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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 26 mai 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 26 mai 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Nouvelles propositions de protection des données personnelles
Apple révoque des revendeurs, Forbes s'interroge
L'arnaque des faux Pentium II
Dossier pub : Les OSBL en ligne
Rendez-vous à Genève
Téléconsultation virtuelle
Lectures rapides
TO: n'est pas content
Erratum
Beau détour

 Nouvelles propositions de protection des données personnelles
Il y a deux semaines, le vice-président américain Al Gore dévoilait lors d'un discours certaines mesures que l'administration Clinton (et d'ici à 18 mois l'«administration Gore»?) entendait mettre de l'avant pour assurer une meilleure protection des renseignements personnels.

Ces mesures viennent s'ajouter au concept d'une charte des droits électroniques: mise de l'avant d'une politique en matière de confidentialité des dossiers médicaux; site de la Commission fédérale du commerce permettant d'interdire le transfert des données personnelles des citoyens américains vers des tiers; tenue en juin d'un sommet (secteurs privé et public) sur la protection des données personnelles.

Une présentation novatrice dans le NetMag Feed des trois mesures, l'extrait du discours du V.-P. américain prononcé devant un groupe d'étudiants est commenté par des spécialistes de la question des cyberdroits. Bilan mitigé, car si on s'entend sur la nécessité de procéder avec célérité dans ce dossier, on convient aussi que la mise en oeuvre de mécanismes visant à assurer la confidentialité des données personnelles pourrait s'avérer compliquée. Qui plus est, même si ces propositions pourraient servir de modèle à d'autres gouvernements, elles ne visent pour l'instant que les citoyens américains.

Mais voilà que le Consortium W3C, responsable de l'harmonisation à l'échelle mondiale des normes techniques du Web, vient de rendre public les documents afférents au Platform for Privacy Preferences, le P3P pour les intimes.

En vertu de ce système, un fureteur compatible P3P «négocierait» pour vous avec le serveur d'un site Web lui aussi compatible P3P le degré d'«intimité» que vous souhaitez entretenir avec lui. Le système repose sur un dialogue client/serveur, un ensemble de questions posées par le serveur et auquel votre fureteur répondrait en fonction des préférences que vous aurez inscrites dans les paramètres de réglage initiaux.

Ces questions et réponses sont destinées à vous classer dans une des dix catégories de données transmissibles lors de la consultation d'un site Web: renseignements pour une prise de contact physique (adresse, numéro de téléphone) ou en ligne (par exemple, adresse de courrier électronique), identificateurs uniques à caractère non commercial (numéro d'assurance ou de sécurité sociale), renseignements financiers (numéro de carte de crédit ou de compte bancaire), données informatiques (numéro IP, version de fureteur, système d'exploitation), données de navigation (les sites que vous avez visités, le temps que vous y avez passé), données transactionnelles (mots clés utilisés lors de l'interrogation de moteurs de recherche, achats en ligne effectués), données démographiques ou socio-économiques (age, sexe, revenu disponible), données sur vos préférences personnelles (couleurs, musique), et finalement des données sur le contenu (mots et expressions utilisés dans une communication avec un site).

Côté serveur, trois utilisations possibles de ces données que l'on consentirait volontairement de livrer, soit l'utilisation visant à personnaliser la consultation d'un site, la constitution de bases de données internes sur les personnes consultant le site, ou la diffusion à des tiers comme les agences de marketing.

