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Salutations à tous les Cybériens et
Cybériennes!
Cette Chronique n'est optimisée ni pour
Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour
ses lecteurs et lectrices.
Cette semaine...
ÉLECTIONS, PIED DE NEZ, À SUIVRE
D'abord, le deuxième tour des légisatives
en France et le pied de nez du journal
Libération qui contourne la loi interdisant la
publication des résulats de sondages dans les
jours qui précèdent le scrutin.
Méthode simple, verser l'information sur un
serveur américain.
Actualisation quotidienne des tendances où on
prévoyait, ce jeudi 29, une majorité au
Parti socialiste sans avoir recours à une
coalition.
Verra-t-on au Canada le recours à des techniques
semblables alors que vendredi sera le dernier jour
où les diffuseurs canadiens d'information
pourront révéler des résultats de
sondages? À suivre ce weekend sur le site
Décision 1997, mais aussi
après les scrutins français et canadien
car la question d'extraterritorialité et
d'application des lois dans le cyberespace est loin
d'être vidée.
RETOUR SUR LES LIEUX DU MIM
Vous avez manqué le Marché international
des inforoutes et du multimédia?
Tiraillements à la Mafalda entre l'urgence et
l'importance? Ne vous désolez pas trop,
le journal VOIR vous
propose un retour sur les faits marquants de
l'événement. Entrevues en
RealAudio, tables rondes, articles de fond, bref,
l'intégrale de la couverture de Barclay Fortin
et de l'équipe technique de VOIR, y compris la
nouvelle qui a remué coeurs et consciences, la
fin abrupte du projet Sidewalk Montréal.
EH OUI...
Après neuf mois de travail, l'équipe du
projet Sidewalk Montréal apprenait que Microsoft
abandonnait l'idée d'un maillon canadien pour sa
chaîne de sites régionaux.
Lancée à Seattle il y a quelques
semaines, ouverte à New York il y a quelques
jours, la chaîne de sites arts, culture,
société et divertissement comptera une
dizaine de maillons d'ici la fin de
l'année. La décision de ne pas
poursuivre avec Sidewalk Montréal est imputable,
selon le d.-g. de Microsoft Canada, Ken Nickerson,
à un changement de stratégie. Le
contenu canadien sera intégré au service
en ligne Microsoft Network, auquel seuls les
abonnés de MSN ont accès.
Déjà, dans notre Chronique du 9 mai
dernier, nous faisions état d'un
réalignement de la politique éditoriale
des sites Sidewalk qui perdaient un peu de leur
autonomie au profit de la centralisation de
l'information sur d'autres sites exploités par
Microsoft.
Au cours d'une conversation avec Ken Nickerson, ce
dernier a tenu à corriger l'impression
laissée par un article du service de nouvelles
Wired
selon lequel le problème de Sidewalk
Montréal était lié à un
manque de ressources humaines inhérent aux
petits marchés. M. Nickerson nous a
affirmé avoir été cité hors
contexte par Wired.
NOUVEAUX SITES GOUVERNEMENTAUX
Le Gouvernement du Québec a remodelé son
site Web et en a fait une
sorte de guichet unique pour l'information
gouvernementale. Le vent de renouveau a aussi
soufflé cette semaine sur le site Web du
Ministère de la Culture et des Communications
(MCCQ) qui nous
présente un site plus étoffé sur
les nombreux volets d'action de ce ministère, y
compris ceux des inforoutes et du
multimédia. Présentation
allégée aussi, ce qui en
accélère la consultation, avec en prime
un moteur de recherche confié en impartition
(Francité). L'actualisation
fréquente constitue aussi un atout non
négligeable, notamment pour la diffusion des
communiqués, documents et publications.
Soulignons que la plupart des sites Web gouvernementaux
sont en voie de modification, voire de bonification, et
que ces «grands travaux» sont fort bien
menés par le personnel en place dans les
ministères.
UN PAYS BRANCHÉ
Le Canada, champion du branchement d'après le
service d'études stratégiques de la firme
d'investissement Morgan Stanley. Voilà bien une statistique
encourageante qui a échappé aux
politiciens au cours de la présente campagne
électorale. S'il est vrai que les
États-Unis comptent le plus grand nombre
d'ordinateurs et 28 470 réseaux branchés
à l'Internet, alors que le Canada n'en a que
4 796, le pays arrive néanmoins en tête de
classement per capita avec 192 réseaux par
million d'habitants comparativement à 114 pour
les États-Unis. Suivent dans l'ordre
l'Australie (110), la France (37), la
Grande-Bretagne (24), l'Allemagne (22) et le
Japon (15).
