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Le 30 août 1996
© Les Éditions Cybérie
Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!
Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices. Une question qui mérite qu'on s'y attarde importante conférence à Stockholm, sous l'égide de l'UNICEF, pour mettre un frein à l'exploitation sexuelle des enfants, avec évidemment, en toile de fond, les tristes événements qui ont secoué la Belgique et le monde entier, et dont nous parlions dans notre chronique précédente. Attention particulière aussi à la pornographie pédophile : selon des documents lus sur le site Web de la conférence à http://www.childhub.ch/webpub/csechome/, l'Allemagne serait le plus grand producteur de matériel pornographique du genre, les Pays-Bas et le Royaume-Uni les principaux centres de distribution, et les États-Unis le plus grand marché de consommation. L'Internet est très présent dans l'esprit des participants et participantes. À preuve, lors de notre dernière consultation du site, le moteur de recherche dans les documents de la conférence nous retournait 18 résultats à l'interrogation par mot clé du mot «internet» (documents de la conférence en français, anglais ou espagnol»). Son rôle comme véhicule de contenu pornographique est mis en évidence. On dit aussi que «la détection est également évitée dans la mesure où la transmission électronique aide à masquer l'identité de l'expéditeur et protège l'anonymat, tandis que les messages peuvent être transmis partout dans le monde. L'utilisation de logiciels cryptographiques conviviaux et peu coûteux ne facilite pas non plus la tâche de la police qui n'est pas en mesure de déterminer avec précision le type de données transmises, à moins d'y consacrer beaucoup de temps.» Aussi, cette semaine, la réunion annuelle de l'Association canadienne des chefs de police se déroulait à Ottawa (Canada). Un des dossiers à l'ordre du jour, on l'aura deviné, pornographie et Internet. Parmi les conférenciers invités, Alfred Olsen, chef de police de la municipalité de Warwick (Pennsylvanie). Ce dernier avait préparé à l'intention de son auditoire une projection de matériel pédophile disponible sur l'Internet. Images à ce point révoltantes que bien des participants sont sortis de la salle. Si Olsen reprenait les grands thèmes entendus à Stockholm, son épouse Marie, enquêteure spécialisée dans les crimes à caractère sexuel, exprimait cependant une opinion plus réaliste par rapport à ces crimes. «Bien des services de police ont des craintes car il s'agit de technologies du cyberespace. En fait, ce sont des crimes ordinaires, tout ce qui les distingue ce sont les moyens utilisés pour les commettre. En tant que policiers, nous avons besoin d'être formés sur la manière de les résoudre» (source : chaîne Southam, http://www.southam.com/edmontonjournal/archives/0827cops.html). Et voilà qui, selon nous, est bien dit car tout le monde ne peut avoir raison. On ne peut pas dire d'une part que l'Internet est tellement transparent qu'à chaque fois qu'on accède à une page Web on divulgue un tas de renseignements personnels et qu'il faut prendre garde à ne pas fournir son numéro de carte de crédit, puis prétendre d'autre part que, malgré les puissants moyens dont disposent les autorités, il est impossible de retracer les diffuseurs de matériel pédophile. Certains cas récents le prouvent, les autorités peuvent agir sans disposer de lois spéciales, et ce en vertu de traités internationaux signés par un nombre croissant de pays. Que la police fasse donc son travail, et qu'on laisse la paix à l'ensemble des utilisateurs et utilisatrices de réseaux qui n'ont rien à voir, ni à faire avec la pédophilie. Toujours dans le dossier des violences faites aux enfants, dossiers accablants pour la police au Guatemala et au Honduras où des agents des forces policières ont déjà été reconnus de sévices et d'assassinats à l'endroit d'enfants de la rue. Un projet a servi à documenter ces actes de violence arbitraire, Witness qui dispose d'un site