RechercheAbonnementArchivesCourrier

Page d'accueil

Les Chroniques de Cybérie
20 avril 1999

© Les Éditions Cybérie inc.

20 avril 1999

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Kosovo
Louise Attaque Le Village, Altern revient
Branché débranché
Netgraphe en bourse?
Le canular de la taxe sur le courrier électronique
AOL : entre bénévolat et salariat
Apple «dans le noir»
Fureteurs à la mode
En bref
Lectures rapides
Beau détour

 Kosovo
D’abord et avant tout, mes plus profondes excuses.  La semaine dernière, en faisant l’historique de l’implantation d’Internet en ex-Yougoslavie, j’ai à tort écrit : «la Yougoslavie faisait partie de l’URSS [...] le pays était comme toutes les autres républiques soviétiques» (Ndlr.  Corrigé en version Web).  Tollé chez les lecteurs pour me rappeler à l’ordre et préciser qu’il n’en était rien.  Pour résumer les nombreux courriers reçus, je me permettrai de citer celui de M. Yvon Desjardins, professeur d’histoire contemporaine.

«1.  La Yougoslavie n'a jamais fait partie de l'URSS.  2.  La Yougoslavie a même toujours refusé de faire parti de l'alliance militaire dirigée par les Soviétiques : le Pacte de Varsovie.  Pourquoi? (c'est historique et c'est vital à comprendre pour saisir un peu mieux la situation actuelle).  Parce que, contrairement aux démocraties populaires d'Europe de l'Est, la Yougoslavie s'est libérée pratiquement seule des griffes nazies.  Tito comptait sur environ un million de partisans contre les nombreuses divisions allemandes de Hitler [...] 3.  Tito, leader yougoslave, est un des trois fondateurs du mouvement des non-alignés avec l'Égyptien Nasser et l'Indien Nehru.  4.  Le “titisme” (communisme à la mode Tito) [...] était régulièrement dénoncé par l'URSS comme une forme de "déviationnisme" .  5.  Donc, la Yougoslavie était un pays totalement indépendant de l'URSS bien que les deux pays partagent des racines linguistiques et religieuses communes.»

Nous voici donc corrigé, et comme disait Rousseau, «les ténèbres de l'ignorance valent mieux que la fausse lumière de l'erreur».  Nous remercions nos lecteurs de nous avoir souligné cette faute et nous en excusons.

Parfois surréaliste, cette guerre.  Samedi, 17 avril, 47 coureurs ont participé au douzième marathon de Belgrade en présence d’une foule estimée à 10 000 personnes.  Au cours d’un spectacle musical contre la guerre, 18 couples nouvellement mariés ont envoyé un message de paix au monde.  Puis, l'académie cinématographique yougoslave remettait sa plus haute récompense au film américain «Des hommes d’influence», l’histoire d’un président américain qui invente de toutes pièces, avec l’aide de brillants relationnistes, un conflit avec l’Albanie pour faire oublier un scandale à la veille des élections.

Pour faire le point, nos «Ressources et références sur Serbie/Kosovo».

Haut de la page

 Louise Attaque Le Village, Altern revient
Nouveau chapitre dans la saga des poursuites intentées contre des hébergeurs Web gratuits en France.  Cette fois, c’est le service Le Village et son responsable, Guillaume Esnault, qui se voient assignés devant tribunaux pour une affaire de fichiers pirates en format MP3 logés discrètement par le pirate dans l’espace du Village.  Sont aussi impliqués les services commerciaux Multimania (ex-Mygale), Tripod France (Lycos/Bertelsman), et Geocities (Yahoo!).  Le présumé pirate avait tissé un écheveau serré de fichiers sur les quatre hébergeurs.

Ce sont la société Delabel Éditions, et la société Atmosphériques, agissant en tant qu'éditeurs et diffuseurs des musiques du groupe Louise Attaque qui cette fois mènent la charge.  Esnault et les autres mis en cause devaient comparaître le 16 avril, mais la cause a été reportée au 20 mai.

