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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 1er septembre 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 1er septembre 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

C'est la crise
C'est la déprime
Portails : la croissance freine
Mesure de portée des
bulletins par courrier électronique
Publicité agressive
Le créneau des panthères grises...  et au féminin
Le gratuit a toujours la faveur
Nouveauté en kiosque
En bref...
Beau détour

 C'est la crise
Lundi noir à Wall Street où l'indice boursier Dow Jones a perdu 6,36 % de sa valeur, chutant de 512,61 points.  Évidemment, l'indice boursier NASDAQ , celui des principales sociétés de haute technologie, a lui aussi plongé et connu une baisse de 8,56 %.  La valeur des titres du libraire virtuel Amazon.Com, du répertoire Yahoo!, d'Inktomi et d'Infoseek (pour ne nommer que ceux-là) ont chuté de 25 % en une journée.  America Online, pour sa part, a vu sa valeur en bourse baisser de 3,2 milliards de dollars dans la seule séance de lundi, et de 12 milliards depuis un mois.  Pour sa part, l'indice ISDEX (Internet Stock Index) des entreprises du secteur d'Internet perdait 15,41 % en ce lundi noir.  Dur à encaisser car la plupart des autres titres étaient déjà malmenés depuis deux semaines.

Aurait-on atteint le fond du baril? On ne peut que sourire quand l'analyste principal en matière d'investissement d'Internet.Com, Steve Harmon déclare «Nous croyons que l'indice ISDEX pourrait avoir atteint un seuil plancher si le marché, en général, démontre des signes de stabilité au cours des prochains jours.» Autrement dit, quand l'appétit va, tout va.  Pas besoin d'un «analyste principal» pour nous chanter la chanson, on connaît l'oiseau.

Et aux premières heures d'activité des places boursières européennes en ce mardi, on enregistre aussi les contre-coups.  Selon le service Reuters/CNNfn, les bourses allemandes sont en baisse de 3 % en ouverture de séance, l'indice FTSE de Londres de 2,2 % et le CAC 40 à Paris de 2,4 %.  À suivre.

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 C'est la déprime
Du moins si on en croit les chercheurs de l'Université Carnegie Mellon qui publient ces jours-ci les résultats d'une étude sur l'utilisation d'Internet, comme le soulignait le New York Times (inscription obligatoire) ce dimanche.

Réalisée au coût d'un million et demi de dollars, avec un échantillon de 169 personnes de la région de Pittsburgh, l'étude révèle qu'une plus grande disposition à la dépression et au sentiment de solitude serait directement proportionnelle au nombre d'heures passées en ligne.

Bien que les participants aient utilisé le courrier électronique et fréquenté les forums d'échange et de bavardage pour communiquer avec d'autres personnes, plus ils passaient d'heures en ligne, moins ils se disaient portés à interagir avec les membres de leur proche entourage et semblaient réduire le nombre de leurs rapports sociaux.

Ces résultats vont à coup sûr alimenter le grand débat sur les avantages et les inconvénients de l'utilisation d'Internet.  Même si d'un sujet à un autre les chercheurs ont constaté d'importantes variations, si dans l'ensemble les indices statistiques sont faibles, ils sont néanmoins significatifs d'une détérioration de la vie sociale et psychologique des sujets.

Autant les chercheurs, les sujets que les commanditaires de l'étude (dont Intel, Hewlett Packard, AT&T, Apple et la National Science Foundation) ont été surpris des résultats qui vont à l'encontre des perceptions généralement exprimées à l'endroit d'Internet.

Le Times cite Tora Bikson, chercheure à l'Institut Rand, pour qui il n'y a pas d'explication claire aux résultats obtenus.  «Les gens se sentent-ils déprimés parce qu'ils abandonnent les contacts personnels? Ou encore, est-ce qu'une fois exposés à l'univers des réseaux, n'en viennent-ils pas à se demander "Mais bon Dieu, qu'est-ce que je fous donc à Pittsburgh?"» Madame Bikson aimerait voir la recherche étendue à un échantillon plus large de répondants car la forte proportion d'adolescents dans le groupe de participants, ainsi que l'homogénéité de statut social de ces derniers, biaise quelque peu les résultats.  Mais si les constatations se confirmaient avec un échantillon plus représentatif, il y aurait alors lieu de s'inquiéter.

