de la personne dont le système est infecté.

Avant de retransmettre un de ces nombreux messages d’alerte au virus que nous recevons tous avec la régularité de la facturation des services publics, renseignez-vous.  Neuf fois sur dix, il s’agit de canulars comme «Good Times», «Win a Holiday», ou plus récemment «It takes guts to say 'Jesus' ».  Une des meilleures sources de renseignements sur ces canulars est le site de Bob Rosenberger, «Computer Virus Myths».

Espérons que l’affaire Melissa fera au moins comprendre aux relationnistes les réticences de plusieurs journalistes à recevoir communiqués et autres documents en pièces jointes, dont en format Word.

Haut de la page

 Les conséquences du flou juridique
Le Comité réseau des universités (CRU) de France qui gère l’annuaire des listes de diffusion francophones, Francopholistes, mettra rapidement fin au service d'archivage qu'il offre pour des listes de diffusion qu'il n'héberge pas, c’est-à-dire qui ne résident pas dans le domaine cru.fr.  Cette décision touche environ 200 listes (300 000 messages archivés), environ un million de requêtes d’accès par mois dans ces archives.

Les responsables de Francopholistes, dans une note explicative, soulignent de nombreuses contraintes juridiques et affirme que «maintenir ce service supposerait tout d'abord de lever les doutes sur la responsabilité juridique liée à cette activité.  Cela suppose l'établissement formel d'un contrat ou d'une charte avec les responsables des listes concernées.»

Sur france_listes@culture.fr, Serge Aumont du CRU explique que le motif de cette décision est essentiellement lié aux risques juridiques dans l'hébergement de pages que nous ne contrôlons pas.  Ces risques sont de deux natures selon Gaumont.  D’abord, risque de délit ou de conflits relatifs aux contenus des archives (diffamation, contenus frauduleux, etc.), puis risques relatifs à la protection des données individuelles constituées essentiellement par l'adresse de courrier électronique des participants.

De nombreuses correspondances, dont certaines reçues sur des listes touchées par la fin de l’archivage, permettent de déceler mécontentement et inquiétude chez les utilisateurs et abonnés de ces listes.  «Apeurés par la jurisprudence Altern/Hallyday, l'université française se couche et censure de sa propre initiative plusieurs milliers de pages web [...] La valeur de ces listes est inestimable, notamment pour les chercheurs, ce sont des mines d'informations issues de questions et de réponses provenant de la communauté Internet [...] À l'heure où le débat public fait rage sur ces questions, le service public de l'éducation marque sans pudeur les limites de ses ambitions et de ses raisons en matière de libre diffusion des savoirs [...] c'est sur le fond aussi grave sinon plus que l'affaire Altern [...] Politiquement, c'est pareil...  socialement, c'est plus grave.  L'Internet est une formidable opportunité pour ouvrir l'Université, la rendre disponible [...] Qu'en sera-t-il demain de la production des étudiants, des chercheurs, des enseignants sur l'Internet qui tous dépendent plus ou moins de l'université comme hébergeur + fournisseur d'accès (que je sache les archives de listes c'est du web).»

L’affaire n’est pas sans rappeler la décision du CRU, en octobre 1997, de ne plus héberger des forums non académiques, dont celui de l’espace alternatif de réflexion des Humains Associés.

Pendant ce temps, au Royaume-Uni, ZDNet France rapporte qu’un fournisseur d’accès a fait l'objet d'une condamnation préliminaire le 26 mars pour diffusion de messages à caractère diffamatoire dans un groupe de discussion qu’il hébergeait, ce qui risque d’encourager d’autres fournisseurs et hébergeurs à exercer une «censure préventive».

Haut de la page

 McLuhan absent du palmarès de Time
Le magazine américain Time dresse la liste des 100 personnalités qui ont le plus marqué le vingtième siècle.