Cette nouvelle proposition de normes de divulgation soulève de nombreuses questions. De toute évidence, elle doit recevoir l'aval des fabricants de logiciels (plate-formes de serveurs et fureteurs) qui ne s'y engageront que s'il y a consensus général sur l'adoption et, par voie de conséquence, élément de rentabilité. Ensuite, quel cadre de garantie existerait pour éviter qu'une information livrée pour personnaliser un service ne se retrouve entre les mains d'une agence de marketing direct ou d'un organisme gouvernemental? Enfin, on peut s'interroger sur le caractère passe-partout de certaines catégories de renseignements et la possibilité éventuelle d'en modifier les critères. Haut de la page


 Apple révoque des revendeurs, Forbes s'interroge
On apprenait il y a quelques jours dans Wired que la société Apple avait révoqué les ententes de distribution de ses produits avec 1200 détaillants et revendeurs à valeur ajoutée, de même qu'avec plus de 4500 exploitants de points de service. Selon Cara Lewis, chargée de compte à la firme de relations publiques Niehaus Ryan Wong, Apple ne tient dorénavant à faire affaires qu'avec les «convaincus». Décidément toujours aussi dogmatique; attitude qualifiée d'ingrate par certains revendeurs affiliés de la première heure. Pas de surprise chez les analystes pour qui le réseau de distribution et de service datait de l'époque où Apple détenait 10% du marché des OI. Or, avec une part de marché réduite à moins de 4%, on estime qu'il y avait tout simplement trop de points de vente et de service dont le faible volume de transactions ne justifiait plus le maintien.

Puis, le très sérieux périodique économique Forbes s'interroge sur les perspectives d'avenir de Apple. Sous la plume de Michael Noer, Forbes estime que Apple et son dirigeant charismatique, Steve Jobs, font fausse route en misant trop sur le matériel (dont le nouveau iMac) et pas suffisamment sur les applications. Verdict sévère, «Apple se meurt et le retour de Jobs, telle une dose nécessaire mais toxique de chimiothérapie, ne fait que retarder l'inévitable». Haut de la page


 L'arnaque des faux Pentium II
Notre collègue Nelson Dumais exposait il y a quelques jours un type d'arnaque qui sévit au Québec (et probablement ailleurs dans le monde) concernant des processeurs Pentium II 300 contrefaits. Dumais a pu «constater que plusieurs fabricants de PC clones montréalais étaient au courant de cette situation. Sauf que par crainte d'une panique inutile, ils omettaient d'en informer leur clientèle». Il s'agirait, dans la plupart des cas, de Pentium 266 ou 233 qu'une filière Taïwan/Allemagne maquillerait en Pentium 300 pour les revendre à prix fort. Comment savoir si on a été pris dans cette arnaque? Le chroniqueur explique que le «P 300 contient un système de correction d'erreurs spécifique à l'antémémoire, le ECC. Autrement dit, un 300 qui s'avère ne pas avoir de ECC est un faux». En outre, il suggère un logiciel (gratuit) de vérification d'authenticité des P 300. Haut de la page


 Dossier pub : Les OSBL en ligne
Les organismes sans but lucratif (OSBL) et non gouvernementaux (ONG) semblent tirer admirablement bien leur carte du jeu dans le nouvel environnement de la publicité en ligne. Depuis un an, les médias traditionnels américains on volontairement donné pour une valeur de 4,5 millions de dollars en temps et espace publicitaires aux ONG et OSBL membres du réseau parapluie Ad Council pour diffuser des messages d'intérêt public, ce qui s'est traduit par des retombées de près de un milliard de dollars en dons aux organismes membres. Prochaine avenue pour le Ad Council, le Web.

Le Internet Advertising Bureau, regroupement international de diffuseurs de publicité en ligne, s'était engagé au nom de ses membres l'an dernier à offrir 5% des espaces publicitaires sur le Web à des ONG et OSBL, ce qu'il estimait représenter un milliard d'impressions publicitaires. L'IAB a reçu l'appui du distributeur de bandeaux publicitaires NetGravity pour «servir» les bandeaux des différentes campagnes. Pour sa part, le réseau de distribution DoubleClick dit avoir servi plus de 350 millions d'impressions publicitaires depuis deux ans.

Voilà que le Ad Council a décidé de simplifier la tâche aux diffuseurs Web qui souhaitent afficher sur leurs sites les bandeaux publicitaires de ses membres. Une page de son site présente les bandeaux des campagnes en cours, tous en formats normalisés, que les webmestres peuvent récupérer et insérer sur leurs sites. De la sécurité au volant à la prévention des feux de forêt, en passant par l'équité en matière d'éducation et les dons d'organes, les webmestres anglo-saxons ont maintenant le choix des causes qu'ils souhaitent promouvoir.

