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Les Chroniques de Cybérie
Chronique du 17 novembre 1998

© Les Éditions Cybérie inc.

Le 17 novembre 1998.

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Quatrième anniversaire de la Cybérie
Les 30 ans de la FPJQ
Salon du livre de Montréal
Les fournisseurs français prennent
action contre les contenus illégaux
Logiciels : l’aspirateur eCatch et le Cookie Crusher
En bref...
Lectures rapides

 Quatrième anniversaire de la Cybérie
Eh oui, déjà quatre ans de publication des Chroniques de Cybérie.  Plus de 160 chroniques en ligne, malgré six mois d’hibernation forcée.  De cinq copains à qui la première livraison fut transmise en novembre 1994, vous êtes maintenant plus de 4 500 lecteurs et lectrices abonnés à l’édition courrier électronique.  Présentes sur le Web depuis avril 1995, la formule a évolué, de même que le choix et le traitement des sujets, témoins du développement pour le moins inattendu qu’a connu le médium en quatre ans.

Un grand merci à nos conseillers et partenaires, à notre fournisseur de services Mlink.Net, et au Webdo qui a permis la reprise en avril dernier.  Mais surtout, un grand merci à vous, lecteurs et lectrices, pour votre fidélité. 

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 Les 30 ans de la FPJQ
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a profité de la tenue de son congrès annuel pour inaugurer son site Web.  Plusieurs sections sont encore en voie d’être complétées, mais la signalisation inforoutière déjà en place permet d’espérer un contenu étoffé. 

Comme nous vous soulignions il y a deux semaines, on a parlé d’Internet à ce congrès ainsi que des questions relatives au rôle des journalistes face aux diverses tendances dont le réseau se fait le moteur. 

Mais bien souvent, avouons qu’à défaut de voler à vue dans l’espace aérien des nouveaux médias, on planait en altitude dans la stratosphère théorique.  Ainsi, au cours d’un atelier auquel nous participions, nous avons eu droit aux envolées dé-lyriques d’un Dominique Wolton qu’Internet impressionne peu, et à des déclarations du genre «L’imprimerie n’a pas fait la révolution!».  On aura aussi appris de Wolton que vingt ans de recherche en communication au CNRS ne rend pas nécessairement perméable à la contestation de ses idées, ce qui n’excuse nullement ses écarts de langage à l’endroit d’un des participants.  Seule consolation, et c’est rassurant, M.  Wolton ne fait pas de politique.

Ceci dit, les journalistes ont-ils perdu le monopole de l’information publique en raison de la multiplication des sources d’information sur Internet? À défaut, une fois de plus, de définir qui est journaliste et qui ne l’est pas, on a semblé s’entendre sur l’impossibilité d’une désintermédiation totale, et sur le besoin du public à disposer de médiateurs, d’agents de synthèse, bien que le rôle de ces derniers sera appelé à changer. 

Contestation polie et encadrée, le off-congrès des jeunes journalistes a néanmoins été l’occasion de prendre connaissance d’un manifeste remettant en question le métier, la profession ou la passion du journalisme, un genre parfois moribond selon les auteurs du texte.  «La vision du monde que nous tentons d'imposer aux différents publics est de noir et de blanc : le pouvoir contre l'opposition, le patron contre le syndicat, la "génération X" contre les "baby boomers", les gagnants contre les perdants, et quoi encore! Ce journalisme s'abrite derrière les remparts de l'objectivité dont nous connaissons tous, mais nions, le caractère utopique.  Le public est loin d'être si dupe, lui qui fait davantage confiance aux policiers et aux banquiers qu'aux journalistes [...] Le Off/FPJQ tient d'une volonté de changement; une volonté d'en finir avec le conservatisme, l'autocensure et le corporatisme ambiants.  Il faut oser.  Oser se parler franchement.  Oser surprendre le public.  Oser renouveler les sujets et le traitement de l'information.» On attend la suite.

