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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mercredi 14 mars 2001

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

  Bourses : lundi noir, série noire
Ce 12 mars, lundi noir pour les bourses américaines.  L'indice Dow Jones a chuté de 436 points, une baisse de 4,1 % pour la journée.  La bourse des titres technologiques Nasdaq a perdu 129 points (son plus bas niveau en plus de deux ans, une perte de 6,3 % pour la journée, une baisse de plus de 60 % depuis un an), et l'indice diversifié Standard & Poor a chuté de 53 points, une baisse de 4,3 % pour la journée.  À Tokyo, le Nikkei a atteint son plus bas niveau en 16 ans.  L'indice Pssst des sociétés technologiques québécoises, lancé à 1000 en juin 2000, atteignait lundi 614.

Mais c'est en fait une série noire qui s'est amorcée la semaine dernière, et qui elle même avait été précédée par des baisses ponctuelles et des périodes de haute volatilité.  Il y a quelques jours, des titres baromètres comme Yahoo (voir plus bas), Intel et Cisco ont tous été forcés de réviser leurs revenus à la baisse. 

La situation est à suivre.

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  Yahoo! : de retour au centre de l'actualité
En janvier 2000, le titre de la société Yahoo! atteignait un sommet et se transigeait à plus de 250 $.  Vendredi dernier, presque un an jour pour jour après le sommet historique de NASDAQ à 5132,52, le titre de Yahoo! se retrouvait à un niveau plancher de 17 $ (et le NASDAQ à 2052,78, son plus bas niveau en 27 mois).  La baisse de Yahoo! survient au moment où le marché est certes baissier, mais la société révise aussi à la baisse ses prévisions de revenus.  De 150 milliards qu'elle était, la valeur boursière de Yahoo! n'est plus que de 9 milliards.  La situation préoccupe au point que les dirigeants adoptaient récemment des mesures pour éviter une offre publique d'achat hostile.

Que s'est-il passé pour cette société baromètre de la nouvelle économie?

Depuis son entrée en bourse, Yahoo! semblait invulnérable.  En 1994, Jerry Yang et David Filo mettent sur pied un répertoire de sites Web, «Jerry and David's Guide to the World Wide Web».  Ils le dotent d'un moteur de recherche et nomment la nouvelle entité Yahoo!.  On ne s'entend pas sur l'origine du choix du nom.  Sur le site de l'entreprise, on dit qu'il est l'acronyme de «Yet Another Hierarchical Officious Oracle» (littéralement, «encore un oracle hiérarchique officieux»).  D'autres prétendent qu'il s'agit d'une référence aux personnages des Voyages de Gulliver.  Jerry Yang aurait déjà déclaré en entrevue que Filo et lui se considéraient comme des «yahoos», des personnes au tempérament vif et intempestif.

Tous deux étudiants à l'Université Stanford, le répertoire est logé sur le poste de travail de Yang (surnommé akebono) et le moteur de recherche sur celui de Filo (konishiki pour les intimes).  Mais rapidement, Yahoo! s'impose comme une formule novatrice, efficace, au chargement rapide et, surtout, extrêmement populaire.  Au point que la bande passante de l'Université Stanford a peine à s'en accommoder.  Début 1995, Marc Andreessen, fondateur de Netscape, offre aux deux étudiants des lignes téléphoniques, quatre serveurs Silicon Graphics, quatre Pentiums et une ligne de connexion T3.

Comme le succès de Yahoo! est immédiat, et l'avenir prometteur, Yang et Filo se trouvent du capital de risque (un million de dollars de Sequoia Capital qui au fil des ans injectera en tout 560 millions) et embauchent deux employés.  Puis, un chasseur de têtes intéresse Tim Koogle, cadre supérieur chez Novell, à l'entreprise naissante.  Koogle arrive avec un modèle économique en tête, la publicité, et devient l'architecte de l'édifice Yahoo!

Le 12 avril 1996, c'est le placement initial du titre Yahoo! au NASDAQ à 13 $.  Mais le titre ouvre immédiatement à 24,50 $, atteint 43 $ à la mi-séance, avant de se stabiliser à 33 $.  C'est presque un milliard en valeur aux livres.  Puis c'est l'envolée : acquisitions (Geocities, Broadcast.Com), offre de nouveaux services (courrier gratuit, hébergement, etc.), ouverture de portails nationaux en différentes langues (français, espagnol, portugais, etc.) et de portails régionaux (Atlanta, Boston, Chicago, etc.), mise en place d'infrastructures de commerce électronique.  Évidemment, cette croissance exponentielle nécessite l'embauche de personnel que l'on n'a pas de mal à attirer avec les célèbres options d'achat d'actions.  En 1997, l'entreprise compte 397 employés.  L'effectif passe à 803 en 1998, puis à 1 992 en 1999. 

