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Les Chroniques de Cybérie
14 mars 2000

© Les Éditions Cybérie inc.

14 mars 2000

Salutations à tous les Cybériens et Cybériennes!

Cette Chronique n'est optimisée ni pour Netscape, ni pour Internet Explorer, elle l'est pour ses lecteurs et lectrices.

Cette semaine...

Cyberciminalité : un rapport contesté
Microsoft quitte la SIIA
Attention, «spam» à l'horizon
Politique réseau : ce sera Gore et Bush
Citation de la semaine : Darwin
Bourses nerveuses : fin de la bulle?
En bref...
Beau détour

 Cyberciminalité : un rapport contesté
En août 1999, le président Bill Clinton annonçait la mise sur pied d'un groupe de travail multisectoriel sur les agissements illégaux ayant cours sur Internet.  Le groupe de travail relevait de l'Attorney général et devait se pencher sur divers aspects de la cybercriminalité, dont l'efficacité du cadre juridique et judiciaire actuel à lutter contre certains crimes comme la vente d'armes illégales, d'explosifs ou de substances contrôlées, la vente de médicaments d'ordonnance, la fraude, la pornographie juvénile.  Le groupe avait également pour mandat de voir dans quelle mesure de nouveaux moyens techniques ou législatifs seraient nécessaires pour lutter contre la cybercriminalité.

Jeudi dernier, l'Attorney general Janet Reno dévoilait le rapport du groupe de travail, un document intitulé «The electronic frontier: the challenge of unlawful conduct involving the use of the Internet» (Frontière électronique : le défi posé par les agissements illégaux impliquant l'utilisation d'Internet), rapport qui avait fait l'objet cinq jours auparavant d'une fuite au service de nouvelles Wired News.

Le groupe de travail propose une stratégie en trois points dont on retiendra qu'elle favorise un traitement «technologiquement neutre» de la criminalité, sans égard à ce qu'elle survienne en ligne ou en société.  Les auteurs du rapport écrivent aussi sur la neutralité technologique : «Une réglementation étroitement liée à une technologie spécifique risque de rapidement devenir caduque et d'exiger des amendements [...] Par exemple, une réglementation qui viserait les communications utilisant les fils téléphoniques pourrait ne pas tenir compte du grand nombre de communications qui se font maintenant sur des réseaux sans fils ou par satellite.  En outre, des lois ou règlements visant une technologie spécifique risqueraient d'imposer des carcans à cette technologie et de nuire à son développement.» Plus généralement, le groupe de travail estime que le cadre juridique actuel est adéquat pour punir les crimes commis en utilisant Internet.

Mais, si selon les auteurs, le volet pénal semble «généralement adéquat pour déterminer la nature de ce qui constitue des actes criminels», il en est autrement des pouvoirs et mandats permettant de mener des enquêtes sur les crimes commis en utilisant Internet, d'établir l'identité des présumés criminels, de recueillir les preuves nécessaires à leur inculpation.  S'ajoute à cette difficulté la nature transfrontalière d'Internet et la non applicabilité de certaines lois selon les différentes juridictions.  C'est pourquoi le groupe de travail formule des recommandations qui viseraient à accroître les pouvoirs des enquêteurs, à réduire le degré de contrôle de leurs activités, et à modifier certaines dispositions assurant la liberté d'expression et le respect de la vie privée.

Madame Reno a dit souhaiter une plus grande collaboration de l'industrie avec les autorités gouvernementales pour combattre la cybercriminalité.  William Daley, secrétaire d'État au Commerce, a ajouté que bon nombre de fournisseurs ne conservaient pas suffisamment de données sur les activités de leurs abonnés, ce qui empêchait les autorités de mener des enquêtes en profondeur, ajoutant «Nous ne souhaitons pas que les fournisseurs jouent le rôle de police du réseau, mais nous voulons qu'ils agissent comme vigie de quartier.»

