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Les Chroniques de Cybérie
21 septembre 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

21 septembre 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

La machine RP de Microsoft et les scientifiques
Enquête sur les spéculateurs à jour
La Californie adopte la signature électronique...
...  et s’apprête à interdire la surveillance du courrier
Webométrie, une autre tentative de mesure
Timor oriental : journaliste détenu, puis déporté
Le Timor dans les éditoriaux
En bref...
Beau détour

 La machine RP de Microsoft et les scientifiques
Le 2 juin dernier, le Independent Institute de Oakland (Californie) retenait une page complète de publicité dans les prestigieux quotidiens New York Times et Washington Post.  Le message était clair : les poursuites anti-trust étaient mauvaises pour une saine concurrence et en bout de ligne se retournaient au désavantage des consommateurs.  Le message était signé par 240 économistes, chercheurs et scientifiques; le Independent Institute tenait même une conférence de presse pour mieux insister sur sa défense des lois du marché.  Rappelons que l’action judiciaire prise par le ministère américain de la Justice avait été lancée le 18 mai, et qu’en juin on était au beau milieu des exposés préliminaires des deux parties.  La publication de cette page publicitaire a même été évoquée devant le magistrat.

Voici qu’on apprend du New York Times que cette prise de position du Independent Institute n’était peut-être pas si «indépendante» qu’il ne paraissait.  En fait, des documents internes obtenus par le Times indiquent que le président et fondateur du Independent Institute, David J. Theroux, a fait parvenir à un des conseillers juridiques de Microsoft une facture de 153 868,67 $ représentant le coût de diffusion de la page publicitaire dans les deux grands journaux.  L’information a été confirmée par un des responsables des relations publiques de Microsoft, Greg Shaw.  Grogne chez certains des signataires à qui on n’avait pas cru bon dire qui payait pour la diffusion de la page publicitaire.

Interrogé par le Times sur cette affaire, David Theroux a aussi confirmé que Microsoft avait payé pour la diffusion de la publicité (sans toutefois qu’il en soit fait mention sur la page en question), mais que le «processus académique» de l’Institut était indépendant de ses sources de revenus.

L’Institut, qui bénéficie d’un statut d’organisme sans but lucratif à titre de fondation éducative, est financée par environ 2 000 membres qui versent jusqu’à 10 000 $ par année en guise de contribution, et Microsoft fait partie de ces bienfaiteurs éclairés selon Theroux.  Le Times soutient toutefois que la contribution totale de Microsoft s’est élevée au cours du dernier exercice financier à 203 217 $, soit environ 20 % des contributions versées à l’Institut.

Le Independent Institute donne aussi dans l’édition et offre le livre «Winners, Losers and Microsoft» (Gagnants, perdants et Microsoft) des professeurs d’économie Stan J. Liebowitz et Stephen E. Margolis.  Les auteurs affirment dans leur ouvrage que «le vrai danger pour le leadership américain en matière de technologie est un gouvernement trop puissant et intrusif qui croit connaître mieux que les consommateurs leurs préférences et leurs besoins».

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 Enquête sur les spéculateurs à jour
Le sous-comité permanent des enquêtes du comité du Sénat américain des Affaires gouvernementale a ouvert une enquête sur le phénomène des spéculateurs à jour (day traders).  Bien qu’encore limitée, la spéculation à jour attire l’attention des médias et des courtiers traditionnels, en plus de recueillir une clientèle désireuse de s’enrichir rapidement en misant à la bourse.

Typiquement, une entreprise installe une série de postes de travail branchés à Internet sur lesquels quiconque peut effectuer des transactions boursières, disposer des cotes en temps réel et gérer son portefeuille grâce à des logiciels spécialisés.  Parfois ces entreprises, qui touchent une commission sur chaque transaction qu’elle soit haussière ou baissière, dispenseront une formation de base pour expliquer aux petits investisseurs novices les rouages boursiers.  En revanche, l’industrie est peu réglementée et on a vu de nombreux cas d’abus de la part d’entrepreneurs peu soucieux d’informer leur clientèle sur les risques financiers réels de la spéculation à jour.

Pour le spéculateur, l’opération consiste à placer une commande d’option sur un certain nombre d’actions d’un titre, puis de revendre cette option peu de temps après (habituellement moins d’un jour, parfois quelques minutes) en espérant gagner sur les fluctuations.

Le sous-comité tentera par ses audiences de répondre à trois questions.  La spéculation à jour n’est-elle rien de plus qu’un jeu de hasard; les entreprises se rendent-elles coupables de fraudes ou de manoeuvres trompeuses, et le cas échéant qu’elle est l’étendue du problème; enfin, quel est l’influence de la spéculation à jour sur les sociétés et sur les marchés.