Arrivé un peu trop tard pour alimenter les discussions au congrès de la FPJQ, un article de Laurent Mauriac dans Libération sur les nouveaux rapports journaliste-lecteur en ligne, rapports conditionnés par la dimension interactive du médium.  «Comme beaucoup de journaux, Télérama constate, en effet, qu'avec l'Internet, la presse écrite ne peut plus faire circuler les informations et les opinions à sens unique.  Gérard Pangon s'enthousiasme devant la fréquentation des forums mis en place sur le Web par l'hebdomadaire culturel, en prélude au lancement de son site : 6 000 inscrits, des contributions innombrables, souvent de grande qualité.  Fait nouveau en France, les espaces de discussions de Télérama ne recueillent pas seulement des commentaires sur l'actualité.  Un forum consacré à l'Algérie vit arriver un roman.  Un autre espace proposait aux internautes d'envoyer des nouvelles liées à des photos de Cartier-Bresson : 750 ont répondu.»

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 Salon du livre de Montréal
«L’existence est un court instant de répit entre deux ministères, celui de l’Éducation et celui de la Santé, mais pour se traduire en un livre qui ne soit pas tout à fait triste et maussade, une vie se doit d’être plus passionnée et passionnante qu’un bulletin de notes, un relevé de crédit ou une fiche médicale.» C’est de Jean-Claude Germain, auteur et essayiste, et on l’a lu sur le site du 21e Salon du livre de Montréal, la grande manifestation livresque d’automne au Québec qui se tient cette année du 19 au 24 novembre.  Au programme, soulignons un débat organisé par la maison d’édition Novalis sous le thème «Le public peut-il faire confiance aux journalistes?». 

À ne pas rater non plus, dans le cadre d’événements/rencontres, la présentation par son auteur Laurent Laplante du livre album «La démocratie, j’aime ça!» qui vise à sensibiliser les jeunes à la politique.  Monsieur Laplante écrivait récemment «Je me résigne mal, vous l'aurez compris, à ce que nos jeunes grandissent en subissant l'énorme “déficit civique” dont ma génération est en partie responsable.  D'où l'effort...» ...  et d’où la pertinence accrue en cette période électorale au Québec, quel que soit votre âge.

Parmi la flopée de prix littéraires qui seront remis à l’occasion du Salon, le Prix Genève-Montréal qui depuis 1995 récompense alternativement un journaliste québécois ou suisse pour un ouvrage écrit en français.  Le prix avait été décerné à Laurent Laplante l’an dernier pour son livre «Pour en finir avec l’olympisme».  Cette année, il sera attribué à l’auteur suisse Jean Romain pour son livre «La Dérive émotionnelle, essai sur une époque en désarroi», publié chez L’Âge d’Homme.

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 Les fournisseurs français prennent
action contre les contenus illégaux

L’Association des fournisseurs d’accès de France (AFA) vient d’ouvrir un site Web sur les contenus illégaux sur Internet, Point de contact.  Le site vise à informer le public sur ce qu'il peut faire face à des contenus illégaux (dans un premier temps de nature pédophile ou incitant à la haine raciale), ce que dit la loi, qui peut-on contacter pour stopper la diffusion de contenus ou poursuivre leurs auteurs.

L’AFA affirme que «ce site est le premier pas vers la mise en place d'un organisme d'autorégulation qui réunirait les acteurs représentatifs de la lutte contre les contenus illicites portant atteinte à la dignité humaine».

L’initiative ne manque pas d’intérêt.  Les lois récemment adoptées aux États-Unis, par exemple, de même que certains cas de jurisprudence, déresponsabilisent en grande partie les fournisseurs d’accès et de services pour ce qui est des contenus qu’ils hébergent ou qui transitent sur leur matériel.  En revanche, si on signale un écart aux lois à un fournisseur, ce dernier est tenu de prendre des mesures et d’agir avec célérité à l’endroit desdits contenus et de leurs diffuseurs.