L'industrie endosse les conclusions du rapport et se dit prête à collaborer.  Il en va cependant autrement des groupes de défense des droits civils dont l'American Civil Liberties Union (ACLU).  Dans une lettre adressée à Madame Janet Reno, l'ACLU lui demande de rejeter un certain nombre de recommandations du rapport et d'apporter des clarifications sur certaines autres.  L'ACLU affirme que, contrairement à ce que laisse entendre le rapport du groupe de travail, l'anonymat sur Internet n'est pas une «question épineuse» mais bien un droit garanti par la Constitution et réaffirmé par un jugement de la Cour suprême en 1995. 

L'ACLU reproche également aux auteurs du rapport de décrire ce qui équivaut à une vague de criminalité, sans pour autant pouvoir appuyer ces affirmations par des données statistiques quantitatives.  En effet, le rapport contient bon nombre d'exemples et de cas de figure, mais selon Emily Whitfield, porte-parole de l'ACLU, «Ce qui manque au rapport est la preuve qu'il existe une criminalité répandue, d'une ampleur telle qu'elle présente un risque pour la nation et qu'elle justifie de chambouler la Constitution.»

Madame Reno entend, d'ici deux mois, organiser deux conférences de consultation (Côte Est, Côte Ouest) réunissant les représentants de l'industrie et des groupes de défense des droits pour explorer les pistes législatives envisageables et tenter de rallier les «deux solitudes» américaines.  Entre temps, le ministère américain de la Justice a ouvert un site Web consacré uniquement à la cybercriminalité

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 Microsoft quitte la SIIA
La société Microsoft a annoncé son retrait de la Software & Information Industry Association (SIIA).  La SIIA, formée en 1999 par le regroupement des activités de l'association des éditeurs de logiciels, a dit ne pas se surprendre outre mesure de cette décision qui met un terme à une participation de 14 ans de Microsoft aux associations d'éditeurs de logiciels.  Par voie de communiqué, le président de l'association, Ken Wasch, a déclaré : «Malgré nos efforts persistants, Microsoft a refusé de s'investir dans des questions qu'elle affirme néanmoins tenir pour importantes, et a préféré se concentrer sur la question de la concurrence.  Cette décision aura sans aucun doute affecté son appréciation de la valeur des programmes et services de la SIIA.»

La SIIA, association internationale qui regroupe 1 200 entreprises, a pour mission de défendre les intérêts de l'industrie du logiciel et compte sur la contribution financière de ses membres pour mener divers programmes de recherche et effectuer des représentations auprès des législateurs.  Elle est le principal porte-parole de l'industrie auprès des instances gouvernementales en matière de lois anti-piratage et autres questions de politiques publiques.  La contribution annuelle de Microsoft à la SIIA était de 100 000 $.

Rappelons qu'en février dernier, la SIIA prenait fait et cause contre Microsoft dans la poursuite anti-trust intentée contre elle par le ministère américain de la Justice et 19 États américains.  La SIIA déposait en effet un bref d'amicus curiae (ami de la cour) devant le juge Thomas Penfield Jackson et appuyait ses conclusions de fait sur la position de monopole qu'exerçait Microsoft.  La SIIA déclarait dans son bref : «Nous reconnaissons qu'une entreprise puisse, comme Microsoft, réussir à acquérir et conserver par des moyens légaux une large part du marché, et puisse mener une vive concurrence à des rivaux de taille plus modeste.  Les lois anti-trust ont cependant établi les limites de ce qui est admissible pour une entreprise qui détient un monopole, et Microsoft a de manière flagrante dépassé ces limites.»

Deux points de vue, rapportés par Newsbytes/Associated Press.  Jim Cullinan, porte-parole de Microsoft, affirme que la SIIA s'en est prise à un de ses membres (Microsoft) et a opté en faveur de ses concurrents plutôt que de veiller aux questions de piratage, de sécurité ou de chiffrement.  Ken Wasch défend l'association et rétorque que Microsoft s'est de nouveau révélé au grand jour dans son rôle de petit tyran et d'enfant gâté qui cherche à en imposer, ce que le conseil de direction de la SIIA a refusé de continuer à tolérer.

