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Les Chroniques de Cybérie
8 décembre 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

8 décembre 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Vent de grèves sur le réseau
AOL rassure le personnel de Netscape
Une génération d’accros au Net?
An 2000 : des inquiétudes au Canada,
en France et ailleurs
Tous pareils?
En bref...
Lectures rapides
Beau détour

 Vent de grèves sur le réseau
En Espagne, les utilisateurs du réseau convenaient en septembre dernier de réduire de moitié leur temps de connexion au réseau.  Le motif : la tarification au temps d’utilisation des appels téléphoniques locaux, par la compagnie de téléphone Telefonica, jugée trop onéreuse et s’ajoutant aux frais de connexion Internet.  Fin octobre, c’est en Italie où les utilisateurs boycottent le réseau pendant 24 heures en guise de protestation contre Telecom Italia, là aussi, contre la tarification au temps des appels téléphoniques locaux.

En Allemagne, mouvement de boycott et de protestation contre Deutsche Telekom aussi sous le thème «Utilisateurs contre profiteurs» le 8 novembre dernier.  Dans la foulée, des mouvements de protestation semblables en République tchèque, et en Pologne.  Aux États-Unis, AT&T signale qu’elle pourrait hausser ses tarifs pour être en mesure de continuer à offrir ses services, au grand mécontentement des utilisateurs et des groupes de défense des consommateurs.

Finalement, le mouvement gagne la France et l’ADIM, l’Association des internautes mécontents, appelle à une journée de boycott de France Telecom pour le dimanche 13 décembre.  Solidaire de l’action de l’ADIM en France, le groupe Internet Moins Cher (IMC).  Les Français seront joints ce jour-là dans leur action par les internautes britanniques, eux aussi excédés par les coûts des la tarification au temps des connexions téléphoniques.

Les revendications : mise en place d’un forfait tout compris pour les connexions Internet; extension temporelle de Primaliste Internet (forfait qu’on dit avantageaux pour les internautes); lancement d’une véritable politique de développement d'accès rapide à l’Internet (câble, ADSL, etc...); baisse des tarifs d’Interconnexion de France Telecom.

On l’aura compris, c’est une question d’argent.  Selon l’OCDE, chiffres de 1997 par unité normalisée de 20 heures par mois, le prix combiné de la communication téléphonique et de l’accès Internet est le moins cher au Canada, soit un peu plus de 20 $ US.  En France, le prix pour la même durée de connexion dépasse les 52 $, monte à 65 $ au Royaume-Uni et en Belgique, à 75 $ en Suisse, pour ne pas parler du Mexique où il atteint 95 $.  On comprendra la grogne de nos amis européens.

On se l’explique aussi quand on analyse les recettes par employé des entreprises publiques de téléphonie.  La Suisse arrive, après le Japon, au deuxième rang mondial (400 000 $ US par employé), l’Allemagne au septième (210 00 $), la France au treizième (190 00 $), la Belgique au quinzième (180 000 $), le Canada au vingt- quatrième rang (150 000 $).  La moyenne pour les pays de l’OCDE est d’environ 200 000 $ US.

En superposant ces deux ensembles de données, on constate que les services publics de téléphonie les plus «rentables» sont ceux qui exigent le plus des personnes branchées au réseau.

Mais revenons en France, où France Telecom et Wanadoo (la filiale d’accès Internet) ont eu à faire face au mécontentement, le 18 octobre dernier, d’une partie de sa clientèle, et cette fois pour des questions de qualité du service.  Même phénomène sur AOL depuis une prise participation de Cegetel (Havas On Line, HOL) dans le capital d'AOL.  Le service d'accès Internet HOL a été suspendu et ses clients invités à migrer sur AOL. 

La question se pose sérieusement à savoir si le réseau, en France et ailleurs, est en crise.  D’une part, les économies envisagées par les administration publiques découlant de leur recours au réseau pourraient ne jamais se réaliser si les tarifs d’accès exorbitants sont maintenus.  D’autre part, les perspectives d’une économie nouvelle (dont fait partie le commerce électronique) pourraient être sombres si on ne permet pas au plus grand nombre d’avoir accès au réseau.  Il sera donc intéressant de mesurer l’impact de la grève française qui nous apparaît comme la plus importante ce jour.

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 AOL rassure le personnel de Netscape
Bien que l’ensemble des détails entourant la transaction d’achat de Netscape par America Online prendra des mois à arrêter, AOL entend bien fidéliser à sa cause les employés de Netscape.  À preuve, le président de AOL, Steve Case, a réuni les 2300 employés de Netscape dans un auditorium de la Silicon Valley et a offert à chacun une prime équivalente à un mois de salaire à la seule condition qu’ils ne quittent pas les rangs de Netscape avant que la transaction ne soit conclue.  De plus, Case a affirmé «Vous pouvez sans problème conserver vos chiens», évoquant ainsi une politique de Netscape qui permet aux employés de se présenter au travail avec leurs amis canins.

