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Le 28 février 1997. © Les Éditions Cybérie |
Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes! Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices. Cette semaine FORUM QUÉBÉCOIS DE L'INTERNET Le Forum, en chiffres, c'était 54 ateliers de formation (responsabilité du CRIM - Formation), 800 personnes inscrites aux ateliers et aux conférences, 80 entreprises locales, nationales et internationales présentes au salon des exposants, 172 membres des médias accrédités (y compris les équipes techniques). Bref, la plus importante concentration, à Montréal, de personnes intéressées aux inforoutes, depuis la tenue d'INET'96 en juin dernier. Preuve -- si besoin est de la faire -- de l'intérêt que suscite l'Internet dans tous les secteurs d'activité, l'analyse du contingent de presse. On y a retrouvé nos collègues habituels, la vingtaine de journalistes spécialisés qui se doivent de suivre le déroulement de ces événements, mais aussi un grand nombre de journalistes et chroniqueurs couvrant d'autres domaines spécialisés (de l'agriculture aux communautés ethniques, de l'éducation aux affaires municipales) qui préparent des articles et des dossiers sur les inforoutes, à l'intention de leur propre lectorat. Ouverture, donc, mardi matin en présence du maire de la cité, de deux ministres, et des représentants des principaux commanditaires commerciaux et promoteurs de l'événement. Pour Madame Louise Beaudoin, ministre de la Culture et des Communications, le moment était tout indiqué pour livrer un aperçu des prochains concours du Fonds de l'autoroute de l'information (FAI), dont les modalités et le prospectus entourant le concours thématique seront officiellement rendus publics d'ici le 31 mars 1997. Le concours thématique est doté d'une enveloppe budgétaire de 1,5 million de dollars, et le FAI est à la recherche de projets d'envergure dans quatre secteurs : les femmes, les régions, la langue et la petite enfance. Par contre, en conférence de presse, Madame Beaudoin a suscité de nombreux commentaires en disant que l'un des projets retenus dans le volet «langue» pourrait comporter un projet de moteur de recherche en français. En effet, on s'interrogeait au Palais des Congrès sur la pertinence d'ajouter un nouvel instrument, vu leur abondance actuelle, à moins qu'il ne s'agisse de bonifier l'un des services existants. Nous ferons une analyse plus approfondie de la méthode adoptée par le FAI lorsque les documents officiels deviendront disponibles. Le Forum a aussi été l'occasion d'annoncer bon nombre de nouveaux produits et services, dont ceux-ci. Chez Carrefour.Net, moteur de recherche sur les sites de la francophonie, nouvelle présentation graphique et jumelage au moteur bien connu AltaVista de la société Digital. On peut désormais faire une présélection géographique des sources d'information Web que l'on souhaite consulter (international, Canada, Québec, Montréal, France, Suisse, Belgique) et, si la recherche s'avère infructueuse, AltaVista vient à la rescousse. Par exemple, la recherche du mot «cyberie» (sans accent) ne donne aucun résultat dans Carrefour.Net international car la base de données reconnaît les accents et autres caractères spécifiques à la langue française. Mais AltaVista cherche toutes les orthographes différentes du mot recherché et propose alors 3 641 résultats. Efficace, couvrant l'ensemble de la francophonie, Carrefour.Net reste à étoffer davantage, mais comporte déjà les données descriptives de 10 000 sites Web. Le jumelage à AltaVista ne peut qu'augmenter la valeur de cette ressource. Le Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM) a lancé, dans le cadre du FQI, un nouveau service très prometteur de veille personnalisée en technologies de l'information, D.TECH. Il portera, dans un premier temps, sur le grand thème Internet, pour englober, par la suite, les domaines du multimédia, des télécommunications, du génie logiciel, et autres sujets connexes. Il suffit de s'abonner