DOSSIER PUBLICITÉ
De nouvelles données, mais que les
sociétés ne dévoilent
malheureusement qu'aux clients abonnés à
leurs services de recherche, donc ne les cherchez pas
trop longtemps sur leurs sites.
Des chiffres en hausse, du moins aux États-Unis. D'abord, la société Simba
Information Inc. rapporte
des recettes publicitaires pour les sites Web sur
lesquels elle base son indice de 37 millions de dollars
pour avril, une hausse de plus de 200 % par
rapport aux recettes rapportées en avril
1996. Simba constate que les annonceurs
diversifient les clientèles ciblées en
affectant une partie moindre de leurs budgets à
des moteurs de recherche et en plaçant davantage
de bandeaux sur d'autres genres de sites.
Autres données, celles de Focalink
Communications, qui
attestent d'une hausse du coût par mille (CPM)
impressions publicitaires, soit le nombre de fois qu'on
estime qu'un bandeau a été vu. Le
CPM moyen serait passé à
40 $ US en mai, une hausse de 12 % en un
mois. Les sites ayant affiché la plus
haute augmentation de leurs tarifs sont les sites
consacrés à la météo et les
répertoires d'annonces classées.
Toujours selon Focalink, le nombre de sites Web ayant
pris le virage commercial a augmenté de 5 %
au cours du mois d'avril. Ventilation par
catégories, l'augmentation est sensible pour les
sites consacrés à l'actualité
(+ 11 %), aux ordinateurs et à la
technologie (+ 9 %), aux loisirs et
divertissements (+ 8 %), aux marchés
et finances (+ 8 %), à la consommation
(+ 1 %). En revanche, Focalink constate
une baisse pour les sites transactionnels et de
magasinage (- 7 %) ainsi que pour ceux
consacrés aux voyages (- 4 %).
MÉL?
On avait entendu courriel, on avait lu
cédérom, mais Mél? Nouvelle
dérive de l'anglais, cette fois de E-mail,
introduction du terme Mél par la Commission
générale de terminologie et de
néologie pour désigner l'adresse de
courrier électronique. Il faudra donc
réviser le Lexique des néologismes
Internet et
peut-être se faire à l'idée de
cette proposition terminologique pour indiquer
l'adresse électronique sur le papier à
lettre et les cartes de visite, selon la Lettre
d'Information du ministère français de la
Culture du 21 mai. Mais pourquoi désigner
ce qui semble une évidence. Comme si en
voyant un arobas on ne comprenait pas qu'il s'agit
d'une adresse de courrier électronique.
Voilà, le mot est lancé, l'expression est
jetée, une «adresse de courrier
électronique», au moins là on se
comprend. L'expression «c.é.»
serait tout aussi descriptive, suivie de l'adresse avec
l'arobas incriminant. Mél?
Ça ne passe pas. Déjà que
«courriel» nous écorchait les oreilles
au point de ne l'avoir jamais utilisé,
Mél n'incite pas plus à l'utilisation
dans l'écrit ou dans le parlé. Et
comme l'usage est maître...
PEINE DE MORT ET CYBERCULTURE
Plaidoyer pour le Unabomber lancé par John Katz
dans le journal du village des réseaux
Netizen. Le texte fait suite à la
décision du ministère américain de
la Justice de demander la peine capitale pour Theodore
J. Kaczynski, auteur d'attentats à la bombe qui,
entre 1978 et 1995, ont fait 26 victimes dont trois morts et 23 blessés. On se souviendra que
Kaczynski (surnommé Unabomber pour son choix de
cibles parmi les universitaires et les membres du
complexe militaro-industriel et technologique)
procédait par envoi de colis
piégés dont toutes les composantes
étaient savamment fabriquées à la
main. Diplômé de Harvard, il vivait
en ermite depuis de nombreuses années.
Pour Katz, cet homme aurait dû être un des
«nôtres», enseigner au MIT ou à
Berkeley, envoyer, comme nous le faisons tous, des
messages à l'ami Bill à Redmond, pianoter
du code dans la Silicon Valley, concevoir des sites
Web. Brillant, mais démentiel, ce
Kaczynski dont l'avocat plaidera
l'insanité. Mais la peine capitale?
