6.4  Création d'une «chaîne Web» d'État

À titre de médium, le Web emprunte à de nombreux médias traditionnels dont la télévision, les journaux, les périodiques.  On remarque ici et ailleurs une tendance forte depuis quelques mois, celle de l'«agrégation» de contenus sur un seul site d'hébergement, l'intégration de contenus distincts à une même adresse principale.

Au Québec, c'est la voie prise par les services InfiniT de Vidéotron, Sympatico de Bell et, dans une certaine mesure, Planète Québec.  Un peu à l'image des chaînes de télévision, ces services offrent des contenus s'adressant à diverses clientèles et comptent tirer un avantage commercial de l'achalandage global de la fréquentation sur ces sites qui étaient auparavant autant d'entités distinctes sur le Web.  C'est une des premières occasions d'appliquer dans notre marché, pour le moment étroit, des économies d'échelle.

Information, affaires publiques, divertissement, culture, société, technologie, sports, infoservice, jeunesse, éducation : à terme, la liste des contenus offerts sur le Web par les agrégateurs sera comparable, sur le plan de la diversité des intérêts, à l'éventail des émissions offertes par une chaîne de télévision.

Le gouvernement pourrait étudier la mise sur pied d'une chaîne Web d'État dont les contenus seraient produits par des ministères (contenus autres que ceux contenus sur les sites principaux), des organismes communautaires ou sans but lucratif, et des producteurs indépendants, particuliers ou constitués en société.  Si besoin est pour les ministères et organismes, ces productions pourraient être imparties aux maisons de production du secteur privé comme c'est le cas en télévision.  On pourrait y admettre un certaine présence publicitaire contingentée (secteur privé, gouvernement) de manière à absorber les coûts administratifs et de diffusion; la mission de cette chaîne serait cependant de favoriser la diffusion de contenus qui, pour des raisons économiques ou autres, ne pourraient autrement être offerts, comme c'est le cas pour les chaînes publiques de radio et de télédiffuseurs.  Contrairement à un site d'hébergement Web sans frais, une telle chaîne paierait pour les contenus diffusés.

On voit ici les nombreux avantages d'une telle formule : plate- forme de diffusion des contenus québécois, stimulation directe ou par impartition au secteur de la production des contenus, possibilité d'amortissement des coûts par les recettes publicitaires.


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URL : http://www.cyberie.qc.ca/etude/64.html
Mise en ligne : 31 mars 1998