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 Attention, «spam» à l'horizon
Fléau d'Internet, source de frustration, gaspillage de ressources, le courrier électronique non sollicité, le «spam», continue de faire des ravages.  Et ce n'est pas fini.  Le cabinet de recherche Forrester estime que d'ici 2004, le marché du marketing direct par courrier électronique atteindra 4,8 milliards de dollars.  De ce chiffre, 3,2 milliards iront au maintien de listes maison des services de marketing des entreprises, et 1,6 milliard à la conquête de nouveaux consommateurs.  Sur le plan pratique (non que l'agent ne le soit pas), ceci signifie l'envoi de 200 milliards de messages publicitaires par courrier électronique qui se retrouveront dans nos boîtes aux lettres.

D'après Forrester, «En 2003, le nombre de messages publicitaires transmis par courrier électronique sera égal à celui des envois directs sur papier acheminés par le service postal américain.  En 2004, le ménage américain moyen recevra chaque jour neuf messages publicitaires par courrier électronique.»

Le cabinet eMarketer arrive à des conclusions analogues, estimant que le marché du courrier électronique publicitaire atteindra 4,6 milliards en 2004.  eMarketer prévoit aussi que le courrier électronique représentera 15 % du marché publicitaire en ligne d'ici 2003, alors qu'il ne pesait que pour 3 % dans ce marché en 1999.  L'an dernier, 20 % de tous les messages de courrier électronique étaient de nature commerciale, le «spam» traditionnel et les listes à adhésion volontaire se partageant le gâteau à part égale.

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 Politique réseau : ce sera Gore et Bush
Verdict sans appel pour John McCain et Bill Bradley à l'issue des primaires du «super mardi» de la semaine dernière.  Le démocrate Bradley a offert son «appui» à Al Gore pour l'investiture, mais ne lui a pas remis en bloc ses délégués pour permettre à ces derniers de faire entendre leur voix à la prochaine convention.  De même, le républicain McCain a dit «mettre en suspens» sa campagne à l'investiture et vouloir se présenter au congrès d'investiture avec son bloc de 231 délégués acquis pour poursuivre son objectif de réforme du cadre politique de son parti.  Après son annonce, McCain a reçu un appel téléphonique de son adversaire George W. Bush.  Le gérant de campagne de McCain, Rick Davis, a qualifié la conversation de «cordiale» et ne contenant «rien en substance».

Ce sera donc un duel Gore et Bush (certains cyniques disent déjà «Bore et Gush», littéralement «ennui et flot de paroles») pour la présidentielle de novembre, les majorités déjà acquises par ces candidats diminuant la portée des primaires d'aujourd'hui (14 mars) dans les États du Sud, et rendant l'exercice des congrès à l'investiture de cet été une simple formalité.

Mais ce qui ne sera pas une formalité sera la lutte que se livreront les deux candidats à la présidence; on prévoit une campagne où tous les coups seront permis.

Une des taches au dossier de Gore : les pratiques de financement de la campagne du Parti démocrate en 1996.  Le 2 mars, un jury d'une cour fédérale reconnaissait Maria Hsia, citoyenne américaine d'origine taïwanaise, coupable d'avoir été en 1996 accessoire dans le versement illégal dans les caisses du parti d'une somme d'environ 100 000 $.  Maria Hsia aurait sollicité des contributions auprès de la collectivité sino-américaine, dont les responsables d'un temple bouddhiste, et le vice-président Gore aurait tenté de dissimuler sa connaissance des pratiques de Madame Hsia.  La presse américaine, et les grandes chaînes de télévision, ont fait peu de cas de cette décision du tribunal qui intervenait néanmoins en pleines primaires.  Qualifiant de «négligente» la couverture de l'affaire, les responsables du Parti républicain ont donc résolu d'agir.  En utilisant une des listes de diffusion par courrier électronique du Parti, ils ont rendu public les adresses de courrier électronique privées ainsi que les numéros de téléphone et de télécopie personnels des trois chefs d'antenne des réseaux de télévision ABC, CBS et NBC; ils invitaient les membres du Parti à se plaindre directement aux chefs d'antenne de la couverture jugée «inadéquate» du scandale du financement de la caisse démocrate.  Selon le service de nouvelles Wired, le comité national du Parti républicain a crié victoire, estimant que des milliers de personnes avaient répondu à l'invitation et formulé des plaintes aux chefs d'antenne.  Réaction prudente des chaînes de télévision, on a cherché à réduire l'importance de cette techno-manif aux allures de «spam».

