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Le 17 mai 1996
© Les Éditions Cybérie
Oui, à la liberté d'expression sur l'Internet!
Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!
Dossier censure : retombées diverses en France et ailleurs alors que les réactions ont été nombreuses à la suite de la mise en examen de deux fournisseurs français pour motif de «rediffusion» de matériel pédophile. Retombées qui coïncident bien avec la sortie du numéro 11 de Cybersphère qui nous présente une bonne récapitulation des faits à http://www.quelm.fr/CSphere/N11/censure.html. Le point de vue d'un des intimés, aussi, sous le titre mi-figue mi-raisin de «Comment devenir pédophile en 24 heures...», Raffi Garo, gérant de FranceNet, brosse un tableau très complet de la situation des fournisseurs. C'est à lire à http://www.francenet.fr/comment/comment.html. Prise de position aussi de l'Association des utilisateurs de l'Internet (AUI) qui, depuis son site Web à http://www.aui.fr/, «réitère la nécessité de tenir un débat le plus large et le plus global possible sur l'identification des responsabilités de chacun des acteurs d'Internet, de l'émetteur individuel d'une information au récepteur individuel de cette information, en fonction de la variété des services d'Internet par lesquels est diffusée cette information.» Rappelons que le journal Le Monde, en février dernier, avait publié, sous la plume de Yves Eudes, un article fort intéressant intitulé «Interdire quoi, à qui et comment?», article toujours disponible à http://www.lemonde.fr/multimedia/sem0796/textes/enq07962.html. Pour sa part, le Mouvement pour les libertés sur l'Internet, dirigé par l'avocat français Jacques Kluger, incite le public à réagir car, selon le MLI, «on ne peut que s'inquiéter du renforcement de la tendance puritaine, dirigiste et conservatrice qui entend censurer Internet et par là, réduire les libertés». Et, d'ajouter le communiqué du MLI, «il n'est pas de notre propos de nier les excès que toute situation peut engendrer. Mais y répondre par une censure générale et dévastatrice, c'est infantiliser l'individu et par là nier l'existence d'une conscience individuelle». Version intégrale à http://www.imaginet.fr/%7Ehss/jk.html. Début aussi d'une campagne du ruban bleu en version tricolore que bon nombre de sites français commencent à afficher sur leurs pages et que les responsables de sites peuvent récupérer à http://www.worldnet.net/~domilal/. Le débat se poursuit aussi là où il avait commencé, aux États-Unis, alors que se préparait pour le 30 juin une grande marche sur le Capitole à Washington. Mais les organisateurs disent manquer de temps pour donner à l'événement toute son ampleur, et cette mégamanifestation a donc été reportée à l'automne. Les détails à http://march.tico.com/. Par contre, en Australie, on marchera le 27 juin pour la liberté d'expression et les cyberdroits; un site information sur la situation australienne est disponible à http://www.anatomy.su.oz.au/danny/march/. Et la situation au Québec? Le débat est engagé, du moins en privé, dans les milieux avertis. Pas d'arrestation, pas de saisie, pas de loi spéciale, mais un suivi attentif des situations à l'étranger et un sain questionnement sur les grands principes qui devraient régir les inforoutes. Par exemple, cette nouvelle attention portée aux newsgroups en a poussé certains à consulter la liste des news diffusés par leurs fournisseurs (publics et privés) et à questionner la pertinence de la présence sur ces listes de matériel jugé douteux. Nous reviendrons sur cet aspect du débat la semaine prochaine. Lancement de livre, échanges, rencontres, c'était au Café électronique du Vieux- Montréal, lundi, alors que la maison Gallimard lançait officiellement, dans sa collection Découvertes, le livre de Jean-Claude Guédon, «La planète cyber : Internet et cyberespace». C'est un très beau livre. Beau dans sa présentation, d'abord, car on constate combien la représentation visuelle sur écran, celle qui domine le Web, peut influencer, avec des résultats élégants, la production sur support papier. Beau aussi dans son esprit. C'est un peu comme si ce professeur de littérature comparée nous proposait une relecture de certains paradigmes effleurés par d'autres auteurs et, d'une manière moins éloquente et surtout compétente, par les médias généralistes. Plus que beau, c'est un livre important en raison de l'envergure de la vision de Guédon. Un jour, on risque tous et toutes de se faire dire, d'un ton agacé par des plus jeunes que nous, «mais oui, Guédon l'a dit en 1996». Contribution majeure à la littérature «communicationnelle», s'adressant tant aux néophytes par la simplicité du langage qu'aux professionnels par la profondeur des considérations. Puis mercredi, autre lancement à Montréal, celui de la version imprimée du périodique électronique Branchez-Vous! Si le titre de ce site référence est un impératif, disons que la version