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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 10 novembre 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 10 novembre 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Ouragan Mitch
Netscape, quel rapport?
Internet au Québec : nouveau sondage
Internet en France : nouvelles données
Fonds de l'autoroute de l'information 98/99
Le réseau de pornographie Wonderland
continue de défrayer la manchette
Le courrier électronique, version grand écran
Beau détour

 Ouragan Mitch
La majeure partie de l'Amérique centrale est déclarée zone sinistrée après l'itinéraire sinueux emprunté par l'ouragan Mitch.  Trente mille morts et disparus, trois millions de sinistrés, les récoltes dévastées, et aussi une opération de secours sans précédent.

Des à-côtés troublants, aussi.  Comme ces mines anti-personnel, lourd héritage des nombreux conflits régionaux, qui refont surface après les inondations et les coulées de boue provoquées par les pluies diluviennes.  Sur le service Yahoo Actualités, section internationale, on lisait qu'au Nicaragua «le gouvernement de droite a même accepté, non sans réticences, l'aide médicale proposée par Cuba, à condition que le régime castriste utilise ses propres hélicoptères pour amener ses médecins».  Comme si dans de telles circonstances il fallait se poser des questions sur l'origine de l'aide offerte, et demander à un pays sous embargo américain depuis trente ans d'en faire davantage.

Toujours au Nicaragua, on apprend l'expulsion d'une américainequi travaillait pour le compte d'une compagnie basée à Washington et qui gérait certains volets d'un programme de coopération antérieur aux récentes catastrophes.  Julie Noble, 56 ans, vivait au Nicaragua depuis six ans

La semaine dernière, Madame Noble a sévèrement critiqué les mesures prises par le gouvernement du président Arnoldo Aleman pour venir en aide aux victimes.  Elle affirmait, dans un paragraphe d'un message transmis par courrier électronique, que le président Aleman était en état d'ébriété avancée lors d'une visite dans une région sinistrée, et qu'il s'objectait à l'aide en denrées qui pourrait nuire à ses propres intérêts commerciaux. 

Initialement, le courrier électronique était destiné à un ami aux États-Unis qui lui demandait comment faire parvenir des dons aux victimes nicaraguayennes.  Cet «ami» a fait suivre le courrier à une longue liste de donateurs potentiels.  L'un d'eux l'a à son tour fait suivre au frère du président Aleman qui vit au Wisconsin qui, lui, l'a transmis par télécopieur à son frère.  La boucle était bouclée.  Convoquée au bureau du président, elle s'est vue signifier un ordre d'expulsion.

On rappelle qu'en 1972, à la suite d'un violent tremblement de terre, le gouvernement avait été critiqué pour sa gestion de l'aide aux sinistrés, ce qui avait alimenté la grogne populaire et mené au renversement du président Anastasio Somoza par les forces sandinistes.

Mais ces incidents mineurs ne constituent en rien un obstacle à fournir, chacun à sa mesure, une aide aux populations sinistrées. Pour le Canada, nos collègues de Branchez-Vous! ont recensé certains organismes qui acceptent des dons.  En France, SOS MITCH a pour objet de développer toutes sortes d'actions et de missions visant à mieux faire connaître et à aider les victimes du cyclone Mitch.

L'organisme d'aide québécois Développement et Paix a lancé une campagne d'urgence en faveur des victimes de Mitch au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Salvador.  Développement et Paix, rappelons-le, travaille avec les groupes de base dans les pays où il est présent. 

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 Netscape, quel rapport?
La sortie de la version post-beta du fureteur Netscape version 4.5 s'est faite sans trop de vagues.  On perfectionne, on retouche, on peaufine, sans trop nous convaincre, en fait de moins en moins, d'actualiser nos «vieilles» versions

Élément nouveau, cependant, on est dans l'ère du Smart Browsing, le furetage intelligent, astucieux, qu'on essaie de nous vendre comme une «manière révolutionnaire de trouver plus rapidement et plus aisément ce dont on a besoin».  La version 4.5 de Netscape offre en effet cet élément dit du «What's Related», une fonctionnalité qui permet, depuis le site qu'on consulte, d'avoir accès à d'autres sites en rapport avec l'objet de notre consultation.  Mais quel rapport, et à quel prix? Voilà la question.

Sur le site Droit et nouvelles technologies, un article de Étienne Wery remet en question les pratiques de Netscape et de son nouveau fureteur.  Sous le titre «Protection de la vie privée sur le net : Netscape donne le mauvais exemple», Wery explique que «la dernière version de Netscape 4.5 fait des vagues : les réglages par défaut du browser envoient automatiquement à Netscape la liste des sites visités.  Ainsi, dès qu'un internaute visite un site politique, sexuel, ou délicat, Netscape est avisée de son passage et l'enregistre.  L'objectif est évidemment de dresser un profil de chaque utilisateur, et de pouvoir l'utiliser à des fins commerciales.» De moins en moins sympathique, Netscape.

