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Les Chroniques de Cybérie
2 février 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

2 février 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Liberté d’expression : nouvelle victoire juridique
Non aux processeurs délateurs
Quand le corps professoral s’expose
Le multi au FAI?
Accès haut débit : pas évident
La valse des giga transactions
Québec : le malaise de la presse
En bref...
Beau détour

 Liberté d'expression : nouvelle victoire juridique
Un juge de Philadelphie a accordé une injonction préliminaire bloquant l’entrée en vigueur de la Children Online Protection Act (COPA).  Cette procédure avait été entamée en octobre dernier par une large coalition d'organismes qui estimaient le COPA trop semblable au Communications Decency Act, loi invalidée par la Cour suprême des États-Unis en juin 1997.

Le juge Lowell Reed Jr., dans son jugement de 22 pages, a affirmé «Bien qu’il relève de l’intérêt public de protéger les personnes d’âge mineur, ce même intérêt public n’est pas servi par l’application d’une loi inconstitutionnelle [...] l’intérêt public est servi par le maintien du statu quo jusqu’à ce que ce tribunal puisse trancher sur le mérite des arguments des requérants».  L’injonction accordée par le juge Reed interdit au ministère américain de la Justice d’appliquer le COPA jusqu’à la tenue d’audiences complètes pour lesquelles aucune date n’a encore été fixée.

Cette décision a réjoui l’American Civil Liberties Union (ACLU) qui se retrouvait à la tête de la coalition de 17 requérants contestant le COPA.  Selon Barry Steinhardt, directeur adjoint de l’organisme, c’est une victoire importante qui vient s’ajouter à une longue liste de décisions en faveur de la liberté d’expression.  Dossier complet des documents afférents sur le site de l’Electronic Privacy Information Center.

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 Non aux processeurs délateurs
La semaine dernière, le fabricant Intel annonçait que la prochaine génération de processeurs Pentium serait dotée d’un numéro de série numérique permettant d’identifier en ligne, et sans équivoque, son propriétaire.  Intel prétendait ainsi apporter réponse au problème d’identification des usagers pour valider les transactions électroniques.  Levée de boucliers immédiate du Electronic Privacy Information Center (EPIC), de Privacy International et de JunkBusters pour qui le Processor Serial Number (PSN) est un dispositif de traquage et de suivi des utilisateurs qui enfreint les règles élémentaires du respect de la vie privée.  Les trois organismes soutiennent que le PSN facilitera l’établissement de profils de visiteurs sur tout site Web ou forum de bavardage.

Rencontre en catastrophe, le 28 janvier, entre les représentants d’Intel et ceux des trois groupes qui menacent d’en appeler au boycott pur et simple des produits du fabricant.  Intel propose de livrer les nouveaux Pentium III avec le PSN «désactivé» par un interrupteur logiciel (qui reste à produire), le dispositif pouvant être réactivé par l’utilisateur.

Mais voilà, c’est que les garanties de protection de la vie privée sont trop minces pour les trois groupes qui lancent un boycott des processeurs Intel, des produits dans lesquels ils seront installés, voire des sites qui exigeront d’activer le PSN pour les consulter.  C’est que même désactivé, le PSN pourrait facilement être activé par un logiciel ou directement en ligne, à l’insu de l’utilisateur.  Le dossier à charge est alors constitué par JunkBusters, et on adopte le slogan «Big Brother Inside», parodie de la campagne publicitaire «Intel Inside».

Répercussions complexes, et encore à venir, de l’affaire. 

Les trois organismes qui ont lancé l’appel au boycott demandent à la Commission américaine du commerce (Federal Trade Commission) d’interdire à Intel la production de ces processeurs au code d’identification.

David Aaron, sous-secrétaire d’État américain au commerce, devait entamer avec les pays de l’Union européenne des négociations sur le respect des données personnelles dans le cadre d’ententes sur le commerce électronique.  L’affaire des PSN ne peut arriver au pire moment, les Européens ont toujours prétendu que les lois américaines en matière de respect de la vie privée, de même que les pratiques des entreprises U.S., n’étaient pas assez rigoureuses pour protéger à leur satisfaction les données personnelles.

Puis, les incidences financières possibles pour Intel.  La société a rapporté un chiffre d’affaires de 26 milliards pour son dernier exercice financier, mais la concurrence est forte et les prix à la baisse.  Un autre dossier à suivre.