imprimée s'impose en complément d'objet direct sur le propos. Présentation impeccable, articles, chroniques et entrevues/bavardages, le produit s'adresse tant aux initiés qu'aux néophytes et aux futurs branchés. évidemment, des tas d'adresses et de références viennent étoffer le contenu. Le Magazine Branchez-Vous! sera publié six fois l'an. Vous pouvez vous abonner sur le Web à http://magazine.branchez-vous.com. Nous vous avions souligné, dans notre chronique du 19 avril, la publication par le Réseau interordinateurs scientifique québécois (RISQ) des résultats de son enquête sur le profil des utilisateurs et utilisatrices de l'Internet. Nous déplorions cependant qu'il fallait consulter sur le site ces résultats, ou en sauvegarder une à une les pages sur disque dur, pour disposer d'une référence consultable à loisir. Nos doléances ont été entendues, et merci à l'équipe du RISQ de nous offrir maintenant une version PDF (Acrobat Reader) de cet important outil d'analyse à http://www.risq.qc.ca/enquete/. Débat au Québec autour des pratiques électorales lors du référendum d'octobre dernier : le Directeur général des élections, Pierre-F. Côté, dépose des poursuites contre 31 scrutateurs du camp du OUI pour rejets abusifs de bulletins de votes en faveur du NON, et contre 18 personnes (dont neuf de l'extérieur du Québec) impliquées dans l'organisation de la grande marche pour l'Unité canadienne. Bien qu'il y ait eu enfreinte aux «règles du jeu», M. Côté a déclaré que «l'intégrité de la démocratie n'a jamais été mise en danger en raison des bulletins abusivement rejetés». Concernant cette affaire de rejets de bulletins, on trouve sur le site du Groupe de recherche sur l'opinion publique (GROP) à http://www.cam.org/~pac/grop.html une étude d'Édouard Cloutier du département de Science politique de l'Université de Montréal, et de Pierre Drouilly du département de Sociologie de l'Université du Québec à Montréal. Intitulée «Les allégations de fraude au référendum de 1995 : La fausse science au service de la vraie politique», cette étude réfute les conclusions du groupe Pinard-Orkin-Kaczorowski qui voyait une «relation entre l'importance de l'appui accordé au NON au niveau des bureaux de scrutin et le taux de rejet des bulletins dans ces bureaux». Entre temps, il semble qu'il n'y aura pas, comme certains le craignaient et d'autres l'espéraient, d'élection précipitée au Québec pour affirmer clairement le droit du Québec à disposer de son avenir constitutionnel. Le gouvernement Bouchard y va plutôt d'une proposition de déclaration solennelle de l'Assemblée nationale et d'un train de mesures législatives à caractère social et économique, dont des projets de lois sur l'équité salariale des femmes et les services de gardes à l'enfance. Du 26 mai au 4 juin 1995, sous le thème «Du pain et des roses», des centaines de femmes ont marché 200 kilomètres pour démontrer leur détermination et la force de leur solidarité. Pour rappeler au gouvernement du Québec les engagements pris le 4 juin 1995 au terme de la Marche des femmes contre la pauvreté, engagements qui sont loin d'être tenus, la Coalition des femmes contre la pauvreté qui rassemble 85 groupes nationaux et régionaux de femmes de différents milieux (syndical, communautaire et ecclésiastique), a décidé de relancer un plan d'action sous le thème «On vaut plus que des miettes». À compter de 15 h, le 1er juin, des centaines de femmes encercleront l'Assemblée nationale durant 24 heures. Puis à 13 h, ce 2 juin, la population sera invitée à un grand rassemblement où textes et chansons viendront rappeler les luttes passées des femmes, et les raisons de leur mécontentement actuel. Caveat consules, depuis le site Web à http://www.vir.com/~gamine/pain.htm. Nouvel espace de communication pour travailleuses et travailleurs branchés. Mondialisation, déclin de l'emploi salarié traditionnel, refonte des cadres et structures, tous ces facteurs contribuent à l'émergence d'une nouvelle classe, celle des travailleurs autonomes. L'Internet favorise grandement le travail autonome en faisant éclater isolement, distance et manque de moyens de communication. Il y a quelques mois, la Toile du Québec ouvrait à http://www.toile.qc.ca/travailleurs_autonomes/ une section de son site à ceux et celles qui souhaitaient y rendre disponible leur curriculum vitae ou la présentation de leurs services. On connaît depuis un bon moment le site de la revue L'Autonome à http://www.autonome.com, le périodique imprimé consacré aux travailleuses et travailleurs indépendants. Voilà qu'arrive Cyberworkers, un périodique électronique français qui se veut un lieu de rencontre entre l'offre et la demande de téléservices, mais aussi un centre d'échange entre autonomes «branchés». Des rubriques, des petites annonces, un service conseil offert par des spécialistes, bref un site qui pourrait s'avérer fort utile, bel exemple de convergence d'intérêts à http://www.cyberworkers.com/. Autre