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Le 15 août 1997. |
Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes! Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices. Départs précipités Ne chantez pas la chanson, on connaît le moineau Le traité de Cupertino Indexation des contenus : On navigue en surface Dossier pub : Narrowline propose un marché ouvert Accès Internet : Forte hausse au Québec Les panthères grises sont là... Lectures rapides Beau détour 12/18 Départs précipités Ne chantez pas la chanson, on connaît le moineau Résumé en quelques lignes : un individu monte quelques pages Web où il associe le premier ministre québécois Lucien Bouchard à Adolf Hitler. Il y va aussi d'une charge à fond de train contre le gouvernement québécois et les francophones, et ce dans un langage sans équivoque. Dans un premier temps, les pages ont été retirées par l'abonné sans intervention de son fournisseur, Internet Direct, même si ce dernier aurait pu prendre des mesures en vertu de sa politique d'hébergement de contenus qui interdit l'injure, la menace ou la diffamation sur les pages des abonnés qu'il héberge. Le jour même, l'abonné réélisait domicile sur le service d'hébergement américain Geocities. Geocities affiche un déni de responsabilité des pages hébergées sur son service. Par contre, Geocities dit qu'il enquêtera sur toute plainte portée à son attention (formulaire de plainte en anglais) concernant une enfreinte aux lignes directrices régissant l'hébergement de contenus. Puisque les lignes directrices interdisent la diffusion de contenus haineux ou racistes, les plaintes relatives à la page en question étaient donc recevables. Voilà que ce jeudi matin, la page est introuvable sur Geocities, mais qu'un message diffusé sur le forum de discussion soc.culture.quebec (et d'autres) par l'auteur même nous apprend qu'il loge maintenant sa page chez un autre fournisseur d'hébergement gratuit, Tripod. Par contre, chez ce fournisseur, pas de mécanisme direct pour porter plainte. Mais l'affaire ne s'arrête pas là. Une autre page hébergée sur Geocities vient aussi d'être retirée. L'auteur s'attaquait cette fois à l'Office de la langue française (OLF) et à sa politique visant au respect de la langue sur Internet. Cette page invitait même à téléchargerun logiciel de courrier électronique qui permet l'envoi massif de messages à une adresse donnée, la cible étant évidemment des adresses de l'OLF. L'auteur promettait d'ajouter sous peu les adresses d'autres organismes gouvernementaux québécois et de leur personnel, et de suggérer des techniques visant à les harceler. Autre enfreinte, donc, aux lignes directrices du service d'hébergement qui interdit de promouvoir ou de donner des renseignements sur des activités illégales, en l'occurrence ici méfait public selon nous, à savoir incitation au bombardement par courrier électronique. Troisième page sur Geocities à enfreindre le code, mais à 9 h ce jeudi matin elle était toujours disponible. Cette fois Adolf Hitler est mis en composite sur le graphique de la page d'accueil de l'OLF. Encore une fois, matière à plainte à l'endroit de ce contenu qui sous le faux couvert de l'humour véhicule des propos haineux, en plus de s'approprier et de modifier sans autorisation un élément graphique propriété de l'OLF. Selon des sources à l'OLF, les attaques par courrier électronique sont monnaie courante. Mercredi, l'article du journal Le Devoir rapportait «qu'il a fallu remonter au complet le serveur du site web de l'OLF deux fois depuis sa mise en fonction. Ce serveur a été inondé de courrier non demandé, et on a même téléchargé des sites pornographiques complets dans le site de l'OLF, histoire d'engorger les lignes». Hier, d'autres sources à l'OLF nous ont confirmé de telles attaques, jusqu'à 1 500 messages par jour sur certaines adresses de courrier électronique, la plupart en provenance d'un très petit nombre de personnes précise-t-on. Concernant les comparaisons du Québec et de l'Allemagne nazie, le Centre Simon Wiesenthal a émis un communiqué condamnant le site qui compare le premier ministre Bouchard à Adolf Hitler et le Québec à l'Allemagne nazie, qualifiant