La présidente du sous-comité, la sénatrice Susan Collins, a dressé un portrait inquiétant en ouvrant la première audience publique jeudi dernier.  Dans certains cas, l’appât du gain aurait incité des personnes à dilapider en quelques heures les économies d’une vie, des entrepreneurs peu scrupuleux offrent des séances de formation à raison de 1 000 $ par jour, des études révèlent que 70 % des spéculateurs à jour perdent de l’argent.

Difficile à déterminer l’ampleur de la pratique, certaines estimations placent à 5 ou 6 000 le nombre de spéculateurs à jour aux États-Unis, la commission américaine des valeurs mobilières (Securities and Exchange Commission - SEC) croit que le chiffre réel est de 7 000.  De source boursière, on évalue qu’entre 10 et 15 % des transactions à la bourse NASDAQ (où se transigent de nombreux titres technos) seraient effectuées par des spéculateurs à jour, ce qui représenterait entre 150 et 200 000 transactions par jour.

Arthur Levitt, président de la SEC, a évoqué devant le comité la notion de transparence et d’éthique de la part des entreprises offrant des services de spéculation à jour.  M. Levitt a confirmé qu’une quarantaine d’enquêtes étaient en cours, la plupart relatives à des entrepreneurs qui négligent de bien informer les investisseurs novices sur les risques financiers.

Un autre intervenant, Peter Hildreth, président de l’association des gestionnaires mobiliers (North American Securities Administrators Association - NASAA) a démontré que pour se maintenir à flot, un spéculateur à jour devrait afficher un rendement annuel sur investissement de 56 % seulement pour verser les commissions et payer les intérêts des marges de crédit consentis par les entrepreneurs.

L’avocat Saul Cohen, conseiller de l’association des courtiers électroniques (Electronic Traders Association - ETA) a pour sa part pris la défense du système de spéculation à jour.  Contredisant les estimations de pertes d’argent, Cohen a tracé un portait bien différent fourni par les membres de l’ETA.  Après une période d’activité de deux ou trois mois pendant laquelle on peut enregistrer des pertes, ce serait entre 60 et 65 % des spéculateurs à jour qui enregistreraient des gains nets de 28 000 $ par mois.  Cohen a révélé que l’ETA avait retenu les services de la firme KPMG pour confirmer la rentabilité de la spéculation à jour, et que l’étude serait disponible d’ici deux mois.  M. Cohen a même accusé la NASAA d’alarmisme visant à protéger les intérêts de ses membres qui se voient contournés par les spéculateurs à jour.

Le sous-comité tiendra d’autres audiences au cours des prochaines semaines et pourrait recommander l’adoption de mesures de réglementation plus sévères de cette jeune industrie.

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 La Californie adopte la signature électronique...
Jeudi dernier, c’est en appuyant sur une touche de son ordinateur portable que Gray Davis, gouverneur de l’État de Californie, a promulgué la Loi uniforme sur les transactions électroniques (issue du projet de loi SB 820) et qui donne valeur légale aux signatures électroniques.  La loi ne s’applique qu’aux transactions où les deux parties ont convenu de transiger électroniquement, et cette convention est déterminée par le «contexte et les circonstances entourant la transaction, y compris la conduite des deux parties».

On définit la signature électronique comme un «son, symbole ou procédé joint ou logiquement associé à un document électronique, et dont l’exécution ou l’adoption par une personne signifie son intention de signer un document électronique».  La Loi ne précise toutefois pas une méthode d’authentification des signatures.

La Loi uniforme sur les transactions électroniques, qui s’inscrit dans les dispositions générales du Code civil californien, dispose qu’on ne peut refuser l’effet légal d’un document, d’un contrat ou d’une signature sur le seul prétexte que l’un ou l’autre est présenté sous forme électronique.  Un document ou une signature électronique répondront donc désormais aux exigences juridiques et commerciales dans des domaines aussi divers que les baux, les contrats d’emploi ou de location, et évidemment le règlement des achats.  Les documents et signatures pourront en outre être admis comme éléments de preuve.

Le législateur enregistre cependant des exceptions à l’application des signatures électroniques, dont les lois régissant les legs, testaments et codicilles, les avis d’éviction, les transactions immobilières et toute loi précisant la nécessité d’apposer des signatures et ou initiales en plusieurs endroits sur un même document ou des pièces jointes.

La Loi uniforme sur les transactions électroniques prendra effet le 1 er janvier 2000.

