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Les Chroniques de Cybérie
23 novembre 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

23 novembre 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Microsoft : nomination d'un médiateur, appel à un ami
Québec, une guerre Web en perspective
Citation de la semaine
France : logiciels libres, rencontre fructueuse
Briseurs de grève en ligne
À crier au loup...
En bref...
Beau détour

 Microsoft : nomination d'un médiateur, appel à un ami
Vendredi dernier, dans un geste surprise, le juge Thomas Penfield Jackson a désigné le juge Richard Posner, juge en chef de la Cour du 7e district de Chicago, pour agir à titre de médiateur entre, d'une part, le ministère américain de la Justice (DOJ) et les 19 États qui ont intenté la poursuite anti-trust et, d'autre part, la société mise en cause, Microsoft.  Le juge Posner, qui agira à titre personnel et non de magistrat, sera chargé d'établir le calendrier des séances de médiation qui se tiendront concurremment avec la suite du procès.

Citées par Reuters, les deux parties se sont dites satisfaites de la nomination d'un médiateur, estimant toutes deux qu'elles avaient déjà exprimé leur préférence pour une issue négociée au différend qui les oppose.  La bourse a bien aimé car en ce lundi, premier jour de transaction après l'annonce vendredi de la nomination du médiateur, le titre Microsoft a gagné plus de 4 % en ouverture de séance.

Le juge Richard Posner, 60 ans, a étudié à Yale et Harvard et est une personnalité respectée du droit américain.  On le dit conservateur, mais aussi controversé et fermement opposé aux monopoles; ses jugements sont une lecture obligatoire dans bon nombre de facultés de droit commercial.  Il est l'auteur d'un ouvrage intitulé «Economic Analysis of Law» (Analyse économique du droit) publié en 1973 et dans lequel il décrit comment la théorie du marché pourrait servir à une refonte des lois.  En 1988 il publie «Law and Literature» (Droit et littérature), une critique des jugements modernes en droit qui reposent trop, selon lui, sur des termes techniques de droit, des précédents, et des détails superflus.

Depuis 1990, le juge Posner prône pour la reconnaissance juridique des couples de même sexe; en 1995, il s'est déclaré en faveur de la légalisation de la marijuana, estimant qu'elle réduirait le taux de criminalité.  Toujours en 1995, il a disculpé la chaîne de télévision ABC accusée de ne pas avoir tenu ses promesses de confidentialité envers des personnes interviewées.  Dans son jugement, Posner déclarait «Si c'est une fraude, c'est néanmoins le genre d'agissements contre lequel les victimes potentielles peuvent se prémunir en maintenant un degré minimal de scepticisme envers les buts et les méthodes des journalistes.» Plus récemment, il avait été cité, à son insu et contre son gré, comme le magistrat devant donner sa sanction à la vente d'un bébé non encore né sur un site de cyberenchères.

Deuxième surprise, le juge Jackson a fait appel au professeur de droit de Harvard Lawrence Lessig pour présenter un bref d'amicus curiae (ami de la cour) et a déclaré que le DOJ, les 19 États et Microsoft pouvaient aussi désigner chacun un expert de leur choix pour présenter un bref.

Lessig est lui aussi un personnage controversé.  Depuis quelque temps, on a droit sur la liste de diffusion Politech à une série d'échanges entre le juriste Lessig et le journaliste et militant des cyberdroits Declan McCullagh.  C'est que Lessig vient de publier un ouvrage sur le droit et la technologie, «Code and other laws in cyberspace», qui a évidemment son propre site Web.  Lessig soutient que l'État et le commerce transforment Internet d'un espace non réglementé à un espace qu'il est possible de doter d'un cadre juridique.  McCullagh, que Lessig qualifie de brillant libertaire, est cité en conclusion du livre, dans un chapitre intitulé «What Declan Doesn't Get», c'est-à-dire, «Ce que Declan ne comprend pas.» Ferraillement entre escrimeurs de haut niveau, le site Web d'accompagnement au livre est aussi disponible sous le nom de domaine www.what-declan-doesnt-get.com.  Les deux bretteurs ont leurs partisans, et un de ceux du clan de McCullagh a même suggéré de monter un site dont le nom de domaine serait what-larry-doesnt-get.com (disponible au moment d'écrire ces lignes), c'est-à-dire «Ce que Larry ne comprend pas», question de répondre point par point à Lessig.

