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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 7 juillet 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 7 juillet 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Alliance stratégique sur le Web québécois...
...  et nouvelle formule pour La Toile du Québec
Dossier pub : qui dit vrai?
Que se passe-t-il chez DoubleClick?
Zapata scinde et acquiert 21 sites
Excite se lance dans les sondages
Patrouille de nuit
Ennuis d'un patrouilleur
É.-U. : programme législatif chargé
En bref...
Beau détour

 Alliance stratégique sur le web québécois...
Ceux et celles qui croyaient que les acteurs du Web québécois seraient en vacances après un premier semestre 1998 relativement chargé auront eu tort.

Une entente tripartite annoncée ce lundi vient modifier quelque peu le portrait du Web au Québec.  Tous les sites d'Invention Media (dont le réseau de sites Branchez-Vous! et Bénéfice.Net) seront désormais hébergés par la société V(DL)2 qui jouera désormais, un rôle de conseil stratégique auprès d'Invention Media.  Pour sa part, CAM Internet qui assure la connexion au réseau du centre d'hébergement de V(DL)2 devient commanditaire du site Bénéfice.Net édité par Invention Media.

Compliqué? Pas vraiment.  Commençons par dire que les trois entreprises sont présentes depuis la première heure sur le Web québécois, et que leurs dirigeants respectifs et principaux artisans se connaissent bien.

V(DL)2, en hébergeant les sites d'Invention Media, ajoute à la liste déjà longue de sites importants dont elle assure l'hébergement.

CAM Internet, en commanditant Bénéfice.Net, s'assure d'une visibilité constante sur un des sites très fréquentés par la clientèle du milieu techno.

Comme le rapportait récemment le netmag hebdomadaire Les clés du commerce électronique, Invention Media avait récemment «traversé une mauvaise passe lorsque MédiaLinx Interactif, partenaire à hauteur de 35 % dans son actionnariat, a décidé de ne pas renouveler son contrat pour la rédaction des contenus de Sympatico et la représentation publicitaire de ce même site.»   MédiaLinx Interactif est une société en commandite qui appartient à cinq entreprises de télécommunications dont Bell Canada et qui gère la marque et le site Sympatico.  Invention Media trouve donc de nouveaux partenaires et débouchés pour ses services de représentation publicitaire, dont Virtual Billboard Network pour lequel il est devenu en avril représentant officiel au Québec.

C'est donc une entente où chacun trouve son compte et qui cadre avec d'autre regroupements annoncés ou prévus dans l'industrie du Web au Québec.

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 ...  Et nouvelle formule pour la Toile
C'est aussi ce lundi que La Toile du Québec a mis de l'avant une nouvelle formule de «chaînes Web» que les responsables qualifient de «service d'information inédit au Québec» offrant la «possibilité d'accéder, à partir de sa page d'accueil, à de l'information de qualité sur des sujets ciblés».  La formule s'articule pour le moment autour de trois thèmes : arts et spectacles, consommation et magasinage, et tourisme.  Chacune de ces chaînes comporte trois éléments soit un répertoire spécialisé, une section magazine et un volet appartenance.  La locomotive d'achalandage qu'est devenue La Toile du Québec prend aussi en remorque dans son concept de chaînes Web le wagon Économédia pour le volet économie, site récupéré en juin lors de la prise de contrôle d'Imaginor par Pluricom Internet, société propriétaire de Netgraphe, l'éditeur de la Toile.  Les sections magazines des chaînes mettent à contribution des éditeurs de contenus québécois déjà présents sur le Web, et on prévoit sous peu l'ajout d'autres thèmes.

Yves Williams, président de Netgraphe, explique dans le communiqué émis pour souligner le lancement de la nouvelle formule que «les gens aiment se servir d'un guichet unique où ils peuvent tout trouver à un seul endroit».

Le concept de chaînes Web, tel que proposé par La Toile du Québec, s'inscrit donc dans le mouvement vers les «portails» pour lesquels on distingue déjà trois phases évolutives : le site «pur portail» qui est une bretelle d'accès tout azimut, le «portail pivot» qui mène dans des directions présélectionnées, et le «portail-signet» personnalisé par l'utilisateur, auquel on revient toujours, et qui peut être modifié en tout temps.