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 ...  et s'apprête à interdire la surveillance du courrier
En effectuant une recherche sur les projets de lois en cours d’étude par les législateurs californiens, nous avons découvert le projet de loi SB 1016, «marrainé» par la sénatrice démocrate Debra Bowen.  Le projet vise à amender le code du travail pour interdire aux employeurs de surveiller secrètement le courrier électronique des salariés, de même que tout document électronique produit par ces derniers.  Cette dernière disposition toucherait évidemment les fichiers d’antémémoire (cache) et d’historique de consultation Web des logiciels fureteurs.

Si le projet est adopté, la loi stipulera que tout employeur qui souhaite «inspecter, examiner, ou conserver tout message de courrier électronique ou tout autre dossier électronique personnel produit par un employé devra rédiger, et faire connaître de tout son personnel, un document décrivant ses politiques et pratiques en matière de respect de la vie privé et de surveillance en milieu de travail».  L’employeur sera tenu de s’assurer que les employés prennent connaissance de ce document et le certifient par écrit ou électroniquement.  De plus, un employé aurait le droit de consulter tout document de surveillance de l’employeur à son sujet, et aussi le droit d’y exiger que des précisions ou une réfutation y soient inscrites.

Plus tôt, cette année, la American Management Association publiait les résultats d’une enquête selon lesquels 27 % des entreprises et organismes stockent et passent en revue le courrier électronique de leurs employés.  Tendance en hausse, ce chiffre n’était que de 15 % en 1997.

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 Webométrie, une autre tentative de mesure
Une autre étude visant à déterminer la dimension du Web, cette fois du Online Computer Library Center (OCLC) qui mène depuis 1997 un projet d’observation de l’évolution du Web.  Selon l’OCLC, le Web compterait 3,6 millions de sites dont 2,2 millions seraient publics; ces derniers représenterait 300 millions de pages.  Pour le reste, environ un million de sites sont définis «provisoires» (en construction ou en refonte) ou n’offrent un contenu ne représentant que peu d’intérêt pour le public en général.  Puis, il y a 400 000 définis «privés» car il faut soit payer ou s’inscrire pour y avoir accès.  L’OCLC note une concentration de nombre de pages sur un nombre relativement limité de sites.  Ainsi, 25 000 «megasites» publics contiendraient la moitié de toutes les pages Web de l’espace cyber.  Le nombre des sites publics a triplé en trois ans; le site public moyen compte maintenant 129 pages, une hausse de 14 % par rapport aux estimations de l’an dernier.  Environ 2 % des sites publics (42 000) contiendraient du matériel de nature sexuelle.

Mais l’espace cyber est un univers volatile.  L’OCLC estime que 44 % des adresses IP servant à identifier un site Web en 1998 n’étaient plus valides au moment de la plus récente étude en 1999.

Cette étude est à mettre en contrepoint avec celle du NEC Research Institute qui estimait, en juillet dernier, que l’espace Web comptait 800 millions de pages, mais qu’au mieux un moteur de recherche n’en indexe que la pointe de l’iceberg, soit 16 % .

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 Timor oriental : journaliste détenu, puis déporté
Le 14 septembre dernier, le correspondant de l’hebdomadaire américain The Nation, Allan Nairn, a été arrêté et interrogé par les autorités militaires indonésiennes présentes au Timor oriental.  Il a été depuis détenu au quartier général des forces armées indonésiennes de Kumpang (Timor occidental), puis déporté vers Singapour.  Nairn est un des derniers journalistes occidentaux à être resté au Timor oriental après le déclenchement de la campagne de violence menée par les milices pro-indonésiennes contre la population timoraise.  On lui reproche d’être entré illégalement au Timor; il est passible d’une peine de dix ans d’emprisonnement.

Nairn est un spécialiste de la question du Timor oriental et a depuis des années rapporté de nombreuses exactions commises par les forces indonésiennes.  En 1991, témoin du massacre de centaines de civils timorais dans la ville de Santa Cruz, il fut arrêté puis battu par les forces de «sécurité».  Souffrant d’une fracture du crâne, il a alors été déporté et banni du territoire indonésien car les autorités l’accusaient d’être une «menace à la sécurité nationale».  Depuis, Nairn est néanmoins retourné à plusieurs reprises en Indonésie et au Timor oriental.

Nairn dérange.  Lauréat de plusieurs prix d’excellence en journalisme, Allan Nairn a enquêté sur le rôle des États-Unis dans la création des escadrons de la mort au Salvador, la stratégie militaire américaine en Amérique latine, les services de renseignement militaires au Guatemala.  En 1994, il dévoilait les plans des services de renseignement américains pour une occupation d’Haïti et leur collusion avec des groupes para-militaires sur place.

