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Les Chroniques de Cybérie
3 octobre 2000

© Les Éditions Cybérie inc.

3 octobre 2000

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Napster en sursis
Apple en difficulté
Samaranch : «Internet est un mystère»
Le Condor : «ne faites confiance à personne»
Pénurie de main-d'oeuvre ou mauvaise gestion?
En bref...
Décès de Pierre Trudeau
Beau détour

 Napster en sursis
Lundi, 2 octobre, audience de courte durée (45 minutes) devant la cour d'appel du 9e district judiciaire de San Francisco.  Les procureurs de la Recording Industry Association of America (RIAA) et ceux du fabricant du logiciel/répertoire Napster venaient débattre de l'injonction intérimaire imposée l'été dernier à l'endroit de Napster, injonction renversée en référé par ces mêmes juges de la Cour du 9e district.  Les avocats ont parlé, les juges ont écouté, posé des questions. 

Mais ces derniers ne se sont pas prononcés, ont pris l'affaire en délibéré, et maintenu la levée de l'injonction intérimaire.  Contrairement à certaines prévisions, Napster obtenait donc un sursis, mais pour combien de temps? Aucun délai n'est fixé aux juges pour rendre une décision.  Également, aucune date n'est fixée pour le début des audiences dans la poursuite de l'industrie de la musique contre Napster pour infraction aux droits d'auteurs.

L'audience était diffusée en direct sur le Web depuis le site de la chaîne CNN (en archives Real, QuickTime et WinMedia sur le site).  Bien que les trois juges aient interdit la présence de photographes et de cameras de reportage, ils ont néanmoins permis que l'audience soit diffusée en direct sur le Web.

Cette retransmission a permis de bien jauger les acteurs en présence.  D'une part, les procureurs de l'industrie de la musique qui s'indignent de la manière avec laquelle Napster sape les profits des maisons de disques.  D'autre part, David Boies, procureur principal de Napster, qui maîtrise à fond la jurisprudence en matière de droits d'auteurs et possède l'éloquence verbale pour, calmement, faire valoir le point de vue de son client.

À en juger par la performance des disciples de Thémis, la RIAA n'a pas réussi à convaincre les juges de la nécessité d'imposer immédiatement la fermeture de Napster en attendant l'audition de la poursuite pour infraction aux droits d'auteurs.  Propos confus, répétition d'arguments déjà déposés, la juge Mary Schroeder a même prié l'avocat Carey Ramos (qui représente la maison de disques A&M) de faire court dans ses répétitions.  Quand un autre juge lui a demandé à qui, du plaignant ou de l'intimé, incombait le fardeau de la preuve en matière d'infraction aux de droits d'auteurs, Ramos a bafouillé, puis a dit croire qu'il incombait à l'intimé sans toutefois pouvoir appuyer sa réponse d'un élément de jurisprudence.  «Clairement, le fardeau incombe au plaignant» a déclaré David Boies, procureur de Napster, en réponse à cette même question.

Napster peut donc continuer à diffuser son logiciel et exploiter le répertoire d'oeuvres musicales en libre échange.  Selon Media Metrix, les visites sur le site de Napster sont toujours en hausse, à près de 950 000 par jour.  Évidemment, tout ceci pourrait changer pour les 32 millions d'utilisateurs si les juges de la cour d'appel maintenaient l'injonction contre Napster.

Entre temps, une autre étude sur le phénomène Napster, cette fois de la National Association of Recording Merchandisers (NARM - Association nationale des marchands de produits enregistrés) qui arrive à la conclusion que bien que le téléchargement de musique sur Internet puisse poser un problème pour les marchands, la tendance ne signifie pas à terme la mort de l'industrie.  Des consommateurs plus exigeants, la possibilité d'écouter sur demande et de choisir à la carte forceront l'industrie à travailler sur des façons d'offrir une valeur ajoutée à leurs produits traditionnels.

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 Apple en difficulté
Vendredi noir pour Apple, la semaine dernière, alors que le fabricant a vu fondre sa valeur boursière de moitié en une journée.  Jeudi, après la fermeture des bourses officielles, Apple annonçait une révision à la baisse de ses revenus : le dividende par action serait entre 30 et 33 cents plutôt que les 45 cents prévus.  Selon Fred Anderson, chef des opérations financières chez Apple, trois facteurs expliquent cette révision à la baisse : un fléchissement des ventes dans tous les marchés internationaux; une période de mévente dans le marché de l'éducation, un secteur traditionnellement fort pour Apple qui détient 30 % de ce marché; le manque d'intérêt suscité par le Power Mac G4 Cube, un modèle que Apple voulait implanter comme produit phare.