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 Quand le corps professoral s'expose
Petit tollé dans le petit monde de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).  Un esprit chatouilleux a déposé plainte auprès de l’ombudsman de l’UQAM pour dénoncer le site Web de Frédéric Metz, professeur en design graphique, site évidemment hébergé sur un des serveurs de l’établissement.  M.  Metz y propose de manière fort complète et réussie (on n’en attend pas moins d’un professeur de design) son CV professionnel.  Puis, clin d’oeil, un lien à une page XXX hébergée sur un serveur extérieur à l’UQAM annonçant le concours «Grattez et gagnez un Metz».  On le dit «ouvert exclusivement aux hommes gay de 18 ans et plus, à l’exception des mecs ayant déjà eu des relations décevantes avec le Prix (Metz)».  La suite est tout aussi sourire en coin et on comprend vite qu’il s’agit d’une blague, et non de sollicitation à l’assouvissement de bas instincts.

Nous avons rejoint au téléphone le principal intéressé, Frédéric Metz (pas de courrier électronique S.V.P., la cour est pleine).  Il nous a confirmé qu’il s’agissait bel et bien d’un canular, monté par lui et un groupe de copains en une soirée, il y a de ça quelque temps déjà.  «Il s’agissait seulement de faire une page un peu off, de faire sourire» dit celui qui estime avoir conservé son esprit d’étudiant cabotineur.  La photo? Prise il y a sept ou huit ans pour la pub d’un imprimeur.  Le délateur? «Aucune idée.  L’ombudsman n’est pas tenu de révéler ces renseignements.  Je crois qu’il est le seul, avec le vice-recteur, à connaître son identité».

Lundi matin, 1er février, la page de M.  Metz avait attiré pas moins de 11 295 visiteurs depuis l’article de journal et une entrevue au Réseau de l’information (RDI).  Quant à la plainte logée auprès de l’ombudsman, on s’attend à ce qu’elle n’entraîne pas de conséquence.

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 Le multi au FAI
Vendredi dernier, il aura fallu lire et relire le communiqué du Fonds de l’autoroute de l’information (FAI) pour bien comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une blague.  Le FAI consacrera une partie de son enveloppe budgétaire à stimuler la connaissance et l’appropriation de nouveaux cédéroms produits au Québec.  Le Fonds, en collaboration avec le ministère de l’Éducation et le ministère de la Culture et des Communications (MCC), sélectionnera quatre cédéroms éducatifs ou culturels qui feront l’objet d’une licence à frais partagés.  L’aide apportée par le FAI sera d’un maximum de 50 000 $ par cédérom.

Quel rapport avec les inforoutes? On se le demande et on voit que la confusion entre multimédia et inforoutes n’est pas près de se dissiper à Québec.

En avril dernier, le MCC dans son rapport d’étape du FAI affirmait «Dans l’avenir, l’action du Fonds sera axée sur les priorités définies dans la Politique québécoise de l’autoroute de l’information.» C’est vrai, l’article 2.4 de la liste des priorités énonce l’intention du MCC de «proposer, en partenariat avec le monde de l’édition, un programme d’acquisition de logiciels et de disques optiques compacts éducatifs aux établissements du réseau scolaire et du réseau de bibliothèques publiques.» Mais à hauteur de 50 000 $ par titre pour quatre titres?

Le multimédia, c’est du logiciel.  S’il faut en faire la promotion, pourquoi ne pas s’adresser au Centre de promotion du logiciel québécois (CPLQ) qui recevait du Ministère de la Métropole, en avril dernier, une subvention de 750 000 $? Ou encore demander à l’Association des producteurs en multimédia du Québec où en est la «Station-service du multimédia», projet pour lequel l’Association se voyait ouvert un crédit de près de 220 000 $ dans la Phase II du FAI, sans que l’on voie un seul résultat.  Et ce n’est certainement pas le site Web de l’Association qui consomme toutes les ressources, il peut s’écouler jusqu’à trois mois entre la diffusion de communiqués sur le site.

Peu après son élection, le Premier ministre Lucien Bouchard a dit vouloir accélérer l’accession à une société et une économie du savoir.  Ça tombe bien, on commence à être nombreux a vouloir «savoir» ce que le gouvernement entend faire en matière d’inforoutes.  Pour ce qui est du multimédia, on s’en doute.

