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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 8 septembre 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 8 septembre 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

CEDROM-SNi sévit
Jon Katz change de cap
Pornographie juvénile : coup de filet,
mailles trop grosses
Courrier électronique et culture organisationnelle
L'art de la manchette
L'art de la jaquette
Selon un sondage Léger & Léger
pour le compte de Rebelles.Com...
Lectures rapides
En bref...
Beau détour

 CEDROM-SNi sévit
Voici une affaire qui ne manquera pas de relancer le débat sur la question des droits de reproduction de contenus sur Internet. La firme CEDROM-SNi, qui détient les droits de reproduction électronique de nombreux journaux et périodiques québécois, vient d'exiger des responsables de deux sites Web qu'ils cessent de reprendre sur leurs sites des articles et contenus sur lesquels elle détient des droits.

C'est ainsi que Bernard Frappier, animateur du site Vigile (qui traite du débat sur la souveraineté du Québec), a reçu de M. François Aird, président de CEDROM-SNi, une lettre l'intimant de retirer d'ici le 14 septembre tout le contenu sur lequel CEDROM-SNi détient des droits, à défaut de quoi, selon M. Aird, «nous serons forcés de donner instructions à nos avocats de prendre toutes les mesures prévues par la loi, y compris par voie d'injonction et de dommages»

Dans sa correspondance avec M. Frappier, le président de CEDROM-SNi joint un document intitulé «Position des journaux du Québec à l'égard de la reproduction d'articles», signé par sept responsables de médias imprimés, dans lequel on peut lire «Notre position est claire : tout organisme ou individu qui reproduit sous quelque forme que ce soir (sic), sans notre autorisation, des articles provenant de nos journaux viole nos droits et s'expose ainsi aux recours prévus par la Loi sur le droits d'auteur incluant notamment des recours à l'égard des dommages causés par ses actes.»

M. Frappier nous dit s'être informé du mécanisme d'autorisation de reproduction du contenu sur lequel CEDROM-SNi détient des droits, mais ce mécanisme aurait exigé de présenter une demande pour chacun des articles qu'il aurait voulu reproduire sur son site, et aurait entraîné chaque fois des délais d'une dizaine de jours.

Pour sa part, Jérôme Turcotte, animateur du site sur le chroniqueur Pierre Foglia du quotidien montréalais La Presse, a lui aussi reçu une lettre de M. Aird. M. Turcotte avait communiqué avec CEDROM-SNi pour éclaircir la question de reproduction des textes de Foglia sur son site, et présumait devant le silence de CEDROM-SNi, que l'affaire était réglée. Lorsque la réponse de M. Aird lui est parvenue, la situation devenait en effet très claire. «Vous ne pouvez d'aucune façon présumer que nous vous avons donné, implicitement ou autrement, l'autorisation de reproduire le matériel en question, bien au contraire. En clair, nous ne vous avons pas du tout autorisé à reproduire ou distribuer ces articles [...] Veuillez noter que cette lettre constitue un avis formel de la violation de nos droits. Nous comprenons que vous ayez pu vous méprendre sur notre silence à ce sujet et nous n'avons, par conséquent, pas l'intention de pousser l'affaire plus loin si vous vous conformez à notre demande de cesser de reproduire et distribuer les articles en question.»

Il est donc clair que CEDROM-SNi détient les droits de reproduction des contenus en cause et n'entend pas faire de cadeau à qui que ce soit. CEDROM-SNi fait partie de Transcontinental e.media, une des deux entités du secteur technologique du Groupe Transcontinental G.T.C. Ltée, secteur qui fait état de revenus de l'ordre de 161,2 millions de dollars pour l'exercice financier se terminant le 31 octobre 1997.

En revanche, on est en présence de deux sites non commerciaux, dans un créneau d'intérêt très spécialisé, mis en ligne par des particuliers qui ont toujours identifié la source des contenus, et qui ne sauraient en aucun cas porter atteinte à la rentabilité ni des journaux dont ils reprennent le contenu, ni de CEDROM-SNi.

