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Les Chroniques de Cybérie
11 janvier 2000

© Les Éditions Cybérie inc.

11 janvier 2000

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Pour en finir avec...
Et l'an 2000?
Mégafusion AOL/Time Warner
Radio-Canada : début d'année difficile
Apple : le vent dans les voiles
En bref...
Beau détour

 Pour en finir avec...
...  le bogue, en cette première chronique de l'année.  Depuis environ trois ans, nous avons tenté de vous épargner les détails superflus concernant le passage à l'an 2000, estimant que d'autres s'en chargeaient fort bien.  Non qu'il fallait diminuer l'importance de la question, mais bien l'aborder dans une perspective réaliste, mesurée.  Et nous voilà en janvier, et à peu d'exception près, tout s'est relativement bien déroulé.

Cependant, ce passage sans heurt à l'an 2000 soulève à son tour de nombreux commentaires.  Fallait-il vraiment dépenser tout cet argent pour assurer la conformité des systèmes? L'«occasion bogue» a-t-elle fait le «larron informatique»? Bon nombre d'élus, qui auraient été les premiers à essuyer le blâme en cas de crise, se trouvent maintenant dans la curieuse obligation de justifier les mesures prises et les dépenses engagées par leurs administrations.

Contrairement à ce que titrait un quotidien québécois au lendemain du passage, nous ne croyons pas que «La grande peur de l'an 2000 n'était qu'un pétard mouillé».  D'ailleurs, ceux et celles qui s'expriment ainsi aujourd'hui auraient été les premiers à se plaindre des conséquences si le bogue s'était manifesté, et à en tenir responsables les gouvernements, l'industrie et les médias.

Qu'il y ait eu certains débordements de coûts, certes.  C'est inévitable dans n'importe quel projet de cette ampleur.  D'accord aussi sur la surenchère de certains médias qui littéralement, ad nauseam, ont exploité le riche filon Y2K.  Mais personne ne nous persuadera qu'il n'y avait pas une menace qui justifiait l'alerte, et qu'en ce cas-ci le hasard a bien fait les choses.

On occulte aussi les retombées positives de l'exercice, comme les économies réalisées parce qu'il n'y a pas eu de catastrophe, la mise à jour forcée de nombreux systèmes vétustes dans les administrations publiques, le modèle d'exécution d'un projet technologique mondial, la prise de conscience par les autorités de l'importance cruciale d'une gestion attentive des ressources techniques et informatiques, sans oublier une meilleure compréhension de la part des citoyens des façons dont ils sont «administrés».

L'élément peut-être le plus révélateur est qu'il est possible, à l'échelle internationale, d'agir rapidement et en concertation pour trouver solution à un problème d'une grande complexité et aux ramifications multiples.  À condition, bien sûr, qu'on le veuille vraiment.  Le reste demeure une question de politique.

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 Et l'an 2000?
C'est maintenant une tradition, Emily Turrettini, éditrice du site d'information :n/e/tsurf demande à quelques collègues de lui confier leurs prévisions pour l'année qui vient.  Cette année, on a droit aux pronostics de Bruno Giussani (Eurobytes/The New York Times), Thomas Goussard (WebMatin), Bruno Guglielminetti (Radio-Canada), Jérôme Thorel (ZDNet), Pierre Philippe Cadert et aux nôtres.  Le tout se fait sans concertation ouverte entre les prévisionnistes, et il est intéressant de retrouver dans ces prévisions les préoccupations propres à chacun.

Allons-y d'une métaprédiction : l'an prochain, cette consultation des oracles se fera sous forme d'une table ronde où les intervenants seront reliés en multiplex dans des studios radio (voire télévision) et le résultat sera mis en ondes par les diffuseurs membres du Conseil des radios et télévisions de langue française (ou encore sur la chaîne internationale de télévision francophone TV5).

Ce sera la première production d'envergure pour une entreprise en démarrage, :n/e/tsurf Global Media, qui après un placement initial de titre en bourse pour le moins fracassant deviendra un incontournable de ce que l'on appelait à l'époque les nouveaux médias.

Et souvenez-vous que vous l'aurez lu d'abord ici.

(=_=)

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 Mégafusion AOL/Time Warner
L'an 2000 n'aura pas tardé à nous amener une première mégafusion avec l'annonce de l'intention de la société America Online (AOL) et du conglomérat média Time Warner de fusionner.  L'opération se fera par échange d'actions, l'Associated Press titre que AOL achète Time Warner (les actionnaires de AOL détiendront 55 % de la nouvelle société), les communiqués des sociétés concernées parlent de fusion, quoiqu'il en soit on estime que la nouvelle AOL Time Warner (ATW) aura une capitalisation boursière de 350 milliards de dollars et engendrera des revenus annuels de 30 milliards de dollars. 