La diffusion sur Internet de résultats de sondages effectués à la sortie des bureaux de scrutin, diffusion qui s'est faite avant l'heure de fermeture des dits bureaux, soulève des questions.  Ces sondages, méthode fiable de prédire l'issue du vote, sont menés aux États-Unis par un consortium de chaînes de télévision et l'agence Associated Press, le Voter News Service (VNS).  Les médias utilisent les résultats pour préparer leur couverture et concentrer leurs ressources sur les points chauds de la journée.  Mais de plus en plus, ces résultats sont diffusés sur Internet avant la fermeture des bureaux de vote, et mardi dernier c'était au tour de Matt Drudge (tiens, il refait surface celui-là), de le faire.  Selon Reuters, VNS menace de poursuivre les diffuseurs de cette information sur laquelle elle détient les droits.  Les observateurs y voient un possible effet de dissuasion des électeurs qui pourraient décider, selon ces résultats hâtifs, de ne pas se prévaloir de leur droit de vote en invoquant des arguments du genre «Mon candidat est sûr de gagner, pas besoin d'aller voter», ou encore «Mon candidat va perdre, mon vote ne changera rien.» Soulignons que le magazine d'allégeance conservatrice National Review et le netmag Slate (propriété de Microsoft) ont déjà été de ceux qui diffusent, le jour d'un vote, les résultats de ces sondages avant la fermeture des bureaux de scrutin.

Et bien sûr, les membres du Parti démocrate de l'Arizona ont voté par Internet pour leur primaire du «super mardi».  Une expérience couronnée de succès, selon le Parti, qui estime avoir doublé le taux de participation enregistré lors de la dernière primaire en 1996.  USAToday rapporte même que l'événement a donné prétexte à des rencontres sociales où on votait, comme ça, entre amis, en échangeant des points de vue et en partageant café et petits fours.  Sympathique.  La société Election.Com, responsable du système permettant le vote par Internet, enregistrait à l'heure du repas du soir plus de 200 votes à la minute.  Le service de nouvelles Wired rapporte que sur plus de 77 000 votes enregistrés, 71 952 avaient été exprimés par Internet.  Le cabinet de recherche Forrester prévoit que de nombreuses expériences du genre seront cependant nécessaires avant de pouvoir disposer d'un système fiable et à toute épreuve, et que candidats et électeurs devront attendre deux autres cycles électoraux présidentiels (huit ans) avant que le système de vote par Internet ne soit adopté à grande échelle.

Mais Election.Com, la société américaine qui a mis au point le système de vote par Internet, aurait-elle le «triomphe facile»? C'est du moins ce qu'on pourra croire en consultant la section de son site Web sur l'Arizona où figure sous la bannière «Register here to vote» (inscrivez-vous ici pour voter) une photographie de...  l'Arc de Triomphe! Oui oui, la vraie, avec le panneau «Place Charles de Gaulle» en prime.  Aux États-Unis, il y a 24 villes qui portent le nom de Paris, mais pas une ne se trouve pourtant en Arizona.  Cherchez l'erreur.