Web à http://witness.org. Piloté par le Lawyers Committee for Human Rights, imaginé par le chanteur/musicien Peter Gabriel et financé par la Fondation Reebok (fabricant de chaussures de sport), Witness fournit à des groupes locaux de défense des droits de la personne des caméscopes pour qu'ils puissent documenter sur place des situations d'abus. Le métrage vidéo ainsi obtenu est remis à des organismes de presse nationaux et internationaux et sert même de preuve devant des tribunaux. Parmi les autres dossiers vidéo disponibles chez Witness, des cas d'abus en Haïti, en Turquie, en Thaïlande et au Salvador. Autre point de l'actualité qui a marqué la semaine en cours, la convention du Parti démocrate américain qui se déroulait à Chicago. Sur le fond, pas très intéressant. Beaucoup de temps passé par la presse à discourir sur les qualités respectives des épouses des deux candidats à la présidentielle. Un Jessie Jackson moins percutant qu'il y a quatre ans. Et un grand absent : Jimmy Carter, seul ex-président démocrate toujours vivant, dont le seul défaut est de n'avoir pas été réélu en 1980. Il faut soigner à tout prix, même à celui de l'ingratitude, l'image gagnante qu'on veut projeter à Chicago. Cependant, quelques constatations, comme le nom de domaine retenu par l'équipe Clinton/Gore pour son site Web de campagne. Il a été annoncé officiellement à l'adresse http://www.cg96.org (le domaine .org est réservé aux organismes sans but lucratif). Par contre, l'autre jour, soit par lapsus freudien ou sous l'impulsion de mes conceptions de ce qu'est la politique américaine, j'ai composé directement du clavier http://www.cg96.com [NDLR : inactif] (le domaine .com est réservé aux entreprises commerciales). Eh bien voilà, même serveur, même contenu, mêmes actualisations. C'est ce qu'on appelle les deux visages de la politique. Congrès assez plat donc, voire aseptisé, et on ne peut plus civilisé. La Ville de Chicago a même diffusé des consignes sur les heures et les lieux désignés pour les manifestations , comme on le voit à http://www.ci.chi.il.us/WM/events/DNC-Demonstrations/ [NDLR inactif]. On a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter la répétition des événements de 1968 où des manifestants avaient détourné l'attention des débats de la convention. Contraste frappant avec l'esprit «soixantehuitard» des Sept de Chicago, époque révolue dont on garde la nostalgie, bien documentée sur le site Counterculture of the Sixties http://www.fred.net/nhhs/html3/culture.htm. En 1996, les fauteurs potentiels portent des cravates et leurs motifs sont tout autres. Enfin, si ça vous intéresse, voyez The Next Chicago 7 de Digital Culture Interactive à http://www.dcinews.com/poparchive/chicago/. En France, le dossier des «sans papiers» continue de faire couler beaucoup d'encre. Le gouvernement, semble-t-il, n'aura su que compliquer la situation, sans apporter de véritable solution au problème. Nous vous avons présenté la semaine dernière un dossier référence sur le chômage, issu des pages du Monde diplomatique, mais nous en avions oublié un autre, tout aussi important, à http://www.monde-diplomatique.fr/md/1994/12/DE_BRIE/967.html. Intitulé «Les immigrés dans l'étau policier», cet article de Christian de Brie est paru en 1994. On y constate à la lecture que seuls les gouvernements ont changé, que tout reste à régler. [NDLR : Nous tenons à nous excuser auprès de notre lectorat européen de l'emploi du mot «déportation» qu'il eût été plus juste, dans le contexte, de remplacer par renvoi ou expulsion.] Cinéma, cinéma, on est passé la mi-temps du Festival des films du monde de Montréal (sur Web à http://www.ffm-montreal.org/) et quiconque a fréquenté les abords du complexe où ont lieu les projections aura certainement remarqué les longues files d'attente. Tout va bien pour le FFM, et il en est de même pour l'ensemble de la fréquentation des salles au Québec. C'est ce que nous apprenons sur le site Web du Bureau de la statistique du Québec à http://www.bsq.gouv.qc.ca/bsq/cin97-01.htm [NDLR