On estime que Yahoo! compte maintenant 185 millions d'utilisateurs par mois.  La chute du titre, du moins au cours de la dernière semaine, est attribuable à des révisions à la baisse des revenus pour le premier trimestre qui seront d'environ 180 millions de dollars comparativement aux 320 millions prévus.  En outre, Yahoo! accuse un retard des commandes publicitaires non diffusées pour le dernier trimestre de 117 millions, et ne pourra donc compter que sur 63 millions d'argent frais.  Yahoo! dispose toutefois de 1,7 milliard en disponibilités à court terme, résultat de ses performances antérieures.

On sait que Koogle quitte ses fonctions de premier dirigeant, bien qu'il demeurera au conseil d'administration de Yahoo! Serait-ce une difficulté de croissance qui est à l'origine des problèmes de Yahoo! Problème de gestion? Manque de maturité des jeunes dirigeants et culture d'entreprise peu adaptée aux exigences des grandes sociétés? C'est ce que semblent en déduire Mylene Mangalindan et Suein L.  Hwang du Wall Street Journal dans un long article publié vendredi dernier.  Elles citent Stephen Hansen, l'ex directeur des finances de GeoCities : «Ils sont de véritables insulaires.  Ils voient le monde à travers la lunette de Yahoo!».  Et Holly Becker, analyste financière chez Lehman Brothers : «Leur culture leur a permis de monter un site superbe et facilement reconnu, mais elle a également nui à la prise de décisions à long terme.»

Mais la plupart des analystes imputent la situation financière de Yahoo! à l'affaissement du marché de la publicité en ligne.  D'une part, la déconvenue des sociétés pointcom rétrécit sérieusement le nombre d'annonceurs et les enveloppes publicitaires.  D'autre part, les annonceurs traditionnels (sauf exceptions) ont toujours boudé la publicité en ligne et font face au ralentissement de l'économie.  Yahoo! se retrouve donc dans un marché qui se resserre sans disposer d'une nouvelle avenue pour assurer son développement, voire le strict maintien des performances.  Face à la mévente publicitaire, Yahoo! a diminué de moitié les tarifs exigés pour le placement ordinaire.

Un facteur qui a contribué à la réussite de Yahoo! est la profusion de services gratuits offerts depuis le site (courrier, agenda, enchères, etc.).  Mais il serait difficile de revenir sur la formule du «tout gratuit» et d'imposer des frais, comme le démontre l'expérience du service des enchères en ligne.  En janvier, Yahoo! décidait d'exiger des tarifs d'inscription aux personnes souhaitant vendre des articles : le nombre de vendeurs a chuté de 90 %.

Resterait la formule des Yahoo! corporatifs qu'évoquait dimanche le New York Times (inscription sans frais obligatoire), c'est-à-dire la constitution de portails internes sur mesure pour les entreprises et qui coûteraient à ces dernières entre un et deux dollars par mois par employé.  Le portail est à l'image de Yahoo! (répertoire, moteur de recherche, actualités, météo, services), est disponible en permanence sur les postes de travail des employés, mais sert aussi à l'entreprise pour diffuser son information.  La formule, si elle décolle, serait rentable et fidéliserait des millions d'employés qui consulteraient Yahoo! à domicile car ils connaîtraient l'interface et les services de fond en comble.

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  L'ergonomie, premier terrain d'affrontement
C'est en effet sur le terrain de l'ergonomie que s'est produit, la semaine dernière, le premier affrontement entre élus démocrates et républicains à Washington.  En novembre dernier, la Occupational Safety and Health Administration (OSHA - commission santé et sécurité au travail) émettait de nouvelles règles relatives aux conditions en milieu de travail, et notamment des normes relatives à l'utilisation des ordinateurs (ameublement, accessoires, écrans, claviers, etc.). 

Ces règles recevaient la sanction présidentielle le 16 janvier 2001, un des derniers décrets de l'administration Clinton.  Les employeurs avaient jusqu'au mois d'octobre pour s'y conformer, mais les organisations patronales ont exercé des pressions sur les élus américains pour qu'ils abrogent le décret.  Tant au Sénat qu'à la Chambre des représentants, la demande du patronat a été entendue et les élus ont cédé aux pressions.  On prévoit que Dubya entérinera sans sourciller le retrait des nouvelles règles qui visaient à mieux protéger 102 millions de travailleurs et travailleuses dans 6,1 millions de lieux de travail.