Notre collègue ARNO, sur le site Défaite de l’Internet, soulève la rhétorique des plaignants qui est désormais archi-connue.  Faire dire la loi.  «Pour les avocats, il s'agirait systématiquement de porter plainte pour obtenir une clarification des responsabilités de chacun [...] En somme, cela revient à poursuivre un innocent pour faire avancer la réflexion ; c'est pas de chance pour l'innocent».  Puis, le plaignant qui ne sait rien.  «Enfin on retrouve l'argument de l'ayant-droit “pas au courant”, c'est pas moi c'est ma maison de disque qui a porté plainte! “Ce n'est pas le groupe qui attaque Le Village mais bien l'éditeur et la maison de disque”, explique Yann Hamon [Ndlr.  gérant du groupe].  Voilà qui sonne comme le «cet hébergeur, c'est tombé sur lui, c'était pas personnel» d'Estelle Hallyday.  On l'a compris, c'est la faute à pas de chance.  Avec des victimes aussi peu responsables des actions qu'elles intentent en justice, comment peut-on prétendre ensuite provoquer un débat sur les responsabilités sur le Net?»

Lire aussi les commentaires d’Alain Simeray dans LMB Actu du 16 avril , et de Carlos Soldevila dans Voir.

Puis, concernant l’affaire Altern, Valentin Lacambre informe par courrier électronique ceux et celles qui ont fait une promesse d’appui financier de la renaissance de son service d’hébergement.  «Aujourd'hui, après un accord intervenu avec Estelle Hallyday et le désistement de la RATP, le redémarrage de Altern.org interviendra début mai après publication du jugement concernant le site de la CNT le 3 mai [...] En tout cas je vous remercie de votre soutien, comme quoi quelques milliers d'individus mobilisés peuvent déplacer des montagnes.» Récapitulation complète de l’affaire sur le site Défaite de l’Internet.

Haut de la page

 Branché débranché
On apprend avec regret le départ des ondes de l’émission «Branché», diffusée à l’antenne de Radio-Canada et relayée sur Réseau de l’information (RDI), ainsi que sur la chaîne TV5 USA, Amérique latine et Caraïbes (on avait cessé de la rediffuser sur TV5 Afrique, Asie et Europe).

D’après une dépêche du netmag Multimédium, «Branché» serait «victime d'une conjonction de facteurs : des coupes budgétaires annuelles imposées à Radio-Canada par le gouvernement fédéral, des dépassements budgétaires provoqués par la couverture de la dernière campagne électorale, l'épuisement des excédents budgétaires ayant servis à financer les émissions Branché et Médias et un problème de taux de change désavantageux».

Si cette interprétation est valide, et bien que la couverture des campagnes électorales fasse l’objet de crédits spéciaux accordés par le Parlement et ne devrait pas influer sur la programmation régulière, il est regrettable de constater que des thèmes importants comme la technologie et les médias soient couverts en grattant les fonds de casseroles.

Lancée le 17 février 1996, «Branché» profitait de la vague précédant la tenue d’INET’96, conférence annuelle de l’Internet Society, à Montréal.  En plus des reportages hebdomadaires sur différentes facettes des nouvelles technologies, l’équipe de l’émission a réalisé certaines couvertures spéciales, notamment à l’occasion de la Conférence des ministres francophones chargés des inforoutes en mai 1997.

Pour bon nombre de francophones d’ici et d’ailleurs, «Branché» aura été la porte d’entrée au réseau Internet, un précieux outil de vulgarisation et d’appropriation des technologies, et ce en dépit de créneaux de diffusion qui ne l’avantageaient pas toujours.  De plus, «Branché» avait pour atout une équipe de spécialistes, ce qui nous évitait les sérieuses dérives de la télévision généraliste.

Espérons au moins que les archives Web de l’émission seront conservées.

Haut de la page

 Netgraphe en bourse?
La nouvelle en a surpris plus d’un.  La société NETgraphe, éditrice des sites Web La Toile du Québec, Économédia, Mégagiciel et Multimédium, a annoncé par voie de communiqué son intention de devenir la première société exclusivement du secteur Internet dont les actions seraient transigées sur le parquet de la Bourse de Montréal.  Le but est de soutenir sa croissance et assurer un meilleur service à ses clients et aux internautes. 