En mars 1998 Allan Nairn écrivait, preuves à l’appui, dans un article publié dans The Nation que malgré que le gouvernement américain ait publiquement semoncé les forces armées indonésiennes pour leur appui ouvert aux milices, les forces armées américaines ont secrètement appuyé ces mêmes milices et leurs dirigeants.

Mardi dernier, le State Department américain «déplorait» l’arrestation du journaliste.  Le porte-parole, James Foley, déclarait pourtant «Nous ne remettons pas en question le droit de l’Indonésie à décider qui peut ou ne peut pas avoir accès à son territoire.  C’est un droit souverain.»

Droit souverain? Son territoire? Singulier commentaire pour décrire des événements qui ont lieu au Timor oriental, envahi et annexé par l'Indonésie en décembre 1975.  Nous emprunterons au dossier du Monde diplomatique la suite des événements.  «Bien que ce coup de force n'ait jamais été reconnu par la communauté internationale - sauf par l'Australie -, bien que le Conseil de sécurité de l'ONU ait approuvé (22 décembre 1975 et 22 avril 1976) deux résolutions sur le retrait des troupes indonésiennes et “le droit inaliénable du peuple du Timor-Oriental à l'autodétermination et à l'indépendance”, la “vingt-septième province” alimentera plus souvent les communiqués d'Amnesty International qu'elle ne troublera les délibérations des grands États occidentaux [...] L'”intégration” fera quelque 200 000 morts, victimes de la répression ou de la famine.»

Pour en revenir à Allan Nairn, on le dit anxieux de raconter son expérience à la presse internationale.  À suivre.

À consulter aussi, parmi les bonnes ressources pour suivre de près l’évolution de la situation au Timor oriental, la section de Yahoo! France (actualités, dossiers, liens externes), le dossier de Libération, et celui du Nautilus Institute.

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 Le Timor dans les éditoriaux
Pierre Lazuly nous parle des «deux mains du monde» et aborde la question du Timor oriental.  «Alors, ça a beau être loin, ça a beau être aussi gai qu'une journée de crachin sur l'ANPE de Tourcoing, c'est du Timor-Oriental que je parlerai ce matin [...] Que voulez-vous que je vous dise ? Une épuration ethnique de plus.  Finalement, on commence à s'y faire, hein, à ce petit train-train.  À ces déportations lointaines, ces purifications [...] Cette fois, donc, c'est au Timor-Oriental qu'”on n'aurait vraiment pas pu prévoir ça”.  Les chefs d'État sont tellement imprévisibles, les services secrets si mal renseignés.  On ne savait pas, par exemple, que le clan Suharto possédait sa deuxième plus grande propriété foncière (564 000 hectares) au Timor-Oriental; ni que les partisans de l'indépendance avaient d'ores et déjà annoncé qu'ils comptaient bien les récupérer.  On pensait sans doute aussi que les généraux qui avaient servi sous Suharto, notamment lors de l'annexion du Timor-Oriental, et qui avaient obtenu en guise de reconnaissance le privilège d'y exploiter les forêts, allaient quitter leurs trésors de guerre sans ronchonner [...] Telle fut notre naïveté.  On voit où elle nous a menés.»

Dans Le Devoir, un éditorial de Guy Taillefer intitulé «Les armuriers» traite aussi de la question timoraise.  «L'ONU savait et aurait dû savoir prévenir, ainsi que nous l'avons déjà dit.  Par sa négligence, elle a trahi le peuple timorais.  Sa bêtise et sa complaisance, qui sont aussi celles de la somme de ses membres, ont contribué à déclencher une catastrophe humanitaire qui couvre de honte l'Occident, ses gouvernements, ses opinions nationales.  Mais tragiquement, par les dimensions de l'erreur commise par l'ONU - et par son incapacité à déguiser les événements, faute de la «collaboration» de l'armée indonésienne -, le cas timorais, agissant comme un révélateur, vient mettre à nu les attitudes onusiennes dans tout ce qu'elles ont de manipulateur.»