Pour Christine Riley, psychologue chez Intel (un des commanditaires de l'étude), la technologie en soi n'est pas en cause, mais l'étude met en relief le «besoin de tenir compte des facteurs sociaux dans la conception des applications et services issus de la technologie».

L'étude menée par le groupe de recherche HomeNet de l'Université Carnegie Mellon sera publié dans la version imprimée de la revue American Psychologist.

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 Portails : la croissance freine
Si on en croit certains chiffres du Industry Standard, l'industrie des portails connaîtrait un essoufflement.  Yahoo! rapporte une croissance de 21 % de son achalandage pour le dernier trimestre, la plus faible croissance de son histoire.  Excite enregistre une fréquentation en hausse de 10 % pour son dernier trimestre; elle était de 33 % pour la période correspondante l'an dernier.  Infoseek est en baisse de 8 % alors qu'il connaissait une hausse de 31 % l'an dernier.  Seulement Lycos afficherait une meilleure performance qu'il y a douze mois, passant de 9 à 20 % d'augmentation de sa fréquentation.

Ralentissement aussi chez America Online où le temps passé en ligne par les abonnés a diminué de 4 % au cours du trimestre avril/mai/juin, et où le nombre d'abonnés n'a augmenté que de 5,3 % pour la même période.  Il aura donc fallu à AOL 133 jours pour passer de 12 à 13 millions d'abonnés, alors qu'il ne lui avait fallu que 86 jours pour franchir le cap du million précédent.

Pour revenir aux portails, disons que PCWeek Online a examiné les principaux sites de cette catégorie et estime que Yahoo! est le meilleur portail généraliste, que Netcenter de Netscape est celui qui convient le plus au monde des affaires, et que Lycos se prête davantage à l'utilisation au foyer.

Selon le classement effectué par Media Metrix des sites les plus fréquentés à partir du foyer en juillet, AOL dominait tout de même avec 46 % de portée, suivi de Yahoo! (40,5), Microsoft (27,3), Geocities (25,9), Netscape (25,4), Excite (23,2), Infoseek (15,6), Angelfire (15,1) et Lycos (14,5).  La consultation à partir du milieu de travail révèle un classement sensiblement différent, surtout pour l'ajout au classement d'AltaVista et de MSN.COM.

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 Mesure de portée des bulletins
par courrier électronique

Tout le monde connaît les multiples controverses suscitées par les méthodes de mesure d'achalandage sur le Web et d'efficacité des bandeaux publicitaires.  On les conteste, les compare, les adopte, les abandonne pour une autre, mais peu peuvent s'en passer car les agences publicitaires ont besoin de chiffres à se mettre sous la dent.

Avec la progression de la publicité sur les bulletins et autres contenus informationnels diffusés par courrier électronique, il était inévitable de voir apparaître un service de validation de la portée et du nombre d'abonnés à ces contenus.

En décembre dernier, la société I/PRO lançait E-mail I/AUDIT, un service de vérification par tiers du nombre d'abonnés à un bulletin par courrier électronique, du nombre de récipiendaires d'un numéro précis, des noms de domaines représentant le plus grand nombre d'abonnés, des abonnés appartenant à un organisme quelconque, etc.  Seuls quelques bulletins, dont l'hebdomadaire spécialisé en marketing The Iconocast, se sont prévalus de ce service.  Mais les choses pourraient changer.

On lisait la semaine dernière dans AdvertisingAge l'arrivée dans le marché de la vérification de portée des bulletins par courrier de ABC Interactive et de BPA International.  Forrester Research évalue le marché des services d'information par courrier électronique à 8 millions de dollars par année, mais fait état d'une croissance qui pourrait atteindre les 250 millions de dollars d'ici l'an 2002.

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 Publicité agressive
Parmi tous les annonceurs qui utilisent Internet pour faire connaître leurs produits et services, peu ont recours à la technique agressive qui consiste à attaquer un concurrent ou à s'en servir comme levier pour sa propre promotion.  Mais la concurrence féroce qui fait rage pour attirer un plus grand nombre de visiteurs sur certains sites serait-elle en train de changer la donne?

«Les 500 sites que Yahoo! a peur de répertorier» pouvait-on lire sur un bandeau récemment.  Un slogan, conception graphique ultra sobre, pas d'identification de l'annonceur.  En bon interacteur on clique sur le bandeau, et nous voilà transporté chez The Mining Co., un agrégateur de contenus qui propose 500 sites animés par des «guides» pour chacun des thèmes explorés.