Pour ce qui est du procès, le juge Thomas Penfield Jackson a confirmé vendredi le calendrier de la suite des événements.  Ainsi, le 6 décembre, le DOJ présentera un bref d'interprétation de la conclusion de fait rendue publique le 5 novembre, puis le 17 janvier ce sera au tour de Microsoft de présenter son bref d'interprétation.  Pour cette étape, les parties sont tenues de se limiter à un document de 70 pages.  Le 24 janvier, le DOJ pourra déposer un bref de réponse aux arguments de Microsoft, et cette dernière pourra à son tour répondre au DOJ le 31 janvier.  Les brefs de réponse doivent se limiter à 30 pages.  Enfin, la date des plaidoiries a été fixée au 22 février.

Entre temps, des recours collectifs contre Microsoft sont annoncés.  La plupart allèguent que, selon les révélations entendues au cours du procès, Microsoft aurait fixé trop haut le prix d'achat du système Windows.  Le but est de réclamer un ajustement du prix (sous forme de remise aux acheteurs), mais la stratégie pourrait s'avérer vaine.  D'une part, Microsoft était en droit de fixer le prix de ses produits et, d'autre part, pour bénéficier d'une remise les acheteurs devraient fournir une preuve d'achat, ce qui n'est pas évident dans le cas d'achat de systèmes où Windows est pré-installé.

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 Québec, une guerre Web en perspective
La semaine dernière, on apprenait le regroupement des activités du portail InfiniT (Videotron, Groupe TVA) et de celles de l'éditeur Netgraphe au sein de l'entité boursière Netgraphe.  Sujette à la vérification et à l'approbation des actionnaires et des autorités compétentes, la transaction accordera 54 % du capital-actions de Netgraphe à InfiniT, le solde du capital-actions étant détenu par la direction de l'entreprise et le grand public.  D'après le communiqué de presse, «La nouvelle entreprise devient l'éditeur Internet numéro 1 de toute la Francophonie avec plus de 1 million de visiteurs uniques par mois, 8,5 millions de visites sur ses sites et plus de 40 millions de pages vues par mois.» Émission et souscription de nouvelles actions de Netgraphe, achat par InfiniT d'actions des fondateurs de Netgraphe, injection d'argent frais, la clôture de la transaction est prévue pour la fin décembre 1999 et on parle d'une valeur globale de la transaction de 86 millions de dollars.

Parallèlement, la société Quebecor poursuit l'intégration de ses services d'information en français avec CANOË, le lancement du site vitrine de Ici Montréal, et la mise en valeur de ses autres sites dont Le Journal de Montréal, Filles d'aujourd'hui, le réseau TQS, etc.  Là encore, la mise de fonds globale de Quebecor dans son offensive nouveaux médias est très importante.

Mercredi prochain, 25 novembre, on assistera au lancement de MontréalPlus.Ca, le «portail urbain» de Bell ActiMedia réalisé en collaboration avec le Groupe Transcontinental et Communications Voir.  À première vue, MontrealPlus.Ca (qui bénéficiera de la locomotive Sympatico) viendra directement concurrencer Ici Montréal, étant fortement axé sur l'offre de guides de sorties et événements, un marché que tente aussi de s'accaparer lesoleildemontreal.com, dont nous vous parlions récemment.

Si on peut se féliciter que le taux de branchement, au Québec, soit en hausse de 20 % selon les études, il faut tout de même reconnaître qu'on part de loin, la province étant la «moins branchée» du pays.  Dans cette perspective, plusieurs questions alors se posent, dont celle à savoir s'il n'y aura pas excès d'offre de produits Web pour la faible demande que l'on constate présentement, et si ces différents produits ne s'acheminent pas vers une guerre pour la fidélisation d'un nombre relativement restreint d'utilisateurs?

L'arrivée de nouveaux acteurs sur la scène Web québécoise, et l'offre de produits redondants, en références croisées, se fait quand même alors que les trois coups ont depuis longtemps été frappés.  On pourrait presque parler de l'acte deux car bon nombre d'acteurs déjà présents (québécois, français, belges) ont eu le temps de camper leur rôle, de retenir l'attention du public, si restreint soit-il. 

D'autre part, et c'est le nerf de la guerre, tous ces portails, portails/infos, portails/guides pourront-ils s'assurer une rentabilité grâce à des revenus publicitaires, dans un contexte de timidité par rapport au commerce électronique de la part des consommateurs québécois, et de la timidité corollaire des annonceurs?