La formule est à la mode aux États- Unis et semble faire école ailleurs.  Reste à voir si le défi de fournir des contenus toujours actualisés saura être relevé.  Sur le Web francophone, comme ailleurs, la concurrence s'avère chaude.

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 Dossier pub : qui dit vrai?
Jupiter Communications estime qu'il s'est dépensé 940 millions de dollars en publicité sur le Web l'an dernier.  BurstMedia dégonfle le ballon et prétend que si on fait exception des échanges et autres ententes de promotion mutuelle, il ne s'est dépensé, en «vrais dollars», que 336 millions.  Qui dit vrai?

C'est ce que tente d'éclaircir le San Jose Mercury News qui fait en outre état d'une baisse généralisée des tarifs au coût par mille (CPM).

L'auteur de l'analyse, David Wilson, voit donc des temps difficiles à l'horizon pour bon nombre de sites Web.  Il attribue la baisse des tarifs à une offre qui surpasserait grandement la demande.  En clair, trop de sites pour le nombre réduit d'annonceurs.  Citant Chris Charron, analyste chez Forrester Research, Wilson affirme que l'«inventaire vendu» d'espace publicitaire sur les sites Web serait passé de 40 % à 30 % depuis quelques mois.

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 Que se passe-t-il chez DoubleClick?
C'est bien ce que cherchaient à savoir les régisseurs de la place de change NASDAQ la semaine dernière alors que le cours en bourse de l'agence de placement publicitaire DoubleClick, spécialisée en placement de bannières sur les sites Web, connaissait une montée soudaine.  Mercredi dernier, le titre prenait 29 % en valeur après que les responsables de DoubleClick eurent annoncé que cette dernière se classait au troisième rang des fournisseurs d'auditoire, après le service en ligne AOL et Yahoo!.

Bien que la nouvelle ait été de nature à inspirer confiance aux investisseurs, un bond de près de 30 % du titre en une journée avait néanmoins de quoi surprendre et attirer l'attention de la NASDAQ.  Selon Reuters, DoubleClick a refusé, comme le demandait la NASDAQ, de commenter la hausse soudaine du cours de son titre qui atteignait alors 63 $, disant qu'il n'était pas dans sa politique de commenter le comportement du titre sur le parquet.  Vendredi, le titre fermait à plus de 71 $, ayant même atteint une crête à 77 $ au cours de la journée.  Lundi, il clôturait la séance à 75 5/16.

L'article IM-4120-1 du règlement de la NASDAQ stipule que les responsables peuvent exiger de toute société inscrite sur cette place de change des explications sur une «activité inhabituelle» de son titre.  Dans ce cas-ci, la NASDAQ n'a pas «exigé» d'explication, mais seulement demandé à savoir si DoubleClick détenait des éléments d'information d'intérêt pour les investisseurs.  L'application de cet article vise à éviter des démarches spéculatives basées sur des rumeurs, mais aussi à prévenir les cas de délits d'initiés.

Parce que l'inscription est plus rapide et les exigences moins sévères à la NASDAQ que sur d'autres bourses, on y retrouve tout ce qui bouge en matière de nouvelles sociétés, principalement du secteur technologique, cherchant un financement public.  En 1997, on y a transigé 163,9 milliards d'actions pour une valeur de 4 mille milliards de dollars.  Pour ce qui est de DoubleClick, au cours des 52 semaines écoulées, le titre a connu des fluctuations de 300 %.

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 Zapata scinde et acquiert 21 sites
Zapata Inc.  dont nous vous parlions le 12 mai dernier a annoncé ce lundi par voie de communiqué qu'elle faisait l'acquisition ou investissait dans 21 sites Web et entreprises de commerce électronique dans le but de créer son propre service portail qui relèvera de sa nouvelle filiale, ZAP.COM.  Aucune indication n'a été fournie sur la valeur totale des transactions.

Si on en croit le site Web de ZAP, cette série d'acquisitions ne serait pas terminée.  ZAP invite toute entreprise désireuse de vendre son site Web à lui communiquer les détails afférents pour fins d'analyse.

