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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 20 novembre 2001

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  Le Devoir et l'AJIQ s'entendent, Primedia et la NWU explorent
La direction du quotidien montréalais Le Devoir et l'Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ/CSN) en sont arrivés à un accord qui reconnaîtrait les droits d'auteurs et droits moraux des pigistes dont les textes ou le matériel graphique est repris dans des bases de données payantes (telles CEDROM-SNI), des livres en co-édition ou des publications autres que la version imprimée du quotidien.  L'entente prévoit le versement aux pigistes de redevances représentant 50 pour cent des revenus générés par la consultation de leur matériel écrit ou visuel sur des banques de données électroniques. 

Selon le communiqué émis par la CSN, pendant les deux prochaines années, aucune redevance n'est prévue pour la diffusion de textes et de matériel visuel des pigistes sur le site Web du Devoir qui ne génère, pour l'instant, aucun revenu.  L'entente prévoit cependant une réévaluation de la situation dans deux ans.  Toujours selon le communique : «En contrepartie de cet accord et de la création d'une bourse annuelle de 2 000 $ destinée à un de ses membres, l'AJIQ demandera à la Cour supérieure de retirer Le Devoir de la poursuite intentée contre le quotidien dans le cadre de sa requête en recours collectif de 30 millions de dollars déposée en juin 1999 contre CEDROM-SNI et plusieurs éditeurs québécois.» L'AJIQ invite les collaborateurs du Devoir à signer la convention de licence qui leur sera soumise ces prochaines semaines.

Rappelons qu'en juin 1999, l'AJIQ demandait à la Cour supérieure du Québec l'autorisation d'exercer au nom des 200 pigistes qu'elle représente un recours collectif de 30 millions de dollars contre plus d'une dizaine de journaux et de magazines (La Presse, Le Devoir, Le Soleil, Le Droit, Le Quotidien, Le Nouvelliste, le Progrès Dimanche, le journal Voir et le journal Les Affaires, ainsi que les magazines l'Actualité, Affaires Plus, Commerce et P.M.E.) et contre la société CEDROM-SNI qui, selon l'Association, ne respectent pas les droits d'auteur de ses membres.  Cette cause est toujours devant les tribunaux, le front commun des éditeurs contestant la représentativité de l'AJIQ.  Les membres de l'AJIQ sont convoqués à une assemblée spéciale, le mardi 27 novembre, pour faire le point sur la requête en recours collectif, s'informer sur l'entente intervenue avec Le Devoir et discuter des prochaines stratégies de l'Association.

Par ailleurs, du nouveau dans la cause Tasini C.  New York Times (voir notre chronique du 26 juin 2001), ou plutôt dans ses suites.  La National Writers Union (NWU), qui avait mené bataille pour les journalistes indépendants, a annoncé qu'elle menait des négociations avec le conglomérat Primedia dans le but d'élaborer une formule de rémunération des pigistes dont les oeuvres sont reprises dans différentes publications, électroniques ou autres.  Primedia est responsable de plus de 250 titres en imprimé, destinés tant au grand public qu'à des créneaux spécialisés, comme Seventeen, New York, Teen, American Baby, Telephony, Stereophile, American Demographics, et les célèbres Consumer Guides.  Le groupe exploite aussi de nombreux services de télévision par satellite, et le portail Web About.Com, site Web où des «guides» nous orientent vers des sections thématiques.

Au troisième trimestre 2001, Primedia rapporte des revenus de 386 millions de dollars pour ses opérations dans les médias traditionnels, et de 20,8 millions dans les nouveaux médias.  Cependant, si ces revenus des nouveaux médias (Internet) semblent faibles, ils étaient néanmoins en hausse de 142 % par rapport à la période correspondante l'an dernier. 

Jonathan Tasini, président de la NWU, s'est dit heureux de l'amorce de ces négociations, déclarant que depuis la décision de la Cour suprême en juin, son organisme ne visait qu'à aider les groupes médias à faire de bonnes affaires, sans crainte d'embarras juridiques, mais dans le respect des droits des travailleurs et créateurs.