Quatre grandes catégories déjà établies, soit leaders et révolutionnaires (Gandhi, Mandela, Ho Chi Minh...), artistes (Dylan, les Beatles, Picasso...), bâtisseurs (Ford, Gates, Lucky Luciano...), scientifiques et penseurs (Einstein, Freud, Tim Berners-Lee).  Une cinquième catégorie sur les figures héroïques sera publiée en juin, et l’exercice sera couronné en décembre par l’annonce de la personnalité du siècle.

Mais voilà que Liss Jeffrey du Programme McLuhan en Culture et Technologie de l’Université de Toronto se dit furieuse de l’absence de McLuhan de la catégorie des scientifiques et penseurs dont l’histoire se souviendra.  «Freud est à la sexualité et à l’inconscient ce que McLuhan est aux médias et à la communication» déclare Madame Jeffrey, ajoutant qu’on lui reconnaît la paternité de métaphores de base comme l’arrimage conceptuel médium/message et le village global.

Tiens, en traduction libre, et en contrepoint à Internet et aux grands dossiers de l’actualité présente, un extrait de l’ouvrage de McLuhan «Understanding the Media» publié en 1964.  «Le manque d’uniformité dans la transmission de l’information crée des éléments de diversité et de rupture dans un organisme.  Il est donc prévisible qu’un nouvel outil servant à véhiculer l’information modifiera toute structure de pouvoir, quelle qu’elle soit.  Tant et aussi longtemps que ce nouvel outil sera simultanément disponible partout, il est possible que la structure puisse changer en continuité, sans rupture.  Mais là où existent de grands écarts dans la vitesse de transmission de l’information, de sérieux conflits pourront surgir.»

Pour les amateurs, rappelons le Marshall McLuhan Quote-O-Rama qui vous sert à chaque accès une citation différente du bon Marshall.

Haut de la page

 Peppergate et journalisme : un texte qui marquera
L’enquête sur les événements entourant la rencontre de l’APEC à Vancouver en septembre 1997, surnommée «affaire Peppergate», se poursuit.  Un nouveau commissaire a été nommé, et il a statué que les étudiants auraient droit au remboursement partiel des frais juridiques encourus.  On prévoit l’assignation d’une centaine de témoins, dont certains membres du cabinet du Premier ministre Chrétien.  La comparution de ce dernier n’est pas écartée.

Mais l’affaire comporte un volet journalistique important.  Le 16 octobre dernier, Peter Donolo, directeur des communications au Bureau du Premier ministre, déposait une plainte officielle auprès de l’ombudsman de la Canadian Broadcasting Corporation, la chaîne publique anglophone de radio et télédiffusion.  Donolo protestait contre ce qu’il estimait être le parti pris de Terry Milewski, journaliste affecté à la couverture des événements et de ses suites.  Il reprochait également au journaliste une trop grande proximité de ses sources, ce qui aurait eu pour effet d’entacher son objectivité.  Le Bureau du PM citait des échanges par courrier électronique que Milewski avait eu avec certains des étudiants qui portaient plainte eu égard aux gestes posés par des membres de la Gendarmerie royale du Canada lors de la répression des manifestations anti-APEC.

En décembre dernier, l'ombudsman de la CBC, David Bazay, remettait le dossier à Marcel Pépin, son homologue de Radio-Canada, la chaîne publique francophone de radio et télédiffusion.  Dans une lettre adressée au président Perrin Beatty, David Bazay justifiait sa décision en expliquant que Milewski lui avait refusé sa collaboration.  Il y a quelques années, alors que Bazay était le rédacteur en chef de Milewski, les deux étaient à couteaux tirés et un conflit de travail avait éclaté entre les deux hommes.

Le 19 mars, l’ombudsman du réseau français publiait sa réponse à la plainte de Peter Donolo, s’excusant du retard et précisant qu’«il faut l’attribuer tant à la complexité du dossier qu’au caractère exceptionnel de votre plainte, exceptionnel à plusieurs égards», dont que ce soit «le Cabinet du Premier ministre, donc le Premier ministre lui-même, devons-nous conclure, qui n’aime pas la façon dont le journaliste de la CBC, Terry Milewski, a couvert le Sommet de l’APEC ainsi que les mesures de sécurité qui ont été prises à cette occasion et les conséquences qui en ont découlé depuis.»