La démarche entreprise par les animateurs de ces deux sites s'apparente à celle de Electronic Frontier Canada - EFC (Frontière Électronique Canada), organisme sans but lucratif de sensibilisation du public aux enjeux sociaux d'Internet et des nouvelles technologies, qui maintient depuis 1994 sur son site à titre de service public des archives médias, reprises intégrales d'articles publiés dans des journaux et périodiques avec mention de la source.

Nous avons communiqué avec le professeur David Jones, président et co-fondateur d'EFC, professeur de science, technologie et politique publique à l'Université McMaster (Hamilton), et reconnu à titre de témoin expert en informatique par la Cour suprême de Terre-Neuve.

M. Jones nous dit qu'à l'époque de la fondation d'EFC (1994), il a communiqué avec les éditeurs de journaux et diffuseurs de contenus (anglophones), et que la plupart lui ont donné le feu vert pour reprendre sur le site d'EFC leurs articles. «Je crois qu'au fur et à mesure qu'un plus grand nombre d'éditeurs mettront leur propre contenu en ligne, la question qui se posera sera de savoir si la reprise de leur contenu ailleurs, sur un autre site, leur fera plus de tort que de bien» nous a-t-il déclaré, ajoutant que «puisque EFC ne s'approprie pas des sections complètes d'un journal, mais plutôt quelques articles sélectionnés traitant d'un sujet précis, nous ne constituons pas une menace sur le plan économique.»

Notons ici que les contenus visés par les démarches de CEDROM-SNi sont principalement ceux du quotidien La Presse qui ne dispose pas de site Web. Au moment d'écrire ces lignes, nous n'avons encore pu (long congé oblige) rejoindre M. Aird de CEDROM-SNi pour obtenir de plus amples renseignements sur la position de l'entreprise dans cette affaire, ce que nous ferons d'ici notre prochaine chronique.

L'affaire va certainement créer des remous et ranimer d'autres débats. Serait-ce une première cause d'envergure pour le service de médiation du Cybertribunal? À suivre.

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 Jon Katz change de cap
On apprend, non sans un certain regret, le départ de Jon Katz de l'équipe de HotWired, le service d'édition électronique qui a survécu à la vente du mensuel imprimé Wired au groupe Condé Nast cet été. Chroniqueur politique depuis 1996 tant dans l'édition imprimée qu'électronique de Wired, Katz s'était surtout signalé par ses articles sur la nouvelle «politique réseau», le rôle du citoyen évoluant en réseau (le netizen), les responsabilités des élus face à ce nouveau type de commettants, ainsi que les aspects pratiques du post-modernisme politique appliqué au contexte américain. La séparation se fait à l'amiable, selon Katz, qui estime sage de quitter sans amertume avant que les choses ne se gâtent.

«Je ne connais personne dans les médias qui a pu, autant qu'il m'a été permis de le faire, s'exprimer sur un aussi vaste éventail de sujets [...] Écrire pour le Web faisait de moi, chaque jour, un être plus complet.»

Katz souligne à juste titre, ce qui ne sera contredit par aucun chroniqueur exerçant sur le Web, l'ouverture considérable sur le monde que lui a procurée l'écriture dans un médium interactif. Entretenir des correspondances simultanées et soutenues avec le hacker de Californie, les éthiciens de Oxford ou de la Sorbonne, le retraité de Gaspésie, le chauffeur de taxi de la métropole, l'écolier du primaire, le pédant vexé, la chef d'entreprise, et tous ces gens hors du commun, justement, parce qu'ils et elles assument avec responsabilité un quotidien que certains qualifient d'«ordinaire».

Il fait cependant un constat d'échec : «Nous ne sommes jamais parvenus à constituer l'expression politique d'une nouvelle culture. L'ancienne domine toujours, Monica Lewinsky en est la preuve. [...] Souvent détonnant et sur la défensive, j'ai appris - avec peine et graduellement - à écouter. Et nombreux sont ceux et celles qui ont pris la peine de m'écouter. [...] Je crois fermement dans l'interactivité; ce pourrait être le salut moral du médium.»

Le chroniqueur entend écrire au moins un livre; le premier, «Running To The Mountain» s'inspire d'un article traitant du rapport à la technologie et de l'écologie mentale et sera publié en mars prochain.