la comparaison de stupide et vicieuse et disant qu'elle illustre une ignorance totale de la nature du nazisme. Le communiqué poursuit en disant qu'il s'agit là d'un manque de respect envers les six millions de Juifs qui ont péri dans l'Holocauste et envers les nationalistes québécois. Le communiqué ne précise pas cependant pourquoi il ne s'agit pas d'un manque de respect envers toute la population du Québec et du Canada. Si nous parlons en début de rubrique de nouveaux cas, c'est qu'il y a eu précédent. On se souviendra qu'à l'automne dernier, Colin McPhedran de Kanata (Ontario) diffusait depuis son espace personnel sur le Web la «I Hate Lucien Bouchard Web Page». Son fournisseur d'accès, Information Gateway Service, annonçait par voie de communiqué qu'il avait pris l'initiative de retirer la page de l'abonné disant avoir reçu un avis de la Gendarmerie royale du Canada et de ses avocats selon lequel le contenu de la page constituait de la propagande haineuse. On pouvait lire sur cette défunte page «Lucien Bouchard is the closest thing to Hitler that Canada has ever known. The death of this man will be the salvation of all true patriots of Canada.» Mutisme du côté du gouvernementquébécois qui, au moment d'écrire ces lignes, n'a toujours pas réagi. L'auteur du site logé chez Tripod publie un message provenant d'un attaché politique du Premier ministre concernant son site, que nous osons croire être un accusé de réception automatique. Même silence du côté de l'OLF qui au cours des derniers jours essuyait encore des attaques de bombardement de courrier électronique. À l'échelle internationale, la jurisprudence tend à décharger les fournisseurs de la responsabilité totale des contenus hébergés et/ou véhiculés par leurs services, ce que nous endossons en principe. Le contrôle de tout le contenu s'avère impossible dans la pratique, surtout pour de gros services comme Geocities et Tripod qui hébergent des centaines de milliers de pages. En revanche, s'il y a processus de plainte, il faut l'utiliser à bon escient. La question ici est de déterminer si oui ou non il y a propagande haineuse et incitation à méfait, deux gestes punissables en vertu des lois existantes et des politiques d'hébergement de la plupart des services d'hébergement. Le gouvernement du Québec, à titre d'utilisateur de l'Internet a, comme tous les autres utilisateurs particuliers ou collectifs, des droits (et des responsabilités) et il conviendrait qu'il en exige lui-même le respect; entre autres, dans le cas précis de l'incitation au bombardement par courrier électronique, le droit de ne pas être harcelé par un petit groupe de fanatiques. Mais il semble que le gouvernement québécois laisse aux utilisateurs la tâche de veiller et de porter plainte en cas d'atteinte à ce que nous qualifions ses droits d'utilisateur, ce qui conduit à un climat malsain. D'un côté, quelques fanatiques qui prennent le maquis du Web pour continuer de diffuser de la propagande haineuse et inciter au méfait; de l'autre des utilisateurs conscients, toutes origines confondues, qui décident d'agir contre ce premier groupe. On est loin de la guerre dans le cyberespace, mais on frôle une guérilla futile (comme tous les conflits, quelles que soient les armes) qui ne servira nullement les intérêts de l'ensemble des utilisateurs du réseau, et qui n'aura rien pour améliorer l'image de l'Internet qui, pour plusieurs, est un repaire de pédophiles, de fascistes, d'escrocs et de terroristes informatiques. À suivre. Le traité de Cupertino Ce manque de confiance apparent n'a pas l'heur de plaire à certains chez Apple. Réaction de Jobs, ils n'ont qu'à le dire, il retournera chez Pixar, son studio d'animation cinématographique. Grogne aussi au sein des clubs d'utilisateurs Mac aux États-Unis. Indexation des contenus : On navigue en surface Mais la règle du «Maximum 40» ne semble pas s'appliquer uniformément. Dawson cite les résultats d'une recherche récente où il a constaté que des espaces Web étaient répertoriés en profondeur par AltaVista : Electronic Frontier Foundation (911 pages), Microsoft (1 854), Netscape (4 517), l'Université Stanford (49 274). Notre propre recherche