L’opération ne se réalisera pas par le lancement d’un titre, mais bien par la prise de contrôle de Ressources Cristobal inc., société inscrite à la Bourse de Montréal.  Selon le communiqué, Cristobal devra consolider son capital-actions selon un ratio se situant entre trois et quatre actions pour une action de la nouvelle Société.  Au terme de la transaction, les actionnaires actuels de NETgraphe détiendront la majorité du capital-actions consolidé de Cristobal.

Cette transaction est évidemment sujette à l'approbation des autorités compétentes.  Le conseil d'administration de Cristobal recommandera à ses actionnaires de voter en faveur de cette proposition lors d'une assemblée générale et spéciale des actionnaires, qui devrait se tenir vers la fin du mois de juin.

Ressources Cristobal Inc.  est une société d’exploration minière de Rouyn-Noranda dont le titre est ce que les financiers appellent un «penny stock», titre dont le cours est sous le seuil psychologique d’un dollar.  Ce lundi, l’action valait environ 0,075 $ après avoir connu un sommet de 0,25 $ en mai 1998.  Au 29 janvier 1999, la société disposait de 12,4 millions d’actions en circulation (total dilué de 15,2 millions d’actions), et de liquidités de 134 221 $.  Par contre, depuis le pic de mai 1998, le cours a connu une chute presque constante, atteignant même les 0,05 $ en novembre dernier .

Haut de la page

 Le canular de la taxe sur le courrier électronique
Dommage qu’il faille perdre du temps à dissiper certaines rumeurs, mais celle-ci m’a été communiquée à quelques reprises au cours des derniers jours sous forme d’une chaîne de lettres dont le titre est «Nouvelle menace sur Internet?» ou encore, en anglais, «Government of Canada to impose surtax on E-mail and Internet usage».

Rumeur.  Le gouvernement canadien travaillerait au Projet de loi 602P dont une des dispositions viserait à imposer aux fournisseurs d’accès une taxe de 0,05 $ sur chaque message de courrier électronique, taxe que les fournisseurs d’accès reporteraient sur la facture des abonnés.  On précise qu’un député libéral d’arrière-banc aurait comme alternative suggéré une taxe de 40 $ par mois sur tous les abonnements Internet.  Le but serait de renflouer les coffres de la Société canadienne des Postes dont les revenus seraient en baisse à cause de l’utilisation croissante du courrier électronique.

Faits.  Un projet de loi ne peut comporter le suffixe «P» comme le suggère le message.  Il n’existe que les préfixes «C» ou «S», selon que le projet émane de la Chambre ou du Sénat.  Les parlementaires cités dans le message n’existent pas comme l’atteste le registre officiel, pas plus que le cabinet d’avocat qui aurait signé cet appel à la protestation.

Dommage qu’il n’y ait pas moyen de «taxer» à la source ceux et celles qui diffusent ces rumeurs.  À en juger d’après le nombre de destinataires de ces chaînes de lettres, les initiateurs y songeraient à deux fois avant de diffuser de tels canulars.

Haut de la page

 AOL : entre bénévolat et salariat
America Online (AOL), le plus important fournisseur d’accès aux États-Unis avec ses dix-sept millions d’abonnés, vient d’être mis en cause devant le ministère américain du Travail.  La plainte a été déposée par sept anciens «bénévoles» qui prétendent que AOL a enfreint la loi sur les normes de travail.  AOL emploie 12 000 personnes, mais a aussi recours aux services de 10 000 «bénévoles» pour la prestation de services de soutien à la clientèle, d’animation de forums d’échange, de dépannage à distance.  Les bénévoles s’engagent à offrir chaque semaine quatre heures de leur temps, doivent participer à une activité de formation, s’acquitter de certaines tâches administratives, en échange de quoi ils bénéficient d’un accès Internet gratuit chez AOL, valeur de 21,95 $ par mois.