au service et, à partir d'un menu à la carte, choisir les sous-thèmes qui correspondent à ses intérêts. Les informations sont triées et filtrées par D.Tech, et présentées sur une page Web à laquelle on accède par mot de passe. D.Tech offrira, tous les mois, un dossier détaillé sur un sujet de pointe, et tiendra à jour un calendrier des événements à venir dans le milieu des technologies de l'information. Comme produit, la formule innove et s'appuie sur la crédibilité et le sérieux du CRIM dont la réputation n'est plus à faire. En revanche, il s'agit d'un contenu payant, alors que tous les sondages et enquêtes ont démontré que la clientèle Internet est réticente à payer pour avoir accès à des contenus informationnels. Certes, les tarifs d'abonnement sont des plus raisonnables (60 $ par année pour la clientèle étudiante, 120 $ pour la clientèle générale, entre 240 $ et 300 $ pour les entreprises). Il est aussi possible d'avoir recours (moyennant certains frais) à un service de courtage d'information, soit une recherche sur un sujet précis effectuée par les spécialistes du CRIM. Mais les vieilles habitudes du «tout gratuit sur Internet» seront difficiles à changer, même s'il n'en coûtera qu'environ 2 $ par semaine pour la clientèle générale. Le service est offert sans frais pour une période d'essai de deux semaines. Dans l'édition spécialisée, Les Éditions Reynald Goulet présentaient des traductions d'ouvrages américains fort intéressants. D'abord, les livres de Jim Sterne (Marketing sur Internet) et Vince Emery (Faire des affaires sur Internet), deux des conférenciers invités au FQI, mais aussi le superbe traité de style Web de David Siegel, Créer des sites Web spectaculaires. Siegel prêche par l'exemple, c'est-à-dire que son site accompagnateur (en anglais) illustre à merveille tout le contenu du livre, un recueil de recettes artistiques et de techniques pour réaliser un site Web de «troisième génération», concept qui lui est cher et que de nombreux concepteurs auraient intérêt à adopter. Lecture obligatoire pour tout travail Web sérieux. Chez Bell Solutions globales, bien que l'information ne soit pas encore disponible sur leur site Web, c'était le lancement du Service d'échange d'information qui vise à intégrer une gamme de services (accès Internet, création de sites simples et peu coûteux à partir de gabarits standard, interfaces de télécopie à demande, Service Avantage, etc.) destinés aux PME qui souhaitent accroître l'efficacité de leur communication. On promet ainsi d'optimiser la diffusion d'information sur les produits et services des PME, tout en réduisant leurs coûts d'exploitation. Démonstration moins que convaincante, surtout dans le contexte du FQI où la majorité de la clientèle présente venait justement se former à la création et à l'exploitation de sites Web. Arnaque ou vision? Opportunisme ou investissement stratégique? On ne sait trop quoi penser de la société Technologia qui mettait en vente sur le parquet du FQI des noms de domaines de la hiérarchie .COM, réservés au début de la ruée vers l'Internet au prix de 100 $ : inforoute.com, internaute.com, fureteur.com et navigateur.com. Technologia demande maintenant entre 5 000 $ et 25 000 $ pièce. S'ils ne trouvent pas preneurs, les noms de domaines seront mis en vente sur des sites spécialisés, bourses spéculatives de désignations DNS comme http://www.bestdomains.com/ ou http://www.domainreseller.com/ . Le communiqué de Technologia citait l'exemple du détenteur du nom de domaine television.com qui avait refusé 50 000 $ pour l'utilisation du nom, et de celui de billgates.com, qui réclame un million de dollars. Mais il n'y avait pas que les lancements et démonstrations de produits au FQI, il y avait aussi les ateliers, les déjeuners et les conférences internationales. On y a vu un Christian Huitema, pas vraiment à la hauteur de la réputation qui le précède, nous livrer sa vision de l'avenir de l'Internet. Un milliard de branchés en l'an 2001! En fait, et c'est peut-être ici une digression, mais