Réaction prévisible en bourse, le cours gagnait 60 % en valeur durant la journée de lundi.  Le 21 mai dernier, Zapata Corp.  avait offert 1,68 milliard de dollars pour l'achat du moteur de recherche Excite, offre refusée par Excite.

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 Excite se lance dans les sondages
Le populaire moteur de recherche Excite, en voie de mutation vers l'espèce portail, s'associe à la firme de sondages Harris Black pour mener depuis son site Web des sondages en ligne, tout comme le fait déjà la filiale Harris Poll Online.  Excite offre déjà la possibilité de répondre à des sondages sur des sujets d'actualité, mais l'association avec la firme Harris permettra d'étendre le champ de consultation et donnera aux répondants l'occasion de répondre à d'autres sondages de la firme Harris, et les résultats seront publiés sur les sites respectifs des partenaires.

Si on comprend bien, les sondeurs traditionnels et agences de marketing ont toujours taxé les résultats de sondages en ligne non probabilistes (participation volontaire des répondants, comme pour les enquêtes du RISQ, du GVU) ou de la Cybérie de biais et de présomption, prétendu qu'ils n'étaient pas fiables et n'avaient pas de valeur réelle.  Mais quand c'est Excite qui s'associe à Harris, ça vient légitimer le tout, on appelle ça du contenu et ça attirera les gros annonceurs sur le portail Excite.  Alors, êtes-vous pour ou contre les sondages en ligne?

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 Patrouille de nuit
Pour la première fois au Japon, la police a sévi contre des individus qu'elle accuse d'avoir fait partie d'un réseau de vente et de diffusion de matériel pornographique rapporte l'agence de presse Reuters.

Aux États-Unis, des actions concertées du FBI et du service des douanes ont permis l'arrestation de nombreuses personnes accusées de possession de matériel de pornographie juvénile selon le service de presse Cox.  Une brigade spécialisée du FBI, baptisée «Innocent Images», a permis l'arrestation de 181 personnes et la mise en accusation de 176 d'entre elles.  Pour leur part, les services de la douane procédaient en 1995 à 48 arrestations liées à la possession de pornographie juvénile.  L'année suivante, ce nombre doublait et atteignait 136 en 1997.  Du premier janvier au premier avril de cette année, les services de la douane comptaient 104 arrestations à leur actif.

Au Canada, selon l'agence Presse canadienne (PC), un homme accusé de possession de matériel de pornographie juvénile vient de se voir interdire d’utiliser Internet pour explorer des sites à caractère pornographique et ne pourra plus utiliser Internet sans passer par un logiciel filtre bloquant l’accès aux services pornographiques.

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 Ennuis d'un patrouilleur
L'affaire remonte à 1995 quand le journaliste américain Larry Matthews produit une série de trois émissions pour une station du réseau radiophonique public.  Le thème : l'exploitation des enfants à des fins de pornographie juvénile et de prostitution sur Internet.  L'été dernier, Matthews est arrêté par le FBI (l'escouade Innocent Images) qui porte contre lui quinze chef d'accusation de possession et de diffusion de matériel de pornographie juvénile.

Matthews prétend qu'il tentait d'infiltrer un réseau de pédophiles dans le but d'écrire un article constituant une suite à ses reportages radiophoniques.  Son avocate a invoqué le premier amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté de parole et de la presse.  Matthews aurait donc été en droit, de par son statut de journaliste, de recueillir de l'information y compris de confirmer l'existence de réseaux pédophiles sur Internet en récupérant des photos, en engageant des conversations dans des forums spécialisés où, prétend-t-il, des individus tentaient d'entrer en communication avec des mineurs à des fins de rapports sexuels.  Il a même, en 1996, dénoncé au FBI une femme qui littéralement «vendait» les services sexuels de ses enfants sur Internet.

Le magistrat Alexander Williams de la cour de district du Maryland a refusé l'argument présenté par la défense déclarant qu'«une carte de presse ne constitue pas une autorisation à enfreindre la loi».

Le chapitre du Maryland de l'American Civil Liberties Union (ACLU), le réseau National Public Radio (NPR), la American Federation of Television and Radio Artists et la Radio-Television News Directors Association ont présenté des mémoires pour la défense devant le tribunal, sans toutefois prétendre au droit de Matthews d'enfreindre la loi pour poursuivre ses activités journalistiques.