L’AFA va au delà des voeux pieux avec son site Point de contact et propose des outils.  D’abord, dans la section «Identifier un site», on trouve toutes les ressources nécessaires pour consulter des annuaires qui vous donneront les coordonnées des sites et des personnes pouvant être contactées par courrier électronique ou postal, ou par télécopie.  En outre, on propose des modèles de lettres pour signaler un comportement de nature pédophile, la diffusion de pornographie mettant en scène des enfants, l’incitation à la haine raciale, ou l'apologie de crimes contre l'humanité. 

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 Logiciels : l'aspirateur eCatch et le Cookie Crusher
Nous vous parlions récemment d’un phénomène nouveau constaté sur le fichier journal du serveur Web que vous consultez présentement, soit la consultation en webtélé.  Pas impressionnante sur le plan des chiffres, mais tout de même un signal.

Un autre signal, c’est la présence dans nos masses de statistiques de consultations effectuées par le logiciel multifonction eCatch.  Curieux, nous avons cherché à en savoir davantage sur ce logiciel et avons fait d’intéressantes découvertes.  D’abord, c’est un logiciel «compact», tout le téléchargement tient dans moins d’un mégaoctet.  Le eCatch, dont l’interface est disponible en français, fait office de navigateur Web hors ligne (norme HTML 3.2), de logiciel de veille (surveillance de pages modifiées), et aussi d’aspirateur de sites permettant de charger un ou plusieurs sites Web, en intégralité ou en partie. 

La version légère qui permet de charger, consulter, trier, annoter, surveiller un nombre de sites illimité, puis de faire la lecture hors connexion, est totalement gratuite.  Une version payante est disponible, dotée de moyens encore plus puissants comme la recherche en texte intégral dans les pages «aspirées» et la création d’un nombre illimité d'agents chercheurs.

Bref, eCatch est un logiciel qui navigue pour vous, récupère les pages que vous sélectionnez, et les stocke en mémoire pour consultation ultérieure.  Une astuce pour économiser votre temps, produit par La Mine et Vincent Morelle.

On vous parle souvent des fichiers témoins, les cookies, ces petits messages que les serveurs Web stockent sur votre ordinateur et qui servent à accumuler des informations sur vos habitudes de navigation, à «personnaliser» en fonction de vos goûts un site Web, à faire un suivi des pubs, etc.  Le serveur ayant mis en place ces informations pourra les récupérer et les réutiliser les informations lors d’une visite ultérieure du site Web.

Les différents logiciels fureteurs permettent d’être avertis de l’installation de cookies, ou encore tout simplement de les refuser.  Mais certains sites sont tellement insistants dans leurs tentatives de fichage que l’exercice de refuser à répétition les cookies devient source de frustration.

On peut imperméabiliser aux cookies son fureteur, par exemple Netscape sous Windows.  Solution simple, efficace et gratuite.  Écrivez un petit texte (le contenu importe peu) et sauvegardez-le en format ASCII dans le répertoire principal de Netscape sous le nom COOKIES.TXT.  Puis, à l'aide du gestionnaire de fichier, modifiez les propriétés du fichier pour qu'il ne soit consultable qu'en lecture (read-only).  Aucune autre information ne pourra y être ajoutée, et vous aurez ainsi déjoué les cookies, sans modifier le rendement de votre fureteur.

Un nouveau logiciel permet de réduire en miette les cookies, c’est le Cookie Crusher de la société The Limit Software.  Ici aussi, c’est un logiciel compact de moins d’un mégaoctet au téléchargement.  Une version d’essai valide pour trente jours est disponible, le prix à l’achat est de 15 $ US.

On peut régler le Cookie Crusher pour qu’il s’installe au démarrage de votre système.  Dès lors, il repérera tous les cookies que les serveurs tentent d’installer, déterminera à quelle fin ils sont destinés (suivi de site, suivi de pub, suivi de panier d’emplettes), les refusera automatiquement sans besoin d’intervention de votre part, et dressera la liste des intrus ainsi repoussés.

L’utilisation du Cookie Crusher est révélatrice; si votre fureteur est réglé pour les accepter implicitement, vous n’avez pas idée du nombre de cookies qu’on essaie de vous refiler, ni de la quantité de sites que l’on croirait imperméable à ces techniques mais qui les utilisent.  Vous voulez des noms?