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 Pornographie juvénile : coup de filet,
mailles trop grosses

La semaine dernière, les polices d'une vingtaine de pays procédaient une opération au nom de code «Cathedral» et mettaient aux arrêts une centaine de personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau mondial de production et d'échange de pornographie juvénile. Selon le journal Libération, «Le réseau pédophile s'appelait Club Wonderland (le club Pays des merveilles), et pour en devenir membre, il fallait "apporter" 1 000 photos pornographiques d'enfants. Finalement, ce sont plus de 100 000 clichés qui ont été saisis, certains représentant des enfants âgés de moins de 2 ans, et plusieurs serveurs (Internet) utilisés par le club ont été bloqués aux Etats-Unis.»

Si on ne peut que se réjouir de cette opération de nettoyage, le journal londonien The Observer, dans son édition de dimanche, mettait un sérieux bémol sur la portée véritable de l'opération. En fait, un manque de coordination entre les différentes forces policières aurait permis à un grand nombre de suspects d'échapper à l'arrestation. Par exemple, le service américain des douanes a dit avoir reçu les noms et adresses de 90 citoyens américains que l'on croit être membre de Wonderland, mais n'avoir pu agir que dans 34 cas, faute de préavis plus long.

La date de l'opération avait été déterminée au cours de l'été lors d'une réunion tenue au quartier général de l'Interpol à Lyon (France). La brigade britannique de lutte contre le crime (National Crime Squad) avait alors remis aux représentants des forces policières de 17 pays des preuves incriminantes contre 200 des 270 membres présumés de Wonderland.

Compliquée, cette chasse à la pornographie juvénile sur Internet. Comment trouver? Où chercher? Voici un exemple concret des difficultés et de la manière dont certains diffuseurs insèrent leurs produits un peu partout à l'aide de mots clés répertoriés par les moteurs de recherche qui n'ont aucun rapport avec le contenu des sites.

On lisait sur le fil de presse de l'AFP vendredi que les ombudsmen des enfants de dix pays d'Europe avaient adopté un plan d'action appelant les gouvernements et parlements à prendre notamment des mesures pour mettre un frein à l'exploitation sexuelle des mineurs. La menace d'Internet a été au centre des débats de cette conférence, rapportait l'AFP, après le coup de filet international lancé mercredi contre un réseau de pédophiles diffusant des images pornographiques d'enfants sur Internet.

Question d'en savoir plus sur les ombudsmen des enfants, on interroge le moteur de recherche AltaVista avec les mots clés devant figurer obligatoirement dans les résultats, soit selon la formule de recherche connue +ombudsmen +enfants. Oh, intéressant, 14 résultats. Mais, quatre de ces résultats me proposaient un accès gratuit à des sites pour adultes, et rien de moins qu'en six langues, et un cinquième des collections de photos extraites des magazines Penthouse et Playboy. Attention : si vous vous laissez tenter à vérifier ces sites, désactivez Java et Javascript de vos fureteurs, sinon vous serez happé dans un vortex dont il vous sera difficile de vous extraire, gracieuseté des programmeurs XXX.

Et sur le plan d'action des ombudsmen des enfants? Recherche bredouille.

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 Courrier électronique et culture organisationnelle
La question de l'introduction du courrier électronique dans une culture organisationnelle, et du rôle qu'il pourra y jouer, ne relève pas à proprement parler de la technologie mais davantage de l'intégration optimale de tous les canaux de communication. C'est la thèse soutenue par Eric Williams du Victoria University (Wellington, Nouvelle-Zélande) dans le journal académique First Monday.

La transition de la gestion par l'oral vers la gestion par l'imprimé, appuyée par les arrivées successives de l'écriture, de sa normalisation par la dactylographie, de sa multiplication par le papier carbone et la photocopie, et de son stockage dans des classeurs, a profondément transformé les méthodes de travail et de prise de décisions, de même que la communication de ces dernières par la traditionnelle note de service. Williams cite cependant l'exemple du Japon et les écrits de Sproull et Kiesler (1992) sur l'évolution des structures organisationnelles nippones, différentes des structures occidentales. Elle serait attribuable à la difficulté de produire à coût abordable un dactylographe pouvant reproduire les caractères usuels de la langue japonaise, ce qui suggère l'importance du contexte dans lequel une technologie se développe, et que les effets de la technologie ne sont pas toujours universels.