Autre manifestation des intentions de Case, sa lettre envoyée à un des principaux artisans du projet Mozilla, Jamie Zawinski.  Le projet de plate-forme ouverte Mozilla lancé par Netscape visait à décloisonner le code de programmation du fureteur Netscape et à le bonifier par l’apport de programmeurs indépendants.  À l’annonce de la transaction AOL/Netscape, Zawinski avait écrit un commentaire, «Fear and loathing on the merger trail», dans lequel il exprimait des craintes sur l’avenir du projet.  Case s’est voulu rassurant, Mozilla continue, l’envergure du projet dépasse celle de Netscape et d’AOL.  D’ailleurs, c’est cette semaine que Netscape lance le premier produit du groupe Mozilla, le noyau Gecko, une base de logiciel très performante (moins de 1 Mo) et multi plate-forme (Win, Mac, Linux) destinée entre autres aux accessoires réseau (voir plus bas).

Case vise ainsi à envoyer un signal clair : la culture d’entreprise très particulière de Netscape sera sauvegardée dans la mouvance provoquée par l’achat de l’entreprise.  Mais c’est aussi une tentative de conserver intact le bassin de personnel expérimenté dont dispose Netscape et de décourager les «chasseurs de tête» potentiels.  Aux États-Unis comme ailleurs, les entreprises du secteur de la technologie font face à une sérieuse pénurie de main-d’oeuvre compétente et se livrent une forte concurrence pour attirer et conserver les personnes de talent, fer de lance de leur réussite.

Même le fondateur de Netscape, Marc Andreesen, a prédit un avenir prometteur aux ex-employés de Netscape.  Reconnaissant que l’image de AOL dans le milieu des technologues est plutôt terne, sa force de marketing et son positionnement sur l’échiquier de l’industrie sont des gages de stabilité pour le personnel selon Andreesen.

L’achat par AOL signifie une participation de Sun Microsystems au développement des logiciels de Netscape.  Principal intérêt de Sun : les logiciels d’entreprises.  Les logiciels de navigation arrivent au deuxième rang des priorités car, tout compte fait, ils entraînent des revenus relativement faibles.  En revanche, les accessoires Internet, ces gadgets qui assureront l’ubiquité du réseau dans nos bureaux et foyers, constituent un nouvel axe de développement pour Netscape, toujours selon Andreesen.  Netscape avait peu d’intérêt à concevoir des logiciels d’applications pour les accessoires réseau, mais ces derniers cadrent dans la stratégie d’agrégation de services et de «tout à l’Internet» de AOL, d’où le lancement de Gecko.

Le personnel de Netscape est donc un maillon clé dans la stratégie de AOL.  À point nommé, le commentateur et stratège Gerry McGovern cite dans son billet hebdomadaire New Thinking une étude selon laquelle les entreprises qui ont un roulement de personnel de 10 % ou moins disposent d’un avantage important, sur le plan de la fidélisation de leur clientèle, sur leurs concurrents qui ont un taux de roulement de 15 % ou plus.

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 Une génération d'accros au Net?
Du moins, Internet est perçu comme une nécessité par près de la moitié des utilisateurs du réseau selon un récent sondage mené aux États-Unis par la firme Roper Starch Worldwide pour le compte de America Online.  Effectué en juillet et août derniers auprès de 1001 répondants de 18 ans et plus, le sondage n’a recensé les opinions que de personnes ayant accès au réseau depuis leur foyer, caractéristique de plus en plus fréquemment imposée dans ce genre d’exercice.

C’est donc 44 % des répondants qui estiment qu’Internet est presque devenu pour eux une nécessité, et 77 % qui disent que le réseau a contribué à leur qualité de vie.  L’effet est tel que 80 % des personnes interrogées ont dit avoir suggéré à des proches de s’abonner à un service d’accès.  Chez les 50 ans et plus, 56 % des répondants disent que leur accès Internet leur manquerait si on leur retirait, point de vue partagé par seulement 47 % des 18/24.

Chez les gens d’affaires, 51 % disent privilégier la communication par courrier électronique, 35 % préfèrent le téléphone et seulement 5 % le courrier ordinaire. 

Au cours des 12 derniers mois, 57 % des nouveaux utilisateurs étaient en fait des «utilisatrices», laissant présager un rétrécissement de l’écart hommes/femmes dans la population du réseau que les auteurs de l’étude estiment maintenant (aux États-Unis) à 53/47.