Récemment, AOL a sans préavis mis fin à la convention de bénévolat avec certains des animateurs, leur retirant ainsi leur compte d’accès Internet.  C’est que des critiques à l’égard de la situation des bénévoles avaient été formulées publiquement sur des forums d’AOL.  Les raisons du groupe de plaignants pour intenter les démarches auprès du ministère du Travail sont diverses, mais ne comportent pas de demandes de compensation rétroactive.  S’exprimant ouvertement sur le site Observers.Net (qui n’est pas lié directement à leur récente action), la plupart disent vouloir faire la lumière sur la pratique des tâches non rémunérées.

Cette pratique n’est pas unique à AOL.  Par exemple, iVillage, site entièrement consacré aux questions féminines, bénéficie de l’appui de plus de 1 000 animatrices et encadreuses bénévoles.  Chez Geocities, tout le contenu est constitué de pages personnelles hébergées gratuitement, mais sur lesquelles l’hébergeur se réserve le droit d’afficher des bandeaux publicitaires, sans autre compensation aux auteurs des pages.

En revanche, chez MiningCo.Com, les animateurs (guides) se partagent 30 % des revenus publicitaires en fonction de la fréquentation des sections dont ils sont responsables.  Le mois dernier, un animateur a touché près de 11 000 $ en dividendes publicitaires.

Chez AOL, on parle de la «culture de partage» inhérente à Internet pour expliquer le recours à des bénévoles.  Mais les plaignants ont cité l’obligation de se conformer à des horaires établis par AOL, la fourniture par cette dernière d’outils de travail (logiciels, accès Internet), l’imposition de devoir signer des ententes de non divulgation, et l’exécution de tâches normalement dévolues à des salariés.

L’affaire sera suivie avec intérêt car elle implique toutes les «communautés virtuelles» dont le fonctionnement est assuré par des bénévoles.  La loi américaine sur les normes de travail dispose que toute activité essentielle au fonctionnement d’une entreprise doit être rémunérée.

Haut de la page

 Apple «dans le noir»
Si après avoir, pendant de très longs mois, utilisé l’encre rouge dans ses rapports financiers, Apple s’éloigne du seuil critique et vient de rendre public les résultats d’un sixième trimestre consécutif de rentabilité.  Profits nets de 135 millions de dollars que l’on compare aux 55 millions d’il y a un an.  Apple dispose de liquidités et disponibilités à court terme de 2,9 milliards de dollars.

Si le marché des ordinateurs a connu une croissance de 14 % depuis un an, les ventes d’iMac et de PowerMac G3 ont fait grimper de 27 % le nombre d’ordinateurs vendus par Apple.  La part de marché d’Apple se situerait à 12,5 %.  L’iMac continue sa percée chez les acheteurs d’un premier ordinateur (32 % des ventes, 46 % au Japon) et chez les «convertis» du PC (11 % des acheteurs).

Seules ombres au tableau, selon le quotidien USA Today, les ventes de modèles PowerBook stagnent car les acheteurs potentiels attendent la sortie de nouveaux modèles, et le géant du commerce au détail Best Buy n’a pas renouvelé son stock de modèles iMac.

La décision de Best Buy relève du manque de souplesse d’Apple dans le choix des couleurs disponibles aux détaillants depuis la sortie de la nouvelle palette de teintes ayant remplacé le bleu Bondi initial.  Apple livrait les iMac en lots de cinq, un modèle de chaque couleur.  Mais voilà, le iMac est un peu comme le steak, bien des gens l’aiment bleu.  À ce point que les ventes du modèle bleu dépassent de beaucoup celles des autres teintes.  Apple change donc de stratégie chromatique.  Dorénavant, les iMac seront livrés en lots de huit, quatre modèles bleu et un de chacune des autres couleurs, ce qui devrait calmer les détaillants qui craignent de voir les raisins et les tangerines s’avarier.