Williams rappelle que le courrier électronique a beaucoup emprunté dans sa forme à la note de service, dont les incontournables champs expéditeur, destinataire et objet du message. Mais le courrier électronique, on le sait, dépasse largement le champ des possibilités de la simple feuille de papier, quoi qu'en disent les irréductibles de la télécopie. Le courrier électronique est un outil technique, mais aussi un médium social.

Comment se profile donc l'utilisation actuelle du courrier électronique dans les échanges internes au sein d'un organisme ou d'une entreprise. Williams donne plusieurs exemples documentés, entre autres les travaux de Ku (1996) qui a observé que les employés plus jeunes, de niveaux subalternes, et qui travaillent depuis peu dans un organisme sont plus susceptibles de communiquer des contenus à valeur socio-émotive dans leurs échanges électroniques.

Mais plus globalement, le défi à relever par les gestionnaires de communications consiste à ne pas considérer chaque utilisateur de courrier électronique comme un «client» du système d'information, mais bien comme un «processeur» ou un «coprocesseur» d'information qu'il importe d'intégrer pleinement dans la conception d'une structure informationnelle.

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 L'art de la manchette
Presque embarrassant d'avoir à trouver un titre de rubrique pour vous parler d'un article traitant des manchettes, titres d'articles et autres accroches utilisées dans les médias. La prolifération des services de dépêches sur le Web, où bien souvent on nous propose en une seule page une liste de titres d'articles, ainsi que la nature même du médium Internet, remettent au goût du jour l'art de la manchette et du titre.

Rien de nouveau, direz-vous cependant, une bonne manchette a de tout temps, est et sera toujours un élément essentiel de tout média, cyber ou non.

Il y a parfois des perles, issues d'un chef de pupitre ou de rédaction qui tente d'alléger son quart de travail et de dérider subtilement ses lecteurs et lectrices. Par exemple, il y a quelque temps, on lisait sur le fil de presse de l'AFP, «Viagra : la Knesset impuissante». L'article traitait du débat tenu au parlement israélien sur l'autorisation ou l'interdiction du médicament bien connu. Ou encore, idiomatique au point d'être intraduisible, «Nut screws washer and bolts», titre d'une dépêche sur un déséquilibré ayant agressé la préposée d'une buanderie pour ensuite prendre la fuite.

«Audrey, Samuel, Catherine et Alexandre vont au champ...». Pas mal non plus, sans prétention, comme accroche d'une section de chronique traitant du rapport signifiant/signifié en communication, et accessoirement des prénoms en vogue chez nos petits bouts de choux.

Titres et manchettes seraient des «microcontenus» qui se doivent d'être clairs et non ambigus sur l'objet de la communication, lui appelé le «macrocontenu». C'est ce qu'affirme Jakob Nielsen dans la récente livraison de son bulletin AlertBox.

La nécessité de clarté et de concision vient de ce que les titres de macrocontenus se présentent souvent sans qu'un contexte soit bien campé. Nielsen estime que la longueur idéale d'un microcontenu se situe entre 40 et 60 caractères; s'il ne transmet pas fidèlement ce que contient l'article, le lecteur ou destinataire risque de se sentir floué. Qui plus est, Nielsen étend ce principe de clarté oblige des titres à toute liste de contenus : titres des messages qui se retrouvent dans nos boîte aux lettres électroniques, titres de pages dans les résultats de moteurs de recherche et donc des signets, aide de navigation, etc.

Le chroniqueur y va de lignes directrices pour la rédaction de microcontenus accompagnés d'exemples fort pertinents. Par exemple, un courrier électronique dont le titre serait «Occasion unique : devenez millionnaire en trois jours» risquerait dans bien des cas de finir sous l'icone poubelle sans être lu.

Rappelons, malgré la rigueur stylistique que Nielsen propose, et qui s'impose dans les communications dites officielles, qu'il s'agit toujours d'une question de contexte qui ne saurait freiner certains élans qui viennent assaisonner les communications personnelles.