Peu après l'annonce de Apple, l'action était malmenée sur les marchés parallèles où il est permis de transiger en dehors des heures d'ouverture des bourses.  Vendredi, sur les marchés officiels, le titre s'effondrait et Apple perdait près de neuf milliards de dollars en valeur boursière.  Plus de 130 millions d'actions étaient échangées, ce qui classait Apple au huitième rang des plus hauts volumes d'échange jamais vus en une seule journée sur les bourses américaines.  Lundi, dans un marché technologique toujours en baisse, Apple se stabilisait et ne perdait que 1,5 point.

Apple n'est cependant pas le seul fabricant à éprouver des difficultés.  Les analystes brossent un portrait peu reluisant de la croissance des ventes des ordinateurs individuels (OI), et d'une situation à laquelle peu de fabricants échappent.  Depuis quelques années, les livraisons d'OI affichaient des taux de croissance entre 15 et 20 % par année.  Cette année, on misait sur une hausse entre 15 et 17 %.  Or, pour les deux premiers trimestres, les livraisons ont été en deçà des attentes, et on n'espère guère mieux pour le troisième trimestre qui vient de se terminer.  Quant au quatrième trimestre, soit d'ici à la fin décembre, les analystes sont presque unanimes à dire que le problème pétrolier pourrait peser lourd dans la balance et ralentir la consommation.  D'ailleurs, l'analyste principal de la maison de courtage Bear Stearns a réduit l'appréciation de nombre de fabricants et détaillants d'ordinateurs, dont Compaq, Gateway, Dell et Hewlett-Packard.

Les marchés ont-ils réagi trop fortement? Il faut quand même tenir compte que pour le trimestre se terminant en septembre, Apple affiche des revenus après investissements de 110 millions de dollars plutôt que les 165 millions prévus.  C'est le onzième trimestre consécutif de gains pour Apple, qui dispose également de 3,8 milliards de dollars en caisse et en disponibilités à court terme.  Mais cette performance moins brillante que prévue justifiait-elle une sanction si sévère des marchés?

Comme tout ce qui touche Apple provoque des remous, le vendredi noir de la semaine dernière n'a pas fait exception.  Toutes les publications financières et technologiques y sont allées de leurs analyses pour tenter de déterminer ce qui ne va pas rond dans la stratégie de la société.

Pour de nombreux analystes cités par la chaîne d'information financière CNNfn, Apple éprouve des difficultés à sortir du cadre de sa clientèle acquise et à gagner des parts de marché chez des utilisateurs d'autres systèmes.  Si Apple détient une des clientèles les plus fidélisées, le cycle de renouvellement du matériel chez cette clientèle ne serait pas assez rapide pour assurer sa croissance.  De plus, le nouveau système d'exploitation OS X qui pourrait susciter une vague de mise à niveau ne sera disponible qu'au début de l'an prochain.  Pour ce qui est du Power Mac G4 Cube, dont le prix de détail varie, selon la configuration, entre 1 800 et 2 800 $ US, son prix est jugé trop élevé pour entraîner un mouvement de conversion d'envergure à la plate-forme Mac. 

Une des solutions serait-elle le lancement d'une chaîne de comptoirs de vente dans les grands marchés urbains américains? L'idée circulait déjà dans les corridors de Apple rapport l'agence News.Com.  Mais ce pourrait-être une arme à deux tranchants.  Si une chaîne de comptoirs de vente au détail rehaussait l'image de marque de Apple, les revendeurs actuels se sentiraient-ils menacés par cette nouvelle concurrence, eux qui ne parviennent qu'avec difficulté à faire «rouler» leur inventaire de produits Apple?

La société Apple, initiatrice de la vague de l'informatique individuelle grand public en 1976, a toujours eu un karma difficile.  Souvent innovatrice (une des premières à adopter la souris), elle a cependant connu des périodes creuses lorsqu'elle lançait des produits mal adaptés aux conditions du marché (Apple III, Lisa, Newton).  La succession rapide de dirigeants à la tête de l'entreprise (Jobs, Sculley, Spindler, Amelio, Jobs) n'allait pas non plus aider.  Apple a néanmoins toujours fait preuve de résilience et est parvenue à surmonter ses difficultés.