Côté Web francophone, espérons voir des initiatives semblables car ce n'est pas l'espace publicitaire qui manque sur les sites en cet été 1998. Rappelons certaines campagnes qui ont eu du succès dans le passé, comme celle contre les mines anti-personnel, les campagnes de Reporters sans frontière et plus récemment celles d'Amnistie internationale.

Toujours dans le domaine de la pub en ligne, Pub en vrac propose un musée de bannières publicitaires archivées depuis 1995. Plus de 200 bandeaux sont répartis en diverses catégories, par années et par pays. On trouvera aussi sur ce site un court texte sur l'éévolution du gif animé dans la publicité sur Internet. C'est une initiative de Patrick Murris de Alligator Pix qui vous invite à enrichir sa collection si vous y ne retrouvez pas votre bandeau. Haut de la page


 Rendez-vous à Genève
Il est déjà temps de parler de la conférence INET98, les États généraux annuels de l'Internet Society, qui se tient cette année du 21 au 24 juillet au Palexpo de Genève. Comme il est de tradition, la conférence principale sera précédée d'un symposium de deux jours sur la mise en réseau des pays en voie de développement, d'un atelier sur l'utilisation pédagogique d'Internet, de tutoriels techniques (volets juridiques, inforoutes santé, cryptographie, sécurité et confidentialité, intranets, etc.) et de groupes de travail sur les technologies de mise en réseaux pour les pays aux premiers stades de développement Internet.

Pour ce qui est des participants à la conférence principale, huit grands thèmes à explorer, soit nouvelles applications, lignes de politique sociale, juridique et de réglementation, commerce et finance, éducation, mondialisation et incidences régionales, technologie des réseaux, point de vue des utilisateurs et inforoutes de la santé.
Nous aurons l'occasion de revenir sur cette importante conférence. Haut de la page


 Téléconsultation virtuelle
Lancement ce lundi du site de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), organisme qui représente les 67 000 membres de la profession et partenaire majeur du réseau de la santé et des services sociaux. C'est un site à vocations multiples. Il vise d'abord à informer les membres et le grand public sur la profession, les questions de l'heure, les prises de position de l'Ordre, les réactions, les enjeux. Mais on y trouvera également des dossiers présentés dans la section l'Infirmière virtuelle en téléconsultation, dossiers destinés à informer le grand public sur certaines questions relatives à la santé. À l'ordre du jour, la chirurgie: renseignements préopératoires, trousse d'aide et autres informations que l'on vous invite à consulter avec votre entourage avant de subir une chirurgie. On rappelle que «la consultation du site ne peut remplacer la rencontre avec l'infirmière de la clinique préopératoire ou les soins prodigués par celle-ci», sans oublier le sourire et les mots rassurants de ceux et celles qui nous accompagnent dans ces moments difficiles. Mais c'est néanmoins une excellente source d'information préparée par des professionnels. Contenu solide, présentation graphique agréable, mais la clarté des options de navigation laisse parfois à désirer, ce qui nécessitera à l'occasion le chargement du plan du site pour s'y retrouver. Haut de la page


 Lectures rapides
Après Joël de Rosnay, Christian Huitema, Bruno Giussani, Alain Simeray, Isabelle Aveline et votre tout dévoué, c'est au tour de Monseigneur Jacques Gaillot, évêque SDF (sans diocèse fixe) de répondre à l'Insighterview, le cyberquestionnaire de Proust sur le site de Netsurf. À la question «Que représente l'Internet pour vous?», le prélat du diocèse virtuel de Partenia répond «C'est un média fabuleux. Internet n'a pas de centre. Il privilégie la relation horizontale directe, sans passer par les hiérarchies. Il ne met pas seulement l'information à portée de main, ce qui est déjà considérable, il est interactif. C'est avant tout un média de communication planétaire. Les sites vitrines n'intéressent pas». À lire aussi, les entrevues précédentes depuis le site Netsurf .