Soulignons que la NWU compte 7 000 membres qui paient entre 95 $ et 260 $ par année en cotisation, et qu'elle a recours a du personnel non rémunéré (labor donated) pour mettre en ligne et tenir à jour son site Web.  Discutable, mais efficace.  Dans le cas de l'Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), notre dernière visite (20 novembre 2001) nous apprend que le site n'a pas été mis à jour depuis dix mois.

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  Internet et mouvement syndical
Le déploiement à grande échelle d'Internet et des technologies de communication pose un double défi aux organismes syndicaux.  D'une part, il transforme radicalement la nature du travail pour leurs membres, introduit des notions comme le télétravail, et ouvre la porte à des excès de surveillance des salariés.  D'autre part, centrales et syndicats se doivent eux-mêmes d'intégrer ces nouveaux outils à leur fonctionnement, que ce soit pour maintenir la communication avec leurs bases, mener des activités d'éducation et de sensibilisation, engager des actions militantes, sans parler d'assurer leur gestion interne le plus efficacement possible.

C'est sous le thème «Internet et syndicalisme : un mariage à réussir» que le site Itinerant.qc.ca a mené un sondage sur l'utilisation syndicale d'Internet dont il dévoilait la semaine dernière les résultats.  Les répondants (78,1 % de syndiqués) ont indiqué faire une utilisation d'Internet qui dépasse quelque peu les statistiques de la population générale : environ le tiers utilisent Internet pendant plus de six heures chaque semaine à des fins syndicales.  Plus ce 80 % estiment que l'information qu'ils trouvent sur les sites spécialisés est «habituellement» ou «toujours» à jour. 

Cependant, le portrait que tracent les répondants des organismes syndicaux portent à croire que ces derniers saisissent rarement l'occasion d'exploiter le potentiel de communication et d'information qu'offre le médium.  Près de 60 % des répondants disent que leur syndicat utilise occasionnellement ou jamais le courrier électronique pour transmettre de l'information à ses membres, et 40 % croient que la mise sur pied de réseaux d'information intrasyndicaux devraient à l'avenir constituer une priorité.  On cite également comme utilisations possibles d'Internet la promotion de la solidarité syndicale internationale sur des dossiers comme la mondialisation (21,9 %) et l'amélioration de l'image syndicale auprès du public (18,1 %).

Autres lacunes des syndicats : la formation et les programmes d'accès à la technologie.  Environ 12 % des répondants ont dit que leur syndicat leur avait offert une ou des formations concernant l'utilisation d'Internet en milieu de travail, mais 59 % disent que cette possibilité ne leur a jamais été offerte, bien qu'ils l'accepteraient d'emblée.  En outre, 6,7 % des répondants ont déclaré que leur syndicat leur avait proposé une formule d'achats groupés (acquisition de matériel informatique, branchement Internet) permettant des forfaits économiques, et 48,6 % endosseraient la formule si elle leur était proposée, bien que 18 % estiment que ce n'est pas le rôle du syndicat.

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  Les pays arabes veulent combler le fossé numérique, l'Arabie Saoudite maintient le voile
C'est à l'occasion d'une conférence sur les investissements en technologie tenue à Dubai (Émirats Arabes Unis - EAU) que les ministres de divers pays arabes ont formulé le souhait de promouvoir le déploiement d'Internet et des nouvelles technologies dans leur région, et de combler le fossé numérique qui les sépare des pays occidentaux.  D'après Fuad Shaker, secrétaire général de l'Union des banques arabes, cité par l'Agence France Presse, le monde arabe compte une population de 275 millions d'habitants, mais seulement 3,5 millions ont accès à Internet (4,65 millions au Moyen Orient selon diverses sources).  Le commerce électronique est presque inexistant, représentant pour l'ensemble du monde arabe 40 millions de dollars, soit 0,01 % du total mondial. 

Les ministres ont reconnu le succès des efforts menés aux EAU (cités technologiques et zones franches) et en Tunisie (production de logiciels exportables); ils ont dit souhaiter que d'autres pays emboîtent le pas et que les banques arabes s'y engagent davantage.  Ces dernières possèdent des actifs de plus de 550 milliards de dollars que les ministres aimeraient voir injectés dans des programmes de développement technologique.