comment prétendre qu'il y aura un milliard de personnes branchées en l'an 2001, alors que, selon la plupart des estimations, il y a aura à peine un milliard de personnes qui auront un accès assuré à l'eau potable? Une mise en perspective s'impose si on veut parler d'un village global, et elle nous vient du Projet Monde-Village, où la planète Terre est habitée par un millier de personnes. On arrive alors à des niveaux statistiques compréhensibles, réalistes. Présentement, un seul des mille habitants du village Terre possède un ordinateur, et il n'est sans doute pas branché à l'Internet. Serait-ce que l'échéance de l'an 2000 (ou 2001) est plus près qu'on ne le croit? On a vu, par contre, un Jim Sterne s'écarter un peu de son thème habituel qu'est le marketing sur l'Internet et entretenir son auditoire, en termes simples et clairs, sur l'intranet dans l'entreprise, ses fonctions, sa rentabilité (fichier, en format PowerPoint, des graphiques de sa présentation disponible sur son site Web). Au cours d'une conversation à bâtons rompus avec Jim Sterne, peu avant son allocution, en compagnie de deux autres journalistes, nous avons eu l'occasion d'aborder une foule de sujets relatifs aux grands enjeux de l'Internet, et de recueillir son avis sur ces questions. En vrac, voici ce que ça donne. Normalisation des bandeaux publicitaires : effort louable, mais pas dans la bonne direction. Héritage et influence des contraintes de l'imprimé, incompréhension du médium. Chiffre d'affaires découlant du Web : la véritable valeur n'est pas mesurée. L'Internet est un moyen de communication. A-t-on déjà demandé aux entreprises de déterminer le total des ventes directement liées à l'utilisation du télécopieur? Les points forts de la présence commerciale sur l'Internet : la pub ne fait pas encore ses frais; pour le marketing, c'est l'outil idéal; pour la vente, ça dépend des produits; pour le service après vente et le suivi des relations avec la clientèle, il n'y a pas mieux. Technologie «push» : ce n'est pas une mode, ça va continuer. Mais sur le plan informationnel, c'est, là encore, un héritage lourd, le passif de la télévision. Prochaines tendances : retour de pendule dans l'habilitation du consommateur, profils de fournisseurs, demandes d'informations commerciales sur des produits ou des services précis pour une période déterminée. Nous aurons certainement l'occasion de revenir sur les vues de Jim Sterne. Rappel, son livre en version française, «Marketing sur Internet», aux Éditions Reynald Goulet. Quel bilan faire du FQI? Sensibilisation au monde des inforoutes pour certains, approfondissement technique pour d'autres, il ne faudrait pas oublier la dimension humaine de ces événements, la constitution de nouveaux réseaux de personnes et de nouveaux canaux de communication qui peuvent s'y amorcer. Dans les ministères, on pense reprendre l'expérience, mais à l'échelle des régions. Bonne idée, mais songeons à rendre l'accès moins onéreux et donc plus abordable aux TPE (très petites entreprises) ainsi qu'aux petits groupes aux moyens modestes. LOI DEBRÉ : DÉBATS ET TENSIONS
(SUITE) LA CENSURE EN ÉCHEC ASSISTANCE À COLLECTIVITÉ EN DANGER SERVICES EN LIGNE DE TIR BOUCHONS, CONGESTION ET FRUSTRATION Pour bien illustrer l'itinéraire que peut suivre un message transmis d'un serveur à un autre, et compter le nombre de bonds qu'il effectue d'un point relais à un autre, le logiciel pour PC sous Windows Trumpet Hop est l'outil parfait. Trumpet Hop envoie un paquet de données (128 ou 256 bytes) à un serveur dont vous aurez inscrit l'adresse dans la boîte de dialogue, puis suit son itinéraire sur le réseau, tout en affichant le résultat à l'écran. Expérience révélatrice. TROISIÈME ENQUÊTE DU RISQ BEAU DÉTOUR 12/18 Il y a 18 mois, dans la Chronique du 29 septembre 1995, deux sites belges, European Gastronomy et Radio Belche, l'écrivaine Muriel Cerf, et l'excellent WebReview. Bonne semaine à tous et à toutes, et à dimanche, |
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