Bulletin de juin1997), toujours très informatif. L'assistance totale au premier trimestre de 1996 atteint 4,9 millions d'entrées comparativement à 4,0 au même trimestre de 1995, ce qui représente une hausse importante de 23,0 %. Dans le cas des films présentés en français, l'assistance traîne de la patte avec une augmentation de 16,2 %, alors que pour les projections de films «dans une langue autre que le français», le nombre de spectateurs augmente de 35,2 %. Pourtant, les projections en français augmentent de 18,5 %, et celles dans une langue autre que le français de 15,6 %. Donc, davantage de projections en français, mais moins de cinéphiles. Résultats selon le pays d'origine, c'est le cinéma américain qui est le grand gagnant (81,3 %), suivi de très loin par les productions françaises (5,5 %) et les productions québécoises (3,3 %). Vigueur du marché de la cassette vidéo aussi, sans statistique à l'appui, mais à témoin La Boîte Noire qui offre, depuis peu, un superbe site Web à http://www.BoiteNoire.com. Sur place, rue Saint-Denis à Montréal, on peut louer ou acheter à partir d'un merveilleux catalogue de plus de 10 000 titres, qui vient d'être porté sur le Web, conjugué à une interface de commande. Recherche par réalisateurs/réalisatrices, acteurs/actrices ou par titres (en plus des sections spéciales courts-métrages, animations, documentaires, télévision et vidéos, musique, et vidéodisques-lasers). Une excellente ressource pour enfin trouver ce Lelouch oublié. Parlons pipes et tabac avec Louis Fournier qui nous offre un des meilleurs sites personnels qu'il m'a été donné de visiter depuis trop longtemps. Bon, que des gens fassent de la chronique, je les comprends; certains et certaines le font admirablement bien. Par contre, la photo du condo et du chat dans la baie vitrée, non merci, on repassera. Parlez-moi d'un site où j'apprends des choses de quelqu'un qui s'y connaît, où on ne trouve que ce plaisir de partager ses connaissances, d'échanger, d'informer. Ancien fumeur de pipe moi-même (Peterson avec bague d'argent, Butz-Choquin, etc.), j'ai beaucoup aimé ce site tant pour son contenu bien bourré que pour la simplicité de sa présentation. Entre autres, le petit historique de la famille suisse Blatter, fabricants de pipes installés au Québec depuis quatre générations, m'a bien plu. Si le tabac et ses fumeurs vous répugnent, je vous suggère «Expressions sur la pipe et le tabac», un recueil d'expressions qui vous fera sourire à coup sûr. Très beau travail, maîtrise du sujet et de ses à-côtés, c'est à http://www.mlink.net/~lfournie/index.html. Un autre site, non personnel, mais familial, nous est proposé par Marc Gagnon sur, vous l'aurez deviné, La famille Gagnon d'Amérique à http://w3.franco.ca/gagnon/. Cette page ne manquera pas d'attirer l'attention, vu la popularité du patronyme au Québec, dont les premiers fiers représentants sont venus mettre pied en Amérique depuis Tourouvre-au-Perche au dix-septième siècle. On y trouve beaucoup de renseignements sur les Gagnon, des liens vers des sites de généalogie, mais on invite aussi tous les Gagnon à participer à l'élaboration de leur ressource Web patronymique, ce qui pourrait, à terme, donner des résultats volumineux. À suivre. J'allais vous en glisser un mot dans la section des actualités, mais, après tout, la grande dame des mers attend depuis avril 1912, quelques paragraphes de plus ou de moins... En effet, on remonte à la surface une partie du R.M.S. Titanic qui a sombré en 1912 au large des côtes de Terre-Neuve. Je vous avais parlé en juin l'an dernier du Virginia Newspaper Project qui, depuis son site Web à http://www.lib.virginia.edu/cataloging/vnp/titanic/titanic1.html, décrit, à l'aide de documents d'époque, les circonstances et l'émoi ayant entouré ce terrible naufrage qui fit plus de 1 500 victimes. Mais avec cette nouvelle attention portée au Titanic, les sites Web sur le sujet se sont rapidement multipliés. Le site de MSNBC nous en propose quelques-uns à http://www.msnbc.com, mais je vous suggère tout