Et le «What's related»?  Netscape utilise une méthode de concordance des mots clés du site que l'on consulte pour nous orienter vers d'autres sites semblables.  Mais pas n'importe quels sites.  Ceux choisis et déterminés par Netscape, souvent en fonction d'ententes commerciales.

Pour tester ce que Netscape affirme être le merveilleux outil, passons au labo.

Saisissez l'URL suivant : http://cgi.netscape.com/cgi-bin/rlcgi.cgi?URL= et après le signe «=» tapez un URL de votre choix.  Jugez par vous-mêmes de la pertinence des rapports établis, vous serez parfois étonnés des résultats.  Par exemple, comment expliquer que le site du ministère québécois de la Culture et des Communications, avec le très vaste mandat qu'on lui connaît, ne soit mis en relation avec aucun autre site? Aucun?

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 Internet au Québec : nouveau sondage
C'est jeudi dernier qu'étaient dévoilés les résultats détaillés du sondage RISQ/CEFRIO/BSQ «Internet : Accès et utilisation au Québec».  On y apprend qu'au printemps 1998, plus d'un ménage québécois sur dix (11 %) était branché à domicile, comparativement à 6 % en novembre 1996; plus du cinquième (22 %) des Québécois et Québécoises âgés de 16 ans ou plus utilisent Internet au moins une fois par mois.  Avantage des agglomérations urbaines sur les régions, maintien du profil «mâle, revenu élevé, scolarité supérieure», l'utilisation «fréquente» d'Internet varie également beaucoup selon le sexe, l'âge, le niveau de scolarité, le revenu familial et l'occupation.

En raison des nombreux sondages récents menés par divers organismes, les résultats de celui-ci étonnent peu.  En fait, les résultats étaient prévisibles, surtout que l'on avait livré en mai dernier les résultats préliminaires de ce coup de sonde.

Seul élément vraiment nouveau, on a mesuré le degré de satisfaction de la clientèle à l'endroit des fournisseurs de services.  Disons que ces derniers obtiennent de bonnes notes car dans l'ensemble, les répondants se disent très ou assez satisfaits de l'installation de la connexion résidentielle (85,8 %), du service d'aide aux usagers (76,1 %) et de la disponibilité des lignes d'accès (82,3 %).

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 Internet en France : nouvelles données
Attention, la France s'y met.  Par voie de communiqué, l'Association française des Fournisseurs d'Accès et de Services Internet (AFA) nous annonce qu'au 15 octobre 1998, les membres de l'AFA avaient ouvert 960 000 abonnements individuels (essayeurs et payants), représentant selon ses estimations 1,3 million d'utilisateurs.  Le marché de l'Internet en France aurait donc progressé de plus de 240 % en un an.  Dans un contexte d'équipement croissant des ménages, la demande devrait rester élevée au dernier trimestre, ce qui permet de penser qu'Internet maintiendra ce rythme de développement dans les mois à venir.

Toujours selon l'AFA, le trafic mensuel a connu quant à lui une progression de 266 %, passant de 3 millions d'heures estimées en septembre 97 à près de 8 millions d'heures de connexions par réseau téléphonique commuté en octobre 98.

Parallèlement, on apprenait de l'Agence France Presse la semaine dernière que Wanadoo, le service d'accès de France Telecom, venait à lui seul de franchir le cap des 400 000 abonnés, chiffre qui gonfle au rythme de 2 000 nouveaux clients enregistrés par jour.  C'est sans compter le lancement, le 23 novembre prochain, d'une trousse de connexion (cédérom de connexion Mac et PC, deux mois d'abonnement gratuit, manuel d'utilisation, encyclopédie multimédia Net Express, guide Gallimard «Internet, à quoi ça sert» et une sélection de cent sites utiles) qui vise un potentiel de 700 000 nouveaux clients.  Mais Wanadoo a dû faire face au mécontentement d'une partie de ses abonnés qui organisaient, le mois dernier, un boycott de 24 heures du fournisseur, alléguant la piètre qualité technique du service.

On prépare aussi une trousse de connexion chez Club Internet (présentement 170 000 abonnés), mais qui elle comprendra un modem de débit 56k.  Cette nouvelle offensive de marketing des fournisseurs d'accès français cadre avec la venue sur le marché d'ordinateurs «à moins de mille dollars», un fait relativement nouveau que la société IDC France documente en détails.

Il faudra donc bientôt mettre au rancart l'expression «retard français» car bien que le pourcentage de la population française qui soit branchée demeure inférieure, par exemple, à celle du Québec, la machine est en branle et le contexte propice.

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 Fonds de l'autoroute de l'information 98/99
Continuité et nouveauté pourraient résumer l'annonce des modalités du programme 1998/1999 du FAI. 

S'inscrivant dans la continuité, la ministre de la Culture et des Communications, Madame Louise Beaudoin, a annoncé l'octroi d'une somme de dix millions de dollars à la réalisation de différents projets, sur laquelle un million de dollars seront spécifiquement réservés par la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) au soutien à la production québécoise de contenus multimédias francophones (cédéroms). 