Haut de la page

 Fureteurs à la mode
Une analyse sommaire des statistiques de fréquentation du serveur cyberie.webdo.ch révèle à toutes fins pratiques un nez à nez entre Netscape et MS Explorer.  Le logiciel d’extraction de statistiques Wusage utilisé sur ce serveur identifie toutes les combinaisons plate-formes/fureteurs possibles (Win, Mac, Unix, Netscape, Explorer et autres), plus d’une cinquantaine.  Dans les dix combinaisons les plus communes, Netscape représente 16,81 % de l’accès, et MS Explorer 16,68 %.  On note aussi la présence non négligeable du fureteur/aspirateur eCatch (3,3 %) et de Lynx (2,77 %), un fureteur texte.  La version 5 d’Internet Explorer rallierait déjà 4,39 % de la clientèle du site que vous consultez en ce moment.  Mais l’analyste Jakob Nielsen a de mauvaises nouvelles pour les webmestres qui entendaient exploiter les fonctionnalités des fureteurs de cinquième génération, car les utilisateurs font preuve de «conservatisme» et ne changent pas fréquemment de versions de fureteurs.  Et on les comprend.  Dans sa plus récente analyse, et graphiques à l’appui, Nielsen prévoit que les webmestres devront continuer d’accommoder les fonctionnalités des versions 3 jusqu’au début de 2001, et des versions 4 jusqu’à la fin de 2003.

Haut de la page

 En bref...
Après le MP3, le MS Audio 4.0? CNN reprend une longue analyse de Lessley Anderson du Industry Standard sur la guerre des formats de fichiers sonores, une guerre entre grosses sociétés (IBM, Microsoft, AT&T, Sony, Matsushita, Time Warner, BMG, Universal, EMI) qui se disputent le territoire d’exploitation de la musique en ligne.  Microsoft a annoncé la sortie du format MS Audio 4.0 exploitable avec les nouvelles versions de Media Player sous Windows.  Des fichiers plus compacts qu’en MP3, une qualité sonore supérieure, et tous les outils nécessaires pour créer et reproduire très facilement les fichiers.  Universal et BMG ont créé un point de distribution commerciale, GetMusic, et appuient un système de gestion des droits numériques InterTrust- Reciprocal.  Microsoft a déjà pris une participation de 15 % dans Reciprocal.  IBM appuie un système sécurisé de diffusion d’oeuvres musicales, nom de code Madison Project, qui obtient aussi l’aval de Warner et Sony, et de RealPlayer.  Sans parler du Secure Digital Music Initiative (SDMI) lancé par la Recording Industry Association of America (RIAA).  Selon Anderson, ça ne fait que commencer et les enjeux sont à ce point énormes, sur le plan financier, qu’une dynamique quotidienne d’annonces et d’alliances s’est installée.

La société 3Com a contribué la somme de deux millions de dollars à la Chaire des fondateurs du laboratoire de génie informatique du Massachusetts Institute of Technology (MIT).  Premier titulaire de la chaire, le concepteur du Web et aussi directeur du Consortium Web (W3C), le britannique Tim Berners-Lee.  Dans son allocution d’investiture, Berners-Lee a lancé une mise en garde contre le fractionnement technologique amené par la multiplication des plate-formes, les applications dites «propriétaires» (réservées à un produit spécifique), et le non respect des normes de base qui ont conféré au Web son statut universel.  Ce fractionnement technologique pourrait constituer un sérieux frein à l’échange mondial de données a affirmé le créateur du Web qui a conclu en déclarant «Tout compte fait, au bout d’une journée, si vous n’avez rien fait pour les gens, vous n’avez rien fait».  À consulter sur le site personnel de Tim Berners-Lee, la proposition originale datant de mars 1989 déposée au CERN (Genève) et visant à créer le Wold Wide Web.

Parlant de faire des choses pour les gens, cette semaine (18 au 24 avril) à Montréal est la «Semaine de l’action bénévole» sous le thème «Bâtir demain ensemble».  À Montréal, plus de trois mille bénévoles donnent de leur temps au service de la communauté par l'entremise du Centre d'action bénévole de Montréal ou du Service bénévole de l'Est (SBE).  Internet joue un rôle important dans les activités de bénévolat, et dans le recrutement de bénévoles.  Près de 20 % des personnes recrutés par le SBE ont communiqué avec le Service après avoir consulté le site Web de la Ville de Montréal.  À titre de comparaison, les autres médias représentent 40 % des appels identifiés pour l'ensemble des hebdomadaires de quartier, 13 % pour le quotidien La Presse, 10 % pour les babillards des Centres locaux de services communautaires (CLSC), 5 % pour Télécité (publicité dans le métro), et 4 % pour la télévision communautaire.

