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Page daccueil Les Chroniques de Cybérie
Le mardi 21 mai 2002

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine en Cybérie...

  Heures/moteurs, recoupements, efficacité et un nouveau venu
Treize millions d'heures.  C'est le temps que les utilisateurs d'Internet aux États-Unis ont consacré à effectuer des recherches sur le moteur Google au mois de mars selon Nielsen//NetRatings.  Chez Yahoo!, ce serait 5,4 millions d'heures, et chez MSN 4,9 millions d'heures.  Cette nouvelle mesure de popularité des moteurs de recherche fait aussi l'objet de statistiques de Jupiter Media Metrix qui, elle aussi, classe Google au premier rang (11,7 millions d'heures), suivi de Yahoo! (6,5 millions d'heures), mais donne la troisième place à Ask Jeeves (4,8 millions d'heures).  Les résultats de ces deux études sont commentées dans le bulletin Search Engine Report du 13 mai de Danny Sullivan.

Par ailleurs, une étude du site Web Search Engine Showdown de Greg Notess, spécialisé dans l'analyse des moteurs de recherche, conclut que malgré la croissance fulgurante des ressources Web indexées par les moteurs, il y a étonnamment assez peu de recoupements dans les résultats d'une recherche effectuée sur plusieurs moteurs.

Pour quatre recherches effectuées sur dix moteurs, on a obtenu 334 résultats, et 141 pages spécifiques.  Or, la moitié de ces pages spécifiques (71) n'ont été proposées que par un seul moteur de recherche, 30 pages figuraient dans les résultats de deux moteurs, et 10 pages dans les résultats de trois moteurs.  Bref : 78 % des pages résultant d'une recherche étaient proposées par trois moteurs sur les dix mis au banc d'essai.

Pour évaluer quel moteur comportait le plus grand nombre de documents indexés, on a effectué un test à partir de 25 mots simples.  Google arrive bon premier, suivi de Wisenut, AllTheWeb, NorthernLight et AltaVista.  Par contre, la présence de références périmées dans les bases de données des moteurs de recherche (documents retirés du Web, «erreur 404» de page inexistante, etc.) pose problème, notamment pour AltaVista (13,7 % des résultats), Excite (8,7 %), Northern Light (5,7 %), Google (4,3 %) et Hotbot (2,3 %).

La «fraîcheur» de l'indexation est aussi un paramètre crucial.  Le Web croît au rythme de millions de pages par jour.  Quels sont les moteurs qui indexent ces nouvelles ressources le plus fréquemment? L'analyse des pages les plus récentes place Google, MSN et Hotbot (ces deux derniers exploitant la technologie Inktomi) en tête, ces trois moteurs ayant indexé des documents dès la date de mise en ligne.  Pour ce qui est des autres moteurs, la ressource la plus récente chez AltaVista datait de 12 jours, de 16 jours sur AllTheWeb, de 49 jours sur NLResearch, de 54 jours sur Teoma, et de 247 jours sur Wisenut.

Bilan pour les utilisateurs? Le faible taux de recoupement des résultats selon les moteurs utilisés suggère que, pour mener une recherche approfondie, on devrait avoir recours à plus d'un moteur, ou de préférence à un métamoteur ou outil de recherche du genre Copernic Basic (version en français, téléchargeable sans frais).  Certes, Google s'est taillé une place de choix dans les signets et références des utilisateurs, le volume de documents indexés dans sa base de données est impressionnant, le pourcentage de «documents inexistants» est faible, et la fraîcheur des résultats parfois étonnante.  En revanche, au vu des résultats de l'étude de Greg Notess, on aurait intérêt à explorer les possibilités d'autres moteurs.

Ce qui nous amène à parler du nouveau service de recherche proposé par AOL France, lancé le 16 avril dernier et accueilli avec enthousiasme par les répondants au sondage de Abondance.Com.  Le moteur se conjugue avec un répertoire de sites sans pour autant tomber dans la lourdeur.  Selon le communiqué émis lors du lancement, on peut presque parler de création collective : «Les développeurs d'AOL France coopèrent étroitement depuis plus d'un an avec Exalead, société française éditrice de logiciels, experte de la recherche documentaire et l'analyse statistique en temps réel et Cybion, spécialiste de la veille sur Internet et éditrice d'annuaires Web.  Inktomi ajoute une fonction sur le Web International avec plus d'un milliard de documents indexés.  Enfin, Sun et KPNQwest apportent leur savoir-faire dans le domaine des serveurs, systèmes haut de gamme et hébergements.» Fortement recommandé.