Steve Case (AOL) présidera un conseil de direction composé de 16 membres (8 désignés par chacun des partenaires), alors que Gerald Levin (Time Warner) en sera le premier dirigeant.  Ted Turner, fondateur de CNN et détenteur de 9 % du capital actions de Time Warner, qui s'est déclaré en faveur de la transaction, occupera le poste de vice-président.  Si la fusion reçoit l'aval des autorités compétentes et des actionnaires des deux sociétés, ce mariage de raison sera officiellement célébré d'ici la fin de l'année.

AOL, c'est évidemment le service d'accès mondial et ses 20 millions d'abonnés, présent dans quinze pays et fonctionnant en sept langues, mais aussi le service CompuServe, la messagerie instantanée ICQ, la chaîne de portails régionaux Digital City, le portail/guichet cinéma Moviefone, et bien sûr le fabricant de logiciels Netscape.  Time Warner, c'est (entre autres) 13 millions d'abonnés câble, 120 millions de lecteurs pour des publications comme les hebdomadaires Time, People, Fortune, Entertainment Weekly et Sports Illustrated, le magazine Life, un milliard de personnes rejointes par la chaîne CNN, en plus des studios Warner Bros., de la société Warner Music, de la chaîne de cinéma télévisé Home Box Office (HBO), et j'en passe.

Pourquoi la fusion.  Si nous parlons d'un mariage de raison, c'est que cette alliance arrimera contenu et contenant.  Ou plutôt, paradigme 2000 de la nouvelle économie, véhicule médias et réseaux et marchandise information et divertissement.  Dans une optique de convergence et d'intégration médias/réseaux, AOL qui représente déjà la plus importante base d'abonnés, profitera de la technologie et de la base d'abonnés à l'accès câble de Time Warner et de ses produits médias.  En contrepartie, Time Warner multipliera la base de clientèle de ses multiples produits et pourra étendre sa clientèle d'accès câble.  Puis, effet synergétique, ATW pourra se lancer à la conquête de nouveaux marchés ou à la conversion de marchés existants.

N'oublions pas dans l'équation l'effet sur Netscape.  Apparemment négligée depuis son achat par AOL, Netscape tarde à offrir la version 5 tant attendue de son fureteur mais pourrait bien profiter de la fusion souhaitée en développant une version enrichie et fortement axée sur l'offre multimédia de ATW.

La transaction est donc estimée à 250 milliards.  Précédemment, les records en valeur de transaction étaient détenus par l'acquisition proposée par MCI WorldCom (télécommunications) de Sprint (télécommunications) avait été évaluée à 122 milliards, et la prise de contrôle hostile du géant allemand Manessman (télécommunications) par Vodafone (téléphonie mobile) à 150 milliards.

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 Radio-Canada : début d'année difficile
Le 30 décembre, en soirée, le Syndicat des techniciens et artisans du réseau français de Radio-Canada (STARF) déclenchait une grève générale illimitée, geste justifié selon le STARF par le retrait de la table de négociation des représentants de la partie patronale qui avaient informé le syndicat qu'ils n'avaient plus le mandat de négocier.  La direction de Radio-Canada a qualifié le débrayage de ses techniciens francophones d'«incompréhensible et injustifié». 

La décision de l'exécutif syndical, appuyée par un vote des membres à 90 % de ses 1 300 membres au Québec et au Nouveau-Brunswick en faveur de la grève, a eu et continue d'avoir de nombreuses répercussions sur la production et la diffusion des émissions des chaînes radio et télévision publiques, y compris l'émission télévisée qui, le 31 décembre, devait relater le passage à l'An 2000. 

Radio-Canada avait prévu de longue date une émission à grand déploiement, mais devant le piétinement des négociations, avait proposé une trêve jusqu'au 4 janvier de manière à ne pas compromettre la diffusion de l'émission.  Le syndicat n'a pas bougé, la direction a dès le 23 décembre démantelé le décor prévu pour l'émission, et les téléspectateurs en ont été quittes pour une rediffusion en vrac et assez fade merci des divers signaux satellites d'une soixantaine de télédiffuseurs nationaux d'un peu partout sur le globe.  Les émissions d'information ont aussi été perturbées, de sorte qu'on a eu droit aux actualités à des reportages sur les festivités du passage à l'An 2000 de Saint-John's (Terre-Neuve) à Vancouver (Colombie- Britannique), mais rien sur Montréal.