Toujours sur cet aspect de publicité, et dans un contexte plus large, des logiciels permettent de déceler sur un serveur Web l'origine géographique d'une requête de page, et de «servir» une publicité spécifique selon que la requête origine de France, de Suisse, de Belgique ou d'ailleurs.  On comprend alors le poids économique de la Francophonie pour les produits Web, et la possibilité de faire correspondre les requêtes de pages au pays d'origine du consommateur et de l'annonceur.  Mais, question cruciale, les contenus proposés par les nouveaux produits Web québécois répondront-ils aux attentes et aux intérêts d'une clientèle francophone internationale déjà bien servie et sans qui, avouons-le, le marché québécois est bien limité?

Il importe, en outre, de mesurer l'effet publicitaire sur les sites de taille et de fréquentation moindre qui ne seront pas intégrés par les nouveaux agrégateurs et portails.  C'est bien connu, le secteur de la publicité a toujours été imprégné d'une mentalité de grossiste : il est plus simple de signer une entente à un tarif fixe pour dix millions de pages vues que dix ententes chacune à des tarifs différents pour un million de pages vues, et sans égard à la spécificité du créneau de contenu.  En présence de mégasites en mesure de livrer des millions d'impressions publicitaires par mois, les régies publicitaires laisseront-elles pour compte les sites intermédiaires? Pour les «petits sites», on le sait, la question ne se pose même plus.

Si les investissements importants et les jeux financiers sont un élément nouveau dans le Web québécois, ce qui ne change pas est la pertinence du contenu et des services proposés.  Et là, heureusement, c'est l'utilisateur qui aura le dernier mot.

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 Citation de la semaine
Le New York Times proposait dans son édition de dimanche dernier le compte rendu d'une table ronde avec certains acteurs connus de la nouvelle économie.  Fernando J. Espuelas de StarMedia Network, un service Internet en langue espagnole et portugaise, sur le positionnement des entreprises sur Internet :

«Le plus grand risque est de sous-investir [...] parce que l'occasion ne se présentera pas deux fois.  Et si on ne devient pas propriétaire des espaces de choix maintenant, quelqu'un le fera à notre place.  Nous ne tenons pas à nous retrouver l'an prochain dans l'obligation d'avoir à acheter une compagnie pour un milliard de dollars, alors que nous aurions pu cette année investir 25 millions pour mettre sur pied un service semblable ou carrément procéder par acquisition.»

Source : New York Times (inscription sans frais requise).

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 France : logiciels libres, rencontre fructueuse
Dans le cadre de la proposition de loi numéro 495, tendant à généraliser dans l'administration publique française l'usage d'Internet et de logiciels libres dont nous vous parlions la semaine dernière, des signes d'écoute encourageants de la part des promoteurs de la proposition de loi.  Mercredi dernier, rencontre entre le sénateur Pierre Laffitte, Richard Stallman de la Free Software Foundation et Frédéric Couchet, président de l'Association pour la promotion et la recherche en informatique libre (APRIL).

Après avoir évoqué l'historique de GNU/Linux, la définition du logiciel libre et enfin la Licence publique générale (General Public Licence - GPL), Richard Stallman a expliqué les raisons pour lesquelles il ne serait pas souhaitable de limiter dans le cadre de la proposition de loi les logiciels libres protégés la GPL, mais d'inclure également les logiciels libres protégés par d'autres licences, comme par exemple la licence BSD (Berkeley Software Distribution, version de Unix).

Selon le compte rendu dressé par APRIL, «le sénateur Laffitte s'est montré très intéressé par l'échange de propos, par la démarche de l'association ainsi que des contributions sur le forum (il juge l'expérience du forum de façon très positive).  Il a ainsi indiqué que l'article 3 serait réécrit dans le sens proposé, et il a proposé à APRIL de rencontrer le rapporteur de la proposition de loi, pour discuter de la nouvelle version et notamment de la définition des logiciels libres [...] APRIL se félicite des résultats de cette réunion et de la prise en compte par les sénateurs des remarques émises sur le forum.  L'association remercie le sénateur Laffitte de l'avoir reçue, et remercie Richard Stallman de son précieux concours.»

Rappelons que sur le forum mis en ligne pour solliciter l'opinion d'intervenants du grand public, les échanges se poursuivent, et M. Jean-Paul Basquiat de l'association Admiroutes, à la demande des responsables du forum et du sénateur Laffite, a formulé un nouveau libellé pour la proposition de loi, formulation aussi sujette à débat.