Bref, l’ombudsman rejette la plainte du Bureau du PM.  Mais il faut lire le texte au complet car c’est une démonstration d’une rare clarté sur le rôle des journalistes, les normes et pratiques admises, la responsabilité des organes de presse.

Extraits : «Dans le cas qui nous intéresse, ici, il convient de se demander si le journalisme agressif et inquisiteur est inapproprié, puisqu’il interroge davantage les actions du pouvoir politique et de la police plutôt que les gestes des étudiants protestataires?», «Partager avec sa source les questions en suspens posées au pouvoir constitue-t-il une preuve suffisante de parti pris (bias)?», «dans la pratique du journalisme, le scepticisme et la ténacité ne sont pas nécessairement des défauts et encore moins une preuve que le questionnement des versions officielles confirme un parti pris inacceptable».

M.  Pépin aborde aussi la question du courrier électronique.  On se souviendra que la Commission des plaintes contre la Gendarmerie royale du Canada a décrété qu’un témoin devait déposer devant elle une correspondance électronique qui mettait en cause, entre autres, le journaliste qui avait utilisé l’expression «The Forces of Darkness» (les forces de l’ombre) pour décrire certains éléments du Bureau du PM.

L’ombudsman écrit qu’il «considère que le courrier électronique relève de la correspondance privée, du moins tant que le débat juridique en cours n’aura pas précisé son statut».  Plus loin, il précise que «Il faut, à mon sens, situer l’expression The Forces of Darkness dans ce même esprit de plaisanterie qui, souvent, ponctue les messages par courrier électronique entre personnes qui se connaissent.  Le courrier électronique s’apparente davantage à la conversation téléphonique qu’à la correspondance épistolaire et laisse place à un humour qu’on ne retrouverait pas dans une lettre.  On y met rarement la forme et il y aura, à l’occasion, le clin d’oeil pour faire plaisir à l’autre.»

Un texte important donc, dans son ensemble, et on se surprend un peu que la presse dite traditionnelle en ait fait si peu de cas car il peut servir d’amorce à de saines réflexions sur l’exercice de la profession.

Haut de la page

 Lectures rapides
«Les questions que se posent les journalistes branchés».  Francis Pisani dresse un compte rendu de la récente rencontre d’une centaine de journalistes de la Silicon Valley et de San Francisco sous le thème «Journalisme en ligne, le média et le message».  Défis économiques d’application de nouveaux modèles, réflexions sur l’importance du contenu, la presse s’interroge.  «Le défi posé par les nouveaux médias que les journalistes semblent avoir le plus de mal à relever concerne leur façon de travailler et d'écrire [...] ce qui intéresse les membres c'est l'interaction horizontale.  Les journalistes n'y ont plus le monopole de la parole.  Il leur faut inventer un journalisme différent, un peu plus humble, plus en contact avec les gens [...] Quant à la question de la forme des articles que nous écrivons elle semble demeurer un sujet tabou.  George Shirk, rédacteur en chef de Wired News a déclaré que "l'excellence journalistique" dépend beaucoup aujourd'hui de l'usager et qu'il tend à concevoir les articles qu'il publie comme "des fragments d'une histoire plus complète".  Mais la plupart des autres orateurs s'en tiennent à la conception aristotélicienne selon laquelle un article doit avoir un début, un milieu et une fin.  Ce qui se justifie sur le papier mais ne s'impose ni sur l'ordinateur ni sur l'Internet.»

Lost in (cyber) Space, l’éditorial de Frédéric Fortin dans le numéro de mars de TPC.MAG.  Fortin déplore que les intellectuels et humanistes soient absents des grands débats qui ont cours sur le réseau.  «Les mécaniciens, les financiers, les politiciens, les ouvriers et les techniciens ne manquent pas à l'appel.  Mais les penseurs, les philosophes et les intellectuels ne répondent pas.  Personne pour proposer un projet de société, pas un bruit quand à la possibilité de développer les connaissances humaines pour atteindre un savoir supérieur...  Ce qui manque cruellement à la présente révolution - par rapport aux autres - c'est le contre-poids culturel et social qu'amènent habituellement les philosophes et les intellectuels face aux changements technologiques.»