Les demandes syndicales portent sur cinq objectifs : relations patronales syndicales, juridiction et sécurité d'emploi, reconnaissance et respect, rémunération et évaluation, conditions et qualité de vie.  Pour sa part, la direction cherche entre autres à obtenir une plus grande marge de manoeuvre en matière d'utilisation des employés temporaires, de recours à la sous-traitance et d'impartition.

Concernant les nouvelles technologies, les positions de part et d'autres sont assez vagues.  La direction prétend vouloir être prête «à faire face aux défis d'une nouvelle organisation du travail dans un environnement numérique», le syndicat souhaite que ses membres soient associés de plus près aux efforts de Radio-Canada dans le secteur des nouveaux médias.  Le syndicat n'a pas cru bon de répondre à notre demande de précisions sur ce point.

Depuis le déclenchement de la grève, le soutien technique à la production et à la diffusion des émissions est assuré par les cadres.  Les bulletins d'information et les opérations du réseau de l'information (RDI) sont fortement touchés, ce qui incite la clientèle téléspectatrice à s'informer sur les chaînes privées.

Deuxième coup dur pour Radio-Canada, le renouvellement jusqu'au 31 août 2007 par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) des licences des réseaux de radio et de télévision de langues française et anglaise de Radio-Canada, de la plupart des stations de télévision qu'elle exploite en propre ainsi que celles de Newsworld et du Réseau de l'information.  Ce qui, à prime abord, devrait être une bonne nouvelle est cependant assorti d'exigences et conditions précises à remplir au cours de la nouvelle période d'application de ses licences, soit à partir du 1er septembre 2000.

Le CRTC souhaite que Radio-Canada se distingue des autres diffuseurs, évite les reprises systématiques d'émissions, diffuse davantage de films étrangers à succès et moins de productions américaines, réduise la place qu'occupe le sport professionnel dans la grille horaire, offre plus de productions originales pour enfants, fasse une plus grande place aux productions des régions.  À lire, les textes et analyses de Paul Cauchon dans la section Médias du quotidien Le Devoir.

Le président de Radio-Canada, Robert Rabinovitch, a fortement réagi aux exigences que tente d'imposer le CRTC aux diffuseurs, accusant le Conseil de vouloir faire une «micro gestion» du radiodiffuseur et prétendant que ces exigences coûteraient 50 millions de dollars de plus que les affectations présentes de crédits.  M. Rabinovitch affirme que le CRTC fait preuve d'irresponsabilité sur le plan financier et porte atteinte de manière inacceptable à l'indépendance de Radio-Canada en matière de gestion et de programmation.

M.  Rabinovitch entend contester les exigences du CRTC, mais le problème en est un de mode de financement, et non de chiffres absolus comme le résume dans le Globe and Mail M. Pierre Juneau qui détient sur la question un point de vue privilégié.  De 1968 à 1975, M. Juneau a été président du CRTC, puis de 1982 à 1989 président de Radio-Canada.  D'après M. Juneau, la situation actuelle met en lumière la nécessité d'ajustements structurels et financiers.

Le budget annuel de Radio-Canada, tous services confondus (chaînes anglaises et françaises, radio et télévision), est de 1,2 milliard de dollars, dont 750 millions de dollars proviennent directement d'affectations budgétaires de l'État.  Mais ces crédits gouvernementaux sont en baisse constante, et ont été réduits de 450 millions au cours des cinq dernières années.  Comment, alors, mettre un terme à des activités rentables (par exemple, le sport professionnel représente 40 % des recettes publicitaires), tout en augmentant le volume de productions originales, certes intéressantes mais moins lucratives, comme les productions régionales?

Une piste de solution a été avancée par les Amis de la radiodiffusion canadienne (Friends of Canadian Broadcasting), organisme voué à la défense de la qualité et de la quantité des productions canadiennes en radiodiffusion.  Dans un communiqué signé par son président, Ian Morrison, l'organisme estime que «Dans la mesure où M. Rabinovitch affirme ne pas pouvoir trouver dans son budget de 1,2 milliard les fonds nécessaires à la production d'émissions régionales, le problème repose entre les mains [du Premier ministre] M. Chrétien.  Mais soyons clairs, le CRTC n'a pas inventé la Loi sur la radiodiffusion qui exige que Radio-Canada soit active dans les régions, et ça, c'est la loi.»

