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Les Chroniques de Cybérie
15 juin 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

15 juin 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Kosovo : la fin ou le début?
Le Zip qui zappe
L’«anglo nouveau» est arrivé
Sondages en période électorale
Investissez, mais ne créez pas trop d’emplois!
Suivi «syndical»
Lectures rapides
En bref...
Beau détour

 Kosovo : la fin ou le début?
La fin des frappes, le début d’une longue «occupation», le positionnement stratégique des Russes, le partage des zones d’influence, la reconstruction sélective et onéreuse, les nouveaux réfugiés, les règlements de comptes, le rôle de l’UCK...  on en a encore pour longtemps.  Les découvertes, aussi, comme ces charniers et ces fosses communes que les troupes de la KFOR trouvent ici et là sur le territoire kosovar.

Une fois l’urgence passée, on analyse certains volets de cette opération qui nous ont échappé.  Par exemple, la guerre de l’information, sur le terrain et auprès de la population serbe, qu’ont livrée les forces de l’OTAN.  Je vous suggère «Les Psyops de l'Alliance» sur le site militaire suisse CheckPoint, un texte révélateur sur les «opérations psychologiques» et médiatiques qui ont été menées au plus fort des frappes.  Des stations de radio et de télévision volantes et des dizaines de millions de tracts lancés du haut des airs faisaient partie de l’arsenal.

Puis, les motifs de toute l’opération.  On les disait humanitaires (la défense des sans défense), mais n’y aurait-il pas une volonté de stabilisation économique à long terme, et dans un contexte de développement de nouveaux axes commerciaux pour l’Europe.  Notre collègue ARNO pose la question, «Où est passé le huitième corridor?».  Nombreux textes de référence à l’appui, on apprend l’existence de trois corridors de transport pan-européen (Pan-European Transport Corridors) s’inscrivant dans un projet plus global de développement des anciens pays du bloc soviétique, et leur intégration à l'économie européenne.

Et d’autres questions, aussi.  «Pourquoi avoir totalement occulté l'importance économique de ce conflit? Les démocraties sont-elles si faibles qu'il faille un alibi purement humanitaire, l'argument du développement humain de tout un continent serait-il apparu, à nos yeux, moins légitime? Pourquoi présenter les travaux qui commencent en ce moment en Albanie comme une “reconstruction” et un soutien pour “bons et loyaux services”, alors qu'il ne s'agit que du début du corridor VIII, conçu et financé de longue date? Pourquoi dire : “si les Serbes veulent des crédits pour leur reconstruction, ils doivent se débarrasser de Milosevic”, alors qu'en réalité, «nous avons besoin, pour notre propre développement, de construire des infrastructures en Serbie et, pour en assurer la viabilité, nous devons nous débarrasser de Milosevic” (c'est le problème exactement inverse)?»

Eh oui, on en a encore pour longtemps à parler de ce conflit.

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 Le Zip qui zappe
Aïe! C’est ce qu’a probablement dit John Burgman, responsable des services informatiques de la Société ontarienne d'assurance-dépôts lorsqu’il s’est rendu compte que 25 000 fichiers Word, Excel et PowerPoint du système de la société s’étaient volatilisés.  Le Globe and Mail rapportait en effet samedi dernier que la SOAD et bon nombre d’autres entreprises et organismes avaient été touchés par ExploreZip, un virus du type «cheval de Troie» qui se propage par courrier électronique ou par échange de fichiers et s’attaque aux plate-formes Windows 95, 98 et NT.  Les utilisateurs de Mac ne sont pas à l’abri s’ils utilisent une plate-forme d’émulation PC.

Modus operandi.  Vous recevez un message par courrier électronique et un fichier joint nommé zipped_files.exe (laissant croire que votre correspondant a utilisé le format de compression ZIP pour grouper et comprimer des fichiers).  Si vous ouvrez ce fichier, vous lancerez l’application destructrice.  D’après le centre de coordination du Computer Emergency Response Team (CERT) de l’Université Carnegie-Mellon , organisme de surveillance des infections virales informatiques, le ExploreZip cherche sur un poste de travail ou un réseau local toutes les extensions de disques durs (de C à Z).  Il repère les fichiers de type .doc, .xls, et .ppt, les efface et laisse en lieu et place un fichier de 0 octet.  Le virus se reproduit automatiquement; si votre système est infecté et que vous répondez à un courrier électronique, vous communiquerez la bombe logique à votre correspondant.