La campagne publicitaire comporte deux volets, «Fear isn't pretty» (La peur n'a rien de beau) et «Stop the cover up» (Fin au camouflage), et met en cause le refus de Yahoo! de répertorier in extenso les sites hébergés sur The Mining Co.  En fait, Yahoo ne répertorie que vingt-deux des 500 sites proposés par The Mining Co., d'où la contre attaque de cette dernière.

Le service Mining Co.  a été lancé en avril de l'an dernier et fonctionne en recrutant des guides, producteurs indépendants de contenus, et experts dans un domaine, qui offrent un accompagnement plus étroit, plus «personnalisé», que ce que l'on trouve sur les autres services (AOL, CompuServe, Prodigy, Genie, etc.).  Ne devient pas guide qui veut, il y a un processus de sélection, une formation à distance, certaines formules normalisées.  Quant aux thèmes, on trouve de tout, même un site en anglais consacré à la culture canadienne française.

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 Le créneau des panthères grises...  et au féminin
Un ensemble intéressant de données nous est parvenu cette semaine du cabinet de recherche NetRatings sur la présence des 55 ans et plus sur les réseaux.  NetRatings publie ponctuellement des études sur le comportement des utilisateurs et utilisatrices du Web en se basant sur un échantillon de 3 200 répondants, âgés de 18 ans et plus et ayant accès au réseau depuis leur domicile.

Or, il appert que les 55 ans et plus représentent 10 % de la clientèle des réseaux, soit environ 4,5 millions d'utilisateurs.  NetRatings a aussi observé le créneau des 65 ans et plus et constate sans surprise que 85 % d'entre eux sont à la retraite (23 % chez les 55/65).  De ceux et celles qui ne sont pas à la retraite chez les 65+, 8 % occupent des postes de cadres, et 8 % se disent travailleurs autonomes.  Chez les 55/65 qui ne sont pas à la retraite, 27 % sont des cadres ou professionnels, 11 % travaillent dans le secteur de la technologie et 10 % sont des travailleurs autonomes.

Les 55+ passent ni moins ni plus de temps en ligne que les autres créneaux d'âge, soit en moyenne 17 heures par mois réparties en 33 séances d'utilisation (29 séances d'utilisation pour l'ensemble des répondants).

Une autre étude, cette fois de Nielsen Media Research et CommerceNet reprise par le service Associated Press établit que le groupe démographique qui connaît la plus grande croissance d'utilisation d'Internet est celui des femmes de 50 ans et plus.  En fait, leur nombre aurait augmenté de 50 % au cours des trois trimestres prenant fin en juin.

Cette présence accrue des 55+ sur le réseau n'échappe certainement pas à la société Radio-Canada qui offre depuis l'an dernier un site Web d'accompagnement à son émission radiophonique Par les temps qui courent et peaufine celui de la nouvelle émission quotidienne La force de l'âge qui vient de prendre l'antenne, deux émissions consacrées aux multiples facettes du vieillissement de notre société.

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 Le gratuit a toujours la faveur
Le cyberespace faisait sourire au temps des premières explorations.  Comment un système pouvait-il se maintenir et progresser alors que presque tout était gratuit? Admettons que bien des choses ont changé, mais qu'il demeure un vaste inventaire de ressources et contenus disponibles gratuitement sur Internet, à condition d'y être abonné, il va sans dire.

Et ce concept du «gratuit» a toujours la faveur de la population de Cybérie, des adresses de courrier électronique à l'hébergement des pages personnelles, des bulletins et listes de diffusion aux fureteurs et autres logiciels.  Nous avons relevé deux exemples récents de l'importance de la notion de gratuité.

Le prestigieux magazine américain Forbes demandait récemment à ses lecteurs et lectrices de désigner leurs héros de l'Internet.  En tête de liste de ce palmarès, les quatre premières positions sont allées à Linus Torvald (créateur du système d'exploitation ouvert Linux), Richard Stallman (fondateur de la Free Software Foundation qui appuie des projets de logiciels gratuits), Tim Berners-Lee (inventeur du Web, système ouvert s'il en est un) et Rob Glaser (fondateur de RealNetworks, fabricant des logiciels gratuits RealAudio et RealVideo).  Bill Gates de Microsoft arrive au septième rang, Marc Andreesen de Netscape au neuvième, et Scott McNealy de Sun Microsystems au dixième.

