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Le 3 janvier 1997.
© Les Éditions Cybérie
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PÉROU
Début de la troisième semaine de la crise des otages à l'ambassade du Japon à Lima. Déjà présent sur Internet comme nous vous l'avons souligné, le mouvement Tupac Amaru reçoit maintenant des témoignages de solidarité. Examinons un exemple du nouveau maillage que permet l'Internet, le site MRTA Solidarity Page. Ce site, le plus complet de toute la gamme des sites consacrés à cette crise, est actualisé chaque jour avec dépêches, photos, entrevues, extraits sonores et vidéos. Il est l'oeuvre d'un collectif se décrivant comme «autonomiste et anti-impérialiste», Arm the Spirit, basé à Toronto. Le groupe est appuyé dans sa démarche par un collectif anarchiste de Californie, Burn dont le site, et les autres qui en découlent, sont hébergés sur un des serveurs de la University of California in San Diego (UCSD). Rappelons que le site officiel du mouvement Tupac Amaru est hébergé sur un serveur danois et que la liste très complète de liens de Venezuela Electronic News sur l'affaire des otages de Lima est, elle, hébergée sur un serveur britannique. Et c'est ça, l'Internet que certaines autorités voudraient réglementer.L'AFFAIRE LORI BERENSON
Mais les récents événements au Pérou n'auront pas, semble-t-il, réussi à attirer l'attention sur le cas de Lori Berenson, encore moins à faire avancer le dossier de la révision de l'affaire, à défaut de celui de sa libération. Lori Berenson, journaliste, citoyenne américaine de 26 ans, a été arrêtée par les autorités péruviennes en novembre 1995 alors qu'elle travaillait à un reportage sur la question des droits de la personne au Pérou. Soupçonnée d'être de connivence avec le mouvement Tupac Amaru, et malgré sa nationalité américaine, elle a été accusée de «trahison envers la mère patrie péruvienne». Elle a été condamnée à la prison à perpétuité, sans possibilité de sursis, par un tribunal composé d'officiers militaires portant cagoules. Elle n'a pas eu droit d'interroger les témoins, ni de présenter des éléments de preuve pour se disculper. Elle est détenue dans un pénitencier situé à 4 000 mètres d'altitude, reconnu pour la sévérité des conditions de vie des internés : cellules sans fenêtre, sans chauffage. En la condamnant ainsi, le gouvernement péruvien a violé quatre de ses traités internationaux sur les droits juridiques, et même sa propre constitution. Un mouvement d'appui à Berenson composé de membres de sa famille et d'amis tente de mobiliser l'opinion publique internationale en vue d'exercer des pressions pour la tenue d'un procès public, devant des juges civils, où on lui reconnaîtrait ses pleins droits juridiques. Depuis le site Web, on a accès à l'ensemble du dossier et à des informations sur la façon de participer à une campagne de lettres (par courrier électronique) au président Clinton et à d'autres élus pour qu'ils interviennent en faveur de Lori Berenson.L'ARAIGNÉE ET LA MOUCHE
Le phénomène Internet prépare-t-il le terrain pour une véritable démocratisation de la communication et des moyens de diffusion devant nous mener à une certaine forme de cyberdémocratie, ou bien les communications médiées par ordinateur sont-elles le plus puissant arsenal jamais assemblé pour permettre aux sociétés multinationales d'infiltrer puis asservir les milieux culturels, politiques, économiques et écologistes? Sur cette grande toile, qui est l'araignée, qui est la mouche? C'est la question que l'organisme Corporate Watch a posée à quatre acteurs du monde des réseaux et de l'activisme. Conclusion de Corporate Watch : les deux dynamiques agiraient simultanément. Tant la mondialisation des structures commerciales transnationales que la mondialisation de la contestation de l'ordre établi (et prévu) sont à l'oeuvre, et toutes deux exploitent le potentiel de l'Internet. Atout dans le jeu des grandes sociétés, la disponibilité des capitaux pour intervenir massivement sur ce nouveau médium, pour en orienter l'évolution. Riposte déjà enclenchée par les adversaires, le maillage à grande échelle et à relativement peu de frais de tous ceux et celles qui veulent agir, intervenir. Dossier complet en ligne sur le site de Corporate Watch qui prépare, pour le 3 février, un second dossier sur les incidences sociales et écologiques de l'industrie de la haute technologie.PHASE D'ADOLESCENCE POUR LES MÉDIAS?