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 Accès haut débit : pas évident
C’est la guerre.  Réagissant à l’arrivée du service de télédistribution numérique Look au Québec, la société de câblodistribution Vidéotron a annoncé l’assouplissement de ses forfaits d’abonnement et a sorti l’atout concurrentiel des réductions importantes des coûts de l’accès Internet haut débit en guise de «valeur ajoutée» pour conserver sa clientèle.

Dans le conflit opposant Bell aux fournisseurs d’accès indépendants et qui porte sur les pratiques de mise en marché de l’accès à haut débit LNPA , on devrait être bientôt fixé sur la position qu’adoptera le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Dans un cas comme dans l’autre, certains estiment qu’à terme on sonne le glas pour les petits (tout est relatif) fournisseurs d’accès commuté par ligne téléphonique.  Les promesses de haut débit de connexion, et l’économie possible d’une seconde ligne téléphonique (perspective nord-américaine), sont certes des arguments de poids en faveur des technologies à haut débit.

Dans l’édition du 31 janvier de sa lettre d’information Online Insider, Robert Seidman analyse l’évolution des modes de connexion à haut débit et leurs chances de reléguer au second rang la connexion commutée.  Son verdict : oui, ça viendra; non, ce n’est pas pour demain.  Seidman prévoit que d’ici quelques années, des millions de personnes seront branchées au réseau par des connexions à haut débit de type câble ou LNPA, mais que leur nombre ne représentera qu’une fraction de l’ensemble de la clientèle du réseau.  Il cite trois facteurs qui constituent selon lui un frein à la connexion à haut débit : les difficultés d’installation; les grilles de tarifs qui portent à confusion, si on inclut l’achat ou la location de matériel spécialisé; le peu d’effet réel sur l’expérience vécue du médium Internet.

Sur ce dernier point, Seidman rejoint les propos de Jakob Nielsen qui met en relief les divers maillons de la chaîne de transmission des données sur le réseau et l’effet cumulatif des facteurs de rendement (lenteur d’un serveur ou d’un routeur, état du réseau, etc.).

Bref, Seidman prévoit une belle percée pour les accès à haut débit au cours des 18 prochains mois, mais dans le créneau relativement restreint de ceux et celles qui ont tôt fait d’adopter toute nouvelle technologie, ou encore qui estiment avoir besoin d’un haut débit de connexion à des fins professionnelles.

Cependant, une autre question se pose, celle des contenus.  Chaque nouvelle génération de fureteurs voit paraître des sites soi-disant «optimisés» pour ces nouvelles versions.  Ailleurs, on se fait traiter de retardé si on n’a pas activé Java ou si on ne dispose pas de tel ou tel utilitaire miracle.  On voit déjà l’écran d’avertissement, «Pour connexion 1 Mbps ou supérieure».  Comme le souligne Jakob Nielsen, qu’on attende une fraction de seconde ou quinze secondes pour le chargement d’une page, l’essai tournesol est toujours de voir si la qualité du contenu répond aux attentes. 

Quelques ressources complémentaires.  Le site référence NetModem répertorie tous les types de modems, y compris les installations à haut débit.  Puis, sur USENET, le groupe de discussion comp.dcom.modems.cable.

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 La valse des gigatransactions
Le répertoire Yahoo!, un des premiers répertoires du Web a avoir atteint un seuil de rentabilité, a procédé à l’acquisition du service d’hébergement gratuit de pages personnelles Geocities dans le cadre d’une transaction/échange d’actions évaluée à 3,56 milliards de dollars.

Le titre de Geocities en bourse valait 53 $, Yahoo! versera l’équivalent de 113 $ l’action pour s’assurer la mainmise totale sur la société.  En décembre dernier, Yahoo! a attiré 50 millions de visiteurs sur son site.  Pour sa part, Geocities qui héberge 3,2 millions de pages personnelles (un million de nouvelles pages depuis les derniers six mois) et dont les revenus proviennent de ces embêtantes publicités interstitielles (pop up), attirait en décembre 19 millions de visiteurs.  Geocities était néanmoins déficitaire, rapportant des revenus pour son dernier exercice financier de 18,4 millions de dollars, et des pertes de 19,8 millions.  Yahoo! ne prévoit pas que l’acquisition aura des effets immédiats sur sa rentabilité, et contribuera à l’accroissement de ses recettes à compter du premier trimestre de 2000.  Selon un analyste financier cité par CMPNet Techweb, la transaction amènera 5,6 millions de nouveaux visiteurs chez Yahoo! ce qui signifie que le «prix» d’un utilisateur fidèle et recensé s’établit donc à 821 $.