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  Après la bulle Internet, la bulle défense?
Le phénomène de la bulle boursière Internet est bien connu.  Investissements massifs durant quelques années car il fallait à n'importe quel prix (c'est le cas de le dire) se positionner dans un marché prometteur.  Beaucoup d'appelés, peu d'élus, l'éclatement de la bulle Internet a coûté très cher aux petits porteurs d'actions et aux salariés.  La leçon serait-elle oubliée avec la bulle «défense/surveillance» gonflée avec soin depuis les événements du 11 septembre?

On sait que le Sénat des États-Unis étudie un projet de loi affectant des crédits de 970 millions de dollars sur cinq ans à la recherche et au développement en matière de sécurité des infrastructures réseau (Washtech).  En 2003 seulement, c'est plus de cinq milliards de dollars qui seront consacrés aux mesures de sécurité anti-terroristes (Wired).  L'administration Bush demande au Congrès des crédits de l'ordre de 380 milliards pour le prochain exercice financier, en hausse de 48 milliards par rapport à l'exercice précédent (Washington Post).

La chroniqueure à l'économie du Washington Post, Renae Merle, analyse les effets de ces projections de dépenses dans les secteurs de la surveillance et du matériel militaire qui, on le sait, carbure à la haute technologie.  Quatre importants fournisseurs ont récemment procédé à un lancement de titre en bourse, quatre autres ont obtenu l'autorisation de vendre leurs actions au public, bon nombre envisagent de faire de même.  De l'avis des observateurs, on n'a pas constaté une telle activité dans ce secteur depuis vingt ans.

Mais les analystes boursiers hésitent à recommander ces nouveaux titres technologiques en raison des particularités inhérentes aux contrats défense.  D'une part, il est moins que certain que les augmentations de crédits soient aussi élevées que le demande l'administration Bush, et il est peu probable que l'on voie huit années successives d'augmentation de ces budgets comme sous l'administration Reagan.  D'autre part, si la bulle boursière Internet était gonflée à l'optimisme, la bulle défense serait plutôt tributaire de la politique et, à cet égard, les analystes rappellent que des contrats mirobolants peuvent être annulés avec peu ou pas de préavis.  Dans de tels cas, il existe des processus de dédommagement, mais l'annulation d'un contrat a pour effet de porter un dur coup au fournisseur.

On s'attend néanmoins à ce que les placements initiaux de titres (Initial public offering - IPO) qui sont en cours recueilleront près d'un milliard de dollars.  Au milieu des années quatre-vingt, un lancement de titre défense moyen concernait une entreprise qui avait des revenus d'environ 90 millions de dollars et qui allait chercher en argent frais quelque 15 millions de dollars.  Plus récemment, il s'agit d'entreprises dont les revenus oscillent autour de 375 millions de dollars, et qui iront chercher 150 millions par la vente d'actions au public.

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  Virus/vers : Klez toujours et encore, Benjamin et js.fortnight, puis un canular
Le virus/ver Klez et ses variantes se maintiennent en tête de liste des infections rapportées cette semaine, et par une marge considérable (voir l'indice d'interception de MessageLabs).  Au cours de la fin de semaine, le Département d'État des États-Unis a été victime de ce code malicieux qui s'est inséré dans les serveurs d'un sous-traitant chargé de l'expédition par courriel de ses mises en garde à l'intention des personnes qui voyagent à l'étranger.  Selon MSNBC, les abonnés à la liste DOSTRAVEL, gérée par L-Soft international, ont reçu un courriel infecté par Klez.  Le Département d'État a présenté ses excuses lundi matin, par courriel, aux abonnés de la liste DOSTRAVEL et un porte-parole a indiqué que les serveurs avaient été modifiés afin d'interdire dorénavant tout envoi de fichiers joints.

Le service d'échange de fichiers de poste à poste KaZaa, émule de Napster, serait aux prises avec un code malicieux qui se déguise en fichier cinéma, musique ou jeu.  Nommé Benjamin (w32.benjamin, w32.fillhdd.a), le code ne se transmet pas par courriel (seulement par téléchargement) et ne détruit pas de données sur l'ordinateur infecté.  Par contre, il se multiplie sur le système infecté au point de saturer le disque dur.  Voir détails dans ZDNet.

On signale un code du type cheval de Troie, JS.Fortnight, qui heureusement ne semble pas encore sévir à grande échelle.  Encore une fois, c'est le logiciel de messagerie Outlook qui est la cible du code qui en modifie les paramètres pour ajouter un fichier de signature des messages (Sign.html) par lequel il se transmet aux destinataires.  Il modifie également la page de lancement des fureteurs MS Internet Explorer et Netscape qu'il fait pointer vers un site pornographique.  Détails chez Symantec.