Dans ses «instructions aux journalistes», l'organisme PedoWatch sert d'ailleurs la mise en garde suivante : «Prenez note, dépendamment [sic] de votre situation géographique, que vous pouvez commettre un crime simplement en téléchargeant du matériel pornographique à caractère infantile».

L'avocate de Matthews estime que la décision du juge pourrait influer sur les activités de psychiatres, sociologues, professeurs, législateurs et autres professionnels qui traitent de la pornographie juvénile.  Pour sa part, le bureau du «district attorney» du Maryland estime que cet argument pourrait trop facilement servir de paravent à tout pédophile pouvant réclamer une immunité en vertu de son statut professionnel.

Ce lundi, Matthews a plaidé coupable à deux accusations de réception et d'envoi de matériel de pornographie juvénile.  Il devrait connaître sa sentence en décembre, et est passible de quinze ans d'emprisonnement.  Mais ce plaidoyer de culpabilité constitue une décision stratégique pour le journaliste de 54 ans et père quatre enfants.  Son but ultime est de porter en appel le refus d'accepter une défense en vertu du premier amendement, et il ne peut interjeter appel que s'il est condamné.  Prévoyons que c'est un autre cas qui fera histoire.  À suivre.

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 É.-U. : programme législatif chargé
Au cours d'une visite éclair en Silicon Valley, le président de la chambre américaine des représentants, Newt Gingrich, a dévoilé les éléments d'un programme législatif chargé pour le reste de l'année, du moins en matière de technologie et d'inforoutes, rapporte TechWeb Internet.

Cryptographie : le chef d'orchestre de la législation américaine souhaiterait l'adoption d'une loi qui fasse compromis entre les attentes de l'industrie (qui tient à pouvoir exporter hors frontières cette technologie et à l'implanter afin de donner un coup de pouce au commerce électronique), celles des défenseurs de la vie privée, et celles des agences d'application des lois (qui craignent de ne pouvoir débusquer les activités criminelles et terroristes sur Internet).

Branchement des écoles : on peut s'attendre à une loi qui retirerait à la commission fédérale des communications (FCC) la responsabilité de l'attribution des subventions au branchement, et qui confierait l'enveloppe d'aide directement aux états.

Aussi au programme, des projets de loi visant à harmoniser les dispositions relatives au droits d'auteurs avec celles de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), à assouplir les conditions d'entrée au pays de travailleurs étrangers pour soulager la pénurie de main-d'oeuvre spécialisée dans le secteur de la technologie, et à protéger les entreprises de poursuites devant les tribunaux découlant de répercussions du passage à l'An 2000.

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 En bref...
Portadown (Irlande du Nord) est de nouveau le théâtre d'affrontements entre orangistes et forces de sécurité à l'occasion de la marche annuelle de l'Ordre d'Orange.  L'an dernier, le 6 juillet, le photoreporter Jérôme Brézillon y était.  «24 heures à Portadown», exposition viruelle, sur l'excellent site de ReVue, le magazine de la photographie en ligne.

Sortie du sixième numéro de TPC.MAG, le netmag techno/pop/culture.  Dans le dossier du mois, Frédéric Fortin soulève une des éloquentes contradictions du Web, à savoir que «la beauté du Net constitue également un danger énorme.  à la possibilité de tout faire soi-même, se juxtapose le danger de tout faire soi-même.»

La vérité toute nue sur une très sale journée, avec humour cependant.  Ce qui se cache derrière la légende cyburbaine du fichier vidéo badday.mpg où on voit un homme au comble de l'exaspération s'acharner à détruire son poste de travail.

Chez Chronic'art, Le progrès n'est plus ce qu'il était.  On serait tenté d'ajouter que même l'entropie change.  à lire, la proposition d'emploi envisagé par Pierre Lazuly, le chroniqueur torturé.

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 Beau détour
Cette semaine, visite de l'exposition de Jonathan Talbot, peintre et aussi maître de l'affiche et du collage.  «Peut-on envisager notre avenir technologique sans rêver? Je ne crois pas.  Mais les anciens idéaux seront de peu d'utilité.»

Et sur ce, nous vous souhaitons une bonne semaine à tous et à toutes.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier

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