Le moteur de recherche Lycos avait, l’an dernier, fait l’achat de deux concurrents de Geocities, soit Tripod (2 millions de membres) et Angelfire (1,5 million de membres).  Selon son vice président, Bo Peabody, cité par l’agence Reuters, Lycos cherche un partenaire «média» et examine la possibilité de s’offrir à un acquéreur qui respecterait son indépendance et sa volonté de croissance.  La nouvelle a été démentie avec force par Bob Davis, président et premier dirigeant de Lycos, pour qui il ne s’agit que de rumeurs alimentées par les médias.

Autre giga transaction, rappelons en mi-janvier la fusion du moteur/portail Excite et du prestataire @Home, un marché évalué à 6,7 milliards de dollars.

Témoignant devant le comité mixte sur le budget, Alan Greenspan, président de la Federal Reserve Board américaine (l’équivalent de la banque centrale aux États-Unis), a cependant exprimé certains doutes sur la solidité de ces transactions sur le plan des investissements.  Il a évoqué le principe de loteries pour expliquer la performance boursière de nombreux titres liés à la technologie, «les gens achètent une possibilité de gagner le gros lot [...] certaines entreprises réussiront, c’est sûr, mais la majorité sont vouées à l’échec».

Loterie, jeu compulsif, il n’y a qu’un pas selon Michal Gorman, directeur d’une clinique de traitement pour joueurs compulsifs qui commence à voir un nombre grandissant d’«accros» de la bourse qui passent des heures (et parfois toutes leurs économies) à acheter et revendre des actions en ligne.  On voyait dernièrement au réseau NBC un reportage sur le phénomène des «online daytraders» qui peuvent, depuis un centre de service, passer leurs journées à suivre l’évolution des marchés boursiers et acheter et revendre des actions.  Certaines personnes n’hésitent pas à quitter leur emploi, à hypothéquer leurs biens et même à emprunter des sommes importantes dans l’espoir de faire fortune à la bourse.

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 Québec : le malaise de la presse
On ne peut pas dire que ça aille très bien pour la presse au Québec.  Si on tient des colloques sur l’action des médias en temps de crise, il faudrait peut-être songer à en tenir un sur les crises que traversent les médias eux-mêmes.

Il y a quelques semaines, la journaliste Nathalie Collard écrivait dans le journal Voir «rien ne va plus dans les quotidiens montréalais».  D’abord au journal Le Devoir, la succession de Lise Bissonnette à la direction inquiète le syndicat.  Comme l’écrivait Agnès Gruda en septembre dernier dans Le 30, le magazine de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), «Un changement de garde à la tête d'un organe de presse, c'est le moment de toutes les inquiétudes.  Et c'est aussi le moment de tous les espoirs.  C'est particulièrement vrai dans le cas du Devoir, quotidien fragile mais résistant, qui a survécu jusqu'ici à toutes ses morts annoncées, et qui suscite autant d'attentes que de frustrations.»

Collard écrivait donc que «Robert Dutrisac, président du syndicat de la rédaction du quotidien, appelle à la solidarité des lecteurs et des amis du Devoir, afin qu'ils manifestent leur appui au quotidien dont la philosophie [...] pourrait bien être remise en question par les décisions du comité chargé de nommer le nouveau patron du journal.  [...] Ils ajoutent: “Nous regretterions que les journalistes se voient obligés de s'opposer à une nomination incompatible avec la tradition, le rayonnement et le développement du Devoir.” Le message est clair et la menace, pas du tout voilée.  On attend la suite.»

La journaliste de Voir aborde ensuite la question d’interventions de la direction du journal La Presse, plus précisément d’André Desmarais, président du conseil d’administration, dans le travail de ses journalistes.  D’après Collard, «André Desmarais, n'a pas hérité du même tact que son père.  Il semblerait que le gendre du premier ministre Chrétien ne se gêne pas pour prendre le téléphone et se plaindre en haut lieu quand le contenu de SON journal ne fait pas SON affaire.  Ainsi, M.  Desmarais aurait réagi fortement aux critiques exprimées dans les pages de La Presse à la suite des propos que Jean Chrétien a tenus sur le conflit constitutionnel à la veille des élections provinciales.  M.  Desmarais aurait demandé aux journalistes de La Presse ce que ses enfants allaient penser de leur grand-père si la couverture négative se poursuivait.» Et ce ne serait là pas la moindre des intrusions patronales dans le travail du personnel de la rédaction.