Verdict sévère à l'endroit des sites Web ministériels français et leur manque de convivialité pour les internautes malvoyants ou autrement physiquement handicapés. Le verdict est posé par Laurent Lejard dans son NetMag Le petit handinaute illustré: «Aucun des sites visités ne propose une version "texte seulement"; c'est pourtant le meilleur moyen de faciliter l'accès au aveugles et malvoyants». Sur le même site, les «Brèves de navigation», les bonnes et les mauvaises surprises du surf sur le web et des conseils pour faciliter l'accès des sites aux personnes handicapées.

1663, l'année de toutes les terreurs. C'est le récit du grand séisme qui frappa Montréal en 1663, tel que raconté dans un style fort imagé par Marie Guyard, dite Marie de l'Incarnation, première supérieure du monastère des Ursulines de Québec. «L'on entendit de loin un bruit et bourdonnement épouvantable, comme si un grand nombre de carrosses roulaient sur des pavés avec vitesse et impétuosité. Ce bruit n'eut pas plus tôt réveillé l'attention, que l'on entendit sous terre et sur la terre et de tous côtés, comme une confusion de flots et de vagues qui donnaient de l'horreur.» Haut de la page


 TO: n'est pas content
Ah, les subtilités du courrier électronique. Mes collègues journalistes en conviendront, nous recevons un volume important de communiqués de presse par CÉ, sans compter le lot important de courrier-rebut auquel toute personne possédant une adresse électronique est exposée. Non qu'il faille se plaindre de recevoir ces communiqués, ils sont dans bien des cas essentiels à notre travail, mais il faut savoir s'y prendre. J'abordais le sujet l'an dernier en soulignant l'excellent guide «The Care and Feeding of The Press: A guide for press relations staff» de Esther Schindler du Internet Press Guild à l'intention des relationnistes.

Comme la plupart des communiqués font l'objet d'envois par CÉ à des destinataires multiples, je suggérais de cacher la liste des destinataires dans le champ BCC du formulaire d'envoi. Le très anonyme et très iconoclaste Dr. Junk définit ainsi le champ BCC: «Groupe de personnes qu'on veut cacher à To. En général si To l'apprend, To ne sera pas content.» Dans le cas des communiqués de presse, ce n'est pas d'être ou non content de savoir à qui d'autre le message était destiné, c'est que certaines listes d'adresses sont plus longues que les communiqués eux-mêmes.

Avis à tous et toutes, à la prochaine réception d'un de ces communiqués qui débute par la nomenklatura de la presse spécialisée, je dénonce l'expéditeur! Et de grâce, évitez-moi aussi les renvois de communiqués sur les derniers canulars concernant les virus transmis par courrier électronique. Haut de la page


 Erratum
Dans notre chronique précédente, nous décrivions 2B INTERACTIVE comme «agence de représentation publicitaire». Les responsables tiennent à se définir comme «agence de publicité» au service d'annonceurs et non de diffuseurs. Ceci dit, soulignons que malgré ce que l'on pourrait croire en raison de son nom emprunté à l'anglais (To be interactive), il s'agit bel et bien d'une entreprise qui se veut francophone. Haut de la page


 Beau détour
Cette semaine, rétrospective des oeuvres de Keith Haring au San Francisco Museum of Modern Art. En 1981, Haring commence à tracer à la craie des dessins sur des supports d'affiches publicitaires laissés vides dans le métro de New York. Contesté, prolifique comme s'il savait ne disposer que de peu de temps pour se réaliser, Haring deviendra un des incontournables de la culture pop américaine jusqu'à sa mort du SIDA en 1989. Un très beau patrimoine d'art public.

Sur ce, nous vous souhaitons une bonne semaine à tous et à toutes,

Écrire à Jean-Pierre Cloutier

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