ressource fort utile pour ceux et celles qui préparent des voyages d'affaires aux États-Unis, ou qui y sont à la recherche de partenaires ou fournisseurs de biens et services francophones. C'est L'Annuaire des Pages Jaunes Francophones de france.com à http://www.france.com/pages_jaunes/index.html. C'est le premier annuaire national des professions libérales, entreprises et commerces parlant français aux États-Unis. Disponible aussi en version papier, cet annuaire est financé par les annonceurs et gratuit pour les utilisateurs. Base de données par région et par profession, un outil facile de consultation que nous vous recommandons. Toujours aux États-Unis, c'est dans un peu moins de deux mois que débuteront les Jeux Olympiques qui sont cette année centenaires. Foisonnement de sites, bien sûr, sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir, mais initiative originale, voici un site sur les Jeux Olympiques de 1896 à Athènes. Avec un peu d'humour, mais un sens certain de l'histoire, on y trouve les vues de Pierre de Coubertin sur le mouvement olympique, l'historique du stade panathénien où se sont déroulés les Jeux de 1896, des données sur la logistique et l'organisation, puis une description de la tenue des premières olympiades modernes. Site en anglais, mais une belle ressource pédagogique sur le fond, c'est à http://www.wam.umd.edu/~yiannis/ [NDLR : inactif]. Autre perspective historique, de France cette fois, véritable coup de coeur pour le Web du Centre Historique Minier de Lewarde à http://www.nordnet.fr/lewarde/index.html. Entourés que nous sommes par la technologie numérique, il est souvent facile d'oublier le rôle que le secteur primaire, dont les exploitations minières, jouaient autrefois dans les économies nationales. Moteurs de développement, les exploitations de ressources souterraines ont été essentielles pour façonner le monde dans lequel nous vivons. C'est à une véritable découverte de cet univers que nous convie le Centre Historique Minier de Lewarde. Photos, archives, textes, documents authentiques, tout y est admirablement présenté sur ce site. De plus, les linguistes prendront plaisir à comparer les trois versions du site, soit en français, en anglais et en langue picarde. C'est là aussi une ressource pédagogique de grande valeur, un survol historique de haut niveau. Autre site coup de coeur, typoGRAPHIC à http://www.razorfish.com/bluedot/typo/. C'est une véritable expérience interactive de découverte de la typographie, des polices de caractères, de leur importance sur la compréhension et la lisibilité du texte, des messages subliminaux qu'elle peut véhiculer. Présentation graphique aérée, solide recherche, un beau voyage au coeur des lettres et des mots. En terminant, parlons des messages sonores en environnement Windows (interface son requise). L'ensemble de fichiers .wav habituellement fournis est quand même limité. Après avoir sélectionné depuis mon lecteur CD des extraits de monologues de Guy Bedos et Muriel Robin, puis des extraits de monologues ou présentations de Richard Desjardins pour ponctuer mes séances de travail et marquer les «événements» de mon système Windows, je voulais du neuf. C'est alors que j'ai découvert le site MovieSounds qui propose une vaste collection d'extraits sonores tirés de films américains. En format .wav ou TrueSpeech, on y trouve des extraits, entre autres, de Casablanca, d'Apollo 13, de Forrest Gump, du Parrain. De plus, si vous ne trouvez pas ce que vous cherchez, le site offre une multitude de liens à des sites, dont un qui se spécialise dans les clips de Star Wars. MovieSounds à http://www.moviesounds.com/. Rappel média : INTERACTIF, au réseau TVA, samedi à 17 h, et sur Web à http://www.interactif.tva.ca/ [NDLR : inactif]. L'émission BRANCHÉ, en reprise estivale en attendant la nouvelle saison, sur les ondes de Radio-Canada, samedi à 17 h 30 et sur Web à http://www.src-mtl.com/tv/branche/index.html. Pour les abonnés et abonnées du service de câblodistribution de la ville de Québec, MICRO-INFO sur Télé-Mag 24, horaire de diffusion sur le site Web à http://www.telemag.qc.ca/micro-info/. Pour nos lecteurs et lectrices de l'étranger, RADIONET@ (l'émission) sur le service international ondes courtes de Radio-Canada, horaire de diffusion pour tous les pays et références des adresses mentionnées au cours de l'émission sur le site Web, et émissions précédentes disponibles en RealAudio depuis http://radioworks/src.ca/radionet/ [NDLR : inactif]. Le segment RADIONET@ dans le cadre de l'émission DEMAIN LA VEILLE à la radio de Radio-Canada, sur l'ensemble du réseau les dimanches à 13 h 04 (une heure plus tard dans les Maritimes) et sur le Web à http://www.src-mtl.com/radioam/demain.html. Aussi, tous les mardis, la section PL@NÈTE du quotidien Le Devoir à http://www.vir.com/~wily/inforoute/planete.htm. Bonne semaine à tous et à toutes,
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