Puis, la semaine dernière, c’était au tour de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) d’accuser le journal La Presse de manque de respect envers ses collaborateurs pigistes, problème interne et Internet comme on le verra.  La CSN relayait les dénonciations formulées par le Syndicat des travailleurs de l'information de La Presse (STIP) et l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ).  La CSN déclare que «dans le cadre d'une démarche que les deux organisations syndicales [...] considèrent abusive, La Presse a entrepris d'obtenir de ses pigistes une cession quasi complète de leurs droits d'auteurs, sans limite quant à la durée [...] Se préparant à faire son entrée sur Internet dans les semaines qui viennent, La Presse a fait signer à ses pigistes une formule l'autorisant à archiver sur toute forme de support et à publier et diffuser par toute forme de moyen de communication leurs textes ou illustrations». 

Et de poursuivre la CSN, «Ainsi, La Presse, qui cède déjà illégalement à Cedrom-SNI depuis 1995 la plupart des textes produits par des pigistes, se réserve désormais le droit d'acheminer ce matériel journalistique aux agences de presse [...] et aux autres quotidiens avec lesquels elle a conclu des ententes [...] En contrepartie de cette cession de droits, La Presse a choisi de maintenir son tarif à 2 $ la ligne.  Le STIP et l'AJIQ estiment que cette rétribution n'est pas équitable et qu'elle constitue une pression à la baisse sur les conditions de travail dans le milieu journalistique, tant des pigistes que des syndiqués.»

Certains experts, comme Carl Kaplan du New York Times estiment qu’à terme, quelle que soit l’information diffusée sur Internet, il faudra payer pour y avoir accès.  Sombre perspective, mais si elle se réalise, restera à voir si cette méthode d’accès payant sera payante pour ceux et celles qui produisent et traitent la dite information.

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 En bref...
Et aussi en relation avec le statut des pigistes dont il est question ailleurs dans la présente chronique, Nelson Dumais abandonne son Forum et le confie à un collectif de «dépanneurs» techno bénévoles. Celui qui signe des articles dans le netmag PNC Média, Le Journal de Montréal, InfoTech Magazine, et quelques autres venues imprimées invoque la surcharge de travail non rémunéré que ses activités Web impliquaient et annonce aussi «mettre la hache» dans son site.  «Si mon histoire peut servir à quelqu'un, tant mieux.  Ma connerie n'aura pas été inutile.  Dans une société où il y a de moins en moins de syndiqués et de plus en plus d'indépendants ou de contractuels, elle risque d'en faire réfléchir quelques uns.» En effet.

Succès mitigé du boycott Internet européen de dimanche selon Libération et guerre de chiffres entre les deux camps sur la réussite de l’opération.  France Télécom fait état d’une baisse de 3 % du trafic de données, les organisateurs parlent de 8 à 60 % de baisse de fréquentation sur certains sites.  Chez Yahoo! France, on parle d’une «petite baisse difficilement significative».

AOL a fait des mécontents parmi les quinze millions de membres de sa communauté vertueuse.  Un de ses forums d’échange sur les questions politiques irlandaises a été fermé pendant 17 jours par les administrateurs selon le New York Times pour permettre, selon eux, aux esprits de se calmer.  Cette décision a soulevé de sérieuses questions sur le poids social et politique dont jouit AOL face à ses 15 millions d’abonnés.  Le forum avait enregistré plus de 12 000 contributions, et même s’il appert qu’on s’y engueulait «vertement», tant les unionistes que les autonomistes ont dénoncé la décision de AOL de vouloir tempérer le débat.

Delta Airlines se ravise.  La compagnie aérienne avait annoncé son intention d’imposer une surprime de 2 $ à l’achat de tout billet qui ne s’effectuait pas depuis son site Web.  Eh bien, volte-face de Delta, face à de très nombreuses critiques provoquées par cette annonce.  «Le marché a parlé et nous avons répondu» a déclaré une porte-parole du transporteur aérien qui entendait, par cette surprime, encourager l’achat de billets en ligne et ainsi réduire ses coûts de billetterie.

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 Beau détour
Dans le portfolio du photographe montréalais Georges Dutil, trois sections d’images, une section commentaires, du beau travail.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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