À l’égard des incidences d’Internet sur la société, 75 % des répondants se disent «très» ou «passablement» intéressés par ces questions et le traitement qu’en font les médias spécialisés; 73 % prévoient des effets sur l’éducation, 64 % sur le milieu de travail, et 47 % sur les médias et le divertissement.  Les auteurs soulignent que, en ce qui concerne les effets sur le milieu de travail, c’est 71 % des femmes qui estiment qu’Internet aura une influence de changement, opinion partagée par seulement 58 % des hommes.

Une petite séance de bavardage en ligne? Le choix d’un partenaire s’est porté majoritairement sur le président Bill Clinton.  Suivent Bill Gates, Jean-Paul II et Hillary Clinton.

Selon le président d’America Online, Bob Pittman, AOL vise à rendre Internet aussi présent dans la vie quotidienne que le téléphone et la télévision, et les résultats du sondage indiquent que, globalement, tout se passe plus rapidement que prévu.

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 An 2000 : des inquiétudes au Canada,
en France et ailleurs

Le Bureau du Vérificateur général du Canada se dit inquiet de l’état de préparation de l’administration fédérale au passage à l’An 2000.  Dans son plus récent rapport déposé la semaine dernière à Ottawa, le BVG dit craindre «que certains services essentiels du gouvernement soient interrompus au début de l'an 2000» en raison du bogue du millénaire.

Ce rapport d’étape porte sur l’état de préparation de services comme les fonctions d’assistance et de soutien d’urgence de la Défense nationale, la prestation des services de sécurité du revenu, les services frontaliers des douanes pour les marchandises commerciales et les services d'application de la loi par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Se sentant interpellé, le Secrétariat du Conseil du Trésor a répliqué en affirmant que le degré moyen de préparation à l’an 2000 dépasse désormais les 70 % au gouvernement du Canada et que le gouvernement fédéral déploie tous les moyens dont il dispose pour protéger les Canadiens et les Canadiennes contre le bogue de l’an 2000.

Problème de ressources humaines et de roulement de personnel? C’est ce qu’affirme le BVG pour qui «le manque de ressources techniques continue d'exposer tous les projets de préparation à l'an 2000 à des risques importants.  Même si les ministères signalent que les taux de départs se sont stabilisés depuis la signature de la convention collective des spécialistes de l'informatique du gouvernement, le roulement du personnel s'est poursuivi [...] De plus, la convention collective des spécialistes de l'informatique du gouvernement viendra à échéance en 1999, alors que les travaux liés à l'an 2000 seront encore essentiels.» Bel argument de négociation pour les spécialistes.

En France, lisait-on dans le journal Le Monde, début de polémique sur le trafic aérien.  «Pour éviter tout risque lié au bogue de l'an 2000, “il est de plus en plus probable qu'il n'y aura pas d'avions le 1er janvier 2000", a estimé Dominique Strauss-Kahn [ministre de l'Économie, des Finances et de l’Industrie].  Si tel est le cas, “ce sera une décision prise au plan mondial après concertation entre toutes les autorités de tutelle de l'aviation civile” a ajouté Christian Pierret [secrétaire d'Etat à l'Industrie].  Ces propos ont provoqué une réaction immédiate de la direction générale de l'aviation civile (DGAC).  Les avions pourront parfaitement voler ce jour-là, mais “chaque compagnie décidera de ce qu'elle fait”, en fonction de l'état de préparation des différents acteurs du secteur, a précisé Dominique Alvarez, chargé de mission “an 2000” à la DGAC».

De vives préoccupations font aussi surface ailleurs dans le monde selon l’agence Reuters qui dresse un bilan inquiétant de la situation.  Le docteur Ross Anderson du centre de recherche sur la sécurité informatique de l’Université de Cambridge prévoit une année 1999 difficile.  Bref, une année ponctuée par des nouvelles alarmistes concernant les pannes appréhendées des systèmes informatiques, puis en août ou septembre, un vent de panique qui amènera une ruée sur les stocks alimentaires et les billets de banque.

Mais l’agence Reuters précise qu’il y a d’autres dates à surveiller que le 31 décembre 1999.  Par exemple, le 1er janvier 1999, de nombreux logiciels de comptabilité tenteront d’établir un calendrier prévisionnel pour les prochains douze mois, et se buteront aux zéros de l’an 2000.  On parle aussi des séries de «9» successifs qui pourraient avoir des effets déclencheurs dans les systèmes d’horodatage des ordinateurs, comme le 9 avril 1999 (99e jour de l’année) et le 9 septembre 1999 exprimé sous forme de 9-9-99 dans plusieurs systèmes informatiques. 