Le leader de la minorité démocrate en Chambre, Richard Gephardt, a exprimé son profond mécontentement quant à la manière dont les républicains ont manoeuvré pour invalider les nouvelles règles en matière de santé et sécurité au travail.  Selon la chaîne CNN, Gephardt a même déclaré qu'il s'agissait là d'une des «conséquences» de l'élection présidentielle de 2000 : «C'est à vous couper le souffle, qu'ils [Ndlr.  les républicains] puissent arriver ici et, en moins d'une semaine, détruire le résultat de dix ans de recherche scientifique visant à trouver des solutions.» L'étude sur l'ergonomie et sur la possibilité d'imposer des normes avait été lancée en 1990 sous la gouverne de la secrétaire d'État au travail Elizabeth Dole, épouse du sénateur Bob Dole et candidate républicaine à l'investiture présidentielle.

L'OHSA estime que chaque année, 1,8 million de salariés sont atteints de troubles squeletto-musculaires, et dans 600 000 cas ces troubles entraînent une absence forcée du travail.  L'organisme estime qu'il en coûterait 4,5 millions de dollars par année aux entreprises pour se conformer à ces règles, mais qu'elles réaliseraient des économies annuelles de 9 milliards de dollars en dédommagements aux employés et en coûts d'absentéisme.  Le patronat prétend, qu'au contraire, la mise en application de ces règles coûterait plus de 90 millions de dollars aux entreprises.

Dans le cas des travailleurs de l'information, les maux les plus fréquents sont la tendinite, le syndrome du canal carpien et la gêne oculo-visuelle.  L'OSHA estime à 250 $ en moyenne et par poste de travail le coût de mesures préventives visant à éviter la plupart des maux communément associés au travail devant l'ordinateur.

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  Cellulaires : silence, svp!...  et spam sans fil
Le ministère canadien de l'Industrie, de qui relève de grands pans de la gestion des télécommunications au pays, vient de publier un avis de consultation publique sur les neutralisateurs de cellulaire (dispositifs pouvant brouiller ou bloquer les communications par téléphone mobile).  Le ministère cherche à déterminer la pertinence d'étendre l'autorisation occasionnelle de ces dispositifs, à des fins d'application de la loi et de sécurité publique, à de nouveaux créneaux de marché et à des applications strictement localisées.

Le document fait état de la situation du blocage des communications par cellulaire dans certains pays (État-Unis, France, Royaume-Uni, Japon) et souligne que «toutes ces administrations ont été confrontées au problème de soupeser à la fois les besoins de certaines personnes, qui veulent des zones de tranquillité dans leur milieu privé ou dans les lieux publics comme les restaurants, les théâtres et les cinémas, et les craintes de l'industrie des services sans fil face aux répercussions des dispositifs de brouillage sur la fourniture de services mobiles publics.  De plus, elles doivent également tenir compte des besoins des entrepreneurs et des fabricants et des distributeurs de dispositifs de brouillage radio, qui souhaitent étendre le marché de ces dispositifs.»

On y décrit également cinq types de dispositifs qui peuvent bloquer ou brouiller intentionnellement les radiocommunications : le dispositif de brouillage, le neutraliseur intelligent, le neutraliseur-balise intelligent, le brouilleur direct d'émission et de réception, et l'installation de brouillage passif.  Ces dispositifs sont actuellement interdits au Canada en vertu des articles 4 et 9 de la Loi sur la radiocommunication.

Le ministère a déjà reçu des avis du public, de l'industrie des services sans fil et des fabricants et les distributeurs de dispositifs de brouillage, et invite le grand public à présenter des observations sur l'élargissement des autorisations ministérielles épisodiques de dispositifs de brouillage, les applications envisagées, les risques potentiels, et autres considérations.  Les personnes intéressées à présenter des observations ont jusqu'au 12 juillet pour le faire, mais doivent présenter leurs commentaires sous forme électronique (WordPerfect, Microsoft Word, Adobe PDF ou ASCII TXT) afin d'en faciliter la publication sur le site Web du Ministère.

Si vous détestez le pourriel, le courrier électronique commercial non sollicité (spam), et que vous vous réconfortez à l'idée que votre dispositif sans fil ou votre cellulaire en est exempt, profitez du moment, les choses pourraient changer.