Tout de même, une nouveauté dans le paysage, le magazine du livre Nuit Blanche.  Magazine littéraire québécois d'information sur les livres écrits ou traduits en français, au Québec et ailleurs dans le monde.  On y aura lu une analyse de l’auteur Gaétan Soucy signée Laurent Laplante.  Un univers hors du commun, selon Laplante, qui écrit que «L’œuvre de Gaétan Soucy ne compte encore que trois livres, mais elle fascine déjà par le raffinement du style, la complexité du montage et l’audace vertigineuse de ses coups de sonde.  Que sa lecture soit, d’un texte à l’autre, constamment renouvelée et déroutante surprend d’autant plus que Gaétan Soucy revient avec insistance, de livre en livre, aux mêmes symboles et à des questionnements que j’allais dire, à sa manière, jumeaux.  Toujours le même, jamais le même.  Toujours prenant, jamais prévisible.»

Haut de la page

 En bref...
Séduction/subvention.  L’implantation possible en sol canadien d’un important fabricant de circuits-mémoire, Mosel Vitelic, donne lieu à de curieuses opérations de charme de la part de gouvernements provinciaux qui voudraient bien accueillir sur leur territoire cet investissement de deux milliards de dollars.  On peut lire dans le Financial Post que les gouvernements du Québec et de Colombie-Britannique déroulent le tapis rouge pour attirer le fabricant taiwanais.  Québec serait même disposé à prendre une participation de 49 % dans l’installation (un milliard de dollars) rapporte le Financial Post, estimant que les retombées de la création de mille emplois créés vaudraient le coup.  Le gouvernement de la C.-B.  est avare de commentaires, se limitant à dire que des rencontres de haut niveau se poursuivent.  Curieusement, le gouvernement de l’Ontario ne semble pas intéressé à prendre part à la course aux subventions.  Le ministre ontarien du Développement économique, Al Palladini, a confié au FP «Nous avons démontré que l’aide publique aux entreprises (corporate welfare) n’est pas créatrice d’emplois.» Le Canada est le seul pays du G-7 à ne pas disposer d’installations manufacturières du genre envisagé par Mosel Vitelic.

Décidément, l’histoire se répète chez le fabricant de logiciels Corel.  «Corel : Délit d'initié?» titrions-nous en octobre 1997 à la suite des agissements douteux du président de la société, Michael Cowpland.  C’est maintenant au tour de sept cadres de l’entreprise de susciter des questions d’éthique rapporte le Ottawa Citizen.  Les sept cadres auraient vendu pour près d’un million de dollars en actions de Corel au début du mois de février, un mois avant l’annonce de résultats financiers désastreux qui ont eu une influence à la baisse sur le titre de Corel.  La vente d’actions aurait eu lieu le 12 février alors que le cours du titre était à 7,50 $.  Le 17 mars, Corel annonçait une baisse du volume de ses ventes, et le cours plongeait à 3,32 $.

Guichets automatiques nouveau genre.  Non seulement pourra-t-on effectuer des opérations bancaires et payer des factures, mais on pourra aussi acheter des fleurs, des billets de spectacles, et une foule d’autres produits et services.  Cette nouvelle génération de guichets est évidemment branchée sur Internet et les utilisateurs verront défiler à l’écran des bandeaux publicitaires multimédia, tout comme sur le Web.  Le fabricant NCR prévoit aussi des modèles sans fil installés temporairement sur les sites d’événements ponctuels.  Évidemment, on verra à établir un profil d’utilisation des cartes de guichets et à associer des publicités «pertinentes» lors de toute transaction.

Haut de la page

 Beau détour
Cette semaine, sur le site ReVue, on passera sur le coup de vent vu par huit photographes. 

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


Page d'accueilRechercheAbonnementArchivesCourrier
© Les Éditions Cybérie inc. | Revue de presse | Publicité

URL : http://www.cyberie.qc.ca/chronik/990330.html