sur le nom de domaine Cyberie.Qc.Ca dans AltaVista nous a donné comme résultat 184 pages, ce qui est à peu de choses près exact si l'on considère la fréquence de mise à jour de l'index de ce moteur. Autre exemple, une recherche sur Mygale.org nous a trouvé plus de 8 000 pages, mais le service en héberge probablement plus. Votre espace Web préféré est-il arpenté par AltaVista? Pour le savoir, tapez dans la case d'interrogation le mot url: suivi du nom de domaine (exemple url:cyberie.qc.ca). Attendez-vous à des surprises. Les politiques, méthodes et techniques d'indexation varient selon les moteurs de recherche. Par exemple, une recherche sur HotBot (commande domain:cyberie.qc.ca) nous a rendu 103 résultats, recherche identique sur Infoseek (commande site:cyberie.qc.ca), 88 résultats. Plusieurs leçons à tirer de cet exercice. Pour ceux et celles qui effectuent des recherches, il importe de savoir que les moteurs ne répertorient pas l'ensemble des pages d'un site, un point, c'est tout. Pour les webmestres, ça se complique. Bien que nos propres résultats sur AltaVista et les autres moteurs de recherche soient intéressants, nous ne soumettons pas individuellement nos pages (option Ajouter URL), mais c'est là une option que vous pourriez envisager si votre site vous semble sous-représenté dans l'index d'un moteur. Il convient en outre de souligner que les pages de sites utilisant la technologie de création dynamique des pages entièrement automatisée ne sont pas répertoriées. La raison est simple, ces pages n'existent que dans une base de données et ne sont affichées que sur appel, échappant ainsi à l'oeil scrutateur du robot indexeur. Matière à réflexion par ces quelques belles soirées d'été dont il nous reste à profiter. Dossier pub : Narrowline propose un marché ouvert Accès Internet : Forte hausse au Québec Les panthères grises sont là... L'augmentation de la proportion de la clientèle des 45 ans et plus est confirmée par l'enquête du RISQ et elle représenterait maintenant jusqu'à 27,7 % de la clientèle québécoise du réseau. Ce qui m'amène à vous parler du Réseau d'information des aînés et aînées du Québec (RIAQ), les 50+, une initiative conçue et réalisée par le Laboratoire de Technologie Interactive de l'UQAM dans le cadre du programme. Deux objectifs : création d'un espace Web de référence de qualité pour les questions touchant les gens aînés du Québec; programme de formation adapté aux besoins des aînés et à leurs représentants afin d'éviter que les personnes âgées ne soient marginalisées et ne deviennent les analphabètes du XXIe siècle. Le programme offre déjà un cours sur l'usage du microordinateur et de l'internet, d'une durée de 45 heures, crédité à l'UQAM, ainsi que des prix réduits sur la connexion Internet pour les membres du RIAQ. Là où le bât blesse, c'est que le programme a besoin de commanditaires corporatifs pour assurer son expansion, comme le soulignait le plus récent billet du webmestre. Le RIAQ est une ressource précieuse où on a déjà accompli beaucoup, il serait dommage de voir filer l'expérience acquise. Avis, donc, à ceux et à celles qui pourraient contribuer au maintien du RIAQ. Lectures rapides Dans sa série sur les internautes remarquables, le journal Le Monde nous présente cette semaine Christine Karman, traqueuse de pédophiles sur le réseau. «Sur le Web, pas de problème, car un site est facile à localiser. En revanche, dans les newsgroups, Christine doit utiliser des outils sophistiqués pour retracer l'itinéraire d'une photo. Le processus est long, car les pédophiles ont appris à brouiller leurs pistes. Quand elle a identifié le coupable, elle lui envoie un message d'avertissement. En général, l'effet est radical : se sachant démasqué, il disparaît aussitôt du réseau.» Tiens, on pourrait la mettre sur la piste de nos «moineaux» anti-Québec. Beau détour 12/18 Il y a 18 mois, dans la Chronique du 15 mars 1996, présentation du site Les Plus belles plumes branchées du Québec, conçu et entretenu par le Mephisto du Web. |
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Sur ce, bonne semaine à tous et à toutes, | |||
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