Dans l’Humanité, Jack Dion y va en éditorial, le 17 septembre, de trois déductions découlant de l’embargo de quatre mois sur les ventes d'armes à l'Indonésie décrété par les pays de l’Union européenne.  «D'où l'on en déduira : 1) Que l'Union européenne abreuvait en armements un pays (l'Indonésie) qui en occupe un autre (le Timor-Oriental) depuis vingt-cinq ans, au mépris des directives de l'ONU et de toutes les règles du droit international.  2) Qu'un régime suspecté (le mot est faible) de nettoyage ethnique, de génocide et de crime contre l'humanité devra patienter seulement quatre mois avant de recevoir ses prochaines cargaisons d'armes.  [...] 3) Qu'il en est des grands principes comme des fauteuils : ils ne sont utiles que si l'on peut s'asseoir dessus.»

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 En bref...
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) exige des entreprises de câblodistribution qu'elles vendent à rabais leurs services Internet à haute vitesse aux autres fournisseurs de services d’accès Internet pour que ces derniers puissent l’offrir à leur clientèle.  Les câblodistributeurs devront revendre ces services à 25 % de moins que leur tarif de détail le plus bas et ce, dans un délai de 90 jours à compter de l’annonce de cette décision (le 14 septembre).  Ces modalités doivent être maintenues jusqu'à ce que les entreprises de câblodistribution offrent l'accès aux fournisseurs de services Internet concurrents, par voie d'interconnexion, suivant un tarif approuvé par le Conseil.  Cette décision du Conseil fait suite à des représentations faites en juin dernier par l’Association canadienne des fournisseurs Internet qui voulait que ses membres puissent revendre l’accès câble des grands fournisseurs.  Si on en croit certains fournisseurs rencontrés la semaine dernière, ces derniers se réjouissent de devenir «courtiers» de l’accès câble et ne se priveront pas de l’offrir à leur clientèle, et ce à prix concurrentiel, dès que ce leur sera permis.

Les questions juridiques font de plus en plus fréquemment surface dans l’actualité du cyberespace.  Un excellente source de documentation en français est E-Law (eh oui, en français), le bulletin d'actualité juridique en droit des technologies de l'information qui nous présente ces jours-ci son douzième numéro.  Au sommaire de ce numéro, le projet de signature électronique présentement à l’étude en Argentine, le système de retrait des listes de courrier non sollicité en Autriche, et un bilan fort actuel des droits d’auteurs des journalistes sur Internet à la lueur des récentes causes jugées en France où, pour la troisième, un tribunal s’est prononcé sur le sort à réserver aux droits des journalistes dont les articles sont republiés sur support électronique.  Trois à zéro pour les journalistes.  Le bulletin mensuel E-Law est réalisé au sein du Centre de recherche de droit Public (CRDP) de l’Université de Montréal dans le cadre d’un projet de veille juridique en ligne.  Disponible sur Web ou en téléchargement de fichier texte.

La société française imagiNet (groupe COLT Telecom) vient de publier la cinquième édition de l'étude sur les sites marchands en France.  On y apprend que son annuaire du commerce électronique en France compte maintenant 1 150 inscriptions, soit une progression de 21 % au cours de l'été.  De ce nombre, 1 080 sont exploités par des sociétés basées en France.  Tous ces sites répondent aux critères de référencement établis : permettre une commande en ligne, être en langue française et livrer en France.  La catégorie la plus importante est celle de l’alimentation et des boissons (20 % des inscriptions), suivie de l’informatique, du multimédia et des réseaux (18 % ), des livres, disques compacts et video (14,8 % ), de la mode et des accessoires (10,9 % ), et de la décoration/bricolage (10,9 % ).  On trouve un système de paiement sécurisé sur 71 % des sites, de ce nombre 55 % utilisent le système SSL (Secure Socket Layer).

On n’en est pas à la première ironie du réseau dans lequel nous évoluons.  La semaine dernière se tenait à San Francisco la conférence «Internet Content ‘99» destinée, on l’aura compris, à faire le point sur la question des contenus véhiculés sur Internet.  Premier événement consacré exclusivement aux besoins des producteurs de contenus, annonçait-on.  Plus de 80 conférenciers, et non des moindres, comme Robert Wussler (co-fondateur de la chaîne CNN), Eric Brewer (chercheur principal chez Inktomi), Jakob Nielsen (spécialiste de la convivialité technologique dont nous vous parlons souvent dans ces chroniques), Dan Farber (v.-p.  et rédacteur en chef de ZDNet), et bien d’autres.  Et dans le détail, de quoi tout ce beau monde a-t-il jasé? Difficile à dire car tout ce que le site Web de la conférence propose c’est quelques extraits en format audio Windows Media Player.  Pour une conférence consacrée au contenu, on se serait attendu à plus.

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 Beau détour
En quelques pas de deux vers Dancescapes de Narinder Dogra, des photos de danse en divers contextes, et de belles cybercartes postales à envoyer.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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