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 Citation de la semaine : Darwin
«Ce n'est pas l'espèce la plus forte qui survit, ni la plus intelligente, mais bien celle qui s'adapte le mieux au changement.»
- Charles Darwin

Merci à Jeffrey R.  Harrow, éditeur de la lettre «Rapidly Changing Face of Computing», de nous l'avoir rappelé.

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 Bourses nerveuses : fin de la bulle?
Ceux et celles qui suivent les cours boursiers l'auront constaté, les bourses sont nerveuses et les titres réagissent à la moindre nouvelle.  On a la grippe à Tokyo? Nasdaq se chope une crise d'éternuement de 24 heures.  Un fabricant de savon annonce des résultats moins reluisants que prévus (sur le plan financier, s'entend)? Le Dow Jones baisse en attendant que la poussière retombe. 

Depuis le début de l'année, l'indice NASDAQ qui regroupe principalement les titres de sociétés de technologie a connu une hausse de 24 %.  Pour sa part, l'indice des industrielles Dow Jones a accusé une baisse de 13,6 %.  Mais jusqu'où l'enthousiasme des titres techno peut-il porter? C'est la question que bien des analystes se posent, et les réponses sont différentes selon qu'on s'adresse à un groupe ou à un autre.

De plus, le vocabulaire des analystes pour décrire les marchés haussiers et baissiers s'est depuis un certain temps transformé.  Lundi, 14 mars, le NASDAQ perdait plus de 141 points (quatrième plus importante baisse de son histoire) : un service d'information financière titrait «NASDAQ Takes a Breather», NASDAQ se repose. 

Le netmag financier TheStreet.Com rapporte que les membres de l'association américaine des investisseurs individuels sont à 58 % optimistes sur la performance des indices boursiers, à 16 % pessimistes, alors que 26 % se disent neutres.  Précisons que bon nombre d'investisseurs individuels misent sur les titres technologiques.  Autre son de cloche, un sondage Market Vane auprès des conseillers en investissement, qui préfèrent les sociétés inscrites au Dow Jones ou Standard & Poor, reflète un taux d'optimisme de seulement 33 %. 

À l'évidence, certaines des règles traditionnelles de l'économie ont été bouleversées par le passage à la soi-disant «nouvelle» économie.  Le jeu relativement simple de l'offre et la demande, la productivité et le pouvoir d'achat, les prix à la consommation et le crédit, n'expliquent plus tous les soubresauts des titres.

Mais jeudi dernier, le chroniqueur à l'économie du journal Le Devoir, Gérard Bérubé, signait un texte inquiétant : «Flambée du crédit sur marge».  Bérubé faisait état de certains avertissements servis par la Réserve fédérale américain, et son président Alan Greenspan, aux marchés boursiers.  Pour éviter une surchauffe de l'économie et éviter une poussée inflationniste, la «Fed» n'hésitera pas à jouer du levier des taux d'intérêt.  Jusqu'ici, rien d'anormal, toutes les banques centrales utilisent l'effet régulateur des taux d'intérêt pour réguler l'économie.

Ce qu'il y avait d'inquiétant dans l'article de Bérubé, c'était les chiffres relatifs au crédit sur marge, et le manque de préoccupation quant à l'apparition de conditions économiques plus serrées.  «Une illustration de ce phénomène est venue de l'économiste en chef de la Financière Banque Nationale.  Dans son analyse quotidienne, Clément Gignac a mis en exergue cette flambée du crédit sur marge accompagnant les achats d'actions, et ce, uniquement offerts par les firmes de courtage membres de la Bourse de New York.  Depuis octobre, la dette sur marge a ainsi augmenté de façon accélérée, de 60 milliards $ US, pour atteindre un solde cumulé de 243 milliards à la fin de janvier.»

En quatre mois, le crédit offert par les firmes de courtage inscrites à la bourse de New York aurait donc à lui seul quadruplé? Les envolées boursières des derniers mois se seraient donc faites à crédit, mais il faudra bien rembourser un jour.