Parmi les entreprises les plus touchées, News.Com souligne le fabricant aéronautique Boeing, PricewaterhouseCoopers, Microsoft, General Electric, Credit Suisse First Boston.  Des dégâts auraient aussi été enregistrés entre autres à la chaîne de télévision NBC, aux bureaux de la Banque mondiale, chez les fabricants Dell et Compaq.

La police fédérale américaine, le FBI, enquête «agressivement» sur cette plus récente vague d’infections qui porte des caractéristiques nouvelles selon Wired.  La plupart des virus, vers et chevaux de Troie sont écrits en langage de programmation C, C++ ou en langage assembleur.  Explore.Zip est écrit en langage Delphi, un dérivé du langage Pascal (populaire dans les années soixante).  La chaîne ABC News souligne que mêmes certaines personnes proches de l’underground informatique (virus exchange - VX) ont été prises par surprise quand Explore.Zip a fait son apparition.  On reconnaît cependant deux choses : ce n’est pas l’oeuvre d’un amateur, et Explore.Zip a été conçu pour «faire mal».

Mais une petite entreprise canadienne a vite réagi à l’infection.  FastLane Technologies a développé un petit utilitaire d’éradication de Explore.Zip et l’offre sans frais depuis son site Web.

On rappelle donc les consignes d’usage : vous munir d’un bon logiciel de détection et d’éradication des virus (mises à jour fréquentes), et ne pas ouvrir les fichiers exécutables (.EXE) qui vous sont transmis par courrier électronique.

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 L’«anglo nouveau» est arrivé
C’est ce que proclamait le quotidien The Montreal Gazette récemment dans une série d’articles basée sur des données démographiques et qui tendent à prouver que la population anglophone du Québec (environ 10 %, pour Montréal 18 %) s’intègre mieux au milieu francophone, parle davantage le français, s’associe plus à l’esprit de la collectivité.

Mais avouons que certaines choses ne changent pas.  Mike et Kiki Calomiris, propriétaires d’un studio de photo, ont reçu un avis de l’Office de la langue française les enjoignant de «bilinguiser» leur site Web pour se conformer à l’article 52 de la Charte de la langue française.

Ils alertent les médias anglophones : The Montreal Gazette tire une première salve.  Puis, c’est le Montréalais (de l’ouest de l’île) Matt Friedman qui signe un article pour le service Wired News.  The Gazette (dans lequel écrit également Friedman), relance en page éditoriale le 9 juin, The Globe and Mail, quotidien torontois, traite de l’affaire quelques jours plus tard, et le bal est reparti.

L’affaire est identique à celle qui défrayait nos chroniques il y a deux ans et pour l’essentiel, les positions demeurent inchangées, la nôtre aussi.  «Il y a eu ici détournement de débat.  Ce qui est désolant c'est que le détaillant intimé fasse reposer ses doléances envers l'OLF uniquement sur la question de la langue et non sur la nature de l'Internet.  La presse anglophone montréalaise a évidemment renchéri, trop heureuse de revenir sur le sujet d'une loi qu'elle n'a jamais acceptée, d'une majorité qu'elle continue de mépriser, d'un sentiment d'insécurité et de persécution qu'elle continue d'entretenir chez sa clientèle.»

En complément de lecture, notre conclusion en juillet 1997.

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 Sondages en période électorale
Décidément, certains dossiers ont l’heur de refaire surface, dont celui de la publication de résultats de sondages en période électorale.  Lors de la campagne fédérale de 1997, la question de la publication des résultats de sondages avait été débattue au Canada, mais aussi en France à la faveur des législatives.  La dimension Internet était évidemment au centre de la question.