Par ailleurs, on se bouscule au portillon en Arabie saoudite pour offrir au gouvernement saoudien des logiciels filtres destinés à bloquer l'accès à des sites Web jugés malsains par les autorités.  On sait que l'Arabie saoudite n'a rendu l'accès public à Internet qu'en 1999 après deux ans d'études sur les moyens de contrôler cet accès.  Reporters sans frontières, dans son dossier «Les pays ennemis d'Internet», précise : «Toutes les connexions à des sites nationaux et étrangers passent par le serveur proxy de la cité des sciences de Djeddah (King Abdulaziz City for Science and Technology ou "KACST"), véritable "nœud" de contrôle.  Grâce au "KACST", le pouvoir saoudien peut bloquer l'accès à un site jugé indésirable sur les ordinateurs du pays.»

En février 1999, donc, le gouvernement saoudien signait une entente avec la société Secure Computing pour l'installation au KACST d'une déclinaison de son logiciel de filtrage de contenus SmartFilter.  Mais cette entente vient à terme en 2003, et le New York Times (inscription sans frais obligatoire) rapporte que les concurrents de Secure Computing se livrent une chaude bataille pour obtenir ce contrat lucratif de filtrage de contenus; pas moins d'une dizaine de fabricants de logiciels de filtrage se disputeraient le marché.

Les autorités saoudienes visent à interdire l'accès aux sites pornographiques et à tout autre site dont les contenus pourraient heurter l'esprit religieux ou moral de leurs citoyens, mais bloquent également l'accès à des sites comme celui du Comité de défense des droits de la personne en péninsule arabique.

Un porte-parole de Secure Computing affirme que SmartFilter est «politiquement neutre» et une fois l'installation terminée, le fabricant n'intervient pas dans son paramétrage.  Un des responsables du KACST affirme qu'environ 7 000 sites Web par mois sont ajoutés à la liste des sites frappés d'interdiction par SmartFilter.

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  Ordinateurs portables : attention aux inspections, et des piles fumantes
À la suite du resserrement de l'inspection des bagages des voyageurs empruntant l'avion, motivé par les événements que l'on connaît, certains utilisateurs d'ordinateurs portables ont eu à se plaindre du traitement infligé à leur fidèle compagnon de route.  Le service de nouvelles Newsbytes rapporte cependant une certaine confusion sur la responsabilité, soit du transporteur, soit des agences de sécurité privées, si l'ordinateur portable subit des dommages en cours d'inspection.

Le 8 octobre, la Federal Aviation Agency (organisme veillant à la sécurité du transport aérien aux États-Unis) émettait de nouvelles consignes relatives à la vérification de l'identité des voyageurs et à l'inspection des bagages.  Entre autres, les passagers n'ont dorénavant droit qu'à un seul article de bagage de cabine, et tous les dispositifs électroniques (dont les ordinateurs portables) sont susceptibles de faire l'objet d'une vérification plus poussée. 

Dans le cas cité par Newsbytes, on a demandé au voyageur de sortir son portable du sac de voyage et on l'a fait cheminer sur un convoyeur à courroie pour qu'il subisse l'inspection radiographique.  Malheureusement pour le voyageur, l'ordinateur portable s'est endommagé au choc d'autres pièces de bagage.  Il a donc adressé une plainte à l'agence de sécurité privée responsable de l'inspection des bagages qui, elle, lui a signifié de s'adresser au transporteur aérien.  Ce dernier lui a dit ne pas être responsable, et lui a suggéré de s'adresser à l'agence de sécurité.  Bref, l'étoffe des champions qui a fait la renommée de Wimbledon.