Non, répond Katz qui souhaite que l'intelligence
et la rationalité inhérentes à la
société distincte de la cyberculture, qui
a un accès sans précédent aux
données, à l'information, à la
recherche et au débat raisonné, aident
à faire comprendre que la peine capitale ne sert
pas à dissuader les actions criminelles, pas
plus que la télévision ou l'Internet n'en
sont la cause. Le procès de Kaczynski doit
débuter le 12 novembre prochain.
CYBERCULTURE ET MORT QU'ON S'INFLIGE
La semaine dernière, un homme se donnait la mort
en plongeant du sommet de la structure du pont
Jacques-Cartier à Montréal. Il a
laissé une note et une disquette au chauffeur de
taxi qui l'avait conduit aux abords du pont. Il
expliquait dans sa note être incompris, avoir
essuyé de nombreux refus de la part de
scientifiques à qui il s'était
adressé pour faire valider sa théorie sur
les origines de l'univers. Cette non
communicabilité l'aurait amené à
mettre fin à ses jours. La théorie,
les explications, le leg de cet homme à ses
semblables sur son site Web personnel.
GUIDE DES RELATIONS AVEC LA PRESSE
Les annonces de nouveaux sites, services ou produits,
ainsi que la tenue d'événements ponctuels
ou périodiques engendrent un volume incroyable
de communiqués de presse destinés
à informer le public par l'entremise des
journalistes. À la source de ce
déluge d'information sont ceux que les
journalistes appellent les RP, pour «relations
publiques», qui travaillent soit au sein
d'entreprises, de ministères ou d'organismes,
soit dans des cabinets privés. Il y a deux
catégories de RP, les professionnels et les
autres. Les professionnels sont ceux et celles
qui prennent en charge les activités de
communication des grands événements
(comme les conférences INET, le Forum
québécois des inforoutes) et des
séminaires, ateliers, forums, lancements, etc.,
et dont le but est de faciliter notre travail
(privilèges réservés à la
presse, accès à la documentation,
rencontre avec les principaux
intéressés). Les autres, ce sont
ceux et celles qui voudraient le devenir, mais qui n'y
parviennent jamais, souvent par manque de connaissance
des exigences du métier de journaliste, et de la
manière dont il s'exerce.
La journaliste techno Esther Schindler a écrit
un guide, pour le compte de l'Internet Press Guild,
intitulé «The Care and Feeding of The
Press: A guide for press relations staff (or those who
play them on TV)», un
texte des plus pertinents sur la façon de
gérer les relations de presse avec les
journalistes spécialisés.
Schindler traite en profondeur la question de la
correspondance avec les membres de la presse, de
l'envoi de communiqués, particulièrement
ceux qui sont transmis par courrier
électronique. Elle reprend des
thèmes qui nous sont chers : ne jamais,
jamais, envoyer de pièce jointe non
sollicitée; ne pas suivre l'envoi d'un
communiqué par un appel
téléphonique, etc. Mais ajoutons
celui-ci : de grâce, cachez votre liste de
diffusion dans le champ «Bcc:» de votre
message; certaines listes de destinataires sont plus
longues que le message lui-même. De plus,
vous exposez ainsi votre plan de communication et
risquez de révéler des adresses
personnelles que des destinataires inscrits
souhaiteraient réserver au courrier personnel.
Il ne s'agit pas ici de diminuer l'importance des RP
dont le travail est essentiel au nôtre (et vice
versa) ainsi qu'au besoin d'information du grand
public. La profession de RP semble même
attirer certains journalistes (et vice versa), mais le
public n'est pas dupe de cette complaisance.
Ce qu'il faut, c'est un code d'éthique et de
pratique permettant aux deux professions d'atteindre
leur objectif, soit une meilleure information du
public.
Le texte de Schindler est à lire, que vous vous
occupiez vous-même de votre plan de
communication, ou que vous chapeautiez ceux des autres.
VOYAGE VOYAGE
Pour bon nombre, l'été est la saison des
voyages. Notre collègue suisse, Emily
Turrettini, dont on apprécie la
«distillation» des dépêches
quotidiennes de l'actualité technologique, nous
propose maintenant Le Voyageur Branché, les
adresses pour se connecter à l'étranger,
et quelques sites utiles pour préparer ses
déplacements. Ne pouvant résister
à la tentation d'insérer ici et là
un bulletin info, Emily nous apprend que, dès le
mois de juin, Delta Airlines équipera les
accoudoirs en première avec des prises de
courants pour permettre aux voyageurs de recharger les
piles des portables; c'est déjà une
réalité chez American Airlines. Ne
partez pas avant d'avoir consulté ce site qui
vous économisera temps et argent en plus de
rendre votre voyage certainement plus agréable.