On entend aussi, conformément à la Politique québécoise de l'autoroute de l'information rendue publique le printemps dernier, mettre en place une gestion plus souple et plus simple, tout en s'assurant que les projets financés permettent d'atteindre des cibles précises.  Il sera désormais possible pour le Fonds de tenir des concours spécifiques, de faire des appels d'offres, d'offrir des subventions jumelant des fonds publics et privés, d'appuyer financièrement des organismes publics chargés de mettre en oeuvre certaines mesures proposées dans la Politique. 

La nouveauté vient de l'ajout d'un volet international au Fonds pour encourager la réalisation de projets répondant aux besoins particuliers de la coopération internationale et de la francophonie en matière d'autoroute de l'information, ainsi que de projets liés à des événements d'envergure internationale, à conditions qu'ils aient des retombées au Québec et favorisent le rayonnement international du savoir-faire québécois.  Une enveloppe d'un million de dollars est affectée au volet international du FAI.

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 Le réseau de pornographie Wonderland
continue de défrayer la manchette

Après les douzaines d'arrestations effectuées en septembre dernier, le réseau de pornographie juvénile Wonderland continue de défrayer la manchette.  Mais cette fois, ce n'est pas de pornographie dont il est question, mais bien d'une vague de suicides.  Selon l'agence AP, sur la trentaine d'arrestations effectuées aux États-Unis, quatre des citoyens américains impliqués dans le réseau international d'échange de matériel de pornographie juvénile se seraient donnés la mort, dont un pilote de l'armée de l'air à la retraite.

Selon Todd Mitchell du National Center for Missing and Exploited Children (centre national des enfants disparus et exploités), ces événements ne surprennent pas.  «Lorsqu'ils sont exposés, la perception qu'aura désormais d'eux la société les amène à choisir cette voie.  À leurs yeux, c'est la seule issue.»

Mais qu'arrive-t-il quand c'est un mineur qui est arrêté pour possession de matériel de pornographie juvénile, comme l'AP le rapportait la semaine dernière? Ce sont des techniciens en réparation qui ont découvert, dans le disque dur d'un garçon de 14 ans, ledit matériel et ont rapporté le cas à la police.  L'enquête se poursuit et on tente de déterminer si le garçon faisait partie, comme il le prétend, d'un réseau de mineurs échangeant du matériel pornographique.  Les procureurs se demandent aussi si l'accusé doit comparaître devant un tribunal de la jeunesse ou, vu le sérieux des accusations, devant un tribunal pour adultes. 

Commentant l'affaire, la professeure de psychologie pédiatrique Anita Hurtig de l'Université de l'Illinois à Chicago estime qu'il ne s'agit pas, à proprement parler, d'un acte criminel mais plutôt d'un «symptôme d'une pathologie plus sérieuse» qui ne serait que renforcée en jugeant le garçon devant un tribunal pour adultes.

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 Le courrier électronique, version grand écran
On apprend la sortie en salle aux États-Unis, le 18 décembre prochain, du film produit par la Warner Bros., «You've got mail» du réalisateur Nora Ephrom, mettant en vedette Tom Hanks, Meg Ryan, et...  le courrier électronique.  Comme placement promotionnel de produit dans un film, avouons qu'on peut difficilement faire mieux, le titre est identique au slogan publicitaire utilisé par le service America Online (AOL, 14 millions d'abonnés).  Mais l'idée n'est pas venue de AOL, dit-on, c'est Ephrom qui a proposé le titre, et la collaboration au scénario de AOL.

«You've got mail» est une reprise de «The shop around the corner», film tourné en 1940 qui raconte l'histoire de deux personnes qui, sans s'être jamais rencontrées, s'éprennent l'une de l'autre en correspondant par l'entremise d'un service de boîte postale anonyme.  Ce qui doit arriver arrive : elles se rencontrent, et se trouvent mutuellement insupportables, sans savoir qu'elles ont affaire à leur correspondant.

Selon Wendy Goldberg, porte-parole d'AOL citée par News.Com, AOL a collaboré étroitement avec les producteurs du film pour présenter des situations les plus «réalistes» possibles de l'utilisation des messageries et du courrier électroniques.

Marchera? Marchera pas? Le placement de produits publicitaires aux écrans grands ou petits est une arme délicate.  S'il est trop discret, l'efficacité attendue est compromise.  S'il est trop présent, il risque de saturer le public et d'avoir un effet négatif sur l'image du produit.

Kate Delhagen, du cabinet d'analystes Forrester, estime pour sa part que AOL doit se préparer au flux de nouvelle clientèle que la sortie du film pourrait entraîner.  Certaines des promotions de AOL dans le passé ont eu un tel succès que les services aux abonnés avait souffert en raison de la trop forte demande.

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 Beau détour
Cette semaine sur le site récemment actualisé de ReVue, le netmag de la photo en ligne.  Un des sites imagiers les plus généreux du Net.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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URL : http://www.cyberie.qc.ca/chronik/981110.html