Compléments d’information en français sur le site CCF 2000 et dans le répertoire international de n/e/tsurf.

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 Tous pareils?
La chroniqueure Françoise Mommens s’interroge sur le mimétisme qui affecte certains sites et se demande «Originalité où es-tu?». Elle commente la similarité des thèmes retenus pour les canaux et chaînes de deux importants sites québécois (économie, tourisme, musique) et pose la question «où est l’originalité dans tout cela?».

En fait, la question se pose pour à peu près tous les portails, ces sites que l’on souhaite des bretelles d’accès universelles aux inforoutes.  Comme on veut y mettre de tout, tous finissent par y mettre les mêmes choses.  Quand à la personnalisation des pages de départ, peu d’utilisateurs modifient les paramètres de leurs fureteurs, encore moins configurent «leur» portail en fonction de leurs intérêts.  Le «mon Yahoo!», ton «Excite» et son «Netcenter» n’a pas la vogue, c’est établi et appuyé par les chiffres.

Dan Gillmor du Mercury News préconise un régime minceur pour les portails et propose l’idée selon laquelle il vaut mieux se concentrer sur une seule galaxie que tenter de couvrir l’univers.  En clair, faire moins c’est faire plus, et certains diraient mieux.  Gillmor voit venir une spécialisation des portails et cite trois exemples de pages de départ, dont la page Navigator, celle qui est servie aux fureteurs des journalistes du New York Times depuis leur intranet.  Sans renier l’importance des mégasites, Gillmore conclut que l’adage «Small is beautiful» prend une nouvelle signification sur le Web.

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 En bref...
Trente millions d’abonnés au service de courrier gratuit Hotmail, vingt millions depuis janvier seulement.  Propriété de Microsoft, le service permet de recevoir et d’envoyer du courrier électronique, où que l’on soit, depuis son site Web.  Hotmail devient donc le plus important service de courrier gratuit, mais a dû faire face la semaine dernière à un problème technique, certains des envois des abonnés étaient transmis à répétition.

L’année a été bien longue, semble-t-il.  Trois semaines avant qu’elle ne s’évanouisse dans la poussière des temps, déjà une rétrospective des faits marquants de 1998 dans l’univers réseau, gracieuseté de n/e/tsurf.  C’est en 36 rubriques que sont recensés ces temps forts, ces événements, ces naissances de tendances.

L’avenir de la diffusion d’information par courrier électronique est analysée dans le numéro en ligne du Online Journalism Review.  Matt Welch scrute quelques exemples, dont celui de This is True, collection bigarrée de nouvelles diffusée par Randy Cassingham à plus de 156 000 abonnés par courrier électronique.  Pour sa part, le chroniqueur Steve Outing est surpris que les médias traditionnels n’adoptent pas cette formule car elle est efficace et économique.  De nouveaux outils et services de diffusion, bientôt disponibles, pourraient renverser cette tendance.

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 Lectures rapides
Dominées cette semaine par la politique.  Les sondages donnaient le Parti Québécois gagnant à l’élection de la semaine dernière.  Mais la marge entre les prévisions des sondeurs et la réalité du vote en aura surpris plus d’un.  «L’élection et le vingtième sondage» par Pierre Drouilly soulève des questions intéressantes.  «Plusieurs explications de ce qui s’est passé lundi ont par ailleurs déjà été avancées [...] Tout cela est possible, ou vraisemblable, mais on aimerait avoir le soupçon du reflet de l’ombre d’un début de preuve de ces explications [...] Tout ce que nous pouvons dire, quelques heures après le vote, c’est que cet échec des sondages est une puissante incitation à réfléchir davantage sur l’étude de l’opinion publique de manière à ne pas commettre, dans l’avenir, les mêmes erreurs que dans le passé.»

Dans la première entrevue qu’il accorde à un magazine canadien depuis 1993, l’ex-Premier ministre canadien Brian Mulroney se confie à Michel Vastel.  En préambule, Vastel écrit «Toujours aussi préoccupé de sa place dans les livres d'histoire, Brian Mulroney surveille tout ce qui se dit et s'écrit à son sujet.  C'est ainsi que, lors de notre entretien, il me remet une étude rédigée par deux professeurs de l'Université McGill, Tom Velk et Al Riggs: “Mulroney en chiffres : le meilleur premier ministre depuis Louis Saint-Laurent”, lit-on en couverture.  “Et devinez lequel est le pire?” lance Mulroney dans un grand éclat de rire!»

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 Beau détour
Cette semaine, c’est la collection Pêcheurs d’images qui retient notre attention.  Découvrez la passion de Philip Plisson, marin photographe.  Un site exceptionnel.

Sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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