Où donc trouver les crédits nécessaires? Peut-être dans les 140 millions de dollars prévus pour les nouveaux médias (les sites Web de Radio-Canada et de la Canadian Broadcasting Corporation et les sites régionaux) dans le plan stratégique rendu public au moment des audiences du CRTC, au printemps dernier.  C'est ce que déclarait Madame Pauline Couture, porte-parole des Amis de la radiodiffusion canadienne, en entrevue.  Pour Ian Morrison, «il s'agit d'illustrer que Radio-Canada a plusieurs choix dans les options de financement de ses activités prioritaires.  Contrairement aux nouveaux médias, la production d'émissions régionales relève d'un mandat qui lui est conféré par la Loi sur la radiodiffusion.»

On ne sait trop comment le conflit Radio-Canada/CRTC évoluera.  Jusqu'où M. Rabinovitch ira-t-il dans sa contestation des directives du CRTC? La question aboutira-t-elle sur le bureau de Madame Sheila Copps, ministre de tutelle des deux organismes, ou encore dans les dossiers du Premier ministre? Le Parlement sera-t-il saisi de la question à la rentrée en février?

Chose certaine, les services Internet de Radio-Canada pourraient bien se retrouver dans la mire des administrateurs forcés, une fois de plus, d'effectuer des coupes budgétaires.  À suivre.

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 Apple : le vent dans les voiles
La semaine dernière à San Francisco, tenue du MacWorld Expo et l'occasion pour Steve Jobs, premier dirigeant par intérim de Apple, d'annoncer lors de son allocution fleuve (plus de deux heures) qu'il laissait tomber la particule «par intérim» (en poste de puis septembre 1997) et acceptait de reprendre officiellement les rennes de la compagnie.  La grande famille Apple n'en attendait pas moins et a chaudement applaudi à cette annonce.

Comme s'il avait eu besoin de la faire, Jobs a fait précéder cette nouvelle d'un bilan très reluisant de la société Apple au cours des derniers mois et, force statistiques à l'appui, de la réussite des nouveaux produits iMac et iBook.

L'iMac (1,3 million d'unités vendues au cours du dernier trimestre, un à tous les six secondes) est très populaire auprès des acheteurs d'un premier ordinateur (30 % de la clientèle), mais recueille aussi la faveur de transfuges de la plate-forme PC/Intel (14 %).  À 93 %, les propriétaires d'IMac sont branchés à Internet, 62 % se sont branchés dès le premier jour d'utilisation.  D'après Steve Jobs, citant des études de marketing, deux tiers des acheteurs n'ont jamais vraiment envisagé se procurer un autre ordinateur.

Le dernier né de la famille Apple, le portable iBook, fait aussi des malheurs chez les acheteurs d'un premier ordinateur (11 % de la clientèle) et les transfuges de PC/Intel (17 %).  Pour 50 % des acheteurs, c'est le premier portable au foyer et 90 % de l'ensemble des propriétaires sont branchés à Internet.  De plus, les installations sans fil AirPort recueillent la faveur de 16 % des propriétaires d'iBook.  D'après Jobs, Apple avec l'iBook et ses autres modèles portables, détient maintenant 11 % de ce marché (et 5 % du marché global des ordinateurs individuels).

Succès de Apple, aussi, sur le plan du commerce électronique.  La section de son site Web qui y est consacrée (Apple Store) a permis de vendre pour une valeur d'un milliard de dollars en produits Apple au cours des douze derniers mois.  En fait, le site Web Apple.Com attire 1,5 million de visiteurs par jour, 9,5 millions par semaine.

Jobs a aussi dévoilé certains pans de sa nouvelle stratégie Internet qui comprend une prise de participation à hauteur de 200 millions de dollars dans le prestataire de services Earthlink, et la mise sur pied d'un service de courrier électronique permettant d'avoir une adresse @Mac.Com.

Jobs a tenu à remercier le personnel de Apple et à souligner son apport considérable dans ce retournement de l'entreprise que certains, il y a quelque temps, jugeaient impossible.  En septembre 1997, au moment où Jobs acceptait de devenir premier dirigeant par intérim de Apple, cette dernière accusait pour l'exercice financier qui se terminait des pertes d'un milliard de dollars, et son action se transigeait à 21 $.  L'exercice financier 1999 s'est soldé par des profits de 601 millions de dollars, et le titre oscille maintenant autour de 100 $.

Mais Steve Jobs ne s'approprie pas l'unique responsabilité de la remontée d'Apple.  Il a tenu à attribuer la récente performance de Apple au travail d'évangélisation (l'expression n'est pas de nous) effectué auprès des développeurs de logiciels et d'applications qui élargissent sans cesse la gamme des produits disponibles sous cette plate-forme.

Seule ombre au tableau, comme le rapportait le service d'information financière Fox Market Wire, le prix élevé des produits Apple et la faible fonctionnalité de sa souris de forme circulaire.