Puis, comme si il n'y avait pas suffisamment de menaces réelles, arrive un canular bien monté.  Il s'agit d'un message par courriel informant le destinataire que l'expéditeur vient de constater que son système est infecté par un code malicieux.  Il suggère aux destintaires dont le système serait peut-être contaminé d'effacer le fichier système jdbgmgr.exe sous Windows pour enrayer ce code.  Selon les experts consultés par ZDNet, il n'y a rien de vrai dans toute cette affaire.  En outre, l'effacement du fichier indiqué n'aura pour effet que d'empêcher l'exécution d'applets Java ou de lignes de codes en JavaScript.

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  Daniel Pearl : suivi
Mardi 14 mai, deux témoins sont entendus dans le procès des quatre co-accusés de l'enlèvement et du meurtre du journaliste Daniel Pearl.  On sait que c'est devant un troisième juge que se déroulent les audiences, les deux premiers ayant dû se récuser pour diverses raisons.

L'audience du 14 mai commence par le visionnement (à trois reprises) d'une bande vidéo de trois minutes où l'on voit Pearl interrogé puis présumément égorgé par des inconnus.  Le premier témoin à comparaître est l'agent John Moligan du FBI qui déclare qu'une source, que la loi lui permet de ne pas d'identifier, lui a remis la bande vidéo alors qu'il avait été dépêché au Pakistan pour prêter main forte à la police locale dans son enquête.  Après l'avoir visionnée, Moligan dit en avoir fait trois copies : une pour le FBI, une pour le consul général des États-Unis à Karachi et une pour les enquêteurs pakistanais.  Il a conservé l'original et l'a rapportée avec lui au QG du FBI à Washington. Deuxième témoin, Rajesh Kumar, propriétaire d'une boutique d'informatique à Karachi.  Il dit avoir vendu un numériseur et une imprimante à un individu, et avoir émis un certificat de garantie au nom de Suleman Saqib Naseem (Ndlr.  le co-accusé qui en avril a déclaré s'être fait voler une somme d'environ 1 200 $ US par les policiers au moment de son arrestation, et avoir été sévèrement battu alors qu'il était en détention).  Bien qu'ils soient présents dans la salle d'audience, le témoin ne peut identifier aucun des co-accusés comme la personne à qui il a vendu le matériel.  Le ministère public prétend que le certificat de garantie a été trouvé en possession du principal accusé, Omar Sheikh.

Aux États-Unis, la chaîne CBS diffuse un reportage choc sur une bande vidéo de propagande islamiste qui circulerait sur Internet.  Intitulée «The Slaughter of the Spy-Journalist, the Jew Daniel Pearl» (L'assassinat de l'espion-journaliste, le Juif Daniel Pearl).  Il s'agirait d'une bande vidéo composée d'extraits de celle présentée en preuve devant le tribunal, et d'extraits de reportages, avec sous-titres en langue arabe.  Selon CBS, la bande vidéo serait utilisée comme outil de recrutement de terroristes en Arabie saoudite et ailleurs dans le monde arabe.  L'animateur-vedette Dan Rather explique que, malgré la nature controversée du contenu, la chaîne CBS a décidé d'en diffuser des extraits pour que la population des États-Unis comprenne l'ampleur de la guerre de propagande qui lui a été déclarée.

La famille de Daniel Pearl, et sa veuve Mariane Nehenhoff Pearl, ont vertement critiqué la décision de CBS de diffuser le document.  Par voie de communiqué émis par la Fondation Daniel Pearl, les proches du journaliste ont déclaré que la chaîne avait aidé les terroristes à «propager leur message de haine et de mort [...] Danny croyait que le journalisme était un outil pour rapporter la vérité et aider à la compréhension, et non pour perpétuer la propagande et de donner dans le sensationnalisme.»

Ironiquement, toujours ce 14 mai, le journaliste du quotidien britannique The Independent, Robert Fisk, faisait état de certains courriels reçus à la rédaction de son journal lui reprochant une certaine sympathie arabe dans les récents événements en Afghanistan et en Cisjordanie.  Il cite un courriel du professeur d'économie, Judea Pearl, père de Daniel Pearl, selon lequel les attaques contre les États-Unis ont été provoquées par «la haine pure, celle-là même qui, obssessive et déshumanisante, est identique à celle que Fisk et ben Laden ont propagé.» Judea Pearl accuse Fisk de «cracher du venin», et d'être un «diffuseur de haine» professionnel.

Judea Pearl oublie peut-être que son fils et Robert Fisk, journaliste au Proche-Orient depuis des décennies, étaient de très bons amis.  Et que le 4 février dernier, alors qu'on était toujours sans nouvelle de Daniel Pearl, Fisk avait écrit un vibrant plaidoyer pour la libération du journaliste.