Toujours dans le cadre de l'administration publique française, nous vous soulignons la publication mercredi dernier du rapport «Diffusion des données publiques et révolution numérique» rédigé par M. Bertrand du Marais pour donner suite aux travaux de l'atelier présidé par M. Dieudonné Mandelkern au Commissariat Général du Plan.  Volumineux rapport qu'on pourra résumer en trois axes : une obligation, très novatrice, faite à l'administration de mettre à disposition numérique les données publiques de base, une définition précise des «données essentielles» qui sont diffusées gratuitement; une organisation et une régulation souples de ce secteur et des modalités de diffusion, pour en faciliter le développement économique harmonieux et garantir la qualité de la diffusion de l'information publique.

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 Briseurs de grève en ligne
Le 8 novembre dernier, plus de 200 salariés du quotidien The Calgary Herald déclenchaient une grève légale devant l'échec de conclure avec leur employeur (chaînes Southam et Hollinger de Conrad Black) une première entente collective de travail.  Depuis, le journal est publié en imprimé et sur le Web, dans une facture réduite (c'est le cas de le dire) par des employés ayant refusé l'accréditation syndicale, des cadres et des briseurs de grève.  Pour la plupart, ces derniers sont des employés d'autres publications propriété de Conrad Black.

Le conflit se déplace maintenant sur le Web, et pourrait faire l'objet de procédures judiciaires.  Les grévistes, membres du local 115A du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, ont mis en ligne un site Web pour documenter leur combat et sensibiliser le public à leur cause.  Jusqu'ici, rien d'exceptionnel.  Mais voilà que depuis quelques jours, le syndicat publie sur son site Web des photographies des briseurs de grève qui franchissent les piquets.

On apprenait du journal concurrent The Calgary Sun (propriété de Quebecor) que la direction du Herald s'inquiète de cette façon de procéder et s'interroge sur les intentions du syndicat.  Un briseur de grève a déjà cessé de travailler pour le Herald; le rédacteur en chef du journal a préféré envoyer sa famille en vacances, craignant des représailles à son domicile.  En outre, des journalistes et autres briseurs de grève identifiés comme tel sur le site Web du syndicat étudient la possibilité d'intenter des poursuites en diffamation contre le syndicat.

De son côté, le syndicat dit ne pas craindre une poursuite en diffamation car l'expression «briseur de grève» (en anglais, scab) utilisée sur le site Web est en tout point conforme à la définition qu'on trouve dans les dictionnaires.

Si poursuite il y a, le débat pourrait être long et ramener sur le tapis la question du droit des particuliers à leur image ayant fait, en avril 1998, l'objet d'un jugement ambigu de la Cour suprême.  Dans une décision qui ne s'applique qu'au Québec (Charte des droits et société distincte obligent), et comme nous précisait Le Devoir, les juges estimaient que «les photographes et caméramans n'ont pas à obtenir d'autorisation pour photographier une personne exerçant une activité publique ou ayant une certaine notoriété, ni pour diffuser la photo des principaux acteurs “d'une affaire qui relève du domaine public” comme un procès ou une manifestation»...  ou une grève dans un important quotidien.  Les juges concluraient-ils dans le même sens pour une affaire se déroulant en Alberta et sur le Web?

Un dossier à suivre.

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 À crier au loup...
«Alerte au virus!».  Le sujet du message est bien connu et malgré les nombreuses tentatives d'éliminer les canulars du genre, on continue tous de recevoir ces messages faisant état de faux virus qui menacent nos systèmes.

Attention, ne prenons pas le risque à la légère.  Il existe de nombreux virus, bien réels, qui peuvent infecter votre système et vous faire hurler.  Le service Sympatico résume d'ailleurs de manière concise le problème.  La meilleure protection? Un bon logiciel anti-virus qu'il vous faudra cependant mettre à jour ponctuellement pour immuniser votre système contre les nouvelles souches qui font leur apparition.  Si vous ne disposez pas déjà d'un tel logiciel, songez à le faire.  Il existe de nombreux produits disponibles sur le marché.

De plus, voici une initiative intéressante de Microsoft (eh oui...) qui a établi, dans le cadre de son programme de passage à l'An 2000, un partenariat avec des éditeurs de logiciels antivirus.  Cette entente vous permet de disposer, d'ici le 31 décembre, de la version d'évaluation gratuite d'un logiciel antivirus entièrement fonctionnel pendant 90 jours, pour garantir la détection de virus aux dates critiques.