particulièrement celui du Discovery Channel à http://www.discovery.com/area/science/titanic/titanicopener.html. «Le Monde ouvre avec E2-E4. Karpov réplique avec C7-C6, la défense Caro- Kann, une de ses préférées.» Eh oui, on était au rendez-vous lundi matin pour suivre la partie d'échecs opposant Karpov contre le Monde. Le champion a gagné après 32 coups, une partie moyenne, mais plus qu'intéressante sur le plan de la diffusion technique. Rappelons que depuis un site en Finlande, Karpov jouait cette partie contre tous ceux et celles qui voulaient suggérer une réplique. Après un coup de Karpov, les personnes sur Internet avaient environ 7 minutes pour répliquer; un ordinateur analysait toutes les réponses et jouait le coup le plus populaire. On promet une partie revanche pour bientôt, les détails à http://www.tele.fi/karpov/gameworl.htm. Toujours dans le monde des échecs, IBM a annoncé une série revanche entre Garry Kasparov et l'ordinateur Deep Blue du 3 au 10 mai prochains. On se souviendra qu'à Philadelphie, en février dernier, Kasparov était sorti vainqueur d'une telle série de matchs diffusés en temps réel sur le réseau Internet. Autre fausse alerte au virus informatique, Hare devait frapper les ordinateurs le 22 août dernier mais ne semble pas avoir fait de dégats. En fait, la plupart de ces alertes viennent d'on ne sait où et s'avèrent de malins canulars. Mais il ne faut tout de même pas laisser tomber ses gardes, une vraie menace est toujours dans le domaine du probable. Je vous suggère le site de Bob Rosenberger sur les mythes entourant les virus informatiques à http://kumite.com/myths/. En terminant, appel aux communications pour INET'97, la grande conférence annuelle de l'Internet Society qui se tiendra à Kuala Lumpur en juin 1997. Par contre, la date limite pour la réception des communications, des résumés et des propositions de thèmes de séances est le 10 octobre 1996. C'est sous le grand thème «Frontières mondiales» que se tiendra INET'97 et le comité organisateur lance déjà des mots clés pour ceux et celles qui entendent y participer : réseaux à haut débit, internationalisation, informatique portable, sécurité, travaux collaboratifs, etc. Tout comme à INET'96, il y aura à Kuala Lumpur des activités spécifiques destinées aux représentants de pays en voie de branchement et aux pédagogues. Tous les détails à http://www.isoc.org/inet97. Rappel médias : Changements à la programmation de la grille radio de la Société Radio-Canada. Radionet@ n'est plus, c'est Demain la veille qui prend la relève à compter de dimanche, 1er septembre, à 13 h (heure de l'Est) et sur le Web à http://www.src-mtl.com/radioam/demain.html. L'émission qui traite de l'avenir des sociétés dans tous les secteurs d'activités durera maintenant trois heures et consacrera sa dernière heure exclusivement à l'Internet. Chroniques, entrevues, mais aussi à suivre les premiers pas sur Internet de Michel Coulombe (entre autres organisateur des Rendez-vous du cinéma québécois) qui nous fera part, chaque semaine, de sa démarche de découverte. À la télé de la SRC, retour de l'émission BRANCHÉ le samedi 7 septembre avec une nouvelle série d'émissions et de reportages, et la promesse d'un nouveau look pour son site Web à http://www.src-mtl.com/tv/branche/index.html. Du nouveau du côté de TVO/TFO, la chaîne publique ontarienne, c'est l'émission On se branche qui prendra l'antenne dès le 29 septembre. Concept intéressant, c'est la première dramatique à explorer le thème d'une famille qui apprivoise les nouvelles technologies de l'information. Un site Web pour ce concept prometteur à http://204.41.126.30/tfo/onsebranche/ [NDLR : inactif]. Pour les abonnés et abonnées du service de câblodistribution de la ville de Québec, MICRO-INFO sur Télé-Mag 24, horaires de diffusion sur le site Web à http://www.telemag.qc.ca/micro-info/. Aussi, tous les mardis, la section PL@NÈTE du quotidien Le Devoir à http://www.cam.org/~bmunger/. Bonne semaine à tous et à toutes,
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