Une enquête sommaire de Newsbytes révèle qu'en cas d'incident de ce genre, il n'y a pas de règle absolue et que certains transporteurs sont plus enclins que d'autres à dédommager les voyageurs dont les portables ou autres dispositifs électroniques subissent des avaries lors d'inspections.  On recommande toutefois de placer l'ordinateur dans un bac en plastique (souvent disponible aux points d'inspection), de l'installer au centre de la courroie pour éviter les chocs latéraux, et de placer devant le bac son sac de transport de manière à atténuer le choc à la sortie tombante du convoyeur.  En outre, vu la profusion d'ordinateurs portables tous semblables, c'est une bonne idée d'identifier son ordinateur avec un ruban adhésif distinctif.

Par ailleurs, la Consumer Product Safety Commission (CPSC, commission sur la sécurité des produits de consommation) a émis un avis concernant des piles rechargeables d'ordinateurs portables qui, lors de la recharge, surchauffent au point de dégager de la fumée et risquent de s'enflammer.  Ces piles (on estime leur nombre à 13 000), à l'unité ou équipant des portables, ont été vendues principalement sur des sites Web transactionnels entre octobre 1999 et octobre 2001.  Détails complets (marques, description) sur le site de la CPSC.

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  En bref : Moncourrier.com trouverait preneur?; les pointcom et vous; un conteneur de logiciels piratés
CAM Internet, ancêtre des fournisseurs d'accès à Montréal, songe à étendre ses activités à tout le Québec et serait disposé à envisager la reprise du service Moncourrier.Com (notre chronique du 30 octobre 2001).  Selon le netmag Multimédium : «Il ne faudrait pas s'attendre à ce que ce soit gratuit par contre.  Le projet a déjà prouvé qu'il n'était pas viable économiquement de cette façon.  Même si la résurrection en version payante d'un service semblable à Moncourrier.com a déjà été envisagée par quelques entreprises, CAM Internet bénéficierait toujours de son statut d'organisme à but non lucratif, selon M. Boisvert [Ndlr. directeur de CAM Internet] : “Chez nous, les livres vont être ouverts, les gens vont savoir exactement combien ça coûte et pourquoi.”» Entre temps, sur le site de Moncourrier.Com, il semble que le service soit maintenu, mais on invite les utilisateurs à se doter d'une adresse courriel Web gratuite chez Sympatico.  Dossier à suivre.

Les difficultés financières qu'éprouvent de nombreux exploitants de sites Web ont-ils une influence sur vos habitudes de consultation du Web? Le Pew Internet Project vient de dévoiler les résultats d'un sondage selon lesquels 12 % des utilisateurs d'Internet aux États-Unis ont vu la fermeture d'un de leurs sites favoris, mais 62 % d'entre eux ont trouvé un autre site offrant sans frais une information ou des services semblables.  De plus, 17 % des utilisateurs ont été invités à payer pour un service qui était auparavant gratuit.  Cependant, de ce nombre, seulement 12 % ont accepté cette proposition payante, soit 1,6 % de l'ensemble des utilisateurs.

Les agents du service des douanes des États-Unis ont procédé à la plus importante saisie de logiciels contrefaits jamais réalisée sur leur territoire : un conteneur plein, valeur de revente de 100 millions de dollars.  Selon l'agence Reuters, le butin saisi comprenait des copies de systèmes d'exploitation Windows ME et 2000, de logiciels antivirus de Symantec, et des manuels d'utilisation de la nouvelle version XP de Windows.  Les copies étaient de très haute qualité, difficiles à distinguer des produits authentiques, sauf pour l'absence de l'hologramme gravé sur les cédéroms d'origine.  C'est au terme de 18 mois d'enquête que les autorités ont réussi cette saisie; trois ressortissants taïwanais ont été arrêtés.

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  Crise : Dubya 89, médias 43
C'est le score sévère qu'établit l'institut de sondages Gallup visant à mesurer la cote d'approbation du public du travail des dirigeants politiques des États-Unis et des médias.  Le président George Dubya Bush reçoit un appui de 89 % des répondants, les médias ne recueillent qu'une cote d'approbation de 43 %.