Le second exemple nous vient de statistiques compilées par la firme NetRatings et son service de mesure d'impression des bandeaux publicitaires BannerTrack.  Au cours de la semaine du 9 au 15 août, les dix bandeaux les plus vus sur le Web faisaient la promotion de services gratuits.  Quatre des dix étaient des réclames de HotMail (adresses de courrier et hébergement de pages personnelles), trois de CatalogLink (catalogues gratuits), deux de Yahoo! (adresses de courrier, webavertisseur), et une du métamoteur Goto.Com.  Score parfait pour les services gratuits, dix sur dix.

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 Nouveauté en kiosque
Un nouveau bimestriel vient de faire son apparition en kiosque, Net-Mag qui était lancé officiellement ce lundi en présence de quelques invités dans un des restos du Plateau Mont-Royal.  Démarche courageuse quand on connaît la concurrence féroce entre les divers magazines imprimés depuis quelque temps, tant sur le marché québécois qu'étranger.  Initiative des Éditions JCI dirigées par Jacques Claviez, Net-Mag vise tous les publics intéressés par Internet.  Abondamment illustré, on trouvera dans ce premier numéro nombre d'astuces pour logiciels, un dossier sur Internet au féminin, et un autre sur Lara Croft, héroïne virtuelle du jeu Tomb Raider.  On note dans l'équipe la présence de François Hubert de Cortexte qui assure la qualité de la présentation écrite du magazine.  Le premier numéro a été tiré à 10 000 exemplaires et est présent dans plus de 1 200 points de vente au Québec.

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 En bref...
Le site de ressources en éducation L'Infobourg a fait peau neuve pour la rentrée, et non sans effort.  «La masse de travail effectuée pendant les vacances est inversement proportionnelle à celle prévue» commentait Nathalie Chantal dans un de ses «clin d'oeil du jour», un des nouveaux éléments du site.  Mais l'enrichissement de l'Infobourg ne s'arrête pas là.  On trouvera désormais une section «Site du jour», et une méthode pour faciliter l'impression des textes que vous voulez conserver ou afficher.  Parlons aussi d'une passerelle vers un puissant outil de recherche spécialisé, l'Index des sites éducatifs de la francophonie (ISEF), plus de 200 000 documents d'académies, d'universités, de collèges, d'écoles.  Le fonds documentaire est exclusivement constitué de documents issus de l'univers pédagogique et est entièrement indexé grâce à la technologie AltaVista.  Une belle continuation, donc, pour ce site qui est devenu LA référence en matière de pédagogie en français.

Pas contente, la Martine, et Martin non plus.  Ils nous expliquent dans un pamphlet décapant «Pourquoi ce site n'est pas hébergé sur pages.infinit.net».  Récemment abonnés au service d'accès par modem câble de Vidéotron, M&M ont voulu héberger leurs pages sur son service d'hébergement InfiniT.  «Ainsi, en visionnant les pages que nous avions mises temporairement dans notre sous-répertoire /detour/, nous avons eu la désagréable surprise de recevoir deux "cookies" de la part de "pages.infinit.net", leur servant à suivre la trace de nos visiteurs.  Lorsque nous avons choisi dans nos fureteurs de refuser ces "cookies", l'adresse de notre site s'en est trouvée complètement transformée par l'apparition d'un charabia entre l'adresse du serveur et le nom du sous-répertoire:

http://pages.infinit.net/@@N89PMhcA@eqAG07u/detour/

Mais une surprise encore plus contrariante nous attendait au détour d'une de leur page "Responsabilités du citoyen": nous pouvions y lire qu'"InfiniT se réserve le droit d'utiliser les pages personnelles, partielle ou entière [sic], à des fins promotionnelles sans frais pour InfiniT"».  M&M estiment à juste titre que «ces désagréments découlent du fait que Vidéotron joue confusément sur deux plans dans le paysage du Net québécois: il est à la fois un fournisseur de services d'accès à Internet et un fournisseur de contenus».

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 Beau détour
Cette semaine, invitation à l'exposition virtuelle Talents et consciences de l'Europe, 111 portraits photographiques réalisés par Jaydie Putterman.  Pour les amateurs de portraits en noir et blanc.

Sur ce nous vous souhaitons à tous et à toutes une bonne semaine.

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Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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