Le mois dernier à se tenait à New York la conférence Internet World Wireless 2001, grande rencontre du «qui fait quoi» dans l'univers des communications sans fil.  Lors d'un atelier sur le respect de la vie privée par les publicitaires du sans fil (créneau en expansion), les participants ont évoqué le «scénario Starbucks», inspiré du nom de la chaîne de restauration minute spécialisée dans les cafés.

Vous circulez sur une avenue commerciale, et votre téléphone cellulaire sonne.  C'est un message vocal automatisé vous offrant un rabais de 30 % au resto Starbucks qui se trouve à 50 mètres.  Délire parano? Fantasme de publicitaire? Les participants à cet atelier étaient partagés selon le compte rendu de Theta Pavis du service de nouvelles Wired. 

Jason Catlett de l'organisme Junkbusters estime que le concept n'est pas viable économiquement, et difficilement réalisable sur le plan technique.  Alfred Arsenault, analyste principal en sécurité chez Diversinet (commerce électronique sans fil) estime qu'en l'état actuel des choses, la technique fonctionnerait pour certains produits haut de gamme.  Doug Leeds, directeur de la publicité chez Omnisky (dispositif sans fil) affirme que la technologie permettant le repérage géographique des utilisateurs ne fait pas problème.  En revanche, le tiers des utilisateurs de cellulaires changent de fournisseurs chaque année, et la fluidité du marché incitera les fournisseurs à la prudence.

L'industrie américaine de la publicité du sans fil, regroupé sous l'ombrelle de la Wireless Advertising Association (WAA) émettait l'automne dernier des lignes directrices à adhésion volontaire en matière de respect de la vie privée et de contenus commerciaux pour ses membres. 

Insuffisant pour le membre de la Chambre des représentants, Rodney Frelinghuysen (républicain, New Jersey), qui a déposé un projet de loi (Wireless Protection Act, HR 260) visant à combattre ce qu'il appelle le «téléspamming».  En vertu de ce projet de loi, les entreprises de télécommunications devraient obtenir l'autorisation expresse de leurs abonnés pour repérer l'endroit où ils se trouvent et déterminer l'utilisation qu'ils font de leur dispositif sans fil ou téléphone cellulaire.  Ils seraient aussi tenus de ne pas utiliser ces informations à des fins commerciales, ni de les échanger ou les vendre, sans la permission des abonnés.

Le projet de loi a été déféré pour étude au comité de la Chambre sur l'Énergie et le Commerce.

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  Internet et orientation sexuelle
D'après les résultats d'un sondage mené par le cabinet Harris en collaboration avec la société Witeck-Combs Communications en janvier, les personnes se décrivant comme gays, lesbiennes, bisexuelles ou transsexuelles (GLBT) font une utilisation plus importante d'Internet que la clientèle hétérosexuelle.

Ainsi, 28 % des GLBT avaient effectué une ou des transactions bancaires au cours des trois mois précédant le sondage, comparativement à 21 % des hétérosexuels.  De plus, ils participent davantage aux enchères en lignes (26 % c. 19 %) et ont recours au commerce électronique pour se procurer des biens et services (63 % c. 59 %).  Le sondage révèle également que les GLBT passent davantage de temps en ligne que les hétéros : 32 % des répondants GLBT disent utiliser Internet plus de 21 heures par semaine comparativement à 17 % des hétéros (pourcentage en baisse chez cette clientèle).

Les résultats du sondage de janvier confirment ceux obtenus par ces deux cabinets de recherche en avril 2000.  Pour Wesley Combs, président de Witeck-Combs, les entreprises en ligne devraient prêter une plus grande attention aux attentes de cette clientèle qui serait en mesure d'assurer leur développement dans de nouveaux créneaux.

Au cabinet de recherche Forrester, c'est la réservation de billets d'avion en ligne par des gays et lesbiennes qui attire l'attention.  Dans un rapport publié en janvier, on constate que les gays et lesbiennes représentent 3,5 % de la clientèle qui utilise les services de réservation en ligne, mais 5 % du nombre de billets vendus, un marché de 2,9 milliards de dollars en 2001.

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  Godbout en remet...
Télé-Québec, dans le cadre de son émission «Droit de parole», posait dans sa plus récente livraison la question à savoir si Internet prenait trop de place dans nos vies.  Quelle belle occasion pour notre Dominique Wolton québécois, Jacques Godbout, de nous servir à nouveau ses profonds arguments anti-réseau.  A-t-il lancé l'expression «complot capitaliste»? Possible, mais nos excuses, nous avons raté les deux premières minutes de l'émission. 