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 L'art de la jaquette
Aussi dans le plus récent numéro du journal First Monday, un texte intéressant sur les jaquettes de livres et la façon dont ils pourraient servir de modèle pour l'accessibilité aux documents sur le Web. Les auteurs, Mary K. et Brian C. O'Connor, précisent cependant la notion d'accessibilité qu'il ne faut pas confondre avec la disponibilité physique. Bien que des millions de documents soient disponibles sur le Web, combien sont vraiment accessibles sur le plan linguistique, conceptuel ou critique?

Il y aurait deux sources de fuites, de dissipation pour l'information sur un document. La première, implicite, est que le titre ou le résumé est plus court que l'objet décrit. La seconde, que la recherche sur l'objet soit plus limitée que l'idée, la curiosité ou l'intérêt qui motive la recherche.

C'est la raison pour laquelle ils proposent de s'inspirer d'un modèle classique, la jaquette de livre, pour élaborer des normes et un mécanisme d'accès plus conviviaux aux documents électroniques, un mécanisme qui soit «axé utilisateur». Leur examen de 228 jaquette de livres leur a permis de déterminer un certain nombre d'attributs essentiels : profil du ou des auteurs, profil de ceux qui commentent le contenu, commentaires évaluatifs, lectorat visé, utilisation de graphiques, sujets traités, style et sommaire.

Serait-ce un modèle d'affichage de résultats pour les moteurs de recherche? Bien que la solution proposée évoque la bonne vieille fiche carton avec inscription obligatoire dans tous les champs, l'idée serait à approfondir.

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 Selon un sondage Léger & Léger
pour le compte de Rebelles.Com...

Drôle de titre, j'en conviens, et j'ignore ce qu'en penserait Jakob Nielsen, mais voilà, c'est le pré-requis légal pour pouvoir vous parler en détail de ce sondage sur l'accès à l'Internet et le commerce électronique au Québec.

Effectué auprès de mille répondants entre le 10 et le 14 août, le sondage de Léger & Léger révèle que 38,7 % de la population a accès au réseau Internet, que ce soit à la maison, au travail, à l'école ou ailleurs. Majorité masculine, 42,9 % comparativement à 34,7 % pour les femmes; domination du groupe d'âge des 18/24 à 69,5 %.

«Avez-vous déjà acheté un produit ou un service via Internet?» Ce sont 11,5 % des répondants qui répondent par l'affirmative, proportion de plus du double d'hommes que de femmes, pointe à 16,4 % dans le créneau des 35/44 ans, et pointe surprenante à 18,8 % dans les revenus annuels déclarés de 20 000 $ ou moins.

«En naviguant sur Internet, vous est-il déjà arrivé de donner des informations personnelles telles votre nom, votre adresse ou votre adresse de courrier électronique (e-mail)?» Ah ce qu'on peut être bavards, car 44,2 % disent l'avoir fait. La constante, ici, c'est que plus on est jeune (56,7 % pour les 18/24), moins on rebute à livrer ces renseignements. Dans le créneau des 65 ans et plus, seulement 9,4 % ont dévoilé des informations personnelles.

«Et en naviguant sur Internet, vous est-il déjà arrivé de donner votre numéro de carte de crédit?» C'est le jeu de données qui étonne le plus. Pour l'ensemble des répondants, c'est 8,3 % qui disent avoir donné leur numéro de carte de crédit. On se demande alors comment le reste des 11,5 % ont réglé leurs achats.

On ne peut que se réjouir de l'initiative de Rebelles.Com, jeune boîte de marketing qui semble déterminée à injecter une bonne dose de dynamisme dans une industrie récemment mise à mal par une suite de déconvenues. Cette recherche rejoindre celle du netmag Bénéfice.Net qui publiait récemment les résultats d'un sondage mené avec la collaboration de la maison SOM. Le manque d'études probabilistes sur le marché Internet constituait, pour plusieurs, un frein aux investissement tant publicitaires que de développement.