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 En bref...
Retour du netmag «Les clés du commerce électronique» après un hiatus de quelques mois.  Le duo Lapierre/Leclerc a quitté le portail InfiniT et dispose maintenant de son propre nom de domaine.  Se joignent à eux dans une nouvelle entreprise, Cogitex, deux figures bien connues de l'édition québécoise sur le Web, soit Mario Pelletier (fondateur du netmag Multimedium) et Renato Cudicio (premier rédacteur en chef du netmag économique Economedia).  «Les clés du commerce électronique» entend désormais se concentrer sur les marchés du commerce électronique (spécificités, progression géographique et sectorielle, avec une attention particulière au monde francophone), les infrastructures (techniques, financières, logistiques, juridiques et réglementaires), et les analyses qualitatives du commerce.

Du nouveau chez Gallimard Montréal, le précurseur des cyberlibraires au Québec et qui demeure, à notre avis, un des meilleurs sites du genre (vaste sélection de titres, téléchargement rapide, moteur de recherche efficace, etc.).  Élément novateur en commerce électronique, Gallimard Montréal rapproche le client du libraire en instaurant un service de consultation par l'entremise du logiciel de messagerie instantané ICQ.  Cette interrogation en temps réel d'un ou d'une libraire, en chair et en os, constitue une première dans le commerce électronique au Québec et est le reflet, selon Gallimard, de la culture littéraire des libraires de quartier qui ont le goût de fournir un service attentionné, personnalisé à leur clientèle. 

Refonte du site du gouvernement québécois consacré à l'Autoroute de l'information.  C'est la Direction des communications du Conseil du Trésor qui assure désormais la gestion du site dans une formule fraîche, dynamique et fréquemment mis à jour.  On met l'accent sur l'information et les actualités, sans pour autant négliger les ressources documentaires et les renseignements de base.  Voilà ce qu'on aurait dû faire depuis longtemps avec ce site, espérons que l'esprit qui l'anime sera contagieux.

C'est justement sur ce site que l'on apprenait que dans le cadre de la Francofête et de la Semaine du français et de la francophonie (du 18 au 26 mars), se tiendra le vendredi 24 mars un colloque sous le thème «Le français, moteur ou frein au développement du commerce électronique au Québec?».  Les utilisateurs d'Internet pourront suivre en direct (logiciel RealPlayer G2 ou 7) le débat qui se tiendra en simultané avec des participants de Montréal, Québec et Chicoutimi, et aussi intervenir dans les discussions.  Ce colloque virtuel est présenté par l'Office de la langue française, le Centre de promotion du logiciel québécois, la Fédération de l'informatique du Québec et le Centre francophone de recherche en informatisation des organisations (CEFRIO).

Le bogue de l'an 2000 a frappé pour 450 programmeurs des régions de Montréal et Toronto.  On apprenait du quotidien The Gazette que les entreprises de service-conseils en informatique LGS et CGI ont procédé au licenciement ou n'ont pas renouvelé les contrats de ces employés dont les compétences étaient étroitement liées au passage des systèmes à l'an 2000.  Chez CGI, on affirme avoir procédé à une embauche égale à celle des mises à pied, mais dans un secteur à forte croissance, celui du commerce électronique.  Chez LGS, on parle aussi du ralentissement des activités afférentes au passage à l'an 2000, mais on chercherait également à se délester d'une partie de l'effectif avant l'achat de la société par IBM annoncée le 15 février dernier.

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 Beau détour
En photographie, une des formes les plus difficiles à maîtriser est le portrait.  Pas celle du studio, des fonds unis et de l'éclairage classique en trois points.  Mais celle qui se fait hors les murs, sur le terrain, parfois spontanément.  Beau détour cette semaine vers un portfolio de Steve McCurry de l'agence Magnum, et ses visages du monde. Et sur ce, nous vous souhaitons à tous et toutes une excellente semaine.

Écrire à Jean-Pierre Cloutier


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