Comme toujours, Apple peut compter sur une clientèle acquise, fidèle, dans certains créneaux de marché comme l'éducation, le graphisme, l'édition.  Il lui faudra cependant élargir cette clientèle ce qui, dans une conjoncture incertaine, pourrait s'avérer difficile.

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 Samaranch : «Internet est un mystère»
L'attitude du Comité international olympique (CIO) à l'égard d'Internet a suscité de nombreux commentaires à l'occasion des Jeux de Sydney 2000.  L'organisme a poursuivi ou mis en demeure 1 800 sites Web pour utilisation non autorisée du mot «olympique» ou du logo des cinq anneaux des Jeux.  On a refusé d'accréditer les journalistes et les équipes des nouveaux médias.  On a interdit aux athlètes de faire des déclarations à la presse en ligne ou de publier leurs commentaires, impressions ou journaux personnels sur leurs sites Web personnels.  Sans parler d'un mal-voyant qui s'est plaint que le site officiel des Jeux n'était pas accessible aux dispositifs spéciaux de lecture.  Réponse de IBM, qui a conçu le site : nous serons heureux d'apporter les modifications si vous nous donnez douze mois et...  deux millions de dollars.

Voilà maintenant que le CIO se dit «déçu» d'Internet.  Le site officiel des jeux de Sydney n'aurait été consulté que par 15 millions de personnes, alors qu'on prévoyait qu'il allait en attirer 35 millions.  Le Canadien Dick Pound, v.-p.  au marketing du CIO, a déclaré à la BBC que le CIO avait porté trop d'attention au battage médiatique entourant Internet.  Michael Payne, directeur du marketing, se plaint d'une perception généralisée selon laquelle le monde gravite autour d'Internet, alors que la télévision a représenté 99,5 % de l'auditoire médiatique pour les Jeux.

Pourtant, les organisateurs de Sydney 2000 se disaient satisfaits du site Internet des Jeux, et l'inscrivaient même dans la liste des «records» de Sydney, au même rang que la consommation quotidienne au Parc olympique de 70 000 bouteilles de Coca-Cola.

La semaine dernière, le président du Comité international olympique, Juan Antonio Samaranch, déclarait qu'Internet demeure un «mystère» pour le CIO.  C'est pourquoi, les 4 et 5 décembre prochains, le CIO tiendra au Palais de Beaulieu à Lausanne une conférence pour aider les milieux sportifs à mieux comprendre les nouveaux médias et à élaborer des stratégies pour en tirer profit.  Retenons bien ce dernier mot.  L'organisation de la conférence a été confiée à SportBusiness Ltd.  et à son partenaire Dow Jones Conferences, filiale du service d'information financière Dow Jones.  Les personnes intéressées à assister à cette conférence devraient se hâter de réserver leurs places, dont le prix est fixé à 2 000 $.  Les participants auront évidemment accès à la traditionnelle foire d'exposants.  Le communiqué de SportsBusiness Ltd.  annonçant la tenue de l'événement ne précise cependant pas si la presse en ligne sera admise aux travaux de la conférence.

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 Le Condor : «ne faites confiance à personne»
C'est le message qu'a livré l'hacktiviste Kevin Mitnick, surnommé «Le Condor», à un groupe de gens d'affaires qui assistait le semaine dernière à une conférence sur les infrastructures de commerce électronique organisée par le Giga Information Group.  Mitnick, on le sait, est en période de probation après avoir servi une peine de cinq ans de prison pour diverses infractions contre les systèmes de grandes entreprises comme Motorola, Fujitsu, Nokia.

Cité par le magazine eWeek, Mitnick a déclaré : «En matière de sécurité, le facteur humain est le maillon le plus faible, et la question à se poser n'est pas "si" votre site de commerce électronique sera attaqué, mais bien "quand" il le sera [...] Il est naïf de d'imaginer que l'installation d'un coupe-feu vous protégera de toutes les menaces.  Ce postulat confère un faux sens de sécurité, ce qui est plus dangereux que de ne prendre aucune mesure de sécurité.»

Comme les entreprises le font pour les autres articles de dépenses, Mitnick recommande aux dirigeants d'entreprises de mener des études coûts/bénéfices de la réduction des risques informatiques.  D'abord, il convient de déterminer les risques et les coûts associés à un incident, puis d'établir un budget de sécurité approprié à l'importance du risque.