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 Lectures rapides
Un excellent résumé de la situation de la publicité sur le Web au Québec et de l'émergence du commerce électronique : entrevue de Vallier Lapierre des «Clés du commerce» dans TPC.MAG. Sur la pub en ligne, «Le véritable problème, c'est que le volume de publicité est toujours trop faible pour que les petits sites puissent en profiter. Il y a encore plein de bonnes places à occuper sur les sites les plus populaires.» Sur la question de la survie des producteurs de contenus, «À mon avis, l'avenue la plus intéressante pour les producteurs indépendants au Québec est de viser toute la francophonie. Le réseau Internet est le seul médium qui leur offre cette possibilité à peu de frais. Bien sûr, il faut avoir quelque chose à dire ou maîtriser très bien un domaine spécialisé.»

Jean-Louis Gassée pose la question, «La fin d'un monde?». Ce dont il est question, dans sa chronique, c'est de la tourmente boursière et des marchés baissiers. «Nous vivons la fin d'une époque, de l'illusion ultra-libérale de la croissance perpétuelle et de la spéculation sans perdants. Ce que nous ne savons pas est l'étendue des ravages de la réaction en chaîne, la dureté du choc en retour de la mondialisation, ni la durée de l'hiver économique qui se prépare.» Aux foulards.

Presque dans la même veine dans Le Monde Diplo, des considérations sur un autre naufrage, celui du Titanic, par Thomas C. Franck qui analyse le film à succès sous l'angle de la lutte des classes. «En d'autres termes, les passagers de première classe du Titanic ne sont pas seulement condamnés, ils transpirent la langueur et l'anomie. Mais, heureusement pour eux, le peuple est là, disposé à leur offrir les conseils et la thérapie dont ils ont besoin. Pendant que le sang-bleu picore son pain blanc sur le pont, le reste de l'équipage, carte postale du multiculturalisme bien-pensant, mêle des Slaves, des Celtes et des Scandinaves s'imbibant de pintes de bière forte et traversant la nuit en dansant.» À lire avant de se procurer la cassette vidéo.

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 En bref...
Justement, parlant du film Titanic, il semble que la sortie en vidéocassette du succès cinématographique de l'année agit comme «locomotive» au développement du commerce électronique pour le détaillant de produits vidéo Reel.Com qui en a vendu pas moins de 250 000 copies en une semaine depuis son site Web. C'est énorme, selon Pamela Coddington de Reel.Com, car précédemment le plus haut chiffre de vente pour un seul titre était de 800 copies. Mais là où on peut hausser les sourcils, c'est quand on apprend d'un sondage sommaire de la clientèle que 60 % des acheteurs n'avaient jamais acheté de cassette vidéo en ligne, et que près de 25 % en étaient à leur première expérience de commerce électronique. Précisons que la cassette vidéo était offerte en promotion à 9,95 $ US, soit environ la moitié de prix de détail suggéré. Belle leçon à tirer pour ceux et celles qui veulent faire démarrer le commerce électronique, c'est-à-dire se demander où est l'aubaine.

Autre «Bell» leçon, l'entreprise a tenu à faire le point dans Multimédium sur la question des tarifs du service de connexion par ligne numérique à paire asymétrique (LNPA). On se souviendra que six fournisseurs d'accès demandaient récemment au Bureau canadien de la concurrence de sévir contre Bell qu'ils accusaient de pratiques déloyales et de vendre ce service sous le coût de revient, mettant ainsi au désavantage les fournisseurs indépendants. Selon Normand Toupin, directeur des Communications Nouveaux Médias de Bell Canada pour le Québec, le service LNPA est offert par une filiale de Bell, soit Bell Solutions Globales, qui utilise le service Sympatico pour commercialiser son offre auprès des consommateurs. Pour Multimédium (l'article n'est pas signé), le recours à une filiale constitue donc aux yeux de M. Toupin «un cache-sexe réglementaire inattaquable et totalement éthique dans le cadre de la déréglementation.»

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 Beau détour
Et beau retour sur «Portraits de mots», où treize photographes nous communiquent leur vision de 100 mots, de l'abondance au voyage.

Et sur ce, nous vous souhaitons une bonne semaine à tous et à toutes.

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Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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