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 En bref...
Le site de l'Office québécois de la langue française (OLF) a été victime d'un vandale qui a modifié sa page d'accueil nous apprenait hier le netmag Branchez-Vous! Les responsables à l'OLF ont mis quelque temps à réagir, et le site n'était plus accessible au public durant quelques heures.  Cité par Branchez-Vous!, Gérald Paquette, chef du service des communications de l'OLF : «On voit clairement que ce message s'adresse au gouvernement du Québec».  Selon nos sources, ce n'est pas la première attaque dirigée contre les services Internet gouvernementaux québécois, et elles semblent arriver par vagues.  Des envois non sollicités massifs dans le but d'engorger les systèmes de courrier et les serveurs, ainsi que des tentatives de modifier les pages d'accueil seraient fréquents.  Ce dernier incident serait-il le premier d'une nouvelle vague? Espérons que non, les informaticiens de l'administration publique ont autre chose à faire que de parer aux intrusions malveillantes.

Selon Le Devoir, de féroces combats feraient rage dans l'espace cyber entre souverainistes et fédéralistes.  Sous le titre «Le débat référendaire envahit Internet», Pierre O'Neill écrit que «D'un site à l'autre, fédéralistes et souverainistes s'accusent et s'invectivent.  C'est à l'enseigne du Forum avant-garde Québec, un site souverainiste, que s'est posée la dernière hirondelle en colère [...] Les promoteurs du fédéralisme sont tout aussi présents sur Internet, où ils entretiennent des sites très bien documentés.» Nous sommes restés perplexes sur la démarche de O'Neill qui semble préférer le statisme du site fédéralisate Unilien et qualifie de «louable» sa présentation de 36 sites souverainistes.  O'Neill néglige de bien décrire la nature du site Vigile qui, avec plusieurs mises à jour quotidiennes et un répertoire de milliers de textes consultables par moteur de recherche, a de quoi susciter l'envie de certains médias traditionnels.  Quant à sa peinture d'Avant-Garde Québec, tirée de Unilien, il est manifeste qu'il y a passé bien peu de temps et n'a pas suivi les débats qui y ont cours, empreints d'autant de civilité que des débats en ligne puissent l'être.  Perplexes, disions-nous, car en fin de texte on se demande si O'Neill est tombé dans le «Quebec bashing» ou de manière plus simpliste dans le «Internet bashing» en voulant démontrer que rien de constructif ne peut en émaner.  On ne sait pour la version imprimée, mais la version Web de l'article aurait à tout le moins pu inclure les adresses des sites Web évoqués, question de permettre au lecteur de se faire sa propre idée.

Publication sur le Web par le gouvernement canadien d'un guide pratique à l'intention des producteurs en multimédia sur l'affranchissement des droits d'auteurs relatifs aux oeuvres existantes.  Le guide se veut un outil pour les producteurs en multimédia, mais peut également s'avérer utile pour ceux et celles qui ont un intérêt dans la production et l'exploitation de produits multimédia.  On y trouve des rubriques sur la démarche à suivre pour l'affranchissement des droits, un bref résumé de la Loi sur le droit d'auteur, les catégories d'oeuvres protégées, les règles de base à respecter.  De plus, le document établit la distinction entre droits économiques (adaptation, reproduction, communication, exécution), les droits moraux (paternité et intégrité de l'oeuvre, droits dit «d'aval»), les droits «voisins» et autres types de droits dont les producteurs doivent tenir compte (droits contractuels, droit à l'image).  Un guide utile tant aux producteurs en multimédia qu'aux créateurs d'oeuvres susceptibles d'être protégées.

C'est du 27 septembre au 6 octobre 2000 que se tiendra à Montréal, sous l'égide de l'Union internationale des télécommunications, l'Assemblée mondiale de normalisation des télécommunications (AMNT).  On y attend près de 600 participants en provenance de 60 pays qui discuteront de l'établissement de normes communes en matière de réseaux numériques à intégration de services (RNIS), de réseau sur protocole Internet (IP), de technologies de pointe en matière de systèmes multimédias, de protocoles et systèmes de traitement des signaux spéciaux, de modems à haut débit, de systèmes à lignes d'abonnés numériques (xDSL) et nouveaux types de terminaux multimédias. 

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 Beau détour
Le site Web de la revue PHOTO nous offre une section spéciale sur les photos du siècle.  On a demandé à 16 photographes, de choisir une image qui selon eux sera gravée dans l'histroire, et de présenter un photo tirée de leurs stocks.  Encore une fois, PHOTO est à la hauteur.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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