Mais comme Mitnick l'a déjà affirmé dans des entrevues, la sécurité informatique ne doit pas demeurer la seule responsabilité des dirigeants d'entreprise et des administrateurs de systèmes.  Il importe d'instaurer dans une entreprise une culture de la sécurité, et ce à tous les paliers. 

Le Industry Standard rapporte que la police fédérale américaine (FBI) n'était pas très heureuse de voir Mitnick prononcer cette conférence lors d'un événement de haut niveau, mais que l'auditoire semblait très satisfait d'entendre les propos du Condor.  Un des participants a confié au Standard avoir eu des sentiments partagés.  D'une part, disait-il, Mitnick a été reconnu coupable d'actes criminels.  En revanche, il a une perspective de l'intérieur fort valable sur le sujet. 

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 Pénurie de main-d'oeuvre ou mauvaise gestion?
Le thème fait surface avec récurrence dans les milieux technologiques : une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée compromet la croissance des industries du secteur technologique.  Et il semble que peu de pays soient épargnés.

En France, on lisait récemment dans 01.Net que la chambre syndicale des SSII et des éditeurs de logiciels «évalue aujourd'hui à environ 30 000 le déficit d'informaticiens [...] réparti dans les télécoms, le conseil, la création de sites Web et l'ingénierie commerciale.  Pour le porte-parole du Syntec, Pierre Delhis, les mesures annoncées par le Premier ministre en termes de création de filières universitaires dédiées à l'informatique "arrivent tardivement et ne combleront pas la pénurie des années à venir".» À long terme, toujours dans 01.Net, on estime qu'il y aura 400 000 postes à pourvoir d'ici à 2010, ce qui inquiète plusieurs analystes dont Jean-François Perret, du cabinet d'études Pierre Audoin Conseil : «D'autant que les pays anglo-saxons, tout autant en manque de compétences, s'accaparent de plus en plus nos jeunes diplômés.»

Au Canada, le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, de concert avec celui du Développement des ressources humaines, lançait en 1997 le Projet pilote des travailleurs dans le domaine du développement de logiciels.  En janvier 2000, près de 3 000 travailleurs étrangers temporaires avaient été admis au pays en vertu du programme que les deux ministères entendent bonifier.

Aux États-Unis aussi, la pénurie de main-d'oeuvre spécialisée est une question brûlante, mais également controversée.  Le Sénat américain adoptait récemment un projet de loi visant à faire passer de 115 000 à 195 000 le nombre de visas temporaires accordés aux travailleurs étrangers dans le secteur de la technologie, les fameux visas de catégorie H-1B. 

La controverse vient d'abord des immigrants latino-américains, présents depuis plus de 14 ans en sol américain, et à qui on refuse la citoyenneté.  Un projet de loi, le «Latino and Immigrant Fairness Act» leur offrirait une amnistie, mais son adoption tarde.  Ces délais font dire aux militants latino-américains que les élus agissent avec célérité sous les pressions du secteur de la technologie, mais négligent les droits de ces personnes laissées sans statut.  Seconde controverse, certaines associations professionnelles ne croient pas que l'ampleur de la pénurie soit aussi importante que celle décriée par les employeurs.  Ils y voient une stratégie pour inonder le marché de l'emploi et ainsi faire baisser les salaires.

Le collège Wharton, associé à l'Université de Pennsylvanie, vient de publier une étude qui remet en cause la théorie de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans le secteur technologique.  L'auteur de l'étude, Peter Cappelli, estime qu'il n'y a pas à proprement parler de pénurie de main-d'oeuvre.  Il constate cependant la faiblesse de l'infrastructure de recrutement des entreprises, de l'évaluation des candidats, et des efforts pour rendre le travail intéressant et maintenir l'effectif.

L'étude de Cappelli, préparée à la demande du cabinet de recherche McKinsey, soumet que le problème majeur dans la rétention du personnel qualifié en logiciel est le cadre de travail peu intéressant.  Résultat : plus de gens quittent la profession qu'il n'en arrive chaque année, d'où un déficit apparent.  En outre, les entreprises hésitent à embaucher des travailleurs plus âgés, préférant recruter des «juniors» et économiser sur la rémunération.