Haut de la page

 Lectures rapides
Bon dossier dans Libération, «L'ordinateur a-t-il un sexe?», sous la plume de Natalie Levisalles.  «D'où vient cette passion masculine pour l'informatique? Comment expliquer la réserve des femmes? Et, plus généralement, depuis que les ordinateurs sont entrés à la maison, qui s'en est emparé et pour quoi faire?».  On parle beaucoup des jeux vidéo et de la présence masculine des jeunes devant ces écrans.  Mais, «Avec l'Internet, c'est déjà en train de changer.  L'e-mail et les groupes de discussions sont très féminins.  Les filles les utilisent (comme le téléphone) de façon narrative, elles renouent avec la correspondance, traditionnellement féminine» explique Dominique Pasquier, sociologue et spécialiste des médias au CNRS.  Justine Cassell, chercheuse au Medialab du MIT, trouve pour sa part dramatique que les filles n'aiment pas les jeux vidéo.  «Lorsqu'une fille grimpe sur une chaise, on lui dit : “Tu vas te faire mal.” À un garçon, c'est plutôt : “Tu vas la casser.” On prépare la petite fille à prendre soin d'elle-même et le garçon à démonter des objets.  De même, on donne au petit garçon des vieilles montres pour qu'il les ouvre et voie comment elles fonctionnent.  C'est le genre de choses qui mène aux sciences et à la technologie.»

Kevin Mitnick, le célèbre hacker a été condamné à 46 mois de prison, ne devra pas approcher un ordinateur pendant au moins trois années.  Puisqu’il avait déjà servi plusieurs mois en prison, il lui reste donc un an à purger et sera admissible à une libération conditionnelle dès cet été.  Dans l’excellent Transfert, Kevin Free, un article qui relate l’histoire, le procès, mais aussi les conditions de détention pour le moins effroyables de Mitnick.  «Le plus célèbre des pirates informatiques a eu droit à un traitement particulier en prison : pris d’une totale paranoïa, ses gardiens l’ont régulièrement envoyé au trou dès qu’il utilisait le moindre instrument électronique, persuadé qu’il avait les moyens de transformer un walkman en émetteur radio… Pendant plus de trois ans, Mitnick n’a même pas eu le droit à un ordinateur pour travailler à sa défense, alors que TOUTES les pièces de l’accusation sont des fichiers informatiques! Il vient seulement, il y a quelques mois, d’être autorisé à disposer d’un ordinateur.  Mais celui-ci lui a été confisqué récemment, pendant plus d’un mois, pour " inspection ".  Et certains documents auraient, selon lui, disparu…».

«Il y a pas mal de sites Cabrel sur Internet.» C’est Sylvie Coulomb qui parle avec le principal intéressé qui lui répond «Oui.  Il y a des fans qui ont fait ce travail de rassembler les paroles de chansons, les musiques.  Je suis en train, avec Sony, de créer un site qui me permette de communiquer plus directement.  Je fais beaucoup de photos, et j’aimerais envoyer des impressions régulières, de façon plus immédiate, et sans avoir forcément d’intermédiaire médiatique.» L’entrevue complète, mais bien d’autres choses aussi sur le Web de Francis Cabrel.  En complément de lecture, dans le Journal du Net, un texte d’Alain Steinmann, «Francis Cabrel : samedi soir sur le Web».

Haut de la page

 Beau détour
Un peu spécial cette semaine, car on vous invite chez-nous.  Ceux et celles qui nous lisent régulièrement connaissent notre préférence marquée pour les beaux détours photographiques.  La raison est simple, nous avons déjà pratiqué, il y a bien longtemps, le métier de photographe.  Le temps était venu de partager avec vous quelques-uns de nos coups d’oeil furtifs, de nos «Instants privilégiés».  Attention, peinture fraîche.

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


Page d'accueilRechercheAbonnementArchivesCourrier
© Les Éditions Cybérie inc. | Revue de presse | Publicité

URL : http://www.cyberie.qc.ca/chronik/990420.html