Prise deux.  À l’occasion des élections européennes, deux publications défient l’interdiction dont dispose la Loi de 1977 sur «la publication, la diffusion et le commentaire de tout sondage» ayant un rapport direct avec l'élection «pendant la semaine qui précède chaque tour de scrutin ainsi que pendant le déroulement de celui-ci».  Une des deux publications, Paris-Match, a hébergé les données chez un prestataire de services gratuits américain, Geocities, question de prendre ses précautions.

Au Canada, le parti au pouvoir a proposé cette semaine des amendements à la Loi électorale, le projet de loi C-83, et un de ces amendements viserait à interdire la publication des résultats de sondages dans les 48 heures précédant la fin du scrutin lors d'élections fédérales.  En son article 328, premier alinéa, le projet de loi se lit comme suit : «Il est interdit à toute personne de faire sciemment diffuser les résultats - non diffusés auparavant - d'un sondage électoral dans une publication périodique, à la radio, à la télévision ou sur le réseau communément appelé Internet [sic] la veille du jour du scrutin et le jour du scrutin, jusqu'à la fermeture de tous les bureaux de scrutin.»

«Censurer au lieu de réformer», c’est l’éditorial de Michel Venne dans le quotidien Le Devoir où celui-ci rappelle que «L'interdit est limité à une courte période mais toute tentative de la part de l'État de museler les médias d'information représente un danger pour la démocratie.  En mai 1998, la Cour suprême du Canada avait d'ailleurs invalidé, au nom de la liberté d'expression, une loi de 1993 qui prohibait la publication de sondages dans les 72 heures précédant la fin du vote.  L'argument principal de la cour était que l'interdiction transmet le message général que les médias peuvent être empêchés par le gouvernement de publier de l'information factuelle.  Aujourd'hui les sondages, demain quoi?»

Même sentiment à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec qui affirme que «Ce projet de loi constitue une menace à la liberté d’expression et est d’autant plus étonnant que, dans son jugement, la Cour suprême avait statué que l’interdiction de tout sondage constituait une "atteinte très grave à la liberté d'expression de tous les Canadiens".» De plus, la FPJQ souligne l’ironie de la portée de l’amendement proposé.  «La FPJQ est également inquiète du fait que la période d’interdiction de 48 heures s’appliquerait tant aux nouveaux sondages qu’aux sondages déjà publiés.  La FPJQ croit qu’il est inacceptable que des informations puissent être publiées légalement et légitimement le samedi et que la publication des mêmes données devienne illégale le lendemain.  Les journalistes qui rédigent des bilans de campagne dans les 48 heures précédant le scrutin devraient alors faire comme si des éléments d’information importants et déjà publics n’avaient jamais existé!»

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 Investissez, mais ne créez pas trop d’emplois!
Eh oui, on a bien lu.  Les officiels du comté de Washington (région de Portland, Oregon) accueillent à bras ouverts le nouveau projet du fabricant de microprocesseurs Intel qui prévoit au cours des quinze prochaines années des investissements de 12,5 milliards de dollars.  Intel recevra du comté, pour cette période, des abattements fiscaux de 200 millions de dollars.  De plus, le fabricant compte créer 1 000 nouveaux emplois qui viendront s’ajouter à son effectif de 4 000 employés déjà présents dans le comté de Washington.  Il devra cependant verser une «taxe à la croissance» de 1 000 $ par emploi par année pour chaque emploi en sus du millier prévu.

C’est le journal en ligne SiliconValley.Com qui analyse la logique derrière cette façon peu orthodoxe de procéder, une première en Oregon, probablement un cas unique au monde.

C’est que les responsables politiques estiment qu’une croissance trop rapide de la main-d’oeuvre locale exerce une pression indue et dispendieuse sur le réseau scolaire, l’infrastructure routière et l’ensemble des services publics.  De plus, l’Oregon tient à préserver ses espaces verts de l’expansion urbaine tentaculaire.  L’imposition de cette taxe à la croissance pourrait faire école selon les responsables du comté de Washington qui y voient une méthode appropriée de gérer le développement, tout en maintenant les acquis sociaux et environnementaux.

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 Suivi «syndical»
Le communiqué de la centrale syndicale Force ouvrière sur la surveillance des activités en ligne du personnel des organismes et entreprises, dont nous déplorions l’absence la semaine dernière, est maintenant disponible sur le site de FO. 