Cappelli croit que les entreprises comprennent mal le problème et suggère quelques pistes de solutions, dont un traitement plus personnalisé du salarié, une meilleure évaluation de son potentiel et de ses attentes.  Pour le chercheur, il faudrait davantage s'interroger sur les causes du roulement de personnel et de l'apparente pénurie plutôt que demander au gouvernement des accommodations législatives en matière d'immigration.

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 En bref...
Pour l'audition de sa cause devant la Cour d'appel fédérale, Microsoft suggère un agenda des audiences étalé sur cinq mois.  En vertu de ce calendrier, chacune des deux parties disposerait de 60 jours pour déposer les brefs principaux, puis d'une période de 30 jours pour les répliques.  Si cette proposition de déroulement est acceptée par le ministère américain de la Justice (DoJ), la Cour d'appel pourrait se prononcer au plus tôt dans six mois sur l'ordonnance de fractionnement de Microsoft.  Le DoJ a jusqu'à jeudi pour accepter ces modalités, ou formuler sa propre proposition de calendrier.

La semaine dernière, dans un souci de «transparence», le ministère américain de la Justice (DoJ) diffusait sur son site Web et en format PDF le document de proposition de l'Illinois Institute of Technology Research Institute (IITRI) visant l'examen du système Carnivore.  Curieusement, les noms des responsables de l'examen, et certains autres détails, avaient été biffés sur le document.  Astuce presque élémentaire, il suffisait de faire un copier/coller des ratures et de les transposer dans un éditeur texte pour afficher ce que le DoJ et l'IITRI voulaient nous dissimuler.  Voilà donc les gens qui procéderont à l'examen du système Carnivore et nous dire s'il offre des garanties de confidentialité.  Peu rassurant.  Sur le site Cryptome, la version «complète» de la proposition de l'IITRI, les passages soi-disant compromettants affichés en caractères rouges.

Mark Simeon Jacob, l'auteur du canular perpétré contre la société Emulex dans le but de faire chuter son titre en bourse et de profiter de cette fluctuation a été formellement inculpé devant un grand jury jeudi dernier.  Il devra donc faire face à pas moins de 11 chefs accusations de fraude boursière et de fraude au moyen de systèmes de communications.  S'il est reconnu coupable, Jacob pourrait écoper d'une peine totale de cent ans d'emprisonnement et d'une amende de 9,5 millions de dollars rapporte l'agence Associated Press.  De plus, un juge fédéral a ordonné la saisie des comptes bancaires et boursiers de l'inculpé (environ 400 000 $) en plus de ses documents personnels et informatiques.

Le jet-set Paris/Silicon Valley/Taiwan? Eh oui, la Silicon Valley se veut un point de jonction entre l'Europe et l'Asie.  C'est avec fierté que le transporteur American Airlines annonçait qu'à compter du 1er avril 2001 il offrirait depuis l'aéroport de San Jose, métropole régionale de la Silicon Valley, des liaisons directes sur Paris (Charles de Gaulle) et Taipei.  La liaison Paris sera assurée par des appareils Boeing 767-300 (204 sièges), et celle de Taipei par des Boeing 777 (235 sièges).  Les deux appareils seront aménagés pour offrir le plus grand confort aux passagers durant ces longs vols.  L'inauguration de ces liaisons sera accompagnée de missions commerciales à l'initiative de la mairie et de la Chambre de commerce de San Jose. 

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 Décès de Pierre Trudeau
Hommages, témoignages, reportages, rétrospectives, débats.  Pierre Elliott Trudeau sera mort comme il a vécu, en suscitant la controverse.  Rien à ajouter, les autres médias ont déjà tout dit.  En 1981, le cinéaste documentariste Donald Brittain signait un film important, une oeuvre en parties, «Les Champions», que l'Office national du film décrit ainsi : «Pierre Elliott Trudeau, René Lévesque : champions de deux thèses politiques opposées, auxquels une démocratie friande de spectacle et portée sur la délégation de pouvoir a confié le combat symbolique - et le débat réel - dont dépend le sort du Québec et du Canada.» Une troisième partie vint compléter les deux premières en 1988 avec l'ajout de faits nouveaux.  On peut visionner ces films sans frais à la CinéRobothèque de Montréal.  «Just watch them.»

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 Beau détour
Cette semaine, vers l'espace Web du photographe espagnol Josep M.  Cortina

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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