L'année 1996 a vu une poussée de croissance des médias sur Internet, notamment ceux de la presse écrite dont le nombre atteint plus de 1 400 à travers le monde, comme en témoigne le répertoire des Journaux sur le Web du Webdo. L'année 1997 marquera-t-elle une phase d'adolescence et de maturité pour les contenus informationnels sur le Web? C'est la question que pose Pascal Lapointe sur le site Le journaliste québécois dans un dossier intitulé «Le bilan de l'année 1996 : L'année du débarquement». Analyse des grandes tendances, perspective québécoise, données à l'appui, Lapointe nous offre un bon survol de la question des médias, tant traditionnels que ceux uniquement voués à une existence sur le réseau.ÉCHOS DE LA VALLÉE
Sous ce titre, il y a quelques semaines, je vous rapportais quelques nouvelles de la vallée de l'Outaouais, notre Silicon Valley canadienne. Milieu que je connais bien, j'y passe la moitié de mon temps. Mais le courrier reçu de certaines personnes semblait mettre en doute cette ubiquité de la haute technologie en Outaouais québécois et ontarien. Enfin des données. Selon un sondage de la maison Angus Reid mené pour le compte du quotidien The Ottawa Citizen, 65 % des ménages de la région Hull-Ottawa possèdent un ordinateur à la maison; c'est de 50 % supérieur, selon Angus Reid, à la moyenne nationale. De ces ménages, 25 % ont accès à l'Internet à domicile (ou à un autre service en ligne comme AOL, CompuServe, Libertel); moyenne nationale à cet égard, 17 %.TROP PEU, TROP TARD, TROP FRANÇAIS?
C'est un peu le bilan de l'échec du projet de Libertel pour Montréal que traçait la semaine dernière un article de la Presse Canadienne signé par Sarah Binder. On l'a reconnu, le projet n'a pas réussi à susciter beaucoup d'intérêt chez sa clientèle cible; des délais administratifs et des choix techniques douteux ont aussi miné ses chances à la base. Le moment n'était plus opportun pour ce projet, du moins dans sa version initiale. Mais de là à prétendre, comme le fait Matthew Friedman, journaliste montréalais anglophone qui écrit présentement un livre sur les nouvelles technologies, que le gouvernement québécois aurait laissé tomber le Libertel parce que ce dernier ne faisait pas la promotion implicite du fait français, la marche est haute. De plus, Friedman trouve étrange (odd) que les projets d'inforoutes relèvent de la compétence du ministère de la Culture et des Communications alors qu'ailleurs, prétend-t-il, ils relèvent de celui de l'Industrie. Cet ailleurs dont parle Friedman, c'est à Ottawa, où le gouvernement fédéral a démantelé son ministère des Communications il y a quelques années. Fallait bien caser le dossier des inforoutes devenu orphelin. Friedman semble aussi oublier ces autres ailleurs où les inforoutes ne relèvent pas d'un quelconque ministère de l'Industrie, et la composante culturelle essentielle des inforoutes qui les destine tout naturellement à relever du MCC. Ne serait-ce pas Friedman qui serait un peu... odd?BON ANNIVERSAIRE, HAL!
«Je suis un ordinateur HAL série 9000, numéro de production 3. On m'a rendu fonctionnel à l'usine HAL d'Urbana (Illinois) le 12 janvier 1997.» Selon le scénario du film «2001 : Odyssée de l'espace» de Stanley Kubrick tiré du roman de Arthur C. Clarke, le tout-puissant ordinateur HAL qui gérait la station orbitale est né en 1997. Le film, le scénario et le «personnage» de HAL continuent, 30 ans après la sortie du film, de fasciner. La revue Wired lui consacre son numéro courant dont le contenu sera en ligne le 20 janvier. On y apprend que Clarke, maintenant âgé de 80 ans, est à peaufiner son dernier ouvrage, «3001 : l'Odyssée finale». Mais pendant ce temps, à Urbana, authentique ville de l'Illinois où réside un des campus de l'Université d'État, on se prépare à fêter en grand l'anniversaire de HAL avec un Cyberfest (événements, conférences) qui se tiendra du 10 au 15 mars prochain. Ne manquez pas la «page personnelle» réservée à HAL sur le site de Cyberfest. Vous y trouverez des photos et des extraits sonores téléchargeables extraits du film. Ailleurs, une bonne source d'extraits sonores en format .WAV de l'Odyssée de l'espace se trouve sur le site de Sound America. J'aime bien affecter ces fichiers sonores aux événements système de Windows, bien que leur déclenchement impromptu donne parfois lieu à des situations... cocasses. Enfin, une page en français sur le film 2001 : L'Odyssée de l'espace, gracieuseté de la section Cinéma Audio-visuel de Nice (Lycée du Parc Impérial).BEAU DÉTOUR
Cette semaine, notre beau détour est consacré à Malraux, entré au Panthéon en novembre dernier, vingt ans après son décès. Hommages et témoignages ont fusé, mais retenons le site Malraux, le film de sa vie produit par le Service culturel de l'ambassade de France à Ottawa. C'est un site «documentaire» sur l'homme, sa vie, son oeuvre qu'on nous y propose. Mise en page simple, illustrations pertinentes, déroulement séquentiel, c'est une ressource essentielle pour mieux connaître et comprendre celui qui disait que «l'honneur d'un pays est fait aussi de ce qu'il donne au monde».12/18
Il y a 12 mois, l'équipe des Chroniques se la coulait douce sous des cieux plus cléments.Il y a 18 mois, dans la Chronique du 4 août 1995, nous vous avons présenté le site d'Ikon Québec où vous trouverez des extraits de l'excellent ouvrage de Claude Cossette «Les images démaquillées», et celui du vénérable Hôtel Métropole de Bruxelles, qui fêtait son 100e anniversaire.
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