Puis, arrive le coup de théâtre de la découverte d'un corps mutilé que l'on croit être celui de Daniel Pearl.  Si la découverte du cadavre de Pearl constitue un élément important dans toute l'affaire, elle plonge néanmoins les autorités pakistanaises dans l'embarras.  C'est que le service des enquêtes criminelles de la police fédérale a arrêté deux individus qui ont non seulement ont admis avoir tué Pearl et indiqué aux enquêteurs l'endroit où se trouvait son corps, mais également fourni des détails très précis sur leur implication dans l'enlèvement, la détention et le meurtre du journaliste.  Les autorités policières se retrouvent donc avec deux groupes de présumés assassins pour le même meurtre, mais aussi deux ensembles de preuves distincts.  On attend les résultats des tests d'ADN pour confirmer que le corps retrouvé est bel et bien celui de Daniel Pearl.

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  En bref : la Chine censure un peu moins; l'Égypte censure un peu plus; Voltaire n'était pas censuré; Newsbytes intégré à Washtech
On sait que l'État chinois, qui contrôle les connexions Internet reliant le pays au reste du monde, exerce une censure ciblée de certaines sources d'information sur le Web.  Explications de Reporters sans frontières : «La stratégie de la "cyber Grande muraille" mise en place, dès 1997, par les ministères de la Sécurité publique et de la Sécurité d'État, a été délaissée au profit d'une répression sélective et d'un contrôle effectué par les fournisseurs d'accès et les responsables des sites eux-mêmes.» L'agence Reuters rapporte toutefois que depuis la semaine dernière, on aurait levé le blocus imposé aux dépêches de cette agence, à la chaîne CNN, au Washington Post, au Los Angeles Times, à la chaîne National Public Radio, au San Francisco Chronicle, au Boston Globe et au Atlanta Journal-Constitution.  Les sites Web du magazine hebdomadaire Time, de la radio gouvernementale étasunienne Voix de l'Amérique et de la BBC seraient cependant toujours inaccessibles, à moins d'utiliser une voie de contournement.  Les ministères concernés n'ont offert aucune explication sur la levée de l'interdiction technique.

L'Associated Press attire notre attention sur la situation qui prévaut en Égypte.  Au cours des derniers mois, les services de sécurité de l'État auraient arrêté plusieurs personnes pour des propos diffusés sur le Web, dont des poèmes jugés trop «politiques», et des annonces classées d'homosexuels cherchant des rencontres [Ndlr. les relations homosexuelles sont illégales en Egypte].  Dans ce dernier cas, des agents de police ont répondu à ces annonces pour piéger et arrêter leurs auteurs.  Sur une population de 68 millions d'habitants, l'Égypte compte un million d'abonnés à Internet.  L'État dit ne pas bloquer l'accès à certains sites, ni procéder à une surveillance étroite de ses citoyens.  Dans sa prochaine édition du rapport «Pays ennemis d'Internet» devant paraître en septembre, Reporters sans frontières inclura le cas de l'Égypte pour la première fois.

Contrairement à ce que nous rapportions la semaine dernière, le Réseau Voltaire n'aurait pas fait l'objet de censure de la part du moteur de recherche Google.  Le Réseau prétendait avoir été forcé d'acheter un espace publicitaire pour que son site apparaisse dans les résultats du moteur Google.  Comme vous avez été nombreux à nous le signaler, le site Vivre le Net a tôt fait de remettre les pendules à l'heure : il appert que la configuration serveur du site Web du Réseau Voltaire interdisait l'accès aux robots indexeurs.  La démonstration technique (simulation d'accès en empruntant la signature du robot de Google) semble concluante; notre demande de commentaire et/ou d'explications adressée au responsable du site du Réseau Voltaire est restée sans suite.

Le netmag Newsbytes, propriété du Washington Post, disparaîtra dans sa forme actuelle le 31 mai, et les ressources seront intégrées à WashTech, le service d'information en ligne, également propriété du Post.  Pour le Washington Post, il s'agit de regrouper sous une même bannière deux publications à vocation presque identique.  Mais pour Newsbytes, cette fusion marquera la fin d'une longue épopée.  En effet, c'est en 1983 que Newsbytes vit le jour sous forme de babillard électronique (BBS).  Lancé par Wendy Woods, l'actuelle rédactrice en chef, Newsbytes est l'une des rares publications à avoir documenté la transition de l'ère des réseaux primaires à celle de l'Internet.  Le Post en avait fait l'acquisition il y a quelques années, ce qui avait permis à la petite publication d'étendre ses services et de se doter d'un effectif d'une vingtaine de correspondants.  Newsbytes comptait cinq millions de lecteurs.  Les services de rediffusion de ses articles seront maintenus.

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Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et à toutes une excellente semaine.

Site personnel de Jean-Pierre Cloutier

Collaboration à la recherche : Mychelle Tremblay

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