Mené entre le 8 et le 11 novembre, le sondage indique un glissement important dans la cote d'approbation des médias.  Dans les jours qui ont suivi les attaques terroristes, 86 % des répondants à un sondage Gallup/CNN/USAToday déclaraient que les médias avaient agi de manière responsable dans leur traitement des événements.  Mais la chute de la cote des médias se serait amorcée à la mi-octobre alors que 60 % des répondants à un autre sondage étaient d'avis que les médias avaient réagi avec trop de force à la menace de contamination à la maladie du charbon.

Sur la question de manque de transparence de l'administration Bush II, les médias ne peuvent pas compter sur l'appui du public : 72 % des répondants estiment que la possibilité de rétention d'information de la part du gouvernement ne constitue pas à leurs yeux un problème; 68 % estiment que les médias pourraient nuire à l'effort de guerre en diffusant des informations trop détaillées.

Le public étasunien est-il pour autant bien informé? Tom Ridge, directeur du Office of Homeland Security (bureau de la sécurité du territoire), obtient une cote d'approbation de 60 %.  Parallèlement, les données de Gallup révèlent que 25 % des répondants n'en n'ont jamais entendu parler, bien qu'il tienne en moyenne deux points de presse par semaine.

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  Crise : souffrez-vous de stress?
Le New England Journal of Medicine publie les résultats d'une enquête selon lesquels 44 % des adultes étasuniens ont ressenti un ou plusieurs symptômes importants de stress à la suite des attaques terroristes du 11 septembre.  Il y a de quoi.

Des 1 200 personnes arrêtées aux États-Unis depuis le 11 septembre, le FBI affirme maintenant qu'aucune n'était liée aux terroristes ou à de soi-disant «cellules dormantes» de terroristes (Los Angeles Times).  On se demande ce que les 5 000 «entrevues» avec de jeunes ressortissants étrangers que doivent conduire les agents du ministère de la Justice pourra donner (Associated Press).

L'administration Bush devra donc attendre avant de constituer ses tribunaux militaires secrets pour juger les personnes accusées de terrorisme ou de collusion avec les terroristes (Maison Blanche).  George Dubya Bush s'est arrogé le droit exclusif de déterminer seul qui serait traduit devant ces tribunaux secrets (Newsweek). 

Transparence historique? Peu importe, le 1er novembre, George Bush signait un décret permettant à tout président, passé ou en poste, de s'objecter à la divulgation de tout document soutenant la prise de décisions durant son mandat (Maison Blanche).

L'attaque au missile des bureaux de Kaboul de la chaîne de télévision Al-Jazeera, et qui a infligé des dommages aux bureaux de la BBC et de l'Associated Press, est attribuable à un missile «égaré» selon un porte-parole du ministère de la Défense des États-Unis (Freedom Forum).

Début novembre, les services d'opérations psychologiques des forces armées des États-Unis ont largué 16 millions de tracs en Afghanistan : on y voyait la plaque minéralogique du véhicule personnel du Mollah Omar dans une mire, avec un message en pashtou : «Nous vous avons à l'oeil».  (Clandestine Radio).  Curieusement, aurait-on perdu sa trace?

Samedi dernier, le vice-président des États-Unis déclarait que d'autres pays que l'Afghanistan pourraient faire l'objet d'actions militaires, une quarantaine, voire une cinquantaine (The Guardian).

Au Pentagone, on s'affaire à des plans de bombardements massifs en Irak, les liens ténus entre le régime de Bagdad et les organisations terroristes ne sont plus nécessaires, on accuse le régime Hussein de mettre au point des armes bactériologiques (USA Today).

Et quand le chroniqueur Richard Martineau se présente au micro de Marie-France Bazzo (Radio-Canada) pour dénigrer les «bien pensants» qui tenaient en fin de semaine une marche pacifique contre la guerre, et clame que l'amélioration du sort des femmes afghanes passe par le fait que des hommes soient allés faire la guerre et «botter le cul» des taliban, c'est une perspective bien étroite.  On l'enverra lire les rapports de Human Rights Watch où sont décrites les campagnes massives de viols menées par les «nouveaux amis» de la démocratie, le Front uni et l'Alliance du Nord.

Bref, tout ça et plus encore, c'est comme assister à un très mauvais film et être incapable de quitter la salle de projection.

Souffrez-vous de stress?

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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