Il s’agit d’un sujet important en raison de l’augmentation croissante de l’utilisation du réseau en milieu de travail et, à juste titre, FO estime qu’«il s'agit avant tout de protéger les salariés de tout risque d'aliénation, qui plus est dans une période où le stress est de plus en plus répandu et où la frontière entre travail et vie privée est de plus en plus floue.» La centrale entend porter la question à l’attention du ministère français du Travail.

Comme le souligne Monique Fréchette dans son article «Une éthique des inforoutes en milieu de travail» (paru dans le Journal du Syndicat de la fonction publique du Québec de juin 1999), «Dans un tel contexte, où les fautes commises peuvent conduire à des sanctions allant jusqu'au congédiement, il est primordial d'élaborer des règles claires.  Les travailleurs et les travailleuses devraient être informés des attentes de leur employeur, des limites permises dans l'utilisation personnelle et professionnelle du matériel informatique.» Rappelons que selon des données de 1997, 98 % des sociétés inscrites sur la liste Fortune 1000 offraient à une partie de leur personnel et à des degrés divers l'accès à l'Internet; près de 40 % de celles-ci ne disposaient d'aucune politique régissant l'utilisation de l'accès au réseau durant les heures de travail; plus de 15 % admettaient avoir constaté des utilisations peu appropriées.

Un autre dossier syndical dont nous traitions la semaine dernière, celui de la poursuite éventuelle en recours collectif de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) contre les éditeurs de quotidiens.  On nous apprend que les avocats mandatés par la Confédération des syndicats nationaux (CSN) étudient toujours le dossier et que l’on peut s’attendre bientôt à une annonce.  L’AJIQ entend réclamer des dommages et intérêts de plus de 30 millions de dollars aux entreprises de la presse écrite du Québec pour réutilisation de leurs textes sous forme électronique. 

À cet égard, soulignons qu’en mars dernier, la journaliste et écrivaine torontoise Heather Robertson a reçu le feu vert d’un tribunal qui a estimé recevable une poursuite en recours collectif contre la chaîne de journaux Thompson Canada.  Au centre du litige, ici aussi, se trouve la question des droits de reproduction électronique (cédéroms, bases de données, sites Web) des textes des journalistes indépendants.  Madame Robertson exige 50 millions de dollars en compensation et 50 millions de dollars en dommages exemplaires au nom des journalistes indépendants lésés par les journaux de la chaîne Thompson, dont le quotidien torontois The Globe and Mail.

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 Lectures rapides
«Où va le CRTC?» C’est la question que pose Marc Raboy dans Le Devoir suite à la décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes de ne pas réglementer Internet et les nouveaux médias.  M. Raboy se dit inquiet de cette décision qui, selon lui, reflète une très courte vue.  «Le vrai sens du rapport du CRTC sur les nouveaux médias est que le conseil continuera à veiller aux intérêts des industries de communication et qu'il interviendra au besoin pour protéger leurs intérêts, selon les pouvoirs que lui confie la loi.  [...] Cette approche dissimule encore le fait que l'agence de réglementation veut favoriser la création dans Internet d'un marché sans entrave, où tout produit qui trouve “preneur” aura sa place, où tout aura besoin de parrain économique ou politique afin de survivre.»

Dans le magazine Pour la science, «La sécurité sur l'Internet», un dossier en quatre parties qui traite des pirates du Net, de la cryptographie, et des transactions électroniques.  Nous attirons votre attention sur le texte de Philip Zimmermann, éminent spécialiste et auteur du programme de chiffrement PGP (Pretty Good Privacy).  «Aujourd'hui, les meilleurs systèmes de cryptographie sont supérieurs aux meilleures méthodes de cryptanalyse connues.  Bien sûr, la cryptanalyse viendra à bout des nouveaux systèmes, mais de nombreux informaticiens estiment que l'écart entre les méthodes de chiffrement et les méthodes de “cassage” se creusera progressivement.  Je partage cette opinion : la cryptographie civile a grandi dans les universités et dans les entreprises privées, et elle a rattrapé la cryptographie militaire.  D'ailleurs, les militaires américains ont rendu public leur système de chiffrement Skipjack, qu'ils avaient mis au point en secret.  Selon une étude d'Eli Biham, cet algorithme serait moins sûr que les meilleurs algorithmes universitaires.  Comme le réseau Internet, la cryptographie est sortie du giron militaire.  Souhaitons-lui une croissance aussi remarquable!»