Mais il a bel et bien déclaré qu'Internet «n'est qu'une série d'intermissions en vue de nous vendre des objets».  Bon, alors c'est comme la télé qui lui sert si bien? Autre brillante affirmation de Godbout : «Les outils de recherche sont utiles si vous savez ce que vous cherchez.» Alors, c'est comme une bibliothèque, ou l'index d'un livre? Autre question perspicace : les personnes qui passent beaucoup de temps à utiliser Internet : «Vont-elles au cinéma, lisent-elles des livres, s'intéressent-elles aux autres formes d'expression?» Là, c'est oublier la grande popularité des sites consacrés au cinéma, les sites (marchands ou non) axés sur le livre, et l'effet Napster sur la consommation de disques. 

Et méprisant, de surcroît! Lorsque Nichole Ouellette a dit qu'elle enregistrait 36 000 visites par mois sur son site (art de vivre, histoire, faune laurentienne, section pour enfants, etc.), Godbout a rétorqué : «Mais 36 000 visites, mais ce ne sont pas toutes des visites qui ont un sens.  Rencontrez-vous 36 000 personnes dans un an? Ça ne tient pas debout!» Et quand le magazine l'Actualité (dans lequel Godbout sévit) estime sa diffusion à 187 694, rencontre-t-il, lui, 187 694 personnes dans un an pour donner «un sens» à ses articles?

Heureusement qu'il y avait contrepoids à cette émission, dont Hervé Fischer pour qui la feuille de route est trop longue pour la reprendre ici, un couple de bénévoles à l'origine du site SAFERA, le seul site francophone en Amérique d'information et de réseau de soutien pour les parents d'enfants atteints du syndrome d'alcoolisation foetale (SAF), le responsable de eWorldMusic (site de diffusion musicale qui rétribue les musiciens), et quelques autres.

Et la réponse à la question initiale, sondage maison sans prétention scientifique : environ 60 % des répondants ont indiqué que, oui, Internet prenait trop de place dans leur vie.  Vous faites du bon travail, Monsieur Godbout.

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  En bref : Prix Big Brother, et journaliste cité à comparaître
Remise des prix Big Brother, version États-Unis, décernés annuellement aux particuliers, entreprises ou organismes qui menacent la vie privée, ou qui la défendent.  À l'occasion de la conférence «Computers, Freedom and Privacy», le prix de la proposition la plus intrusive a été remis au FBI pour son système de surveillance du courrier Carnivore, celui de l'entreprise la plus indiscrète à ChoicePoint (vente de données personnelles aux autorités policières, aux agences de marketing et aux comités électoraux), et celui de l'administration publique la moins respectueuse des droits à la ville de Tampa pour le «Snooper Bowl».  Un prix additionnel a été attribué à la National Security Agency pour le système Echelon et pour l'ensemble de son oeuvre...  Dans le camp des défenseurs, on a souligné le travail de Evan Hendricks qui dirige depuis 20 ans le magazine Privacy Times et de Julie Brill, Attorney General de l'État du Vermont, pour sa défense des droits des consommateurs.

C'est justement pendant qu'il assistait à la conférence «Computers, Freedom and Privacy» que le journaliste du service de nouvelles Wired, Declan McCullagh, s'est vu servir une citation à comparaître devant un tribunal de Tacoma (État du Washington) le 12 avril prochain pour témoigner dans le procès de James Dalton Bell, accusé de harcèlement et de traque d'agents fédéraux américains.  Bell est également l'auteur d'un texte qui figure sur plusieurs sites Web, «Assassination Politics» (D'une politique des assassinats) dans laquelle il propose un mode de cueillette de fonds pour financer l'élimination directe de certains politiciens corrompus.  McCullagh, qui a déjà publié deux articles sur Bell (en avril et novembre 2000), s'est vu confirmer que sa citation à comparaître avait été personnellement approuvée par l'Attorney General John Ashcroft.  Il semble que le ministère public ne cherche qu'à confirmer les citations publiées par McCullagh, et non à obtenir d'autres informations recueillies par le journaliste.  La loi américaine interdit les perquisitions chez des journalistes ayant trait à leurs écrits, mais elle ne permet pas de témoigner par simple affidavit écrit.  McCullagh et les procureurs de Wired étudient la question.

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  Beau détour
Un site quelque peu mystérieux, «Les prunelles d'Angèle», qui ne livre pas beaucoup sur l'identité de la personne «derrière le miroir», mais qui offre une belle pause d'esthétique et de mise en page.  Photos couleur et noir et blanc.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

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