Mais, quand on reçoit un message d'alerte au virus, avant d'ameuter la troupe et de faire des renvois du message initial à toutes les personnes inscrites dans notre carnet d'adresses et sur toutes les listes de discussion auxquelles on est abonné, comment savoir si une alerte est justifiée ou s'il s'agit d'un canular.  Notre collègue Francis Pisani, lui aussi excédé par les fausses alertes au virus, s'est penché sur la question et nous propose des sites d'information sur les virus, vrais et faux.  Ajoutons à la liste de référence sur les canulars notre propre choix, souvent mentionné dans ces chroniques, soit le site de Rob Rosenberger «Computer Virus Myths».

Pour ce qui est des alertes justifiées, citons le Computer Emergency Response Team (CERT), une initiative de la Carnegie Mellon University financée par des fonds publics, et le Computer Incident Advisory Capability (CIAC), service de veille des infections virales du ministère de l'Énergie du gouvernement américain, deux sources expertes en matière de virus informatiques.

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 En bref...
Du nouveau chez «Pssst...», le site iconoclaste de la culture techno québécoise.  Vient s'ajouter à la page d'accueil une section «actualité» qui compilera les nouvelles diffusées par les cybermédias québécois telles que relevées par un robot à toutes les heures de la journée.  On trouvera aussi un palmarès des dix nouvelles les plus consultées au cours des trois jours précédents en fonction du nombre de clics sur les titres dans la page actualité.  Ingénieux.

L'American Civil Liberties Union (ACLU), de concert avec d'autres organismes de défense des droits civils, vient de mettre en ligne un site Web de référence, Echelon Watch, sur le système de surveillance mondial Echelon.  En plus de servir de centre de référence sur Echelon, le site offre de l'information sur le projet de loi proposé par le représentant Bob Barr (HR 1555) et en vertu duquel la National Security Agency (NSA) serait tenue de présenter au Congrès américain un rapport détaillé sur le cadre juridique de la surveillance électronique qu'elle exerce.  De plus, en décembre, M. Barr prévoit effectuer une tournée de sensibilisation à Echelon en Europe.  Au début du mois, la BBC révélait que l'inspecteur des activités australiennes de renseignement de sécurité, Bill Blick, avait confirmé la participation de l'Australie au système de surveillance Echelon.

En octobre dernier on lançait avec grand fracas NetAid, un site dont le but est de diffuser de l'information sur la pauvreté à l'échelle internationale et sur ses causes profondes et de recueillir des fonds destinés à la combattre.  Effort conjoint du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de diverses entreprises du secteur technologique (dont Cisco, KPMG, Akamai), le lancement s'était accompagné d'un spectacle de musique rock diffusé sur le Web et avait suscité certains remous politiques.  Six semaines après le lancement du site, morosité chez les responsables : malgré le battage publicitaire et le méga spectacle rock, on n'a recueilli à ce jour qu'environ un million de dollars sur le site.  Sans bénéficier de l'apport Internet, en 1985, les événements médiatiques comme «We Are the World» et «Live Aid» avaient respectivement permis de recueillir 64 et 120 millions de dollars.  Réaction des responsables de NetAid : le but n'a jamais été de recueillir des fonds mais bien de s'inscrire dans la longévité d'une action de sensibilisation à la pauvreté.

En juin 1998, un citoyen suisse et ancien dirigeant de la filiale allemande de CompuServe, Felix Somm, était condamné par un tribunal bavarois de première instance à une peine de deux ans d'emprisonnement avec sursis et à une amende de 100 000 marks (56 000 $ US) parce que du matériel de pornographie juvénile avait été hébergé sur les systèmes de CompuServe en 1995.  Fait inusité, le parquet de Munich, c'est-à-dire les procureurs chargés de la poursuite contre M. Somm, avait soutenu l'ancien patron de Compuserve et plaidé en sa faveur.  Dénouement, il y a quelques jours, alors qu'un tribunal supérieur de Munich a innocenté M. Somm en alléguant qu'il n'aurait pu, même s'il avait voulu, retirer ledit matériel pornographique des serveurs de CompuServe sans l'intervention de la compagnie mère. 

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 Beau détour
Vous avez été nombreux et nombreuses à nous avoir dit apprécier la sélection de photos de Henri Cartier-Bresson proposée la semaine dernière.  Qu'à cela ne tienne, en voici d'autres, 200 autres en fait, sur un site brésilien, et de nombreuses qui nous étaient inconnues. 

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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