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 En bref...
Nouvel espace libre d’hébergement et d’échanges sur le Web, c’est RESpublica, du latin «chose publique», une communauté d'internautes unis par le seul désir de communication sur le réseau.  Les fondateurs, des passionnés ayant une moyenne d'âge de 25 ans, souhaitent élaborer et construire un espace convivial, avec de nouveaux outils, une communauté virtuelle à vocation internationale, ludique et éducative, libre et au service de tous.  On y offre entre autres l’hébergement gratuit de sites Web (espace de 10 Mo), une adresse de courrier électronique avec possibilité de redirection automatique vers une autre adresse, et d’autres services que ceux et celles qui veulent diffuser sur le Web auront intérêt à consulter.

Le bogue de l’An 2000, mais en saveur belge.  C’est l’association interprofessionnelle Y2K Belgium, excellente ressource pour les entreprises et particuliers de Belgique qui veulent se renseigner davantage sur le problème.  Bien que l’on puisse s’abonner sans frais à un bulletin d’information diffusé par courrier électronique, les archives du bulletin sont aussi disponibles sur le site.  Ajouts récents : les questions des parlementaires écologistes au gouvernement belge sur les conséquences du passage à l'an 2000 pour les systèmes informatiques, et l’état de préparation des services publics en Belgique. 

Les artistes suisses exposent sur le Web.  C’est la galerie virtuelle ArtNet qui présente sa sélection d’oeuvres, mais offre aussi aux artistes indépendants ses services de production pour la création d’espaces personnels.  La fondatrice de ArtNet, Christiane Franquin, anime le site depuis 1995 de même qu’une liste de diffusion destinées aux amateurs d’art.  En outre, le service Portfolio intéressera les artistes qui souhaitent se libérer des tâches d’intendance (gestion, classement, constitution de répertoires...) pour se consacrer davantage et plus efficacement à l'essentiel.  À quand un service semblable pour les chroniqueurs?

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 Lectures rapides
Rencontre avec James Tobin, Prix Nobel d’économie, dans Le Monde.  Promoteur, dans les années soixante-dix, du projet de taxe sur les mouvements de capitaux, Tobin voit la crise asiatique justifier ses craintes et estime que les remèdes proposés par le Fonds monétaire international (FMI) risquent d'aggraver la récession dans des pays à l'économie fragile.  «Ce qui me paraît important, la chose principale, c'est de lutter contre cette idée que le marché fera tout bien, en toutes circonstances, que tout ira pour le mieux si l'on n'empiète pas sur la liberté du marché.  J'ai trouvé incroyable qu'une des conditions posées à l'assistance offerte par les organisations financières internationales aux pays en difficulté était qu'ils libéralisent encore un peu plus leurs marchés financiers.  Alors que le problème est venu du fait qu'ils avaient déjà des marchés trop ouverts!» Propos recueillis par Thomas Ferenczi et Alain Frachon.

Un texte d’un gars sur l’avenir du féminisme, «Tout feu, tout femme» par Pierre Frisko dans l’hebdomadaire Voir.  «Depuis de nombreuses années, le féminisme a mal à sa réputation.  Les militantes sont décrites comme des enragées, on les accuse de lèse-masculinité, on prétend qu’elles cherchent à bouffer du mâle.  Pourtant, rien de tout cela ne transpire dans une salle qui rassemble probablement la crème du féminisme [...] Tout n’est pas gagné.  La directrice des études au cégep Limoilou, Mme Hélène Huot, remarque qu’en 1998, on en est encore à célébrer l’arrivée d’une première femme chef de police.  Ou d’une première femme procureur.  Une autre panéliste, Mme Danielle Bilodeau, réalisatrice à la chaîne culturelle de Radio-Canada, fait remarquer que Mario Dumont a déclaré que, s’il était élu, il aimerait bien éliminer le Conseil du statut de la femme.  Toute la salle réagit avec un Ohhhhh réprobateur.  Non, tout n’est pas gagné.»

Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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