Et si vous êtes en partance pour New York,
l'incontournable est le French New York Online, le guide de tout ce qui
se fait en français.
Événements, culture, musique,
cinéma, bouffe, tout y est. Le site est en
anglais, mais l'information est abondante et bien
présentée. Ambassade virtuelle et
outil de promotion, le site est une commandite de
France Télécom.
VOYAGE CULINAIRE
Si vos pérégrinations vous
emmènent du côté de Florence,
pourquoi ne pas en profiter pour suivre un cours de
cuisine typiquement toscane à la Mangia Firenze, une école de
cuisine assez particulière, fondée il y a
une dizaine d'années par Judy Witts
Francini. Vous commencerez vos journées en
faisant le marché, partant à la
découverte des spécialités
régionales selon la saison. On vous
révélera ensuite les secrets de la cucina
toscana comme le Pappardelle sull'Anatra (pâtes
avec sauce au canard), l'Arista (rôti de porc au
romarin et fenouil) ou le Pollo con Salvia (poulet
à la sauge). Vous trouverez sur le site
Web quelques recettes, des renseignements
généraux sur ce qui fait une bonne table
toscane, ainsi que des renseignements sur les arts et
la culture de Florence. Rendons ici hommage
à ceux et celles qui ont cuisiné ce
superbe site.
Et qui dit bouffe italienne dit huile d'olive.
D'autres recettes, de l'information santé, des
anecdotes et histoires sur le site des huiles Bertolli. Encourageons néanmoins aussi les
produits locaux comme La Maison Orphée
et sa gamme d'huiles de première pression
à froid. Décidément, l'heure
du repas doit approcher.
LECTURES RAPIDES
Inédits, une belle
découverte de ce journal sur le cinéma
proposé par Haut et Court, une
société indépendante de
distribution et de production de films dont le slogan
est «Distribuer pour mieux produire... et
réciproquement». Un numéro
printemps/été, le septième de ce
périodique consacré au septième
art. Coïncidence? Non, le hasard ne
fait jamais si bien les choses. N'hésitez
pas, non plus, à vous laisser entraîner
sur le site du film «Ma vie en rose», le plus
récent opus d'Alain Berliner, en salle et sur
vos moniteurs depuis le 28 mai.
Publication à venir, l'ouvrage «Lois,
Contrats et Usages du Multimédia» des
juristes français Pierre Deprez et Vincent
Fauchoux publié aux Éditions Dixit.
On y traite des droits des professionnels, qu'ils
soient producteurs, opérateurs de
télécommunication, de
télévision, fournisseurs d'accès
Internet ou serveurs d'hébergement, en plus des
contrats relatifs à la production ou à la
réalisation d'oeuvres comme les
cédéroms ou les sites Web. Hors
France, on pourra commander ce livre auprès des
Éditions du Bois-de-Coulonge d'ici quelques
semaines.
Autre ajout à la liste des communicateurs qui
ont leur propre site Web, Rg cyberéditeur de
Richard Gauthier.
Ex-journaliste de cybermédias (dont le
défunt CyberPresse), rédacteur chez
Cossette Interactif et Télé-
Québec, collaborateur au Forum des
bâtisseurs de l'Inforoute des Communications
Jean Lalonde , on trouvera sur Rg cyberéditeur
une collection d'articles et de textes de Gauthier.
BEAU DÉTOUR
Un site personnel... anonyme. Fictionalize my
life, un nouveau genre «webbien»
créé par une ou un amateur d'Artaud,
d'Erik Satie, et de chocolat...
12/18
Il y a 12 mois, dans la Chronique du 31 mai 1996, trois
sites culturels d'un intérêt
certain : Les Dix Sept Marches pour amateurs de
Sherlock, de pipe et de tabac, Première,
classique pour cinéphiles, et Literary Kicks
avec Ginsberg, Kerouac, Burroughs et la Beat
Generation.
Il y a 18 mois, l'équipe des Chroniques se
donnait des vacances. Tiens, tiens, pas
bête comme idée.
Bonne semaine à tous et à toutes,
jpc@cyberie.qc.ca
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