En complément de lecture, «Un million de clés sous le paillasson» de Francis Pisani qui nous parle d’un nouveau logiciel, Arcot, destiné à tromper les «hacktivistes».  «La technique ressemble à celle des avions militaires qui jettent des milliers de feuilles de papier métallisé pour confondre les radars.  Les responsables d'Arcot préfèrent une métaphore plus domestique et suggèrent que les méthodes traditionnelles de protection utilisent des clés pratiquement inviolables mais dont l'utilisateur garde souvent une copie dans son ordinateur ou sur son bureau ce qui équivaut à leurs yeux à laisser la clé de la maison sous le paillasson.  Leur technologie consiste plutôt à "laisser un million de clés sous le paillasson alors que seul l'intéressé sait laquelle est la bonne".»

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 En bref...
Le courrier électronique non sollicité (spam) en hausse.  Comme si on ne le constatait pas nous-mêmes, un sondage du Gartner Group pour le compte de Bright Light Technologies mené auprès de 13 000 répondants révèle que 90 % d’entre eux reçoivent des courriers non sollicités au moins une fois par semaine, et que près de la moitié en reçoivent plus de six fois par semaine.  C’est 13,5 % des répondants qui estiment que les gouvernements devraient intervenir, mais les trois quarts estiment que les fournisseurs d’accès devraient prendre des mesures pour contrer les spammeurs.  Précisions ici que le commanditaire du sondage, Bright Light Technologies, commercialise une service d’intervention contre le spam, Bright Mail, destiné aux fournisseurs d’accès et avait peut-être intérêt à «suggérer» des solutions qui responsabilisaient ces derniers.  Récapitulation dans USA Today, et description du phénomène par Éric Labbé.

Un des principaux freins au commerce électronique serait la «lenteur du réseau».  C’est ce qu’affirme Kurt Bertone, premier responsable technique chez Nortel Europe.  Mais Bertone dit que ce n’est pas seulement la bande passante qui serait à blâmer, mais parfois les serveurs qui sont débordés, ou les postes de travail un peu vétustes qui n’arrivent plus à traiter les contenus «enrichis» qu’on trouve sur le Web.  L’industrie vante trop ses produits et il en résulte un décalage entre les attentes et la réalité dit Bertone :  «Il y a un seuil, différent pour chaque personne, mais les gens franchissent un point de non retour, vient un moment où ils se disent que ça ne marche pas, et qu’ils en ont assez.» Nortel estime à 2,5 milliards d’heures le temps passé par les internautes en 1998 à attendre le chargement de pages Web.

Réduction du nombre de fournisseurs d’accès, stratégies diverses de services à valeur ajoutée, redevances sur les activités de commerce électronique.  Voilà en bref l’avenir du secteur de l’accès en Europe selon la firme Analysys qui vient de publier un rapport dressant le portrait d’une industrie qui est en phase de consolidation.  Les auteurs affirment qu’il y a un trop grand nombre de concurrents qui cherchent à s’accaparer une part du marché.  Ils sont, en outre, mal outillés pour se soumettre à une discipline de marché, ce qui entraîne une chute des tarifs et une course effrénée aux services à valeur ajoutée (design Web, intégration de services, commerce électronique).  D’après Philip Lakelin, «L’industrie traverse des cycles parallèles de fragmentation et de consolidation.  De nouveaux acteurs font leur entrée sur le marché pour profiter du pic de croissance, et ceux qui y sont déjà tentent de faire agir l’effet levier des économies d’échelle par des fusions et des acquisitions».  Bilan : il faudra innover pour se maintenir.

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 Beau détour
Cette semaine, un portfolio sur Web, celui d’Isabelle Cardinal, illustratrice et designer graphique.  Ne ratez surtout pas la section des photomontages.

Sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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